Ma passion : tout sur les mines de charbon et les mineurs (4ème partie)

JJR ! Crie plus fort, Alain dort déjà !

Quant à moi, je ne peux pas aller au pieu sans avoir apporté une rectification au sujet du MAH 914 G de la Mine du Rossignol à Chaillac.

En effet, je viens d'appendre que ce loco n'y a été envoyé que pour y servir de pièces détachées...

J'en déduis donc qu'il y en avait déjà un autre du même type qui circulait sur cette voie de 500, qu'il était fatigué, que c'était celui que le Berry devait remplacer mais que l'opération a fait FLOP, d'où l'idée de trouver un Deutz pour réparer celui qui était à bout de souffle.

La doc technique du MAH 914 G m'ayant fait douter de l'incompatibilité entre le châssis en 600 et celui en 500, j'ai questionné un ami qui m'a donné la raison de l'acquisition de cette machine pour la mine de Chaillac.

D'accord, ça ne me dit rien de plus précis sur celle qui y était déjà, mais au moins je suis certain d'en connaître le modèle exact.

à + / PO

Non je t'écoute

Pourquoi l'opération a fait Flop, les rectifications étaient trop compliquées ou couteuses?

Tu écoutes peut-être mais lis mal car le Berry a été réparé et modifié pour rien vu que c'est après qu'ils se sont aperçu que le chevalement n'était pas assez solide pour faire descendre un engin de 6 tonnes dans le puits. Encore du fric jeté par la fenêtre pour n'avoir pas réfléchi !

Ah d'accord, eh oui de l'argent par la fenêtre, c'est étonnant qu'ils n'aient pas pensé au poids de l'engin.
Alain

Bonjour,

Étonnant en effet, de jeter l'argent dans le puits! Des dormeurs peut-être?
On peut penser que ce remplacement de loco était urgent?
JJR24

à JP,
Comme dans la chanson "Capri, c'est fini", je ne crois pas que j'y retournerai un jour. En effet, j'ai approfondi les recherches pour constater que, non seulement les ruches sont maintenant des deux côtés de la route, mais surtout que le site a été nettoyé et que le Berry a disparu du paysage.

à Alain,
J'ai exagéré en disant 6 t car il n'en faisait que 4, mais c'était bien trop pour le système qui souffrait déjà beaucoup avec les Deutz de 2,5 t.
D'ailleurs, il n'y avait pas qu'un MAH 914 G dans cette mine mais plusieurs (j'ai retrouvé mes archives qui remontent à Nabuchodonosor).

à JJR,
C'était surtout que la production augmentait et qu'il fallait un loco plus puissant pour tirer plus de berlines ou des berlines plus grandes.
De plus, la voie de 500 n'aurait pas été adaptée à de plus lourds convois et il n'est pas sûr qu'elle ait été remplacée par du plus costaud.
Voilà qui a peut-être contribué à accélérer la périclitation de cette mine, d'autant que la concurrence commençait à verrouiller le marché.
Quant à changer le chevalement, c'eut été stopper l'extraction pendant trop de temps, ce qui aurait bloqué les recettes tout en entraînant des dettes, le chômage du personnel et l'évasion de la clientèle vers d'autres fournisseurs...

Mais je pense qu'il y aura encore à dire sur cette Mine du Rossignol qui, depuis 1920, avait connu successivement la Compagnie Schneider, les Aciéries de Parie-Outreau  et enfin la Société Industrielle du Centre qui était son dernier acquéreur et occupant.

