Ma passion : tout sur les mines de charbon et les mineurs (4ème partie)

Dear JJR.

Cinq cailloux very moches.

Peter

Salut JJR,

Thank you very much ou merci beaucoup, ça n'a aucune importance vu que l'article que tu signales parle bien des ouvrages de défense de cette Ligne Mareth mais pas du tout de leur construction.

Or, si locotracteurs il y a eu, je pense que ce fut surtout pour livrer des outillages et des matériaux et non des armes et des munitions.

Bref, ça ne m'aide pas et je ne connais pas de Tunisien dont l'arrière-grand-père aurait pu participer à l'installation de ce système de défense.

D'ailleurs, l'histoire démontre que cette "Ligne Maginot du désert" servit plus à l'Armée allemande qu'à l'Armée française, laquelle n'eut même pas l'occasion de l'utiliser, d'abord parce que la capitulation (ou l'armistice selon l'autre façon de voir la chose) bloqua tout, et qu'ensuite l'agresseur, devenu l'agressé, s'y installa et y résista, prouvant ainsi qu'elle avait idéalement été créée dans un but défensif.

à + / PO

Bonsoir,

Oui, mais les documents sur place au musée doivent en parler du matériel?
JJR24

Salut JJR

A la rigueur, je veux bien te payer le voyage pour aller voir, mais pas question de t'offrir des cours de langue arabe avant de t'y rendre.

Je crois plutôt qu'il n'y a personne de persuadé que ces locos y aient été livrés ou soient restés sur place, et ceci pour plusieurs raisons :
- en 1939, l'Armée française avait fait appel à des constructeurs pour des prototypes de toutes sortes mais très peu ont réussi à aboutir,
- tout comme la Ligne Maginot, la Ligne Mareth ne fut pas achevée avant le début des hostilités et peu de matériel parvint à y être livré,
- à l'arrivée de l'occupant, la plupart des machines trouvées sur place furent envoyées en Allemagne ou vers le théâtre d'opération Todt.

Je pense qu'il y a eu mauvaise interprétation entre l'état des commandes reçues et la liste des productions-livraisons, d'où la confusion.
Or, si on se réfère à la page précédente, l'usine de Dieppe, celle qui devait fabriquer ces locos, avait été bombardée de mai à juin 1940
.
Donc et vu qu'à l'impossible nul n'est tenu, je vais m'en tenir là et passer à autre chose car je risque de m'enliser dans le sable tunisien.

à + / PO

Mais auparavant, voici les raisons de mon acharnement à propos du loco Berry 365 découvert au Dépôt St-Hubert saboté en juin 1940 avant le repli des troupes françaises et dont revoici la photo que j'avais en fond d'écran afin de l'examiner jusqu'à ma propre conviction.


Il était bien question de 2 locos identiques de 50 ch roulant en tandem pour former un ensemble de 100 ch.
Il était aussi question que les 2 étaient passés oar le Dépôt de St-Hubert, ce qui est confirmé dans un rapport publié par WikiMaginot.
Enfin, il était question que le second avait séjourné au Fort de Sennecey-les-Dijon jusqu'en octobre 1962, date de sa revente.

Voici deux photos du fort, qui datent de fin 1940 ou 1941. On voit sur la 1ère un loco Crochat identique aux trois de la photo ci-dessus.
.

Au centre de l'autre, on aperçoit un loco qui pourrait être le fameux Berry 365 que certains disent avoir vu derrière l'entrée dudit fort.


Il se présentait du côté cabine qui devait faire environ 1 m de large par rapport à la voie de 0 m 60, ce qui correspond tout à fait !
Ah ! Si ça avait été une locomotive à vapeur, il y a belle lurette que beaucoup se seraient manifestés, mais ce n'était qu'un diésel...

