Ma passion : tout sur les mines de charbon et les mineurs (2ème partie)

pierre1942 a écrit:L'histoire du cheval qui savait compter les berlines avant d'accepter de les tirer ne doit pas être une légende, sinon comment des mineurs qui n'avaient aucun lien avec d'autres très éloignés pouvaient-ils raconter la même chose et dans des termes quasiment identiques, d'autant plus que ça se passait dans la première moitié du siècle où la communication n'était pas encore en vogue ?
Ci-dessous l'anecdote attribuée à la Mine de Bois d'Asson et relevée dans le livre de Pierre Bonnet "Recueil de photographies et de témoignages des mines du bassin Forcalquier-Manosque", (l'album que j'ai récemment reçu d'un passionné de la mémoire minière) :


Cette mine ayant fermé en 1949, le porion d'Oignies ne pouvait pas savoir ce qui se disait à près de 1000 km de-là, et il doit en être de même pour tous ceux qui ont rapporté de tels faits.

Le problème, c'est que c'est devenu une anecdote récurrente dans chaque musée........et à la fin c'est gonflant car les derniers survivants de cette industrie à faire des visite ne parle pas des techniques employées.........qui étaient fort nombreuses. Dès qu'on me parle de cette anecdote, je pense que c'est une anerie

Aujourd'hui, dans les musées, entendons-nous parler de tailles chassantes, rabattantes?
De leur pendage ou de leur ouverture?
Et pourtant on est en plein dans la technique qui ont donné quelques belles photos et surtout qui ont produit les conditions de travail dans lesquels les mineurs ont eu a travailler.

pierre1942 a écrit:La Mine de Sigonce :
Autre mine du Bassin Forcalquier-Manosque, Zola aurait pu aussi s'en inspirer apour écrire Germinal.

Sais-tu que germinal a été écrit quand Zola à séjourné à la Ricamarie (bassin stéphanois)?

Très belle photo d'un deutz

Houlalala ! Pernowel s'est réveillé !

Le coup du cheval ou du mulet à qui on ne la fait pas est quasiment systématique, mais pour avoir visité pas mal de sites miniers, je peux dire que la plupart de visiteurs n'y vont que pour entendre ce genre d'anecdote ainsi que le bruit d'un ventilateur d'aérage secondaire ou d'un marteau piqueur pneumatique, connaître le nombre de tués dus au grisou et, cerise sur le gâteau, faire un tour en petit train dans la mesure où il existe encore. On y parle beaucoup du repas du mineur (briquet dans le Nord, bruli en Auvergne), mais c'est loin d'être l'essentiel pour quiconque est admiratif devant ce que des hommes ont osé faire. Perso, je ne me souviens pas d'avoir entendu de question sur la profondeur, la production, l'évolution, etc.
A Lewarde (Nord), des gens étaient mêmes venus avec leurs enfants rien que pour les balader sur le train alors qu'il était en panne depuis l'année précédente. A Petite-Rosselle (Moselle), un Lorrain dont le père avait été mineur n'avait jamais mis les pieds au Musée Wendel alors qu'il en était l'un des plus proches voisins...

Taille, pendage, ouverture... C'est de l'hébreu pour le quidam de passage, et peut-être même pour les derniers mineurs devenus des "presse-boutons". Les visites se faisant à la montre, au coup de sifflet et au pas de charge, difficile de tout expliquer, surtout si les esprits sont ailleurs et les yeux déjà plus loin.
La veine de la Mine de Gaude (sur cette page) était verticale et les mineurs s'y tenaient debout, facilitant l'abattage du charbon et permettant des records de production mais seulement pour l'époque.

Pour Zola, oui je l'ai su... mais seulement très récemment ! C'est sûr que dans le Nord/Pas-de-Calais (où le film a été tourné) on ne voulait pas le dire car il fallait garder un plus pour se démarquer. Si la concurrence était rude, la revendication l'était tout autant.

