Ma passion : tout sur les mines de charbon et les mineurs (2ème partie)

Sur ce zoom on voit bien que la base utilisée est un châssis interne, donc déjà prévu pour voie de 600.

Les ouies sont plates, donc provenance autre que Berry. Hors, il vient à coup sur des exploitations de la Loire utilisant ce type de voie. Il y a avait donc des Berry à voie de 600 dans la Loire. Sauf si ce matériel a été acquis dans une autre Houillère. La création de HBCM date de 1968.
Sur ces modèles reconditionnés as-tu trouvé une plaque avec numéro? Mentionnant un 4735?

Aucune autre photo du 4755 de Rochebelle qui en a possédé 5 répartis comme suit :
- n° 504 livré en 1954 ou 55 - c'est celui qui est au Musée de Tourves
- n° 687 et 688 livrés en janvier 1957
- n° 789 et 790 livrés en février 1959
Source Louis Caillot, mémoire d'entre les mémoires et rédacteur de la revue Rail & Industrie.
Celui photographié à Rochebelle fait donc partie de ces 4 derniers mais je n'ai rien trouvé qui puisse le confirmer.

pernowel a écrit:

pierre1942 a écrit:
Houlalala !  Y a dû avoir un déraillement quelque part...  
Les HB Loire n'ont eu que des 4735 à châssis externe car tous livrés en voie de 500.

Quid des livrées antérieures à la nationalisation ou commandée avant?

Il n'est pas avéré que Berry ait livré à la Loire d'autres locos que les 20 locos 4735 et les 3 locos C 3755 K3 cités dans ce sujet.
Rien n'apparaît sur sa liste de production qui mentionne pourtant les anciens modèles fournis à d'autres secteurs miniers et qui datent d'avant la nationalisation.

pernowel a écrit:
Sur ce zoom on voit bien que la base utilisée est un châssis interne, donc déjà prévu pour voie de 600.

Les ouies sont plates, donc provenance autre que Berry. Hors, il vient à coup sur des exploitations de la Loire utilisant ce type de voie. Il y a avait donc des Berry à voie de 600 dans la Loire. Sauf si ce matériel a été acquis dans une autre Houillère. La création de HBCM date de 1968.
Sur ces modèles reconditionnés as-tu trouvé une plaque avec numéro? Mentionnant un 4735?

Allez, on efface tout et on recommence...
Ce sont les jupes du 4735 qui forment le châssis sur lequel sont positionnées les boîtes d'essieu. Il en est de même pour les 4755 de 50 ch et 8 tonnes des Cévennes ou de Provence.
Certaines de ses galeries passant à la voie de 600, la Loire a modifié quelques-uns de ses Berry 4735 qui étaient initialement en 500 pour les amener à 600. C'est ainsi que sont nés les 4735 "bizarres" découverts à La Motte d'Aveillans, au Musée de Bruneaux, à Sémur-en-Vallon et à Boucieu-le-Roi avant son départ pour les Côtes d'Armor. Mais, hormis leur nouvel écartement et les tôles d'acier ajoutées sur leurs flancs, ces locotracteurs sont restés les mêmes : des 4735 tout juste alourdis.
De même que si la voie du Bouchage (HB Loire) était en 600, c'est aussi un loco 4735 modifié que représente la photo que tu m'as un jour envoyée, et peut-être même l'un de ces quatre...
Pour preuve de ce que j'avance, voici la plaque de celui de Bruneaux : 4735 n° 623. Ce 623 datant des années 55, je pense qu'il n'y a plus de doute possible.


Châssis du 4735 encore à Boucieu-le-Roi (07). D'abord à la Loire, li est ensuite allé au Villaret puis près de St-Laurent-du-Pont avant d'aboutir en Ardèche.

On distingue bien l'ajout de la tôle latérale.
Quant au celui "vert jaune bleu rouge", c'est également un 4735 qui a suivi le même parcours et mis aussi en voie de 600 mais sans tôles de renfort.

pierre1942 a écrit:.... C'est ainsi que sont nés les 4735 "bizarres" découverts à La Motte d'Aveillans, au Musée de Bruneaux, à Sémur-en-Vallon et à Boucieu-le-Roi avant son départ pour les Côtes d'Armor. Mais, hormis leur nouvel écartement et les tôles d'acier ajoutées sur leurs flancs, ces locotracteurs sont restés les mêmes : des 4735 tout juste alourdis.

Je ne suis pas d'accord. La base des locotracteurs de la motte, bruneaux,.... est un chassis de 3735. Je t'ai montré sur le zoom au dessus que la jupe formant chassis avait été rapportée sur les flans existant d'un 3735.
D'ailleurs regarde sur celui de Boucieu-le-Roi (07), le chassis interne est encore visible:

pierre1942 a écrit:

On distingue bien l'ajout de la tôle latérale.