à + / PO

GORDINI 07 a écrit:une question aux spécialistes de la mine et de son environnement.

je ne connais ni la raison ni le commanditaire de cet engin LABOURIER  !   un chariot élévateur à 9 ou 10 places assises !  
Notre ami DJO45 évoque la possibilité d'un engin de mine...

pierre1942 a écrit:Ok pour transporter du personnel mais difficile de l'imaginer manoeuvrant des palettes dans une mine où les engins sont surbaissés.
De même qu'il ne semble pas être muni d'un équipement anti-poussières, alors je dirais plutôt un engin de surface à double fonction.

pierre1942 a écrit:J'en enlèverais bien 1/3 car il s'agit surtout de tôle d'acier avec raidisseurs, un moteur électrique avec sa ligne d'arbre et ses paliers, et une hélice en alu.
Il s'agissait de la ventilation du chantier de percement du tunnel du Mont-Blanc, et donc d'un matériel "allégé" car à utilisation plus courte que pour celui de la ventilation définitive dont BERRY n'obtiendra pas le contrat...   snifff !

Pour te consoler, voici un autre volet du savoir-faire de ce constructeur :




Ne m'en demande pas plus, je n'ai connu que le tracteur Buffle équipé en pousse-wagon.

à + / PO

La réponse était chez moi...dans les Bulletins de l'époque édités par LABOURIER...






Alors maintenant encore une question....Pour quelles mines de fer, cet engin qui fut fabriqué par LABOURIER et vendu par BERRY....?

A+
JP

Que veux-tu que je te réponde d'autre que le mines de fer de Lorraine ?
Je n'ai pas connu ces engins construits après mon départ de fin juin 70, sauf un qui comportait un plateau et devait recevoir un système de levage du grue (dans le genre de ta 4ème photo) dont Berry n'a jamais confirmé la commande au constructeur qui attendait pour la livrer.
Finalement, cette plateforme a fini par être vendue (ou plutôt soldée) aux MDPA, à la grande satisfaction de la Direction.

Parmi les Mines de Moselle, on peut imaginer Algrange, or certaines galeries étaient électrifiées et alors "craignos pour le matos".
Voici la photo de tout le matériel sorti de cette mine après l'arrêt de sa production. Si tu y vois tes Labourier-Berry, tu es fortiche.


Il faut aussi savoir que les mines de toutes sortes fermaient une à une, que les grands travaux lancés par l'Etat étaient en voie d'achèvement et que Berry faisait force de publicité pour tenter de trouver de nouveaux débouchés mais sans grande réussite.
Deux exemples :
- il a été produit moins de 25 locos électriques (à prise directe ou à batterie) alors que les gammes conçues étaient très importantes
- le département locotraction a cessé son activité avant 1980, et donc bien avant la fermeture des mines de fer de Lorraine

Merci quand même à toi d'avoir persisté et de m'avoir appris encore quelque chose aujourd'hui...

à = / PO

Petite précision :

Egalement à Chaillac, et très proche de la Mine du Rossignol, il y avait un autre mine qui extrayait de la barytine par enlèvement des terres en surface et donc sous la forme de découverte.

J'ai pensé un moment qu'il pouvait y avoir une inversion entre la première et la seconde à propos des locos Deutz mais il n'en est rien. D’ailleurs, fluorine et barytine se retrouvent souvent ensemble et cela a pu créer une confusion de laquelle j'ai pu me dépêtrer.

Le filon de cette carrière aurait été exploité par la Barytine de Chaillac (filiale de Solvay) puis par la Société Garrot-Chaillac, cette dernière ayant réalisé depuis de nombreuses acquisitions dont le point de départ est la Mine des Porres, dite aussi Mine du Garrot, située aux Arcs-en-Provence (autrefois Arcs-sur-Argens) dans le Var.

C’est de cette mine qu'il sera question ici prochainement.

A + / PO

Toujours sur Chaillac, voici de quoi distinguer la mine de fluorine dite du Rossignol, de celle de barytine dite des Redoutières.

Mine de fluorine :


Boisage des galeries à la manière des anciennes mines de charbon

Chevalements légers pour extraction nettement moins importante.

Stock d'essieux usés, ce qui prouve bien que cette mine possédait plusieurs locotracteurs

Mine de barytine :


Début du creusement de la carrière.

Etendue de la carrière près d'un siècle plus tard.

Machine imposante hors service, ce qui prouve que l'extploitation se faisait au jour.