Ce Deutz est un A6M 517F sur voie de 600 aux Mines Domaniales de Potasse d'Alsace. Il sera remplacé par le Deutz GG 90 B.

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Et une trouvaille de plus, une !!!

J'avais déjà cherché longtemps après le loco Berry 4602 livré à la Sté Péchiney de Peisey-Nancroix où j'avais trouvé une mine de plomb-argent. J'avais même songé aller y faire un tour, histoire de questionner les anciens ou de dénicher une portion de voie de 490 qui aurait pu me mettre sur une piste. Peine perdue, c'est hier soir que j'ai appris que cette mine n'existait plus depuis... 1866.
Creusez ! Fouillez ! Bêchez ! nous a écrit Jean de La Fontaine. J'ai donc remué le sol de ce coin de Tarentaise et suis tombé sur ceci :


C'était un bon début mais le plus important n'est venu qu'ensuite  :

Entête de facture datée de 1962 émanant d'une concession minière. - (Archives départementales de Savoie)

Bingo ! La mine existait bien mais je m'étais complètement planté sur son contenu. Très vite le reste a suivi.
Durant la seconde guerre mondiale, le pays avait besoin de charbon, et vu que l'ennemi réquisitionnait tout le minerai de la zone qu'il occupait, il a fallu se rabattre celui de la zone libre dont la Savoie faisait partie. C'est ainsi que, dans la vallée du Ponthurin (aussi écrit Ponturin), l'ancienne mine d'anthracite de Peisey-Nancroix fut réouverte en 1941, à l'altitude de 1000 à 1300 m.

Vallée du Ponthurin

Et les confirmations arrivèrent sous forme d'articles, de revues et d'archives.



Enfin arriva l'irremplaçable cerise sans laquelle le gâteau n'aurait pas aussi bon goût :

(source : "Peisey-Nancroix Autrefois" de A.Richarnoz)

Cette voie de 490 a bien vu rouler un locotracteur diesel dont il manque la marque, mais je sais intimement qu'il s'agit de celui-là.

Berry minier type 4602 à moteur diesel CLM 1PJ65 de 9 ch - masse de 2 t.

C'est en 1972 que la Mine dd'Anthracite de Peisey-Nancroix a définitivement cessé d'extraire son généreux charbon.

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Bonsoir,

Quand et comment sont apparus les techniques pour lutter contre la silicose?
JJR24

Bonsoir J.J.,
Question simple mais récurrente et qui entraîne une réponse à étages.
La silicose est causée par l'inhalation de poussières de silice et non de poussières de charbon, et la maladie inhérente était déjà décrite au 16e siècle. Toutefois, et tant qu'il n'y avait qu'à suivre la veine charbonneuse, le danger était réduit car le mineur soulevait peu de poussières siliceuses qu'il pouvait aussi arroser d'eau afin de les fixer au sol.


Au milieu des années 1920, l'utilisation de machines d'abattage (marteaux piqueurs pneumatiques puis haveuses de tous modèles), mais sans neutralisation des poussières, a fait exploser les cas de silicose, surtout quand le fonçage des galeries se faisait au travers d'immenses masses rocheuses.
Quant aux moyens de protection, il y eut certainement le foulard en premier lieu, puis le masque (que le mineur répugnait à porter car il le gênait dans son travail), et enfin l'aération naturelle mais surtout mécanique (principale et auxiliaire pour les fonds de galeries). Mais, contrairement à la protection anti-grisou, on ne peut pas dire que celle anti-silice ait existé ni même qu'elle aurait pu être réalisable.

