Ferguson TE20, pour changer un peu des pony

Ensuite je me suis attaqué au relevage.
Démontage de tout le système. Rien a voir avec le moteur, ici c'est plutôt propre à l'intérieur. Faut juste gratter un peu l'extérieur en prévision de la peinture.





Au départ je voulais pas démonter le ressort, ça à l'air grippé.
Mais déja c'est galère à nettoyer sans démonter, et puis dans la doc ils disent qu'il y a un réglage de la pression du ressort à faire. Donc il faudrait bien arriver à le dégripper. A force de mettre du dégrippant, et avec un coup de lampe à souder, ça a fini par venir. J'aurais imaginé que ce soit plus dur que ça, étant donné que cette partie est très exposée à la pluie quand le tracteur reste dehors.



Le vérin est en bon état, un peu de nettoyage et l'ensemble est prêt à reprendre du service

Beau travail

Bonjour,

Suite du chantier, pas le plus marrant. Nettoyage et ponçage de tout ce qui reste du tracteur. Heureusement c'était pas bien sale et il n'y avait pas 36 couches de peintures superposées.
Par contre toujours pas beaucoup de traces de gris, comme sur beaucoup d'autres pièces. Le mystère reste entier sur la couleur d'origine de ce Ferguson. J'ai jamais entendu dire que les premiers modèles auraient pu avoir une couleur différente, mais là ça fait douter  

J'ai parcouru le livre sur la vie de Ferguson que je possède et je n'ai rien trouvé qui indique que les tracteurs furent livrés autrement que gris... Désolé

Je savais que les premières 4CV Renault, surnomées "les mottes de beurre" devaient leur surnom à leur forme mais aussi à la couleur "jaune-sable" car la peinture provenait d'un stock peinture camouflée de 'lafrica-corps.
Je me demande si à l'origine ce gris ne proviendrait pas d'un stock de l'armée; la caisse à outil provenait elle d'une boite de munition, alors...

Bonsoir,

Le plan Marschall a tellement importé de choses!...
JJR24

Le plan Marshal importait de l'américain; les Ferguson étaient anglais, fabriqué en Angleterre (TA20 signifie Tracteur Anglais 20)...

Bonjour Paul
ton tracteur était comme tous les Ferguson gris: tu as la couleur sur ton tableau de bord sous la plaque de fixation de la colonne de direction, quelqu'un l'a repeint en rouge.( gris provenant de surplus de la Navy)
Les seuls Ferguson rouge étaient ceux qui ont participé à l'expédition au pole sud ( pour mieux les voir dans la neige) mais ce n'était pas des moteurs Continental mais des Standard.
Il y a eu aussi des jaunes plus tard série TP.
Bonne suite
JR 87

Bonjour,

Merci à tous pour vos réactions.
Christian, moi aussi j'ai des livres sur le Ferguson, et si ma mémoire est bonne, il me semble avoir lu il y a longtemps que le gris, au moins au début, provenait d'un stock de peinture de la marine Anglaise. La peinture des bateaux, ou des sous-marins, je sais plus.

Pour le plan Marshall, il me semble aussi qu'il ne concernait que des Américains. Les Ford 9N par exemple en font partie, mais pas le Ferguson à priori.

JR, tu as raison pour le tableau de bord, effectivement à cet endroit on voit clairement du gris.
Mais c'est le seul endroit. Pour exemple, l'intérieur de la pièce sur lequel se fixe ce tableau de bord, là ou il y a la manette d'accélérateur, était totalement rouge. Pourtant cet endroit est inaccessible quand tout est monté. Idem pour plein d'autres choses, en grattant on trouve quasiment jamais de gris, même dans les recoins, ce qui me parait étrange.
Mais il est évident que ce tracteur avait déja été démonté, donc peut-être il avait été repeint soigneusement, pourquoi pas sablé, ce qui expliquerait pourquoi on ne trouve pas trace de la peinture d'origine. Il y a quelques années j'avais refait un pony 820TM qui avait été repeint en bleu. Sur celui-ci il n'y avait pas besoin de chercher longtemps pour comprendre qu'il était rouge à l'origine. Mais le Ferguson cache bien mieux ses origines.

