Ma passion : tout sur les mines de charbon et les mineurs (1ère partie)

roland42 a écrit:Je crois que c'est surtout ça, la nostalgie de l'enfance, surtout quand elle a été heureuse, ce qui a été mon cas. Merci à toi pour ce partage.

De rien pour le partage, c'est aussi un plaisir pour moi
De ta génération, dans la Loire, je n'en connais pas beaucoup qui ai eu une enfance malheureuse, et c'est tant mieux.
J'ai partagé la mienne entre Loire, plateau forezien, Langres d’où est originaire ma mère, la Moselle d’où est originaire mon grand père maternel.....pas malheureux non plus.

pernowel a écrit:

roland42 a écrit:Je crois que c'est surtout ça, la nostalgie de l'enfance, surtout quand elle a été heureuse, ce qui a été mon cas. Merci à toi pour ce partage.

De rien pour le partage, c'est aussi un plaisir pour moi
De ta génération, dans la Loire, je n'en connais pas beaucoup qui ai eu une enfance malheureuse, et c'est tant mieux.
J'ai partagé la mienne entre Loire, plateau forezien, Langres d’où est originaire ma mère, la Moselle d’où est originaire mon grand père maternel.....pas malheureux non plus.

Quel coin du plateau forézien ? je suis vers Margerie Chantagret, la première chaine des Monts du forez. Au dessus de St Romain le Puy

Pour conclure sur le sujet de la compagnie des mines de RM&F, voilà quelques vue d'installations remarquables. Il en manque quelques une car toutes les photo ne sont pas sur le net. Elles étaient encore toutes visible en 1950.
La compagnie avait divisé le territoire de la concession 62 en 4 zones géographiques avec pour chacune des bureaux. Les première a entrer en extraction sont celle de Roche et celle de Firminy. Du nord au Sud:
Division de Roche
puits Derhins


puits Dolomieu


puits Gruner (en bas) et puits du Cret


puits du marais


puits du sagnat

Division de la Varenne
puits Isaac


puits Charles


puits de la Chana (puits Charles en cours de fonçage)


puits des Granges


Puits Voisin (à gauche le bâtiment de la machine, à droite le bâtiment du ventilateur, derrière le chevalement)


Puits Combes

Division de la Malafolie
puits d'Alus


puits Cambefort


puits de la malafolie (gauche) + puits du Ban


puits Monterrad

Division Latour (définitivement arrêtée en 1924)
puits lachaux

roland42 a écrit:Quel coin du plateau forézien ? je suis vers Margerie Chantagret, la première chaine des Monts du forez. Au dessus de St Romain le Puy

Usson-en-forez; au carrefour entre Loire, Haute-Loire et Puy de Dome

Pour un du Sud où il n'y avait pas de mines profondes, tous ces puits, galeries profondes qui ne sont plus étayés et pompées, ne vont-elles pas s'effondrer un jour en entraînant ce qu'il y a au dessus ?
J'imagine un grand trou avec les maisons ou les villages englouties ou il n'y a pas de risque ?

Je sais, ça va paraître nul comme question mais c'est de la part d'un béotien qui n'a visité qu'une petite mine de métal rare dans les Pyrénées et une à côté de la bambouseraie de Prafrance dans le Gard, toutes les deux sans activité...

Christian Colette a écrit:Pour un du Sud où il n'y avait pas de mines profondes, tous ces puits, galeries profondes qui ne sont plus  étayés et pompées, ne vont-elles pas s'effondrer un jour en entraînant ce qu'il y a au dessus ?
J'imagine un grand trou avec les maisons ou les villages englouties ou il n'y a pas de risque ?

Je sais, ça va paraître nul comme question mais c'est de la part d'un béotien qui n'a visité qu'une petite mine de métal rare dans les Pyrénées et une à côté de la bambouseraie de Prafrance dans le Gard, toutes les deux sans activité...

