la dernière éolienne Bollée fabriquée en 1932 aux ateliers de Paimboeuf (suite)

Voila tout est desserré, et c'est tant mieux car je viens de vider ma bouteille d'oxygène...
Je contemple cet ensemble, il manque clairement des pièces et des boulons...


Pour finir la journée, je décide de m'octroyer une petite récréation.
Avec la machine j'ai eu un grand volant d'inertie provenant sans doute d'une machine à vapeur.
Ce n'est pas une pièce d'origine bollée et je n'ai pas prévu de l'utiliser avec l'éolienne. Mais comme il est super joli et qu'il va bien me resservir un jour, je me lance à le réparer (oui, un de ses bras est cassé près de la jante).

démontage pour voir l'étendu des dégâts !
Il y a une brasure bronze qui n'a pas tenue...


On ouvre généreusement la fente de part et d'autre.
Puis on soude par petit point à la baguette ferro nickel en prenant garde à ce que ça ne chauffe pas trop !


Puis dérouillage et préparation à l'acide tannique avant peinture.
Et voila un beau volant tout neuf !

Et comme il me reste encore un peu de temps j'attaque maintenant un objet important dans ce projet.
La pompe du puits qui sera commandée par l'éolienne. (va falloir la modifier et lui créer un embrayage !)
Diagnostic: L'axe est tordu, la poignée a été coupée, je n'ai pas le tube de plongée, ni la chaine, encore moins les godets et leur joints... et puis le frein à bille ne fonctionne plus... et le tout à beaucoup de jeu.

première chose: démonter le moignon de poignée coupée.
Une petite chauffe sur ma bouteille de secours, un coup de clef et voila le contre écrou !

Pour démonter l'axe, par contre il me faut souder une clef et chauffer copieusement pour y arriver sans casser le délicat volant en fonte.

Bonsoir
Un grand BRAVO et un grand MERCI pour la suite des évennements !

Bonsoir JP
Tout le plaisir est pour moi !
On approche de la fin de la restauration de la grande turbine.

Détail de la chose !

puis démontage des deux paliers et dépose de l'ensemble tournant.
Facile; quelqu'un les a déjà desserré dans un passé récent.
Je découvre une belle colonie d'escargots... et un bouchon de bière en porcelaine !

détail du frein à bille.
Diagnostic: la bille est usée mais ça va. Son logement devra être rechargé pour réduire le jeu tout comme l'axe et les deux paliers puisque tout tourne directement dans la fonte sur cette pompe.


Voila, c'est tout pour aujourd'hui;
Demain on commence le remontage du rotor. A par la visserie tout est prêt. Donc ça devrait aller assez vite et je pourrais enfin prendre une vidéo de l'ensemble tournant.
A bientôt, et bonne soirée !

Toujours aussi impressionnant...
Mes plus plates félicitations...

salut
ça avance ,
quel boulot !

Ma biquette s’acquitte sans broncher à soulever et déposer ces deux ronds massifs...
Travail coopératif et familiale, BRAVO !

bonjour ! je viens de fallir tomber de ma chaîse quand tu as écrit "je m'achète une sableuse " toi qui réalise ce que tout à chacun n'oserait pas faire !je pense que tu dois être capable de te fabriquer un outil adapté à tes besoins sans problème ! autrement ,super boulot effectué ! comme d'hab !!

Bonjour,

Possible que la technique de planage, (avec Tas et marteau à planer) a été utilisée pour produire la forme souhaitée aux pales

Frein à bille (1 seule!), quésaco?  

  pour ce travail et ces suites passionnantes!
JJR24

Bonjour à tous, bonjour Yanouch,

Je vois que tu as acheté une tôle de 2,5mm ....Ce n'est pas dans les habitudes de la maison

Ca me fait d'autant plus mal au ventre que j'avais récupéré des portes d'armoires électriques
J'ai un petit paquet de portes pleines neuves en 2,5mm
J'en ai déjà utilisé d'autres d'occasion et ça fait plaisir de ne pas être obligé d'acheter.

Je dis ça car je vais, un jour, vendre la maison en Belgique et toutes les réserves que je m'étais constitué vont devoir être ferraillées avec d'autres "matières premières" qui pourraient être bien utiles.

Pour tes pales plus lourdes, ben tu les places diamétralement opposée et tu vois
mais ça je pense que tu y avais déjà pensé avant moi.

