la dernière éolienne Bollée fabriquée en 1932 aux ateliers de Paimboeuf

Voila, tout est démonté, avec mon palan je libère les deux longerons du sabot central. Et  c'est partie pour une longue séance de débrouillage !

Et soudain... apparait des inscriptions. Je brosse et brosse encore... c'est génial !!!! J'ai mis un coup de feutre pour que vous voyez bien la chose !

LONGWY FRANCE.

L'age d'or de l'acier français...
J'ai fait une recherche pour en savoir un peu plus sur cette industrie française aujourd’hui complètement disparue.
Et si comme moi vous souhaitez retrouver l'ambiance de ceux qui on fabriqués ce longeron c'est ici :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5730299b?rk=21459;2

on passe au système de renvoie de poulie.

nettoyage

Il y a une vis en bronze de cassée dans un des deux flasques, je l'extrait facilement en pensant qu'ici aussi il manque une pièce...

le sabot maintenant:

Cette pièce massive à une partie boulonnée et une autre rivetée. Même si le temps l'a abimée la partie rivetée ne nécessite pas de démontage, je me contente de la dérouiller en profondeur au disque lamelle et dérouilleur à aiguille.
Démontage de la partie boulonnée.

Là c'est vraiment détruit et je décide de recharger la pièce

voila la pièce rechargée

je réassemble le tout

les autres pièces de la structure sont prêtes elles aussi.

Bonsoir
La rouille avait fait un sacré travail
Et toi tu en réalise un sacré dans l autre sens
Amicalement

honore jm a écrit:Bonsoir
La rouille avait fait un sacré travail
Et toi tu en réalise un sacré dans l autre sens
Amicalement

Bonjour,

Tout à fait!

Ils ne lésinaient sur l'épaisseur des fers!
Efficace le dérouilleur à aiguilles?
JJR24

le derouillage est effectué au derouilleur à aiguilles ? en totalité?

Bonjour,

pour les gros morceaux de rouille et les petites cavités, le dérouilleur aiguille c'est le top.

pour le dérouillage de mon éolienne voila la technique que j'utilise:
-une première passe au dérouilleur à aiguilles pour faire sauter les gros morceaux
-puis une seconde au disque à lamelles pour nettoyer ce qui reste (et dans les angles et les coins j'utilise une lime électrique).
-enfin un bon coup de brosse pour eliminer la poussière qui a tendance à se recoller sur la pièce (électrostatique quand tu nous tiens...).

pt'être qu'un jour je me déciderais pour une sableuse...  

ensuite pour la protection: il y a un dégraissage au white spirit et une ou deux couches d'acide gallique (quant le métal devient uniformément noir j'en fais qu'une, sinon j'en passe une deuxième) pour convertir ce qui peut rester de corrosion et protéger le métal à l'abri cet hivers.
enfin au printemps je ferrais: une première couche anti-rouille rouge au re-démontage
et une ou deux couche de finition gris-blanc (avec un soupçon de bleu... ) au montage final.

Bonsoir,
voila la mise à jour du soir !  bonne lecture !

Maintenant que tout est prêt,
je remonte tout l'ensemble du support d'orientation (sauf les transmissions qui seront remontées pendant le ré-assemblage de la turbine)
le sabot réintègre les longerons.

puis la vieille nouvelle visserie est mise en place, Et je fini par les accessoires.

voila, on range et nouveau chantier.

On attaque le démontage de la grande couronne d'orientation.
Cette pièce massive en fonte moulée accroche la turbine au pylône et permet au gros pignon d'orienter l'éolienne via le mécanisme d'orientation
pour ça il faut démonter des écrous énormes, je commence par rassembler le matériel nécessaire: compresseur et "Chicago" la clef à choc. Et je fabrique une clef de 2m en prévision des problèmes de desserrage.



Avec mon fiston on règle la bonne méthode.
- chauffe de 10 min au propane des écrous.
- j'envoie la clef pendant qu'il bloque la vis de l'autre coté.
- je desserre d'un quart de tour
- il m'envoie la clef à choc et reprend sa place au blocage de vis

il y a deux écrous par vis et 6 vis, mais comme je ne retrouve pas la photo... voila déjà la pièce prête à sortir !

la chèvre est mise en place, puis un bon coup de bastaing... Et la bête se décolle.

Le temps de rentrer la pièce à l'atelier le chien garde le matos...

La pièce à l'atelier. Elle est en très bon état, et j'attaque son nettoyage.
Vue sur le plan



je décide de ne pas démonter la couronne, c'est inutile, la fonte résiste bien à la corrosion, les vis sont en bon état on laisse comme ça.

sur l'autre face il y a des cales qui compensent un défaut de moulage. C'est sans doute d'origine car le surfaçage montre ce défaut. Du coup je note leur emplacement et je range les bouts de feuillard précieusement.

les cales en question:


Je fini par les trous et filetages. Certains filetages M8 avaient disparus sous la rouille... Je les débouche mais je ne sais pas à quoi ils servent. (sauf deux qui maintiennent une poulie de renvoie du câble de débrayage.)