à + / PO

un locotracteur électrique en Mayenne

Thomson-Houston MJ6.  

Belle trouvaille approfondie pour complément d'informations.

Probablement sur voie de 600, un convoi similaire au milieu d'une vue d'ensemble. Le sous-titrage est très explicite.

à + / PO

Et maintenant, c'est au tour de la Mine de Garrot (aussi Mine des Porres) aux Arcs-en-Provence (anciennement Les Arcs-sur-Argens), accolée aux pentes du Massif des Maures dans le Var.

Exploitée depuis 1925, cette mine avait été reprise en 1946 par l'aïeule de celle qui est la présidente actuelle du groupe Garrot-Chaillac créé en 1963 par les trois fils du fondateur précédemment cité.

Arrêtée en 1957 en raison des fuites liées à la mise en eau du barrage de Malpasset, elle n'a repris son activité qu'en 1959 après la destruction de celui-ci.

Barrage de Malpasset construit sur le Reyran

Barrage de Malpasset rompu

A sa fermeture en 1975, la Mine du Garrot avait extrait de son sol 650.000 t de minéraux dont 100.000 de fluorine.
Pour cela, elle avait disposé d'au moins 3 locotracteurs :
- 1 Deutz MAH 514 à moteur Otto de 7 ch
- 1 Deutz MAH 914 de 9 ch n° 56.602 de 1959 (acheté neuf) moteur n° 2041507 - aujourd'hui au Musée de La Barque (13)
- 1 Berry (sûrement de seconde main) pour lequel on m'achetait des pièces de 3735 (je crois) au milieu des années 60.

Je n'ai rien trouvé sur le Berry, j'ai obtenu l'info sur le Deutz MAH 914 G et déniché la photo du Deutz MAH 514 G que voici :


Peut-être que l'une des bouteille lancées à la mer me reviendra avec d'autres informations. C'est à espérer. 

à + / PO

Bonsoir,

Ben ça alors! Une mine arrêtée par un barrage!?...
JJR24

Ben oui, quoi ! Sans être fini de construction, le niveau de l'eau montait "timidement" et après 3 ans n'était qu'à 60 m du niveau calculé.

Mais c'était déjà suffisant pour créer l'infiltration qui allait noyer la mine du Garrot et inquiéter plusieurs maisons sur sa trajectoire.

Plus tard, quand on a provoqué trop rapidement le remplissage du barrage, celui-ci a cédé car son accrochage sur un côté n'a pas résisté.
Résultat du mauvais calcul ? 50 millions de m3 d'eau qui ont fait 423 mort, des dégâts considérables et jusqu'au déraillement d'un train.

Une de mes soeurs habitait à Vidauban, et un de ses amis qui avait une ferme au niveau du fleuve l'Argens l'a perdue avec ses animaux.

à + / PO

Bonjour à tous
Qaund on parle du travail d'avant, il y avait aussi de trés mauvais calculs de fait dans ces énormes projets
Alain

Si tu fais allusion au barrage, il faut lire tout ce qui concerne ce projet et son déroulement pour comprendre qu'une demande d'agrément a été déposée, qu'elle a traîné plus d'un an et que la décision semble avoir été prise à la va-vite sans que le dossier ait été examiné et donc validé par le service compétent ou présumé comme tel...

De plus, cette région de Provence est régulièrement inondée car toute la pluie converge par diverses rivières et même par-dessus elles jusqu'au fleuve Argens qui traverse la plaine de Fréjus avant de rejoindre la Méditerranée.

En fait, on peut dire que ce malheureux barrage n'était pas "accroché" mais seulement "collé" et qu'il était voué à lâcher très vite.