A bientôt

Alain

Bonjour Yanouch et bravo!
Je suis d'accord avec Aubrit, fabriquer une sableuse ne doit pas te poser problème si ce n'est le temps à  y consacrer. Pour moi ce sera plus compliqué mais je tenterais bien! Ensuite y adjoindre un compresseur bien adapté.
Si quelqu'un d'entre-vous à un plan, une idée, je suis preneur. Merci, cordialement.

Bonsoir à tous.

@ Alain: C'est toujours une pitié de vendre et d'abandonner son stock aux ferrailleurs. Quand je suis parti du nord pour la bretagne j'ai du abandonner plusieurs tonnes de trucs dont une grosse poinçonneuse Jacques Delinnote, une forge, une rouleuse, une plieuse... Un tas de matos et bien sur du stock de ferraille ! Un vrai carnage... tout ça me manque maintenant, mais je me dis que c'est pas grave et que je reconstitue tranquillement mon univers...

@ Aubrit et  FlyingTractor: Faire une sableuse c'est beaucoup de temps à passer... et j'en ai pas trop en plus de ne pas être fan de ce genre de trucs. Je pense que je vais finir par acheter deux anciens monocylindres Cressensac sur le bon coin et les réunir sur le même réservoir. Quand à la sableuse faut que j'en récupère une vieille quitte à passer un peu de temps à la réparer (ça j'aime bien ! ). En fait il faut que je trouve un moyen d'aller plus vite quand au dérouillage des matériels que je restaure. C'est ce qui me prends le plus de temps et actuellement parce que je n'ai pas de sableuse, je prends du retard pour l'ouverture de mon musée (j'ai encore une tonne de trucs à restaurer avant que de pouvoir ouvrir franchement... Parceque c'est bien ouvert actuellement mais faut enjamber tout un tas de trucs pour aller voir le reste...    )

@JJR24: c'est pas franchement un frein... c'est plutôt un anti retour, pour pas faire tourner la pompe à l'envers. Dans un sens la bille roule en descendant, et d'en l'autre sens elle se coince en remontant immobilisant ainsi la roue. Tout est dans la forme de la gorge...

Bonsoir,

D'accord Yannouch, je comprends le principe, ancêtre de la roue libre!
JJR24

Bonsoir,
Le remontage du rotor avance bien.
J'ai changé mes plans car remonter toutes les pales en faisant tourner l'ensemble s'est révélé très vite impossible de par le poids croissants des éléments remontés. Au début, en poussant comme un âne pour les deux premiers segments c'était simple, mais après...
Bref: re-démontage d'une partie des pales pour gagner du poids et voila l'affaire en photos:


une pale sur trois, et à deux personnes ça se passe bien. Le fiston pousse le segment composé de la tôle de jante de deux pales et de son rayon, et moi j'assure l'ensemble avec la corde.  
puis on recommence !



si les portes tirants nous servent bien pour assurer l'ensemble avec la corde, en revanche ils deviennent un obstacle dès que le montage les atteint. Donc il faut à chaque fois laisser redescendre l'ensemble, démonter la corde et la remonter au porte tirant suivant. C'est un peu fastidieux mais on s'en sort !

Encore quelques gros plans de l'avancée du chantier.
Il me reste deux segments à monter qui sont encore en peinture et bien sur ensuite à compléter le rotor avec toutes les pales.
Mais çà fait chaud au cœur de voir qu'on arrive à un un grand moment de ce chantier !

La jante est très souple tant que toutes les pales ne sont pas mises.


Détail des fixations des rayons. Ils fonctionnent tous en compression, car on imagine souvent que ce rotor tourne avec un vent debout (terme de marine pour le vent de face), mais en fait le vent s'engouffre d'abord dans le stator avant que d'être dirigé dans le rotor, il prend donc le vent d'arrière...

Voila, étant bloqué pour cause de peinture fraiche ! Je retourne à ma pompe à godet.
Mon objectif est de commencer par réparer la partie mobile. L'arbre étant tordu, les règles de l'art voudraient que je déclavette le volant, la poulie et le guide... Que je détorde le machin et que remonte le tout.
Vous savez sans doute comme moi que ce genre de clavetage est assez difficile à défaire car généralement bien ajusté (quand ce n'est pas rentré serré) et de plus bien rouillé ! , que généralement, quand on s'en sort sans rien avoir cassé la clavette est toujours à refaire et que pour claveter tout ça y'a du temps à passer.
Donc vous me pardonnerez sans doute de prendre plutôt les règles du lard.... et de détordre en l'état in situ !