Rien n’empêche de garder le châssis intérieur du moment qu'il n'y a pas de palier dessus afin de pouvoir aligner les axes des roues sur les jupes externes.

pierre1942 a écrit:Exemple de suspension basse de 3735 et donc pour châssis interne.

Les 4735 en 500 de la Loire (Villars), ont des jupes avec un coup de plieuse de chaque coté pour écarter les paliers.

pierre1942 a écrit:Quant au celui "vert jaune bleu rouge", c'est également un 4735 qui a suivi le même parcours et mis aussi en voie de 600 mais sans tôles de renfort.

Celui-ci est un autre 4735 natif made by Berry. Pour avoir le déport des paliers il y a une entretoise sur la jupe qui cercle ces derniers.

La question est d'ou viennent ces 3735 qui ont servi de base à la modification. Sur tes listes portent-il la ref 4735 ou 3735?
Pour le Berry de Couriot, de quand date sont départ du Nord? Ou jusque quand il a été utilisé dans le nord. Si c'est un rescapé des modifs ou si il est arrivé là par acquisition du Musée.

Tous les locos Berry en voie étroite ne dépassant pas 800 mm sont définis par un numéro comportant 4 chiffres dont le premier est :
- 3 s'ils ont le châssis à l'intérieur des roues (et donc les roues à l'extérieur du châssis)
- 4 s'ils ont le châssis à l'extérieur des roues (et donc les roues à l'intérieur du châssis)


En Berry à cabine arrière, n'ont été livrés à la Loire que des 4735 dont les 4 modifiés en question ont reçu une tôle soudée sur chaque flan et doublant la jupe formant châssis comme c'est le cas pour le "désossé" de Boucieu-le-Roi.

Quant au 4735 bariolé de Boucieu-le-Roi, pour pouvoir passer à la voie de 600, il n'a pas reçu une tôle de chaque côté mais seulement un renforcement des passages de boîtes d'essieu. C'est le seul 4735 qui présente cette particularité lui permettant de passer en voie de 600.
Les voici tous deux quand ils étaient encore aux Tourbières de l'Herretang.


Le 3735 de Couriot provient du stock que le Musée de Noyant d'Allier avait racheté à la mine d'Oignies. Même chose pour le 3735 du Musée de St-Eloy qui lui a été échangé. D'ailleurs, Noyant a aussi fourni le CL 3758 T4 du Musée de La Brutz-Teillay et le Decauville TM 603 de l'APPEVA. Celui de Couriot porte le n° d'inventaire 5511 des HBNPC et j'ai mis en 1ère partie les photos de ce loco prises à près de 800 m de fond à la fosse 9 de Oignies. De plus, il n'a rien des locos de la Loire.

3735 n° 5511 sur voie de 600 au fond de la fosse 9 d'Oignies

3735 n° 5511 actuellement au musée Couriot

Les 4 essieux de 3735 en voie de 600 de la photo étaient à Oignies où, en 2015, j'ai négocié l'achat d'une paire (ainsi qu'un lot de sabots et une boîte de vitesses) pour restaurer le 3655 (non minier) du Fort de Villey-le-Sec (54). Voici la machine en question et son châssis démonté. Ne pas tenir compte de la cabine, ni du tablier avant, ni des marchepieds mis pour faire "train de balade"...

pierre1942 a écrit:Tous les locos Berry en voie étroite ne dépassant pas 800 mm sont définis par un numéro comportant 4 chiffres dont le premier est :
- 3 s'ils ont le châssis à l'intérieur des roues (et donc les roues à l'extérieur du châssis)
- 4 s'ils ont le châssis à l'extérieur des roues (et donc les roues à l'intérieur du châssis)

C'est valable au sortir des ateliers Berry. Pas dans le cas de modifications faites par les houillères elles-mêmes

pierre1942 a écrit:En Berry à cabine arrière, n'ont été livrés à la Loire que des 4735

oui ils figurent sur ta liste

pierre1942 a écrit:dont les 4 modifiés en question ont reçu une tôle soudée sur chaque flan et doublant la jupe formant châssis

Non pas d'accord, la base est un 3735 avec 2 épaisseurs de tôles, une formant chassis, l'autre comme entretoise. Leur origine est à sans douter à voir du coté des fermetures de certaines fosses du nord suite au plan Jeanneney.
Je dois me rendre bientôt à la Mure, je te confirmerai la chose.

