Ma passion : tout sur les mines de charbon et les mineurs (4ème partie)

D'accord avec toi à propos de leur fonctionnement, mais ce qui m'interpelle surtout c'est comment on a pu les mettre en place, que ce soit au niveau du sol, au premier étage d'un bâtiment et surtout à des dizaines de mètres de hauteur au sommet d'un chevalet !

Autres roues et poulies sur lesquelles je n'ai pas eu d'informations, l'ancien président qui m'accompagnait ayant dû me quitter.

A 6 gorges et d'un diamètre d'environ 4 m 50, elle devait entraîner un câble tractant des bennes sur un plan incliné ou en aérien.

Lisse et d'un diamètre de 3 m 50, comme pour la précédente, on peut chercher la raison de cette denture intérieure.

Volant d'inertie diamètre 3 m 20 d'un groupe convertisseur, ses 28 tonnes permettaient d'amortir les à-coups de charge sur le réseau électrique pendant le démarrage de la machine d'extraction ou pour terminer une cordée en cas de rupture de courant.
Pour qui a des bases techniques, je ne lui dis pas l'effort radial qui devait être exercé sur les roulements du palier de soutien...

à suivre / PO

A propos du château d'eau en question au tout début de ce fil sur Noyant, son eau était captée dans la rivière Queune dont la prise d'eau se situait sur la commune de Châtillon, à très peu de distance du carreau de Noyant.
Au-dessus de l'édifice, la citerne en tôle d'acier était chauffée l'hiver par un poêle à charbon pour qu'elle n'éclate pas sous l'action du gel.

à suivre / PO

Bonjour
Voilà un sacré paquet d'informations !
si nous ne réussissons pas l'examen de passage en classe supérieure ce ne sera pas la faute du professeur !!!
Je ne savais pas qu'il existait de telles tresses ! magnifiquement bien conservées !
sur 400 mètres de haut, ça devait s'allonger sérieusement...

MERCI Prof Pierre

A+
JP

C'est aussi ce que je pensais mais c'est au Puits Hottinger à Epinac que l'on m'en a dissuadé, car il était si profond que l'utilisation d'une tresse ne pouvait convenir en raison de son poids. De plus, elle ne pouvait s'allonger car sa conception la rendait auto-serrante, sinon elle se serait rompue. Quant à l'emploi d'un câble plus fin et plus léger, la méthode restait encore à mettre au point.

C'est ainsi que l'on y a créé le premier (et peut-être le seul) ascenseur circulant dans un tube atmosphérique et fonctionnant par pompe à air réversible : pression par dessous la cage pour monter et dépression par dessous pour la faire descendre.
Un chapitre lui a été consacré précédemment, sujet qui t'a tout particulièrement intéressé, je m'en souviens très bien.

Je ne sais pas si l'intelligence artificielle saura supplanter celle de l'homme de demain, mais c'est une preuve de plus que nos anciens n'ont pas eu besoin de calculatrice ni d'ordinateur et surtout pas de robot pour concevoir et construire le matériel présenté ci-dessus et à venir.

à suivre / PrOf

Dans l'attente de la suite, et plus ou moins à usage minier, 2 engins découverts au Musée de Noyant d'Allier :

Blotti dans un réduit sombre et poussiéreux, moteur (Bernard ? Sinon quoi d'autre ?) accouplé à un appareil électrique.
Quoi qu'il en soit, et Bernard ou pas, je suis certain que ça va déclencher des réponses chez les érudits en la matière.


Monté sur châssis en voie de 600, compresseur électrique Crépelle de 1965. Cette société lilloise fut la première à proposer, dès 1954, des machines auto-équilibrées avec 2 cylindres à double effet horizontaux et opposés, permettant des vitesses de rotation de l'ordre de 1500 tr/mn.
Souvenir de taille pour moi car Crépelle fut le dernier employeur de mon père qui traversait tout Lille matin et soir pour se rendre et revenir du boulot. Et si j'en ai fait autant durant 4 ans, ce fut pour aller et rentrer du collège mais avec nettement moins de fatigue.

à suivre / PO

NOYANT encore :

Mine de Noyant d'Allier vers 1910 avec, sur la droite, son ascenseur à berlines constitué de poutrelles métalliques.

Vers 1920, construction du premier chevalement en béton précontraint, invention de l'ingénieur Eugène Freyssinet.

Le chevalement terminé, il reste encore à bâtir le pré-carré de la recette, la chambre chaude et les ateliers qui seront
entre le nouveau chevalement et le bâtiment principal déjà construit et aussi l'oeuvre de ce même innovateur français.

Vers 1922, ensemble du nouveau siège d'extraction qui sera opérationnel durant 2 décennies et s'arrêtera en 1943.

Vue générale du carreau de la Mine de Noyant d'Allier après sa restructuration décrite ci-dessus. Au premier plan,
la double voie normale de la ligne Moulins-Montluçon de l'ancienne Compagnie des Chemins de Fer Paris-Orléans.
C'est elle qui permit à ce site minier de pouvoir exporter davantage son excellent charbon et donc de produire plus.