à + / PO

Oui je parle de ce barrage avec toutes les graves conséquences qui ont suivi, moi on m'a toujours appris qu'on ne joue pas avec la sécurité, mais pratiquement tous à un moment ou à un autre on s'est affranchi de ces régles sinon il n'y aurait pas ou trés peu d'accidents. Excuses Pierre ce n'est pas le sujet.
Alain

Mais le barrage est bien dans le sujet puisqu'il est à l'origine de l'ennoyage de cette mine peu après son rachat par Pierre-Jean HERBINGER,  l'aïeul en question.

Appelée Mine des Porres et aussi du Garrot (nom du vallon sur une pente duquel elle était exploitée), son puits était profond de 160 m à partir de son entré haute.

Voici le schéma de ce puits avec ses différents niveaux d'extraction. Je crois avoir lu que près de la moitié inférieure a fini par être noyée et que la production n'a plus concerné que les étages supérieurs.


a + / PO

Oui j'ai lu une presentation de l'association Nature Patrimoine Et Paysage des Arcs, il y a le schéma du puits que tu as mis, les commentaires des mineurs sont impressionants, travail à la barre mine
Alain

Mon beau-frère de Druelle (près de Rodez) a travaillé autrefois aux Arcs, tout près de la laverie qui dépendait de la Mine des Porres-Garrot, et connaissait bien Pierre-Jean HERBINGER, le patron de l'époque.

Il a encore de la famille dans le coin et va essayer d'en apprendre davantage sur cette ancienne mine dont il voyait régulièrement le chauffeur passer avec son camion entre la mine et la laverie.

PO

Sans même avoir cherché à quand remonte cette information, je pense que c'est une très bonne nouvelle qui va dans le sens de la conservation de la mémoire de l'un des plus grands pôles industriels que la France ait pu avoir au plan mondial.

https://fresques.ina.fr/esch-sur-alzette/fiche-media/ESCH0000115

Bien sûr, les bobos venus frapper la baballe se demanderont pourquoi cette ferraille encombre leur parcours, ne sachant pas que ce terrain a remplacé un haut lieu de la sidérurgie qui avait donné du travail et donc nourri des milliers d'ouvriers qui, eux, n'avaient jamais eu le temps ni les moyens de jouer au golf.

Et c'est d'autant plus d'actuaité que notre gouvernement se décide enfin à remettre en route notre savoir-faire en réindustrialisant ce qui est encore sauvable parmi les technologies qui n'ont plus rien de l'époque où des hauts-fourneaux comme celui-ci ont été détruits.

Faire et défaire, c'est toujours travailler qu'on disait jusqu'à présent, mais aujourd'hui on procède autrement car on défait puis on refait !
L'exemple le plus marquant, c'est l'entente quasi unanime pour relancer le nucléaire dans la production d'électricité. 10 ans de perdus !

à + / PO

Dans une partie précédente, j'ai mis un locotracteur Guillermé annoncé à batterie et ayant servi au creusement du tunnel du Simplon.

Que nenni ! Le loco était électrique et il s'agissait du tunnel ferroviaire Somport qui reliait la France à l'Espagne à travers les Pyrénées.

Construit en 1911 pour voie métrique, il a ensuite été utilisé dans les ardoisières de Combrée puis de Trélazé (Maine-&-Loire) avant d'appartenir à l'AAPA - Association des Amis du Petit Anjou - qui récupère et restaure du matériel provenant d'ardoisières régionales.

Loco Guillermé encore équipé de l'attirail pour alimentation électrique récupéré après fermeture de l'Ardoisière de Trélazé

Loco Guillermé démuni de cet attirail après son arrivée à l'AAPA

Entrée du Tunnel de Somport côté France

Tunnel après son percement. Sur la droite, on peut voir la conduite d'aération.

On comprend qu''à l'époque tout était fait à la main car les tunneliers n'ont été conçus que bien plus tard.
Ce tunnel a été construit de 1908 à 1915 et son exploitation ferroviaire s'est arrêtée en 1971 suite à un accident.

à + / PO

Bonjour,

Encore une histoire du transport, mais qui concerne 2 pays!
Doit pas avoir beaucoup de matériels restant de ce tunnel?
JJR24