Bonjour,

Ce qui est sûr, c'est que j'apprécie cette joute de spécialistes!
JJR24

Mais pourquoi faire compliqué quand on peut faire très simple ?
La Loire disposait de locos facilement modifiables :
- les châssis s'y prêtaient bien (autre exemple ci-dessous)
- les barres d'essieu étaient réutilisables ainsi que leurs boîtes en bout
- le replacement des roues ne nécessitait que 2 entretoises de 5 cm d'épaisseur

Les HB Provence ont aussi utilisé les châssis et essieux de certains de leurs 4735 en voie de 525 mais à suspension supérieure. Pour en faire des locos de surface, ils ont été renforcés et alourdis par des tôles soudées sur leurs flacs, remplacement des Piquand par des Perkins 4 cylindres, extension avant et autre cabine...

4735 d'origine : à suspension supérieure pour voie de 525


2 locos base Berry transformés pour le jour mais toujours en voie de 525
Un ancien mineur de Gardanne m'avait évoqué un "travail maison" mais sans m'en dire plus alors que le loco vert était devant nous...
Derrière le doublage, on voit nettement  que les essieux complets ont été conservés (couvercles des boîtes d'essieu passés en retrait).

Je pensais aussi aller à La Mure les Journées du Patrimoine mais il allait dracher du dimanche, alors j'ai préféré abandonner cette idée.

JJR24 a écrit:Bonjour,

Ce qui est sûr, c'est que j'apprécie cette joute de spécialistes!
JJR24

je suis tout comme toi, Jean-Jacques! c'est passionnant !
et je suis heureux que sur ce forum agricole on puisse de temps en temps parler d'autres choses.
C'est aussi une bonne manière de s'instruire (il n'y a pas d'âge! )

bonsoir
une publicité de 1946 (revue : Annales des mines)



ZOOM sur la photo de cette pub



a+
JP

GORDINI 07 a écrit:
je suis tout comme toi, Jean-Jacques!  c'est passionnant !
et je suis heureux que sur ce forum agricole on puisse de temps en temps parler d'autres choses.
C'est aussi une bonne manière de s'instruire (il n'y a pas d'âge! )

C'est surtout qu'il y a du boulot avant d'y arriver...  
Mais j'ai déjà une bonne nouvelle concernant le loco Berry de Villars. Sa plaque de construction est toujours sur le capot mais couverte de peinture. Le numéro du type commence par le 4 repéré par pernowel. Il s'agit bien d'un 4735 de la même série que celui de Bruneaux mais sans la modification reçue par celui-ci.
Je passerai le voir la dernière semaine d'octobre et gratterai cette plaque pour découvrir son numéro de série. J'en profiterai pour rencontrer l'adjointe au Maire et l'historien qui s'intéresse à ce matériel et à son parcours.On avance... On avance... C'est une évidence... On avance.

Pendant que j'avance, toi tu danses ?       C'est pas juste !

Revoilà ta pub mais avec loco Berry vu sur côté droit. Sous cet angle, difficile de dire si c'est un 30 ch ou un 50 ch car la perspective s'y prête mal.
De plus, il a des jupes élargies qui laissent penser qu'il était prévu pour voie supérieure à celle de 600. Je penche donc pour le 3728 en voie de 770 des HB Cévennes.du Nord qui en ont reçu 7.
Le 3728 avait déjà l'habillage d'un 3735 mais son moteur était un CLM CR2 de 24 ch.

Depuis l’Exposition universelle de 1878 et sous l’impulsion de géologues américains, les géologues du monde entier se réunissent environ tous les 3 à 5 ans en congrès international. La 8e session se tient à Paris du 16 au 27 août 1900 pendant l’Exposition universelle. Des excursions de sites géologiques français sont proposées par le comité d’organisation avant, pendant et après le congrès, soit du 3 août au 2 octobre 1900. Elles doivent mettre en évidence les dernières recherches effectuées par le pays d’accueil, en résumant les traits géologiques fondamentaux des régions parcourues. Tout le sol français est concerné.

C’est ainsi qu’après le congrès est prévu du 29 août au 7 septembre 1900 une grande excursion générale aux bassins houillers du centre de la France, Commentry, Decazeville et Saint-Étienne. La visite aux mines de Commentry et Decazeville est menée par Henri Fayol (1841-1925), ingénieur des mines aux Houillères de Commentry depuis 1860, puis directeur-général de 1888 à 1918. Au programme : visites des carrières, des mines et des usines (hauts-fourneaux, aciéries, forges, etc.), expériences sédimentaires préparées au passage des congressistes, circuits aux abords pour voir les massifs anciens, diverses roches éruptives et des gisements de minerai de fer et de manganèse. Henri Fayol souhaite démontrer par l’observation sa théorie des deltas qu’il a fondée en 1881 sur la naissance du charbon par sédimentation lacustre.