Locomotive à vapeur Decauville type 020 T qui tractait les bennes des différents puits du secteur début 20e siècle.

à suivre / PO

Et encore de NOYANT :

Matériel divers plus ou moins vandalisés, surtout pour les coussinets en bronze systématiquement retirés des paliers.

De fabrication allemande, treuil à vapeur de secours du puits de Rozelay 2 du Bassin de Blanzy. Fermeture en 1986.

Transport sur voie de 600 d'un treuil à usages multiples : remontée des pierres lors du creusement des puits, traction
et descente de trains de berlines dans les plans inclinés. Les plus importants pouvaient même remonter les cages.

Pour cet engin sans dents, il y aurait quand même eu du broyage dans l'air. J'ai lancé un SOS à un ancien porion.

Tambour de haveuse Sagem diamètre 1 m 30 à pics en carbure de tungstène et buses de pulvérisation d'eau.

Moteur de convertisseur à droite et génératrice à courant continu à gauche pour machine d'extraction électrique.

Même groupe que ci-dessus mais symétrique. En 1910, ils servaient au Puits de la Tronquié des Mine de Carmaux.

à suivre / PO

Bonsoir,

Çà tombe bien de voir ce gros matos, j'aurais besoin de dents de haveuse pour faire des tranchées pour câbles!


Mais quelle tristesse de voir ce matériel "se perdre"!
JJR24

En effet et moi je pense surtout qu' à l époque ils n avait pas les grues que l on a de nos jours pour mettre tout en œuvre

C'est bien la preuve qu'ingénieurs et techniciens des mines n'étaient pas là que pour l'extraction du charbon mais aussi pour l'étude des besoins en matériels de toutes sortes ainsi que pour leur installation et leur utilisation, voire même leur amélioration ultérieure.

RAPPEL :
Aucune réponse à ma question posée le 2 août à 16 h 13 à propos d'un moteur non vraiment identifié.
Faut-il croire que les spécialistes de VSA sont dans les files d'attente à un péage d'autoroute...? 

à + / PO

Bonjour,

Rien à voir, mais pas fréquent quand des médias parlent des mines!
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/interception
JJR24

Merci JJR pour cet article qui en entraîne d'autres et qui montre 2 photos :

1 - celle du site du 9-9 bis de Oignies dont 2 éléments qui y sont encore présents alors qu'ils sont démontés depuis pas mal de temps :
- le campanile du puits 9bis à droite, qui est au sol en attente d'une possible restauration selon le bon vouloir des politiques régionaux,
- le gorille doré (il a coûté bonbon) enlevé lui aussi pour une restauration décidée en grande pompe alors qu'il n'y avait rien d'urgent.

2 - celle de Richard SZYMCZAK, ex-président de l'Association des Amis de la Mine de Oignies, constituée d'anciens mineurs du lieu.
Ceux-ci font ce qu'ils peuvent à la fosse 2 pour maintenir le matériel en état, mais les âges sont avancés et l'argent n'est pas de mise.

à + / PO

Bonsoir,

Encore "l'arbre qui cache la forêt"!!!
Merci Pierre pour ces précisions!
JJR24

Et aussi sur NOYANT :

Cage-skip provenant du Puits de Rozelay-1 des Houillères de Blanzy (71).
A sa partie basse, un skip d'une capacité de 5 tonnes dont la vitesse dans le puits était de 13 m/s pour l'extraction du charbon.
A son sommet, une cage pour le transfert éventuel de personnel, et dans ce cas la vitesse de circulation était ramenée à 8 m/s.

Cage à fond plat pour déplacement du matériel ou du personnel, en fonction de son aménagement intérieur. Origine inconnue.

Au centre, cage de transport du personnel à 3 niveaux, provenant d'une mine d'uranium de Fanay (81) de la Cogéma ex.CEA.
Chaque niveau disposant de 18 places, cette cage pouvait donc amener 54 mineurs en une seule fois sur leur poste de travail.

Skip intégral issu aussi d'une mine d'uranium du Limousin. Le skip a remplacé la cage avec ses berlines pleines de minerai.
D'une capacité de 5 à 20 tonnes, il était automatiquement chargé par une trémie dès qu'il arrivait au fond, tandis qu'au jour
une trappe s'ouvrait automatiquement à sa base quand il atteignait la recette et le minerai tombait dans une trémie-tampon.
Et cette trappe se refermait systématiquement dès que le skip commençait sa descente pour un nouveau cycle d'extraction.


Deux cuffats qui permettaient au personnel de circuler dans le puits, d'évacuer les terres durant son creusement et celui des
bures, mais aussi le minerai et les eaux avant l'évolution de la mine. Ils servaient aussi pour le cuvelage des parois du puits.

Autre cuffat provenant de l'Aumance, unité d'exploitation poche de Buxières-les-Mines (à quelques kilomètres de Noyant),
où il avait servi pour les travaux de pose et d'entretien du tubage des cheminées d'aérage creusées à partir de la surface.

à suivre / PO

Bonjour,

Je vais faire le déplacement un jour! Besoin de creuser un puits!
Bon, terrain rocheux, que faudrait-il?

