Ma passion : tout sur les mines de charbon et les mineurs (1ère partie)

Mon père me parlait et me parle encore de motrices avec des moteurs à air comprimé, pour ne pas s'enfumer au fond.
Ca vous parle ?

MERCI pour le lien !

Bonjour
Merci à tous pour ces contributions j apprend plein de choses et de la sortie de la guerre au annee 65 70 la production a été très prolifique et finalement peu de ces engins on survécu jusque à nous
Pierre oui avec Plasir de se retrouver en matheysine et pourquoi pas demandé l accès à la photothèque de la mjc de Susville
Amicalement

roland42 a écrit:Mon père me parlait et me parle encore de motrices avec des moteurs à air comprimé, pour ne pas s'enfumer au fond.
Ca vous parle ?

Oui, beaucoup de treuils et matériel de traction à cables comme des scrappers, plans inclinés, halages étaient à air comprimé.
Il y a eu aussi des loco (puits combes et puits dolomieu/sagnat - cf photo ci avant) comme celle-ci.


Mais elles n'étaient plus en service à partir de 1930/35, remplacées par des loco diesel berry, decauville ou deutz (pour RM&F)
Elles avaient toutes un bloc de rinçage de fumées, mais pierre pourra vous en dire plus.

Les HB Lorraine en on eu quelques unes encore utilisées jusqu'en 1998 à l'UE Merlebach.
Il y en a une de visible et rénovée au musée du carreau wendel

Urbex avant l'heure
C'est ça aussi l'archéologie industrielle, un mix entre les archives et visite de sites.

Ca se passe en 1989-90, je viens de fêter mes 17 ans!
Un déplacement familial en Lorraine nous conduit à Faulquemont pour rendre visite à une cousine de mon grand-pere. Nous sommes sensé monter aussi plus au nord pour faire le tour des cimetières.
J'avais pris l'appareil photo au cas ou.....en me disant on sait jamais!
Comme à chaque déplacement, j’anticipe avec une bonne lecture du bouquin "Les chevalements des houillères françaises" de Pierre-Christian Guiollard, première édition, s'il vous plait!

En arrivant par le sud de Faulquemont, il n'est pas possible de voir l'installation minière car elle est dans un creux et surtout entourée de forets.
On arrive enfin à destination, la voiture s'approche de la résidence, je remarque derrière le bois qui fait face à la maison,des bâtiments en briques, avec une architecture art déco.....mais pas de tours.

Je demande à mon pere de pousser un peu plus loin après le bois pour avoir plus de vue et là, là.....là, grosse stupéfaction, les deux tours d'extraction sont juste en face.

Gros dilemme, grosse grosse envie........puis je parlemente avec mes parents et arrive à négocier 1 à 2 heures pour faire le tour de ça:


Je dis bonjour, car je ne suis pas un sauvage. Et je me dis que de toute façon, ma présence n'est pas nécessaire, c'est une réunion d'anciens.
Je m'en vais donc pour visiter le site.
Après une rapide analyse de la situation et des points faibles pour pénétrer à l'intérieur, je trouve plus précisément celui-la dans cet état:


La centrale thermique est déjà démolie ainsi que le lavoir à l'arrière, mais il reste le principal: la recette à charbon (je suis fan des recettes gravitaire pour grosses berlines) et les deux tours d'extraction. Chaque tour c'est deux compartiments, soit 4 cages........et là j'en ai 8 d'un coup à portée de mains......autant dire que ces deux heures de ma vie, je les ai en mémoire gravées à jamais.
Les photo ne sont pas de moi, mais j'ai les mêmes, les points de vue sont juste magiques et ultra photogéniques



La recette dans l'état dans laquelle elle était avant démolition (et non 1934 comme écrit)


J'ai eu le temps de monter et descendre au sommets des deux tours et surtout faire toute la recette......M A G I Q U E !
Beau cadeau d’anniversaire! avec un rien, mais que d'émotions.
Je tiens à préciser que dans le cadre de ces visites, je ne casse jamais rien, je trouve toujours un moyen pour rentrer dans les bâtiments désaffectés. Il y a toujours un moyen, il suffit de chercher.
Là en l’occurrence, un bout de grillage plié à fait l'affaire, car les gosse et autres du coins font généralement le job. L'ensemble des portes d'accès étaient grandes ouvertes.

C'est toujours un crève coeur de voir des photo comme ça:

MERCI pour les suites! !!