Une fois ça de fait, je peux démonter le mécanisme de débrayage.
Retour sur le chantier. Les pièces viennent facilement car en partie encore graissées.

voila tout le monde sur la palette

il n'y a plus rien qui retient l'arbre central à part son roulement dans le haut de la colonne. Chose inquiétante, il devrait pouvoir tourner, et ben non il ne veut rien savoir.

après nettoyage on voit bien le mécanisme...  sauf que je ne comprends pas comment ça fonctionne. La fusée est garnie de deux bagues bronze pour coulisser sur  l'arbre, il n'y a rien qui empêche sa rotation et elle est connecté à la fourchette via ses vis de clavetage qui la lie aux deux deux demi-lune (remonté: ça me rappelle le vaisseau d’Ulysse31 )... J'attends de remonter ce mécanisme pour y voir plus clair.

les 6 boulons de la couronne:

la fourchette demande une restauration car ses deux doigts sont très usés. Je les démonte très difficilement malgré les précautions d'usage et j'en casse un.

après rechargement de la partie usée, et soudure du filetage que j'ai cassé, je rectifie les diamètres au tour et je passe un bon coup de filière sur le filetage réparé, idem au taraud dans les alésages.


nettoyage et remontage de la fourchette.

je passe maintenant au démontage des dernières petites pièces en vue de démonter un nouvel gros ensemble.
démontage du roulement du haut et la bague d’arrêt de l'arbre



là c'est facile et rapide.

maintenant on attaque du lourd !

démontage de la boule et de son axe, l'ensemble est une sorte de contre poids pour le rotor qui tourne de l'autre coté de la turbine.
c'est massif mais moins que je l'imaginais. Après démontage du tirant qui relie la boule au support de l’orienteur, je découvre qu'elle est creuse... il y a même du sable de fonderie au bout du filetage !
Du coup le poids estimée est entre 100 et 150 kg, je décide de me servir d'une solide échelle double en alu comme portique.

recherche du bon emplacement pour le levage. Notez que j'ai quand même renforcé le barreau de l'échelle avec un bout de cornière et une pince bloc.

le plus difficile c'est de caler l'échelle correctement sur le stator pour pas se mettre en danger. Et caler le stator pour ne pas le déformer...
Je prends mon temps en essayant plusieurs calages, au bout d'une heure j'arrive à un premier résultat satisfaisant.


une fois sur de moi je libère le dernier tirant double qui retient encore la boule et son arbre.

Quelques tour de chaine et la boule s'envole. Une chance que le pied de l'arbre ne soit pas bloqué par la rouille, je me demande encore pourquoi au moment où j'écris ces lignes

En vrai je dois reprendre deux fois le calage de l'échelle pour arriver à extraire la chose dans le triangle haut de l'échelle. Çà passe au cm près
Mais ça fonctionne:

une vue du chantier

puis je couche la boule sur le stator et je la reprend à nouveau à l'échelle pour l’emmener à l’atelier sur mon transpalette

une fois la boule rangée, je démonte le dernier morceau de la jante du stator. C'est le dernier élément à démonter pour extraire la roue du stator de la colonne.

pour ça il faut dabord démonter les deux dernières pales du stator


je chauffe partiellement la visserie qui se laisse faire sans trop de soucis.

les pièces arrivent à l'atelier.



je commence par démonter un morceau de tirant cassé au bout des bras en fonte du stator (chaque bras embarque deux tirants, un coté boule-stator et un coté trèfle-rotor.

le truc ne veut rien savoir... ça va être sportif.

tellement que le morceau se cisaille en deux... Pas question de taper dessus, je n'ai pas de filière de ce diamètre et je veux absolument préserver le filetage. Bref: je le ressoude illico en condamnant l'écrou (c'est pas bien grave car le réglage de tension peut se faire de l'autre coté du tirant), tout ça pour pouvoir ressouder ce morceau ensuite au bout du tirant...


démontage des vis qui attache le bras sur la tôle du stator. Les écrous viennent tout seul, par contre les vis sont très difficile à extraire...

finalement y'en a une qui casse... d'un bout puis de l'autre... Le morceau qui reste, je dois le percer pour l'extraire.
et rebelote: ressoudage, sauf que là le filetage est tellement mort qu'il faut le changer.
Je garde la tête 6 pans et je m'en vais tourner un filetage de 20mm pas de 2.5 dans un vieux bout d'acier doux qui traine (j'ai pas beaucoup de truc en diamètre 20)


mes talents de tourneur fileteur sont tels que je dois repasser un coup de filière...

Bonsoir
Tu vas pouvoir tous remonter à la graisse
Sans la plaindre
Amicalement