Au fait un SKIP, c'est quoi?
JJR24

??? M'enfin JJR ??? Tu me déçois car c'est marqué juste en-dessous de la 4ème photo à partir de la dernière ci-dessus...

Auparavant, le minerai était remonté dans des bennes elles-mêmes dans une cage à 2 ou 3 niveaux, ce qui limitait la masse à sortir car il fallait tenir compte du poids de la cage, des rails, des bennes vides, du minerai et aussi de la vitesse qui risquait de secouer tout ça.

Le skip n'était ni plus ni moins qu'un caisson vertical étanche dans son déplacement mais qui s'ouvrait par le haut pour son remplissage à l'aide d'une trémie alimentée à l'un ou à l'autre des étages de la mine, tout d'abord par des bennes puis plus tard par un tapis roulant.
Une fois arrivé en surface à la recette du jour, il s'ouvrait par la bas pour se vider dans une trémie-tampon d'où le minerai repartait, cette fois plus ou moins à l'horizontale, vers des points de triage, lavage, stockage, etc. La vitesse du skip pouvait atteindre 15 m/s.

Toutefois, ta question était bien fortuite car il a existé plusieurs modèles de skips. Par exemple, celui du Puits Joseph dont le chevalement a été restauré près du Musée de la Mine de St-Eloy (63) que j'ai visité durant l'été 2016.

Photo de mon ami Georges Tyrakowski (autre passionné et grand écrivain sur les mines du Nord-PDC) qui y est passé l'année suivante.

à suivre / PO

RE,

D'accord, benne était le mot correspondant, le reste étant bien décrit!
JJR24

Je te comprends enfin car bennes, berlines et wagonnets désignaient parfois les mêmes engins sur rails ou les différenciaient nettement.

PO

Qui donc a sabordé ce sujet pour que je n'y mette plus de photos afin de compléter votre instruction, bande d'ignares que vous êtes ?

Ca fait plus d'une heure que je me bagarre pour essayer d'y parvenir, même que je ne sais pas comment j'ai pu accéder à ce VSA de... 

Si c'est foutu, je reconnais que ça me fera des vacances, mais j'ai encore tant de choses à vous montrer que je ne m'en remettrai pas !

Par pitié, Monsieur GORDINI, faites quelque chose ou alors emmenez votre serveur à Lourdes pour le 15 août, mais il faut me tirer de là.

à revoir le 16 août / PO

Reviens Léon, c'est reparti comme avant !!!

Il était temps car c'est l'époque du mercato et pas mal de forums à bricoles m'avaient contacté pour signer un contrat fara...mineur !



Merci JP et à bientôt / PO

A propos de cet engin montré plus haut et que je supposais être un broyeur de gaillettes de charbon, c'est précisément de cela s'agit.
J'ai même eu une précision sur sa sécurité car, s'il était conçu pour casser du charbon, il ne l'était pas pour broyer de grosses pierres.


Aussi, il était muni de goupilles qui, en présence d'un caillou trop résistant, se sectionnaient et laissaient libre le passage du minerai,
à charge par le personnel de surveillance de retirer à la main les pierres provenant des stériles, en attendant les réparateurs de nuit.

Ci-dessous une machine similaire en action tandis que des mineurs observent le bon fonctionnement de cette opération de broyage.


Z'avez compris pourquo, quand, petiot, j'me lavos pas dins ch'nord, eumère elle disaut toudis que j'étos noir comme eune gaillette ?

à suivre / PO

Toujours à NOYANT :

Chargeur Société Mécanique de Moutiers CT 12000 à moteur Deutz de 300 ch et godet de 8 m3 soit 12 t de minerai.
D'un poids à vide de 38 t, il avait été utilisé à la Mine de Buxières au fond de laquelle il accédait par une descenderie.

Chargeur Eimco d'une capacité de 8 t pouvant circuler dans des galeries de moyenne dimensions. Comme pour le
précédent, il était muni d'un bac à eau que les gaz d'échappement traversaient pour éviter tout risque d'explosion.

Camion navette avec benne basculante CFBK qui se plaçait à l'arrière du mineur continu pour recevoir le charbon
brut qu'il allait déverser à l'estacade de laquelle le minerai remontait jusqu'au jour au moyen de tapis roulants.

Mineur continu Joy (Montluçon) pour l'abattage du charbon ou le creusement de galeries à l'aide d'un bras pivotant.
Ses deux pinces articulées permettaient le chargement du tapis roulant qui alimentait le camion navette en minerai.
Mineur continu et camion navette étaient à la Mine de Gardanne avant d'aller à l'Unité d'Exploitation de l'Aumance
où, pour des raisons techniques, ils n'auraient jamais été utilisés.

Autre camion navette de même construction très certainement de même provenance.

à suivre / PO

Bonjour ,je pense qu'à la mine de Largentière en Ardèche ils utilisaient aussi ce genre d'engin ,je crois que la société s'appelait pennaroya (pas sur de l'orthographe !) elle a fermé dans les années 80 je crois .

Bonjour
Pour Hervé, plus d'infos sur la Peñarroya ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9t%C3%A9_mini%C3%A8re_et_m%C3%A9tallurgique_de_Pe%C3%B1arroya