A Roche et Firminy, les tailles étaient remblayées au fur et à mesure jusque dans les années 50/55, je ne dis pas qu'il ne subsiste pas de vides ou cavités, mais par rapport à la couverture rocheuse c'est minime. Le remblayage était doublement fait, pour éviter de payer les dommages en surfaces (c'est la loi), pour éviter que ne subsiste de cavités pouvant à terme créer des échauffements par mélange gazeux et hydriques (ce fut le cas sur un quartier de Saint-Étienne, avec un gros sinistre dans les années 80).
A partir des années 55, a commencé le foudroyage intégral et soutirage, c'est à dire que les tailles n'étaient pas remblayées mais laissées en état jusque décompactage des terrains du dessus et dessous. Ca se referme complétement ne laissant que peu de vide après quelques années.....mais effectivement avec tassement en surface. Ces zones de foudroyage étaient en rase campagne, donc le tassement des pâtures et cultures ne se voient pas beaucoup. Des coins en Lorraine, Alsace (potasse), Nord,ont énormément souffert de ce fait. A saint Etienne il y a des portions de rue ou les bâtiment ont une inclinaison assez significative.

Pour le remblayage, la compagnie RM&F utilisait deux techniques:
- Le remblayage hydraulique par injection de boue (mélange de d'eau et de granulats de différentes tailles, des schlamms pauvres (principalement des fines de schistes, et des cendres des centrales thermiques. Une fois dégorgée de son eau, c'est un mélange dur et compact.

- Le remblayage pneumatique, avec à peu près le même mélange, mais propulsé par air.

Sur cette photo, on peut voir la station du remblayage du puits de la Chana (puits de service) composées de trémies pour remplir par soutirage les bennes pour le mélange pneumatique et sous les convoyeurs, la station d'embouage avec canon à eau, récupération et acheminement aux chantiers par une colonne le long du puits et desserte dans les quartiers. Les bennes en surface au premier plan attendent d'être remplies avant d'être expédiées au fond.

Quô'qu'ch'est qu'te racontes, ti-zaustes ? Qu'euj'parle pô l'patois ? Mi j'sus d'Lille, et j'parle pô comme cheux des mines de ch'nord et incor' moins qu'cheux du pôs-d'calais !
Bon diminche à tertous !

Parce que j'habite un département où il y a eu aussi de nombreuses mines....je vais essayer d'ajouter ma pierre (!) à l'édifice
je vais commencer par Le Martinet  et ses mines de Trélys (GARD):





Jusqu'en 1921, Le Martinet n'est qu'un hameau de la commune de Saint-Florent-sur-Auzonnet.
A partir du dernier quart du XIXe siècle, l'expansion démographique, liée au développement de la production de charbon est très importante.
La mine est à l'origine de ce « village-usine », comme d'autres quartiers ou agglomérations créés au sein de communes préexistantes (Rochebelle, Rochessadoule, La Jasse) , ou de villages créés ex nihilo comme La Grand'Combe, La Vernarède ou  Molière-sur-Cèze.






La création de la commune du Martinet survient en 1921, suite à un référendum.
Adopté par la Chambre des députés, un projet de loi « tendant à distraire de la commune de Saint-Florent-sur-Auzonnet, la section du Martinet pour l'ériger en municipalité distincte » est adopté par le Sénat le 23 juin 1921.
La loi du 18 juillet 1921 et un arrêté pris en conseil d'Etat, divisent la commune de Saint-Florent-sur-Auzonnet en deux : Saint-Florent et Le Martinet.
La population communale s'élève alors à 2348 habitants. Le premier conseil municipal est élu le 25 septembre, et le 5 octobre, Isidore Michel, déjà maire de Saint-Florent depuis 1919, devient maire de la « première mairie communiste [élue]de France ».
Entre les deux guerres le Parti communiste le Martinet est devenu un « bastion du mouvement ouvrier ». C'est alors que le mineur Victorin Duguet (1905-1989) débute une carrière de militant syndicaliste qui le conduira à la tête de la Fédération nationale des Travailleurs du sous-sol, et en 1946 à la présidence des Charbonnages de France nationalisés. L'affirmation de l'hégémonie locale communiste, et de la C.G.T-U. organisation satellite du P.C.F., s’accroît encore avec la réunification syndicale de 1935 et le succès électoral communiste de mai-juin 1936





je préviens Pierre : dans l'album qui suit, tu verras des loco-tracteurs dans l'eau...
En effet, le puits PISANI a été noyé sur 40 mètres de haut en 1948 !

ouffffffffffff, je découvre des photo que je ne connais pas du tout!
Que c'est-il passé en 1949?