De cette excursion, il subsiste un album photographique (22 x 15,5 cm) composé de 21 photographies noir et blanc (15,9 x 11 cm) : celles-ci montrent des vues générales des exploitations et des formations géologiques ainsi que des fossiles.








Cet album est conservé dans le fonds de la Société de Commentry-Fourchambault et Decazeville. Fondée en 1821, cette société devient en 1954 la Société métallurgique d’Imphy. Elle fusionne en 1968 avec la Société des forges et aciéries du Creusot qui est elle-même absorbée en 1971 par Creusot-Loire, liquidée en 1985. Déposé aux Archives nationales à Paris en 1952 sous la cote 59 AQ, puis complété à plusieurs reprises, ce fonds est finalement donné par le syndic liquidateur en 1985. Il est transféré en 1996 au Centre des archives du monde du travail à Roubaix qui le complète avec plusieurs achats.

Très bonne idée que cette sauvegarde d'archives du monde du travail mais sa centralisation rend long et complexe le moyen d'y accéder. C'est ainsi que m'étant présenté à Roubaix lors des journées européennes de 2018, je n'ai pas pu consulter le dossier BERRY parce qu'il y avait trop de visiteurs. Toutefois, vivant à 850 km de là, j'admettais fort bien que les archives de BERRY Lille soient détenues à Roubaix. Mais je doute fort qu'un Aveyronnais s'y déplace pour rechercher des éléments sur les Mines de Decazeville où il aurait autrefois travaillé.
Il est vrai que peu de villes, même des grandes, possèdent des bâtiments de la taille d'anciennes usines textiles qui ont été désaffectées.

Bonjour,

Oui! Très bonne idée!!! Encore des docs à explorer!
JJR24

Chouette, JJR, je t'envoie l'adresse et tu me prends tout ça en photo. Et n'oublie pas de laisser un pourboire à la personne qui t'amènera au bon dossier car il doit y en avoir des milliers dont beaucoup n'ont pas encore été répertoriés.

Bonjour,

Mouais! Combien de vies faudrait-il!?
JJR24

As-tu seulement déjà commencé ?  

Une petite pensée pour le courageux JJR qui a entrepris un travail mais n'a pas eu le temps de le terminer.  

RE,

Je reconnais...

JJR24

En attendant que je puisse en dire plus sur les deux Berry 4735 T2 et le C 3655 T4 qui finiront leur vie à Bon Repos (22), et l'autre 4735 T2 que pernowel a découvert exposé au Musée de Villars (42), voici des photos de sites et de matériels qui ne se rapportent pas au charbon mais au borax, à l'or ou au diamant.

MINE DE BORAX - VALLEE DE LA MORT (USA)

Locomotive Baldwin DVRR 2-8-0 n° 42864 de 2/1916 voie de 914 mm - au musée de Furnace Creek (Californie)
Cette machine, qui marchait au fuel, ainsi que son tender-réservoir, ont été entièrement restaurés depuis.

Locotracteur diesel et berline à ouverture latérale - même musée

Presse et chariot sur rail mais sans information spécifique - même musée

MINE D'OR - -GAUTENG (Afrique du Sud)

Panneau de propriété d"une concession

Berlines poussées manuellement et outil de forage

Chariot de mineur

MINE DE DIAMANT - GAUTENG (Afrique du Sud)

Mine Premier, à l'origine des plus gros diamants du monde

C'est là que fut découvert en 1/1905 le célèbre Cullinan qui orne le sceptre de la couronne britannique

Schéma de la mine souterraine depuis l'abandon de la pioche, de la pelle et de la brouette

Installations d'extraction et de traitement de la kimberlite, roche à l'origine du diamant

Evacuation et tri du minerai
Les visites sont autorisées mais très encadrées, et il est interdit de ramasser quoi que ce soit sous peine de...

À + : PO

Bonsoir,

Superbe le chariot! Merci Pierre
JJR24

Tu en veux des chariots ? En voilà, mais arrête de me charrier !


Toujours à Furnace, dans la Vallée de la Mort, et si tu veux savoir à quoi pouvait servir le tonneau arrimé sur le flanc,
examine donc le bled où il circulait et dis-moi si tu y aperçois un bistro, une fontaine ou même un simple filet d'eau...

Ne te frappe pas, c'est la Vallée de la Mort, et ce que l'on croit être un lac dans le fond n'est qu'un long désert de sel.

Je suis passé dans la Vallée de la Mort....Soleil....Sel....Chaleur......