Un apprêt ou antirouille quelconque ?

Peut-être un apprêt, d'autant que la couleur est identique à celle qu'on trouve à l'intérieur des carters.

Enfin bref, cela n'empêche pas de continuer le bricolage.
Passons aux ailes.  Il y avait eu des bouts de ferraille soudés dessus, pour fixer des feux ou diverses autres choses. Après avoir enlevé tout ça, celle de droite allait bien, mais celle de gauche était un peu abimée, il y avait un trou à un endroit. Du coup au départ, ayant d'autres ailes en stock provenant d'une épave de TEF20, j'avais décidé de changer celle de gauche, pensant que c'était les mêmes. Dans un premier temps j'ai fabriqué un mât pour mettre un gyrophare, mais en prenant soin qu'il soit démontable facilement.




Ensuite démontage des renforts à l'intérieur des ailes. En principe c'est pas fait pour être démonté, il y a des rivets à certains endroits. Mais la rouille se régale là derrière, je tenais quand même à les démonter pour nettoyer et repeindre tout ça.




Et là, surprise, c'est pas exactement les mêmes entre le TE20 et le TEF20. Sur le miens les renforts d'ailes sont en deux parties, alors que sur l'aile plus récente de l'épave, les deux morceaux sont soudés l'un avec l'autre, et en plus c'est pas vraiment les mêmes courbures.
Ces petites différences, même minimes, c'est justement ce qui fait l'intérêt d'avoir des tracteurs quasi identiques mais de générations différentes (le miens est de 47, et un TEF20, je sais pas mais c'est plus récent).
Donc changement de plan, exit l'aile du diesel, je garde les deux ailes d'origine, mais il faut réparer ce trou sur la gauche. La tôle est toute machouillée à cet endroit, donc le mieux est d'en couper un morceau et pratiquer une greffe. Pas évident de former un petit bout de tôle avec une légère courbure dans tous les sens. Enfin bon, j'y suis plus ou moins arrivé, mais il faudra quand même un peu de mastic une fois le sablage effectué pour cacher la rustine.

Un truc appris d'un vieux charpentier de marine qui faisait de petites embarcations en contre plaqué fin. La technique de réparation est adaptable à la tôle.
Lorsqu'on doit faire une pièce, pour boucher un trou, il ne faut pas la faire la découpe rectangulaire mais la faire trapézoïdale irrégulier (aucun côté parallèle). Ensuite on trace la forme du trou sur la pièce et on découpe deux cotés opposés en laissant dépasser les deux autres. Puis on découpe le 3° côté et si on a mangé un peu, il suffit de faire glisser la pièce et de retailler choses qu'on ne peux pas faire avec une pièce aux bords parallèles. Il n'y a que le 4° côté qui lui demandera une coupe exacte...
En relisant je ne sais pas si je me suis fait bien comprendre, mais c'est évident si on essaie cette technique.
Bon courage

bonsoir

pas bête l'histoire de la ""rustine""

treblig a écrit:bonsoir

pas bête l'histoire de la ""rustine""

A ce brave Mr Rustin inventeur de la réparation des chambres à air à laquelle il a donné son nom...

Bonjour,

Christian, je pense avoir compris ta technique de découpe de tôle pour boucher un trou, merci
Mais ici pour mon aile, c'est pas vraiment la découpe qui m'a posé problème, mais plus le fait qu'il a fallu bomber légèrement de petit bout rajouté dans les deux sens. Et oui, cette aile elle est arrondie de tous les cotés.
La même opération sur un élément plat aurait été plus facile.

Bonjour à tous,

Ces derniers temps, le remontage du tracteur a commencé, avec la remise en place du moteur.  Au moment de remettre l'embrayage, mince pas de centreur
Mais quoi de mieux que l'arbre de transmission lui-même pour faire ce travail, de toute façon il me fallait le démonter pour changer un joint SPI qui est au bout.





