Ma passion : tout sur les mines de charbon et les mineurs (2ème partie)

ah ouais quand même !

Bonjour,

il est dit en légende que l'explosion est dûe au mauvais fonctionnement du loco
D'autres angles de vue de la machine:

http://www.numeriques.be/index.php?id=1&no_cache=1&tx_portailnumeriques_pi1%5Bview%5D=item_detail&tx_portailnumeriques_pi1%5Bid%5D=peps%3AMAR-MPC-N-DD-dep3-02141&tx_portailnumeriques_pi1%5Bnum%5D=2

   
La seule vue que j'avais trouvée parlait d'accident mais sans en préciser la cause. Là, on ne peut plus clair, même si on pouvait s'en douter au vu du capot volatilisé et des dégâts dont le locotracteur était l'épicentre.
D'où l'importance du respect de la réglementation concernant le matériel en service dans les milieux grisouteux.
Là-dessus, BERRY était intransigeant et moi-même je refusais systématiquement tout ce qui présentait le moindre écart.

Bonjour,

Maitrise technique qui explique sans doute la bonne réputation de Berry!
Sur les gros compresseurs, je me souviens de vannes de sécurité démontables avec un gros joint, ça permettait aussi de vérifier l'état intérieur: rouille par ex; vannes contrôlées régulièrement par l'APAVE!
Je ne sais pas sur les locos à air
JJR24

impressionnant ces locos

JJR24 a écrit:
Je ne sais pas sur les locos à air  
JJR24

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Les locos air comprimé ne produisaient aucune flamme vu que le "carburant" c'était...  de l'air.
Il n'en était pas de même pour les locos diesel, et comme ils circulaient dans une atmosphère de grisou (jusqu'à 90% de méthane) et de poussière (ambiante et sur les parois), la sécurité portait sur l'absence de flamme et même d'étincelle.
L'agrément officiel du matériel était draconien et chaque modification ultérieure nécessitait une autre homologation du nouveau système de protection antidéflagrante.  

En ce qui concerne les moteurs complets Piquand PT2 et PT4, leur constructeur savoyard se conformait aux plans spéciaux et au cahier des charges propres à Berry, mais les équipements antigrisouteux étaient du domaine privé et breveté du constructeur lillois.
Un exemple : une pièce référencée n° 11.000, devenait 11.000 A à sa première modification, puis 11.000 B à la suivante, etc., mais seulement si le changement n'affectait pas son interchangeabilité. Dans le cas contraire, le plan de la nouvelle pièce recevait un nouveau numéro. Ceci pour expliquer que le joint de culasse de ces moteurs était passé successivement du n° 90 383 à 90.383 A, puis B, puis C, pour arriver à 90.383 CJ, soit 62 améliorations. C'est dire si cette pièce métalloplastique (cuivre-amiante) de toute première importance était l'objet d'une surveillance particulière car la moindre défectuosité aurait pu produire une explosion comme celle de Belgique ci-dessus.

à +
PO

* Il s'agissait de 62 modifications et non de 56 (notre alphabet comprenant 26 lettres).

RE,

Vu comme ça, je n'aurais jamais pensé qu'un joint de culasse pouvait faire exploser!!!
JJR24

Joint de culasse de moteurs Piquand PT2-PT4 du jour. Celui du fond était serti à chacune de ses ouvertures, afin d'empêcher toute fuite d'eau, d'huile... et d'air. Certains moteurs tournaient 16 h par jour et que la production ne pouvait souffrir la moindre interruption.

Fabriqués par Curty à Lyon, ils étaient d'une autre finition que celui-ci et constituaient l'article le plus vendu. Ainsi, pour un parc d'environ 600 culasses en service,  il n'était pas rare qu'une commande de 1000 joints, sinon plus, était déjà passée alors que la précédente était encore en attente.

PO

pierre1942 a écrit:...afin d'empêcher toute fuite d'eau, d'huile... et d'air.