 / PO

Bonjour à tous
Bonjour Pierre j'ai eu peur que tu te sois ensablé dans le désert mais non tu vas y arriver, comme au vélo "allez allez vas-y Pierre"
Une question pourquoi des voies dans le fort, j'ai lu qu'ils servaient pour stoker des vivres, des munitions, mais aussi à la détention des prisonniers, alors peut être des souterrains donc plus facile pour circuler???
Alain

Salut Alain,

S'il y a bien longtemps que je ne monte plus sur un vélo, tu as tout de même mis le doigt sur mon gros défaut, celui d'attaquer sur tous les fronts, ou plutôt de répondre à toutes les attaques, ce qui m'a parfois joué des tours au point d'attraper de sérieux coups de barre !
Mais ici, c'est au fil de mes recherches que je tombe sur des éléments plus ou moins fiables que je me dois de vérifier avant d'en parler.

C'est à la suite de la pitoyable guerre de 1870 que, de 1874 à 1914, le Général Séré de Rivières fit construire les forts dont l'ensemble porte plus ou moins son nom (tout comme les suivants qui, bâtis de 1928 à 1938, prirent celui du Ministre de la guerre André Maginot).
Les premiers forts furent livrés par des locomotives à vapeur sur voie de 60 raccordée à des gares de transfert alimentées par d'autres sur voie normale. Il n'était donc pas question de souterrains puisque le dispositif de défense n'était pas enterré mais sur les hauteurs.

Les forts de la future Ligne Maginot, appelés ouvrages et qui descendaient jusqu'à 30 m de profondeur, reçurent eux aussi de la voie de 60, mais surtout pour des locotracteurs électriques à perches, matériel qui ne polluait pas l'intérieur de ces éléments de défense presque "hermétiques". Et c'était pour assurer leur remplacement en cas de panne de courant que Berry avait construit un loco diesel de secours type 362, dont il a bien été question sur une des 3 premières parties de ce fil et qui est repris ci-dessous :

Ce document montre schématiquement le principe d'un premier bac de lavage des gaz (comme sur les locos des houillères), mais aussi l'adjonction d'un séchoir et d'un filtre rendant ces mêmes gaz inodores et incolores.
Son moteur était le CLM 2PJ65 de 20 ch, qui deviendra plus tard le CR2 de 24 ch.
Livré en 1937 à l'ouvrage de Molvange, ses essais n'auraient pas été concluants car il sortait parfois des rails dans les courbes (sic). La cause m'est apparue évidente quand j'ai vu que l'empattement de ses essieux était de 840 mm alors que celui des Berry suivants avait été ramené à 818 mm pour une meilleure tenue en courbe. Ce prototype se serait retrouvé de 1939 à 1940 à l'ouvrage de Galgenberg (où il aurait donné satisfaction ???), puis la guerre l'aura sûrement vu partir pour l'Allemagne...

Pour résumer tout ceci, l'histoire de cet unique Berry 362 de 20 ch est bien affirmée et entérinée par ceux qui en connaissaient au moins une partie car passionnés par tout ce qui touche à la Ligne Maginot.
C'est celle des deux 365 de 50 ch qui reste à prouver, même si l'équipe de Rail & Industrie partage mon avis. Il me reste encore une ou deux cartouches à tirer avant de devoir moi aussi déposer les armes, ce que je ne souhaite pas du tout.

à + / PO

Bonjour,

Bon d'accord, nous ne voyagerons pas en Tunisie!
La ligne Maginot est plus sûre, avec ces données!
JJR24

La Ligne Maginot a tellement été plus sûre qu'elle n'a que très peu servi puisque l'ennemi l'a contournée par les Ardennes, ce que nos chefs militaires de l'époque disaient "impossibles à franchir". On a vu la suite...  

C'est d'ailleurs ce que les Alliés ont dû faire en Tunisie pour venir à bout de la Ligne Mareth occupée par les Allemands : la contourner par l'ouest puis le nord, comme quoi la leçon avait tout de même été retenue, sinon ils y seraient encore à tenter de les en déraciner...