Le roulement pilote a été conservé après nettoyage et graissage. Par contre c'est un roulement ouvert sur le coté avant, je sais pas si la graisse va bien rester à sa place  



Puis il a fallu remettre le bestiau à sa place.
J'étais seul pour faire cette opération, du coup pour m'assurer que tout n'allait pas se casser la figure en poussant le moteur, le pony 812 est venu m'aider pour caler l'engin à l'arrière. Mieux vaut prévenir que guérir comme on dit





Ensuite remontage de la direction et remplissage avec de l'huile épaisse 140

Moi j'aurais mis un roulement étanche. Il me semble qu'il y avait un graissage sur mon petit gris . Pour la couleur j'en ai vu des rouges d'origine chez un copain qui en avait 5

lolof240 a écrit:Moi j'aurais mis un roulement étanche. ..........

J'y ai pensé aussi, mais il aurait fallu le commander je ne sais ou, et attendre qu'il arrive.........
Puis je me suis dit que si ça avait fait 70 ans comme ça, ça en ferait bien un peu plus. D'autant que le roulement n'était pas sec avant nettoyage. La vieille graisse était un peu sale, mais il y en avait encore

Beau travail.
Attention à la graisse dans l'embrayage, ce n'est pas nécessaire d'être aussi généreux, une goutte entre chaque bille est largement suffisant.
Vivement le redémarrage!

Bonjour,

C'était pas forcément la priorité, mais récemment j'ai eu l'occasion de faire sabler des pièces pour pas trop cher, donc fallait en profiter
Pour les jantes arrières, il a fallu quand même gratter un peu à la main, il y avait une bonne couche de rouille au niveau du talon des pneus






Toujours à propos des jantes, bien que compatibles elles ne sont pas les mêmes que sur la plupart des Ferguson. Le voile est plein, et les pontets sont rivés au lieu d'être soudés comme sur des modèles plus récents






Et puis ces voiles, ils sont incroyablement lourds !!!     Du coup j'ai poussé la curiosité un peu plus loin, car il me semblait que sur mon autre petit gris de 1956 c'était pas aussi lourd.
La raison est simple: sur ce tracteur qui est de 1947, l'épaisseur du voile est le même de partout, environ 10mm.  Ah c'est du costaud, mais un peu lourdingue.
Par contre sur les roues plus récentes l'épaisseur du voile est différente entre le centre et la périphérie. Au milieu, vers les trous de fixation sur le moyeu, c'est à peu près 10mm aussi. Par contre tout le reste, ça fait seulement 5 mm, donc évidemment c'est bien moins lourd.
Peut-être les techniques de fabrication à l'époque ne permettaient pas de faire ces différences d'épaisseurs sur une même pièce ? Ou bien c'est juste qu'ils voulaient faire du solide ? Je ne sais pas, mais en tout cas ça pèse !

Après le sablage, il faut vite faire un peu de peinture, sinon la rouille arrive vite
Mais ensuite ça fait du bien de voir des pièces propres, on avance

Sur le tableau de bord, le petit voyant à droite sert en principe pour vérifier que la dynamo charge bien. Théoriquement il ne devait pas y avoir d'ampèremètre (même si son emplacement était quand même prévu). Pour ma part j'ai décidé d'en monter un. Les dynamos sont parfois capricieuses, j'aime bien pouvoir vérifier de façon fiable si ça marche ou pas.




Le radiateur d'origine était en mauvais état. Il fuit, il a l'air bien encrassé à l'intérieur, la petite pâte de fixation en haut est cassée. La solution idéale aurait été de le faire refaire, mais il y en a pour un bon billet. Et comme j'en avait déja un neuf en stock depuis bien longtemps, il va être changé tout simplement. L'inconvénient est que le neuf n'est pas rigoureusement pareil si on regarde dans les détails. Mais bon, je garde le vieux, si un jour je gagne au loto je le ferai refaire