Bien entendu, les érudits auront compris qu'il s'agissait du mélange d'air et de gas-oil, d'où le danger s'il s'échappait d'une façon ou d'une autre et notamment par un joint de culasse défectueux.

Sur la sécurité dans les mines, voici un extrait des documents remis aux Archives du Monde du Travail après fermeture des Houillères de Lorraine. On peut y voir que le problème des poussières était tout aussi préoccupant que celui du grisou.


Là encore, BERRY était partie prenante puisqu'il fournissait le matériel d'aérage autant principal que secondaire.


PO

Quelques découvertes ailleurs que dans notre Hexagone coronavirusé au point de se croire déjà à la Toussaint.


2 locos à batterie dans une carrière d'ardoise désertée à Blaenau Ffestiniog en Ecosse (photo Fil de Fer sur le net)

Loco à air comprimé dans une mine en Autriche où roulent diverses machines (d'une association ?) (photo you tube)
Matériel d'autant plus difficile à identifier qu'il y a eu en Allemagne un grand nombre de constructeurs de locos ACHP.
Cependant, je peux affirmer qu'il s'agit d'un PRAG BVD-35 de 35 ch car je tenais déjà la photo du n° 122 ci-dessous.


Et afin que JJR ne me pose pas trop de questions, voici le plan du locotracteur.et aussi sa notice de fonctionnement.



à + : PO

Bonsoir,

Génial! Çà commençait à me manquer!
JJR24

Franchement, on peut dire que tu ne manques pas d'air !      

l'est gonflé le JJR

Cortisone ou ultra levure ?  

Quoi qu'il en soit, il n'est pas près d'en construire un de loco à air comprimé car j'ai trafiqué le plan.

SNIFFFF ! Saloperie de couronne à virus !  
La revue Rail & Industrie, qui devait sortir prochainement, ne sera pas imprimée de sitôt, because l'atelier est fermé comme beaucoup d'entreprises de France et d'ailleurs.
On m'avait demandé un article sur l'origine et la vie du locotracteur BERRY type 3735 T2 et ses dérivés, lesquels constituaient près d'un tiers de toute la production de ce constructeur et dont l'essentiel avait servi au fond des mines françaises, mais aussi belges, espagnoles, marocaines, tunisiennes, pakistanaises et vietnamiennes.
Il va donc falloir attendre que ce virus veuille bien prendre des vacances, et espérer qu'il n'ait droit qu'à un aller simple et sans retour


à +
PO

Médaille du travail sur fond de silicose,
Leur salaire était fait de crachats de poumons.
La poussière de charbon était en overdose,
Revers de la médaille des hommes du charbon.

Strophe extraite d'un


Quatre lignes qui résument ce qu'ont risqué, et souvent enduré, les mineurs durant plusieurs siècles d'extraction de charbon, et qui vaut aussi pour ceux qui ont travaillé dans les mines, les carrières, les percements de tunnel ou les chantiers du bâtiment et des travaux publics (sablage, grenaillage, cassage, meulage ou sciage de bétons, mortiers, taille, etc), les verreries, les moulins à farine... (liste non exhaustive).

D'où l'importance du masque !

Bonsoir,

En somme beaucoup de travail Pierre, pour attendre le résultat!
Une loco à air  Vu le confinement, Je ne veux pas comprimer ce "foutu" virus!  
JJR24