Je viens d'avoir une piste pour le fort de Sennecey et vais l'exploiter ce soir, surtout que je connais bien le contact que l'on m'a cité.  

Pour patienter, voici un rappel de ce qu'étaient les Hauts-de-France il y a un demi-siècle. Certains de ces corons existent encore et ont été restaurés avant d'être vendus à des foyers modestes ou férus de cette époque pourtant révolue.


à + / PO

Bonjour à tous
Pierre ce n'est pas à toi que je vais apprendre le proverbe ''On regrette rarement d'avoir osé, mais toujours de ne pas avoir essayer''. C'est vrai dans le sport mais aussi dans la vie tout simplement.
Alain

Pierre est ce que tu connais cet engin?:2698 F4 de 100 ch à voie métrique :
Ah je n'arrive pas à mettre la photo

Pardi si je le connais ! Je crois même que je ne connais que celui-là car il a eu un parcours incroyablement trop long à dire ici ce soir.
Je remets donc ça à demain et je peux dire que tu ne le regretteras pas, mais il faudra aussi que dises la raison de ton intérêt pour lui.

à + / PO

Bonjour à tous
Pas de souci Pierre, j'ai regardé comme ça simple curiosité si je trouvais des loco Berry qui aient servi dans les mines de mes environs Decazeville, Carmaux, et d'images en images je vois ce loco qui a servi à la construction du barrage hydroélectrique de Golinhac sur la riviere Lot dans mon département l'Aveyron. Comme les explications ne me garantissaient pas que c'était un Berry et la peur que je ne dorme pas bien je me suis dit il faut traiter tout ça de suite voilà pourquoi ma prise de rdv.
Non sérieux je ne sais pas pourquoi je ne voyais ces locos que dans les mines mais pas sur des chantiers qui ne durent que le temps d'une construction, du coup j'ai vu son historique du jour de sa livraison à Golinhac à sa retraite au Musée de la Mine de Coniolo en Italie. Voilà comment j'ai passé du temps et du coup j'ai loupé les U20 qui jouaient contre l'Italie "impardonable"
Alain

Ok Alain. Mais connais-tu son parcours intermédiaire et le destin de son moteur Willème F4M de 100 ch ? C'est un peu comme s'il avait donné son coeur pour en faire vivre un autre...

Pour Decazeville, Berry avait livré une vingtaine 3641 en voie de 700 à moteur CLM LC2 de 40 ch. Ils étaient surtout utilisés dans la grande découverte à Banel-de-Combes.



A + / PO

aab a écrit:Bonjour à tous
Bonjour Pierre j'ai eu peur que tu te sois ensablé dans le désert mais non tu vas y arriver, comme au vélo "allez allez vas-y Pierre"
Une question pourquoi des voies dans le fort, j'ai lu qu'ils servaient pour stoker des vivres, des munitions, mais aussi à la détention des prisonniers, alors peut être des souterrains donc plus facile pour circuler???
Alain

Re-Alain,
Une partie de la voie de 600 du Fort de Villey-le-Sec, l'un des plus beaux et des mieux entretenus de tous ceux de Séré-de-Rivières (voir plus haut).
Si à l'époque elle permettait bien d'alimenter les différentes parties de ce fort, elle sert aujourd'hui au train qui promène les visiteurs de cet ouvrage.
Et c'est encore un Berry qui les emmène autour et dans ce fort où se trouvent toujours des vestiges de la grande guerre.


Berry 3655 ex.moteur Piquand PT4 remplacé par Deutz F4L et transformation réalisée par des soldats de la 4ème DB.
Provenait d'une carrière de Sidélor reprise par Solvay (St-Germain-sur-Meuse), il roulait alors sur voie de 635..
En 2013, je lui ai trouvé une paire d'essieux, une boîte de vitesses et un jeu de sabots de frein (musée de la fosse 2 d'Oignies).
Et voilà 10 ans qu'il a repris du service pour encore longtemps...