Oh les gars ! Pas tous en même temps, siouplait, et passez par le distributeur de billets, chacun son tour et les gosse dehors !
Lettre au Pernowel :
Le principe de l'empilage antidéflagrant est montré page 15 où l'on parle aussi de bac de lavage des gaz. Le bac (appelé aussi caisse) en fonte était revêtu intérieurement d'époxy ou d'araldite pour réduire au maximum l'action corrosive de l'eau qu'il contenait. C'est cette eau qui retenait les impuretés des gaz qui arrivaient du moteur et traversaient le bac et son empilage d'échappement.
Les locos miniers plus récents recevront un bac en inox, notamment le C 3768 P2 cité le 26.3 en page 25 - Voir photos ci-dessous.
L'entrée d'air du moteur était aussi protégée par un empilage dit d'aspiration qui était conçu sur le même principe et logé entre le filtre à air et le collecteur - Voir autre photo relative aux moteurs Piquand.

roland42 a écrit:Mon père me parlait et me parle encore de motrices avec des moteurs à air comprimé, pour ne pas s'enfumer au fond.
Ca vous parle ?

Elles ne nous parlent plus depuis longtemps mais heureusement qu'elles ont laissé un écho dont voici un extrait :

Tiré du livre "L'écho des berlines" de Patrick Etiévant.

"je préviens Pierre : dans l'album qui suit, tu verras des loco-tracteurs dans l'eau... "

C'est d'ailleurs depuis cette accident que les tous les mineurs durent savoir nager ! Il y eut donc les mineurs de fond "plongeurs", les mineurs de surface "crawleurs", et les chefs porions "maîtres nageurs". Quant aux directeurs, ils étaient depuis longtemps de bons "nageurs en eaux troubles"...

pernowel a écrit:

pierre1942 a écrit:Ci-dessous, le loco Berry D 3784 K4 à moteur Baudoin DK4 - livré en 1966 et non en 1963.

outre l'écartement, et à quelques adaptations près c'est un locotracteur comme ça? Un modèle bicabine?

Bien vu. Celui-ci vient de Petite-Rosselle (en voie de 684) où devaient aussi traîner 2 autres (ci-dessous), mais je n'ai rien vu lorsque j'y suis allé à deux reprises.



A défaut d'être son jumeau, c'était vraiment un frangin. Il y a eu aussi 3 cousins, les D 4784 K4 à châssis extérieur en voie de 600 qui ont été livrés aux Oules : n° 909 et 910 en 1966, n° 938 en 1968. J'avais les plans d'ensemble mais ne les retrouve pas, et pourtant je suis méticuleux et maniaque... comme un pitbull !  

Enfin, la série des D 2784 F4, cousins plus éloignés mais très ressemblants sauf en voie métrique et moteur Willème F4M de même puissance. Ils étaient au nombre de 7 et circulaient au grand roulage de La Houve-Creutzwald. Il en reste un en monument sur la place du château à Merten (57).

Dis voir Pierre, es-tu descendu au fond?
Quand et ou?

Aux passionnés qui en veulent toujours plus :
Sans vouloir à tout prix éviter de me répéter, sont déjà évoquées sur ce même fil :
- les Houillères des Cévennes en page 3
- les Houillères de Lorraine en page 5
C'est vrai, quoi, je n'ai pas que ça à faire et surtout pas encore l'âge de radoter...
Qui qu'a dit "Fais pas ch..., papy" ?

pernowel a écrit:Dis voir Pierre, es-tu descendu au fond?
Quand et ou?

Non. J'allais parfois à une direction de groupe pour faire "avaler" le nouveau tarif mais n'ai pas eu ce plaisir. Le patron des mines du Garrot aux Arcs (83) m'avait invité mais je n'ai pas eu l'occasion d'y passer (à 1100 km de Lille). C'est sûr qu'elles n'avaient rien de commun avec les mines de charbon, sauf qu'il fallait descendre...

pernowel a écrit:

roland42 a écrit:Mon père me parlait et me parle encore de motrices avec des moteurs à air comprimé, pour ne pas s'enfumer au fond.
Ca vous parle ?

Mais elles n'étaient plus en service à partir de 1930/35, remplacées par des loco diesel berry, decauville ou deutz (pour RM&F)
Elles avaient toutes un bloc de rinçage de fumées, mais pierre pourra vous en dire plus.