Bonsoir
Il faut déjà savoir que la silicose tous les travailleurs ne sont pas égal devant elle .certaine personne ont des gènes qui la fera developer plus ou moins
La génération de mineurs à l abattage née au début du siècle et qui on travaillée très jeune puis on connu le matériel moderne marteau piqueurs etc sans arrosage on été les plus touché et généralement on peut profité de la retraite du régime des mines instauré à la libération
C était très dur d être reconnu silicosée a de forte dose par le service médical des mines qui ne voulait pas payer de pension
Pour exemple mon grand père née en 1900 en retraite en 1952 mort d arrêt respiratoire en 1962 et pourtant reconnu avec un faible niveau de silicose et avait la souffle des 1955 et ayant été piqueur abatteur toute sa carrière au hbd et c est vrai pour ne rien aider membre syndiqué
Amicalement

Salut JM,
En 2012, j'ai fait la connaissance d'un ancien mineur du Pas-de-Calais qui était salement atteint. Ce n'est que le mois dernier que j'ai appris qu'il était décédé depuis le 2 novembre 2018. Quand je pense à ce qu'il souffrait il y a 3 ans, je n'ose pas imaginer ce qu'il a encore enduré avant d'être "délivré".
J'ai un cousin qui a connu la même galère (mineur dans le Nord) et ça m'a rappelé mon père qui est mort étouffé par le cancer du fumeur !
Amitiés
Pierre

peut-être déjà posté, ce DECAUVILLE au Musée Dufresne



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JUNG trouvé dans une carrière à Chauvigny dans la Vienne
et en expo au Musée Dufresne



zoom

Ces 2 locotracteurs en voie de 600 ont déjà été présentés sur le 1er fil :
- Decauville type 5 de 1920 n° 507 avec moteur Ballot T6D
- Jung de 1933 ex-Carrières de Chauvigny (86)

merci à toi et désolé pour les doublons !

C'est pas grave, mais que je ne t'y reprenne plus.

je viens d’exhumer des plans d'une benne dynamométrique !!!
C'est à dire que c'est une benne pouvant être charger avec un certain poids/contenu doté à un de ses crochets d'un dynamomètre!!
Étonnant non

Tiens ! c'est intéressant ça ! surtout pour le cheval !!!

Je suppose qu'il ne s'agit pas d'un crochet de suspension mais d'attelage. Sa mesure variait selon la pente ? Peut-on voir ce plan ?
JP : qu'un cheval soit sensible à une charge, d'accord, mais qu'il sache lire un dynamomètre... T'en as pas une plus forte à sortir ?

si !....
OK c'est moi qui sors !

Tu as tort, j'allais te servir une assiette de frites avec un gros steak... de cheval !  

Bonsoir,

J'aimerais aussi voir les plans!? Il existait aussi des ressorts  amortisseurs de traction;
JJR24

JJR24 a écrit:
... Il existait aussi des ressorts  amortisseurs de traction ?
JJR24

J'sais pas ! As-tu posé la question à... Citroën ?  

Dans la première partie de ce fil, il est beaucoup question des locotracteurs diesel des Houillères de Lorraine dont les De Dietrich et les Ruhrthaler à moteur MWM d'environ 100 ch qui circulèrent à La Houve, la dernière Mine de France fermée en 2004.
Beaucoup de précisions les concernant ont été apportées sur VSA à la rubrique "Moteurs fixes - Moteurs MWM". On pourrait aussi les faire figurer ici mais cela ferait double emploi, alors, pour ceux que ça intéresse, autant aller y faire un tour, un petit clic du doigt est moins fatigant qu'une longue marche...  

à +
PO

En pages 37 et 38 de la 1ère partie de ce long fil, on a beaucoup écrit sur le gros loco SACM-ALSTHOM en voie de 1120 du Musée Rodolphe des MDPA.
Je viens enfin d'avoir une réponse au sujet de cette machine qui existait en 6 exemplaires à la Mine Amélie 1 et qui était bien à moteur diesel. Le hic, c'est qu'on me dit que le moteur de celle en exposition est dans un triste état (mais on savait déjà qu'il avait été démonté), alors qu'un article lu par ailleurs mentionne que son V 10 a enfin été remis en état... Voilà encore une affaire à tirer au clair !  

bonjour
les enquêtes s'entassent sur le bureau de Mr l'Inspecteur !
mais il semble avoir l'habitude de gérer de nombreux dossiers !
en tout cas, nous lui faisons une confiance aveugle !!!