Pour ça je remonte le tout mais décalé de quelques centimètres pour pouvoir chauffer la partie à détordre.
Je serre pas trop pour que ça tourne librement mais sans jeu.

Puis je chauffe et de l'autre main je fait tourner le bazar... Quand je vois le truc se rapprocher de mon pied au voile le plus extérieur... ben... je lui met un coup de savate bien ajusté et je recommence jusqu'à ce que ça tourne rond !
C'est rural certes ! ... mais ça me va !  



Voila la chose redressée, passons maintenant à l'usure...

contrôler les diamètres d'alésage des paliers:
Et comme sur ce genre de système c'est toujours celui coté volant qui morfle, ben je commence par celui ci... 29 / 32 mm, c'est pas tout à fait rond !
Et sur l'arbre on a plus que 25 mm.



Sans remord je décide de recharger l'arbre au diamètre 30 mm, on verra ensuite ce que l'on ferra du mm en trop.
On commence par un nettoyage pour que le ferro-nickel soude bien.
J'utilise ce genre de baguettes réservées habituellement à la fonte pour trois raisons:
- premièrement parce que ça fond bien sans trop de pénétration et que c'est facile à limer (puisqu'on a décidé de ne pas démonter, on s'interdit de fait un passage au tour... donc il va falloir limer !)
- ensuite parce que cette soudure a très peu de retraint et donc ne va pas me tordre à nouveau mon arbre
- enfin parce que l'acier de cet arbre peut très bien être fort carboné... et qu'avec de la baguette rutile on risque de le fragiliser en rajoutant des contraintes au métal.



premier rechargement de fait;

meulage d'ébauche

un bon coup de lime pour aplanir tout ça.


Je laisse comme ça pour le moment et me jette sur la deuxième portée. La finition pour avoir un rond parfait ou presque se fera à la lime directement sur les paliers qui marqueront aisément les défauts du diamètre.

C'est tout pour aujourd'hui
Bonne soirée et à bientôt pour la suite.

Bonjour
MERCI pour les suites !!!

c'en est presque rocambolesque !!! mais tu sais où tu vas et même les coups de savate font partie de cette restauration haute en couleurs !!!

encore et toujours BRAVO !

GORDINI 07 a écrit:Bonjour
MERCI pour les suites !!!

c'en est presque rocambolesque !!! mais tu sais où tu vas et même les coups de savate font partie de cette restauration haute en couleurs !!!

encore et toujours BRAVO !

Bonjour,

on dirait que Yanouch a fait ce travail toute sa vie!
JJR24

JJR24 a écrit:

GORDINI 07 a écrit:Bonjour
MERCI pour les suites !!!

c'en est presque rocambolesque !!! mais tu sais où tu vas et même les coups de savate font partie de cette restauration haute en couleurs !!!

encore et toujours BRAVO !

Bonjour,

on dirait que Yanouch a fait ce travail toute sa vie!
JJR24

Mes respects, Maître yanouch...
Petite idée à laquelle certainement tu as pensé, concernant le poids de tes pales. C'est sûr qu'il faut bien les répartir. Mais en fait, s'il y a un déséquilibre, je pense qu'en lestant d'autres pales, ta rotation sera adéquate.

Bonsoir,

C'est bien ce que j'avais imaginer faire. Mais si jamais la différence de poids des deux pales neuves suffit j'en profiterais pour les mettre là où il faut du poids.

Passons à la mise à jour du travail d'atelier.
La pompe tout d'abords: une fois terminé le rechargement de l'arbre, je démonté toute la partie fixe:

Puis je dérouille la partie mobile et je la prépare pour la peinture.

et pendant que ça sèche, je remonte quelques pales du rotor de l'éolienne.

puis reprenant le travail sur la pompe, j'entreprends la réfection des 4 vis de fixation du vasque au piétement.
Comme y'en avait une de cassée, je tente un coup d'extracteur après perçage mais ça ne fonctionne pas. Je chauffe, mais là rien non plus...