Les HB Lorraine en on eu quelques unes encore utilisées jusqu'en 1998 à l'UE Merlebach.
Il y en a une de visible et rénovée au musée du carreau wendel

Voilà voilà ! Y a qu'à demander. Vu que c'était déjà écrit il y a deux ans, autant que ça serve à quelque chose...  

pierre1942 a écrit:Non. J'allais parfois à une direction de groupe pour faire "avaler" le nouveau tarif mais n'ai pas eu ce plaisir. Le patron des mines du Garrot aux Arcs (83) m'avait invité mais je n'ai pas eu l'occasion d'y passer (à 1100 km de Lille). C'est sûr qu'elles n'avaient rien de commun avec les mines de charbon, sauf qu'il fallait descendre...

Même pas en Lorraine en 2004?
Il y a eu un week-end portes ouvertes à la Houve, avec descente à -500.....j'y ai fait la queue pendant 2h.
Au fond, dans la recette, il y avait une expo retraçant l'épopée du charbon en lorraine. C'était assez sympa de pouvoir prendre la cage une dernière fois.

Sinon, au même endroit, j'y étais descendu, à l'arrache, lors de la visite du carreau en 1992. La houve tournait encore......
Sa recette à matériaux aussi.

J'étais avec un copain, passionné lui aussi.
On décide de pousser la porte et de se présenter pour visiter le carreau.
Là on tombe sur un responsable de l'exploitation super sympa. Il nous met entre les mains d'un ouvrier et on entame la visite......sur le cul d'être reçu comme des papes.
Encore que nous avions dit que nous venions de la Loire et je pense que ce responsable à tout de suite tilté notre passion.
La visite a durée pas loin de 4 heures....
Comme je l'ai dit, je suis passionné par les recettes gravitaires, et au pied de la rampe qui monte les berlines et chariots du platre à matériaux jusque la recette (chaine releveuse) je demande si on peut aussi monter pour voir l'encagement / décagement et l'ensemble des organes de manoeuvre (une première pour moi)....
On monte, je filme au camescope, devant, derrière, chaque manoeuvre est filmée, pendant une demie heure, je filme sans cesse. Puis pour termier les séquences je m'approche de l'encageur, pour voir ce qu'il voit et comment il procède. Le jeu des signaux, les sonneries...... un groupe de 2/3 mineurs arrive du fond.....les voir sortir de la cages hébétés par la lumière renvoi tout de suite au films d'époque....
Là notre accompagnateur demande qui est en recette en bas....
Un peu de patois local (germanique forcement), on ne comprends pas vraiment ce qu'ils se disent.......puis le mec nous demande si nous sommes déjà descendu.....gros blanc : non jamais, chez nous il n'y a plus que des friches donc le fond.....on ne connais pas.
Ni une ni deux, à deux ils nous proposent de descendre. Mais avant, il faut aisser, montres briquets, camescope, appareils photo sous le siège de l'encageur.....
Que de bons souvenirs.
Nous sommes restés quelques minutes au fond.....suffisant pour avoir la banane toute la soirée.

BRAVO les gars !
vous faites monter Pierre en pression mais ce n'est pas bien grave !
il aime tellement partager sa passion que ça le change des nombreuses pages où il prêchait dans le désert ou presque !
si les mines se sont tues...ce sujet est bien vivant, à notre plus grand bonheur!
a+
JP

pernowel a écrit:
Berry a aussi fait des locotracteurs electriques? bi énergie?

Il s'agit là de l'ultime matériel de traction produit par Berry en 1978, une sorte de dernière salve avant de déposer les armes. C'est un tandem indissociable construit en partenariat avec English Electric pour le grand roulage de La Houve-Creutzwald, le NC 104/2 TR imposé par l'Etat français aux Lorrains qui préféraient le matériel allemand et qui, aux dires du chef-mécanicien qui l'a monté à Lille, ne savaient pas ou ne voulaient pas s'en servir, si bien qu'il s'y rendait régulièrement pour leur prouver qu'il fonctionnait. Je l'ai eu plusieurs fois au téléphone et il m'a même parlé de sabotage qu'il dénonçait à la direction du siège et à celle de chez Berry. J'ai même retrouvé l'électricien qui a participé à sa construction, mais quand j'ai réussi à avoir quelqu'un au bout du fil ce fut pour apprendre qu'il était mort depuis 15 jours.
Sur cette photo, il venait d'être restauré pour l'exposition consécutive à la fermeture du dernier puits de Lorraine et de France. Aujourd'hui, il est en train de rouiller dans une indifférence qui laisse pantois, mais je n'aimerais pas savoir ce qu'il a coûté par peur d'être encore plus dépité...