Ah, il y a un Berry au premier plan, tu vas attirer pierre!

Je viens de voir la source, 540€ pour la collection......ça tabasse!

Bravo pernowel ! 10/10 si tu donnes en plus le type et le numéro de série...
Tu sèches ? C'est l'un des sept 3728 en voie de 760 dont il n'est rien resté.
Comme dit Bourvil dans le Corniaud "Maintenant il va marcher moins bien".

pernowel a écrit:ouffffffffffff, je découvre des photo que je ne connais pas du tout!
Que c'est-il passé en 1949?

Sûrement un connard qui a trop tiré sur la chasse d'eau...  

pierre1942 a écrit:Tu sèches ? C'est l'un des sept 3728 en voie de 760 dont il n'est rien resté

Forcément sous 40m de flotte, le moteur ne devait pas être bien beau à voir.
Il n'a pas été rénové?

Je ne pense pas, c'était un moteur atmosphérique, pas un hydraulique.  
Mais quand je dis qu'il n'est rien resté des 7 locos de ce type livrés à Cévennes Nord, je ne le situe pas à cet ennoyage mais à la fin de l'activité de cette région minière dont vraiment très peu de matériel a été retrouvé, que ce soit dans ce bassin même ou ailleurs.

Plan du BERRY 3728 de 1948

Le loco qui est devant le Berry est le LLD type SMD 180 M qui y a été livré en 1946 et dont la photo est ci-dessous.


à +
PO

MERCI Pierre pour les suites!

a+
JP

Mais ça va suivre, JP, c'était juste en préparation.

La documentation Berry donne 760 mm de voie pour les 3728 des Cévennes Nord, ce qui m'a toujours semblé être une erreur car le D 3784 K4 qui leur sera livré en 1966 fera 770 mm d'écartement aux roues, ce qui correspond bien à tout ce que j'ai pu lire ailleurs. La preuve est aussi dans cet extrait de livre puisque c'est également sur voie de 770 que sont cités des locos Berry qui ne pouvaient être que ces anciens 3728.


Ci-dessous, le loco Berry D 3784 K4 à moteur Baudoin DK4 - livré en 1966 et non en 1963.

Un p'tit rien avec un p'tit lien:  http://www.railetindustrie.com/RI56abstract.pdf

Entre la doc constructeur et la littérature de passionnés, il peut y avoir un écart.....fonctionnel
D'autant que tu compares deux époques, deux matériels différents.
Il peut y avoir aussi une erreur de retranscription et/ou d'interprétation entre écartement rail et écartement au bandage.....on parle là de 10mm soit 1cm.
A la nationalisation et relance, 760mm était peut-être aussi le plus petit dénominateur commun entre différents écartements de voies dans diverses exploitations. Faut pas oublier que les industriels ne faisaient pas encore des productions à l'unité, mais des séries suite à négociations avec leurs clients.
A partir de 45/46, c'était la production de masse pour des biens d'équipements, en 1966, c'était déjà de la petite série, voir de l'unité (cf lien).
Il ne faut pas oublié aussi qu'il y a eu un avant et un après nationalisation. Les voies n'avaient pas été entretenu plus que ça durant la guerre, et que par déformation il valait mieux avoir plus petit que trop grand!

A ce sujet, Pierre, chez Berry, il y avait une piste d'essai pour faire tourner les machines avant expédition?
Parles nous un peu de cet industriel, du BE, des ateliers, de ton job,......enfin je veux tout savoir

Au sujet des écartements, dans la Loire, il y a eu du 500, 550, 580, 600 et + (grosses berlines du puits des combes). Pourquoi tant de disparité? Pour éviter de se faire tirer du matériel par le voisin....dingue non?

pierre1942 a écrit:Ci-dessous, le loco Berry D 3784 K4 à moteur Baudoin DK4 - livré en 1966 et non en 1963.

outre l'écartement, et à quelques adaptations près c'est un locotracteur comme ça? Un modèle bicabine?

Berry a aussi fait des locotracteurs electriques? bi énergie?

Berry, bloc de rinçage des gaz.
Pierre, peux-tu m'expliquer qu'est-ce qu'il y a avait dans le bloc et a quoi servent les disques ronds sur les faces latérales de ces blocs?