à + / PO

bonjour
ça fait plaisir de voir qu'un BERRY convoie les tout-tristes pour leur redonner une peu de gaîté !

Eh oui ! Le succès est tel qu'il a fallu lui ajouter un 3ème wagon de voyageurs. Et pas la moindre grève depuis près de 40 ans...

Le voici au début des années 1980.

Le voici 40 ans plus tard.
Après 60 ans de service, il tient toujours la forme.  Forcément, c'est un Berry !  

à + / PO

Un autre Berry qui va reprendre du service, mais certainement plus dans une mine d'uranium de Vendée où il a bourlingué pour la Cogéma.
Il s'agit du 4538 R3 n° 943, l'un des six construits dans la 2ème partie des années 60 et qui ont tous été retrouvés, ce qui est exceptionnel.

Le voici après sa récupération du côté du Mans par un reconditionneur :



Le voici 2 ou 3 ans plus tard après "quelques petites retouches"...  



J'avoue que, même en connaissant son histoire, c'est par le bas que j'ai reconnu quelques indices, sinon... bernique et peau d'hareng !

à + / PO

Bonsoir,

ce Berry allégé doit filer bon train!
JJR24

Je ne sais pas si on a changé son moteur Alsthom dieselair 372 de 33 ch, mais il doit avoir gardé sa masse d'origine, soit dans les 6 tonnes.

Châssis et train de roulage sont les mêmes, quelques modifs par-ci par-là, nouvelle cabine mise au centre et rhabillage complet, c'est bon.

Qu'il ait été reconditionné sur commande ou qu'il soit déjà mis en vente, par principe j'aimerais beaucoup connaître son futur acquéreur.

Je viens d'apprendre que son ancien détenteur, qui en possède encore un (le n° 882), va le restaurer lui aussi car ce résultat l'émoustille.

Il faut avouer que c'est nettement plus passionnant que de les voir rouiller sur parc ou mis à la disposition de ferrailleurs sans scrupules !

à + / PO

Bonjour
Oui une nouvelle vie s'ouvre à eux et tant mieux
@micalement

Autant le voir comme ça, même si j'ai un ami qui pensait pouvoir le racheter pour retaper ceux qu'il a chez lui, ou, à la rigueur, en faire 3 avec 2.  

Mais, vu son état actuel, j'imagine que c'est maintenant hors de portée.

à + / PO

Question de plus en plus d'actualité :

Ne trouvez-vous pas surprenant qu'à l'heure de l'hydrogème, du QRCode et de l'intelligence artificielle, on imagine de plus en plus creuser dans le sol pour y rechercher ce qu'on a abandonné depuis plusieurs décennies ?

Je ne suis ni scientifique ni écolo-révolutionnaire, mais cela fait plus de 10 ans que j'ai entendu parler de ces histoires de Lithium en Auvergne et de Fluorine en Bourgogne. Qu'en est-il une décennie plus tard ? Peut-être qu'un nid de ptérodactyles a été découvert près de l'un et que des crapauds antédiluviens traversent régulièrement l'autre pour se rendre à leur mare favorite ? J'aimerais bien le savoir !

Si quelqu'un en a appris davantage, qu'il le précise, mais c'est bien trop sérieux pour que des farfelus viennent se défouler ici.  

à + / PO

Bonsoir,

Sans doute une question de prix de revient, ailleurs c'était moins cher!?...
JJR24

Bonjour à tous
Pierre est ce que c'est de cet article que tu parles qui est d'actualité? "Le groupe de minéraux industriels Imerys a annoncé ce lundi la mise en exploitation minière d'un gisement de lithium sur la commune d'Échassières dans l'Allier d'ici 2027. Ce gisement sera "l'un des plus grands" d'Europe selon le groupe qui table sur un investissement d'un milliard d'euros".
Il faut voir si des fois ils n'auraient pas besoin de locotracteurs Berry tu pourrais peut être les renseigner?
Bonne soirée
Alain