Caractéristiques :



Montage : (mon bureau était derrière les vitres à gauche sur la 1ère photo ci-dessous)






En avril 2014


Et aujourd'hui, qu'en reste-t-il 5 ans après ?

SNIFFFFF !!!  

Une belle bête !!!

merci pour les photos d'époque !!!



a+
JP

il est vrai que tout ce matériel devrait être entreposé sous abri

pernowel a écrit:

pierre1942 a écrit:Non. J'allais parfois à une direction de groupe pour faire "avaler" le nouveau tarif mais n'ai pas eu ce plaisir. Le patron des mines du Garrot aux Arcs (83) m'avait invité mais je n'ai pas eu l'occasion d'y passer (à 1100 km de Lille). C'est sûr qu'elles n'avaient rien de commun avec les mines de charbon, sauf qu'il fallait descendre...

Même pas en Lorraine en 2004?
Il y a eu un week-end portes ouvertes à la Houve, avec descente à -500.....j'y ai fait la queue pendant 2h.
Au fond, dans la recette, il y avait une expo retraçant l'épopée du charbon en lorraine. C'était assez sympa de pouvoir prendre la cage une dernière fois.

Sinon, au même endroit, j'y étais descendu, à l'arrache, lors de la visite du carreau en 1992. La houve tournait encore......
Sa recette à matériaux aussi.

Merlebach ? C'est le dernier client que j'ai rencontré fin juin 1970, alors que le lendemain.je quittais définitivement Berry. La veille, j'avais négocié avec les aciéries de Lorraine-Escaut à Thionville la réparation d'un 2784 K4 dont une bielle de transmission avait lâché. 6 mois de délai pour le brut et l'usinage, mais on avait une bielle en stock pour les locos de la Sarre et il suffisait d'une modification pour la rendre adaptable. Résultat : 1 mois maximum, et si le client a gagné du temps, Berry a fait une affaire car elle était là depuis près de 20 ans et allait lui rester sur les bras jusqu'à la fermeture. Et des coups comme celui-là, j'en avais déjà fait pas mal car j'avais horreur des stocks morts...

1992 ? J'ai passé cette année-là dans des avions à raison de 4 à 6 par semaine. Quand je devais changer à Lyon-Satolas, je ne savais plus si je montais à Lille ou si je descendais à Marseille. Une fois je me suis retrouvé dans un DC10 rempli de noirs qui allaient à Brazzaville, mais heureusement qu'il faisait escale à Marseille car je n'avais même pas de parachute pour les quitter avant.

2004 ? A la retraite depuis 2 ans, j'étais encore dans des avions mais à visiter la Corse, l'Indonésie, les Canaries, l'Afrique du Sud... et je ne savais même plus comment était un loco Berry. J'ai encore bien bourlingué par la suite, puis le virus m'est revenu, à croire que je n'étais pas bien vacciné, et ça valait mieux pour moi sinon je m'emm....... à mort en n'ayant que la généalogie pour sortir de chez moi.

à +
PO

Bonsoir
On en prend plein les yeux et je découvre des machines très technique au delà de mes pensée que de savoir faire chez Berry
Domage tous ces batiment de recette que l on c est empressé de dynamitée rayé de la carte à tous jamais
J ai eu la chance avec mon oncle Robert de descendre par le puit des rioux avant que celui si soit arrêté en 1979 une sacrée descente puis un long cheminement dans les chantiers des chuzins puis une remontée par des échelles par un puits da réaction au merlin puis retour à pied à la maison je n ai jamais oublie et j ai encore le casque et la lampe....
Amicalement

Bonsoir JM,
Je prends note pour La Mure et autour, surtout si on peut accéder à une photothèque. Y a pas l'feu au lac (de Monteynard ?) mais on prend de l'âge, alors autant ne pas attendre et "carpe diem" !
A +
Pierre

Bonjour,

Encore une fois MERCI À VOUS!
JJR24

ouille ouille, y a un moment que je ne suis pas venu dans le coin
j'ai de la lecture a rattraper

Holà, Serge ! J'espère que tu n'as pas oublié de déposer ton droit de lecture qui est fixé à 10 euros la ligne tellement ça devient intéressant. C'est ça ou on vend les droits d'auteur à Steven Spielberg qui est fort intéressé pour faire un film à très long métrage. Le bruit court qu'il cherche des figurants, mais si ça te dit d'en être, il faudra que tu te mettes à creuser !