Beaucoup de travail, tu peux le dire, mais auquel on ne pense plus quand se dévoile enfin ce que l'on recherche depuis tellement longtemps.
En 1ère partie de ce fil, il a été question du BERRY 4528 R2 détenu par le Musée des Transports de La Barque (13), puis du fait qu'il faisait partie d'un lot de 4 de même type ayant été livrés au début des années 1970 à la mine de fluorite de Fontsante (83).
Après la fermeture de cette mine en 2-1987, ces 4 machines (2 de 22 ch et 2 de 30) ont été rachetées par l'exploitant d'une sablière de Pégomas (06) qui en a revendu 1 à un négociant en combustibles du Cannet (06).
En 1992, ce négociant l'a rétrocédée - ou plutôt échangée - au Musée de La Barque qui en a modifié la cabine, d'où mes difficultés à l'identifier.
Ce n'est que récemment que j'ai pu obtenir d'un "musclé de la voie étroite" les photos qui m'ont à la fois éclairé sur la véracité de ces infos, mais aussi sur le seul modèle encore existant à ce jour, celui de La Barque qui fait 30 ch, ce que personne ne connaissait alors. A son propos, il reprendra du service après remplacement de son moteur Alsthom diéselair 272.
Si toutes ces photos figurent dans la 1ère partie, il n'y avait encore aucune preuve du passage de ces 4 BERRY à la carrière de sable, ma demande adressée à cette exploitation étant restée sans réponse et j'ai donc dû vérifier autrement.
C'est maintenant chose faite et voici la photo aérienne du 30-04-1989 sur laquelle on distingue nettement ces machines alignées devant les arbres qui masquent en partie l'habitation située en arrière et légèrement décalée sur la gauche.

Berry 4528 R2 alignés : 1 et 3 de 30 ch et 2 et 4 de 22 ch

Photo aérienne du 30-04-1989 relevée sur "Remonter le temps"

Je peux maintenant faire ouf de chez ouf !

à +
PO

Bonsoir,

Mais comment fait Pierre pour passer du sous-sol au ciel?
JJR24

Les mecs bien savent que, si tous les zinzins m'y suivaient, le ciel serait noir de monde.  

Bonjour
Comme Jean-Jacques, je suis étonné par ton côté "inspecteur d'enquête qui ne lâche rien"
un vrai pitbull !
BRAVO à toi pour ta ténacité !
L'Histoire de BERRY (avec un grand "H") te doit tout !

Salut JP,

Je n'avais pas 25 ans quand Paul BERRY me disait "Je compte sur vous", et si c'était par engagement que je donnais alors le maximum, aujourd'hui c'est par reconnaissance et passion que je joue les prolongations.
Mais mon plus grand regret restera d'avoir manqué de peu l'occasion de rencontrer des gens de chez ce constructeur et peut-être même de sa famille. C'était lors d'une journée portes ouvertes au Musée de la Mine de la Fosse 2 d'Oignies et je m'en veux encore de n'y être pas allé plus tôt. Cependant, si des personnes se sentaient vraiment concernées, elles auraient dû se rendre compte depuis longtemps que l'on parle de BERRY sur le net, mais je me dois de dire que je n'ai jamais été contacté par qui que ce soit et surtout pas par qui de droit.
Heureusement que d'autres passionnés n'ont pas eu le même désintéressement, sinon il ne me restait plus qu'à écrire pour moi-même.
Aussi, et à l'instar de Victor Hugo que j'ai toujours apprécié, je me permets de clamer "Et s'il n'en reste qu'un seul, je serai celui-là".

à +
PO

Le gris en rajoutant à la tristesse du moment, j'ai déniché la même photo en couleurs. Nul doute, les 4 locos sont bien en jaune traditionnel de chez BERRY.

Bonjour ,passionnant à suivre ! un secteur que je ne connaissais pas du tout ,mais si bien narré avec preuves à l'appui c'est si rare de nos jours ceux qui supposent et qui cherchent à vérifier pour ensuite affirmer !!! Bravo et Merci

Salut Bricoulou de Chomérac (Ardèche : France profonde).

J'ai écrit un peu plus haut qu'un musclé de la voie étroite m'avait fourni les photos qui allaient me permettre d'avancer dans cette affaire.
S'il a beaucoup restauré (et le fait encore) du matériel destiné à circuler sur rails, il a aussi remis en état un bateau (disons une barque) avec chaudière verticale, et le voici dessus en goguette sur le Canal Saint-Martin à Paris.


Un film de Claude Doussot en juin 2018.

Bonne balade et ne rentre pas mouillé.

PO