Ma passion : tout sur les mines de charbon et les mineurs (3ème partie)

A propos de toit, en voici un qui s'est affaissé et même écroulé malgré la présence de cintres métalliques conformes à ce type de galerie.
Quand on voit l'état de la machine qui était juste en-dessous, on a une idée du danger encouru sans pour cela être sur le lieu d'abattage...

Bonjour
Oui le terme ' abattage ´ est bien choisi
Merci pour les suites
Pour ce qui est de la Matheysine beaucoup de personnes ayant travaillé au hbd sont mortes ou ont quitté le plateau et la mémoire vivante s'en va peu à peu ...

Bonjour,

Je peux imaginer, au moins un peu! Je suis allé sous terre un jour avec des copains spéléos, par un étroit boyau, visiter une grotte, une 15 de mètres à faire; je ne suis pas claustrophobe, mais quelques peurs quand même quand on s'accroche aux rochers!
Les lampes nous montraient une immense grotte avec les racines d'arbres à 4/5 m (de mémoire), au-dessus de nous!
JJR24

J'admire ceux qui osent descendre ou tout simplement se laisser glisser dans une anfractuosité plus ou moins profonde, même si d'autres s'y sont déjà aventurés avant eux. Car c'est autant l'inconnu qui les attend que le danger omniprésent, voire l'idée de ne pas pouvoir en revenir...

J'imagine que c'était cette sensation qu'éprouvait le mineur qui descendait pour la première fois et, à plus forte raison, celui qui travaillait couché pour abattre et dégager le charbon d'une veine de quelques dizaines de centimètres de hauteur, au risque de s'y faire ensevelir.

Sans vouloir faire un rappel à Zola, ils étaient tous volontaires mais sans avoir d'autre choix. Ce qui est certain, c'est qu'à l'époque les arrêts de travail ne concernaient pas le stress ou le lumbago, mais l'écrasement d'un membre, ceci bien avant de se plaindre des poumons : la terrible silicose.

"Ils n'étaient pas obligés" mais comme il fallait bien mangé et faire manger la femme, les gosses et les vieux (pas de retraite ou si faible)... C'était une obligation.
Après l'humain à une grosse force d'adaptation et si c'était très dur à la première génération, la seconde était déjà plus encline à y aller, et la troisième...

Une petite anecdote raconté par un mineur de Lorraine (qui a fini à la Légion Étrangère pour échapper à la mine dans les années 70) :
Il y avait des rats au fond de la mine et les mineurs les tués alors que les ingénieurs étaient contant de les voir car ils servaient d'indicateur pour l'état de l'air et notamment le fameux grisou...

Bonjour
Descendre dans une grotte ou aven, même si personne n'y est descendu auparavant...j'ai fait !
en effet, au lycée en sud Ardèche, nous avions un prof de dessin industriel (Mr Courbis) qui nous emmenait le mercredi faire "des premières"
c'était un "pro" et notre jeunesse nous permettait de lui faire confiance.
Je n'ai jamais eu l'appréhension du vide que ce soit en extérieur ou sous terre.
En Sud Ardèche il y a un nombre incroyable de "trous" non répertoriés qui soufflent et qui permettent de dire que dessous, on peut voir de jolies choses.
Le plus pénible à l'époque c'était ces lampes à acétylène. J'espère qu'aujourd'hui tout est électrique.
J'étais beaucoup plus svelte qu'aujourd'hui  et le seul stress que j'ai connu c'est quand on passe dans un boyau avec difficulté et que l'on sait que l'on doit y repasser au retour, si on ne veut pas rester au fond.
Quelquefois ça passe bien dans un sens et pas bien dans l'autre.
Le plus facile , c'était les avens (trous verticaux) dans lesquelles on jetait une échelle en rouleau que l'on arrimait à l'extérieur.  
J'avais une combinaison de travail qui ne servait qu'à la spéléo .Je ne la faisais pas laver et elle tenait debout toute seule !!!
Je n'ai gardé que les bons souvenirs où l'entraide et la solidarité prenaient tout leur sens. On était assurés par les collègues et on les assurait... Il ne fallait pas faire de bêtise !

Mais tout ça était fait par pur plaisir. Rien à voir avec le travail de mineur .
Le seul effort que nous fournissions était pour nous déplacer.
Et même si la glaise humide tâche bien, ça n'est rien comparé au charbon.

Les rats étaient dans les mines pour profiter des restes du repas des mineurs, mais leur utilité provenait de ce qu'ils étaient sensibles aux vibrations et à tel point que leur fuite annonçait souvent un tremblement ou un éboulement.

La raréfaction de l'air ou la présence de gaz atteignait aussitôt l'oiseau (canari ou pinson) encagé dans la galerie, ce qui alertait très vite le personnel du danger imminent. Dans les mines du Pays de Galles, la technique de l'oiseau en cage aurait perduré jusqu'aux années 1980.


PO

ps : d'où la chanson "Si tu touches à mon oiseau, t'auras pas minette...".  

Bonsoir,

Tiens! La "gueule noire" me fait penser à la mienne (plutôt rougeâtre)...quand je suis ressorti de la grotte envahi par les boues d'argile! J'avais une combinaison moto "qui avait perdu son vert"!
Dommage, je ne sais pas où sont les photos!
JJR24

Marrant qu'il ait une gueule noire alors qu'il porte une chemise blanche sous une veste de travail quasiment propre.  

Peut-être un planqué d'un des services en surface, ou un porion qui a remonté le zoziau pour qu'il respire au jour ?    

Quant à la gueule rouge, c'est ainsi qu'on appelait le mineur de la mine de bauxite.    

honore jm a écrit:Bonjour
Pour ce qui est de la Matheysine beaucoup de personnes ayant travaillé au hbd sont  mortes ou ont quitté le plateau et la mémoire vivante s'en va peu à peu ...

Je voulais au moins découvrir cette galerie de la Baume dans laquelle auraient circulé les locos Berry que j'avais relevés sur des photos prises au Puits des Rioux à Prunières où un garagiste voisin m'avait assuré qu'elles provenaient bien de là.
Je m'en suis quand même sorti tout seul mais après bien des recherches dont je crois avoir déjà parlé dans la 2ème partie.

Les Berry en question : :
- le C 3755 K3 n° 783 provenant des HB Loire (42) et qui est maintenant en exposition devant le Musée de la Mine de La Motte d'Aveillans (38),
- le C 3768 P2 n° 920 provenant des HBNPC Bruay (62) et qui sera récupéré ensuite par le Musée de la Mine de Noyant d'Allier (03)

Quant à la galerie, elle partait du Puits Rioux et débouchait près de la rivière Drac où les stériles étaient déposés dans deux raziers selon photo suivante :

photo aérienne du 26.8.1981 annotée par PO

à + / PO

photo satellite actuelle

honore jm a écrit:Bonsoir
Merci Pierre pour l explication
Le feu dans les tailles une dès grande peur des mineurs entre autre
Mon père m'a toujours dit qu'au puit du Villaret peu après sa construction un feu s'est déclaré  sous les maree direction Pierre Châtel et l endroit abandonné et muré.
ça brûle encore 20 ans après
Amicalement

c'était pas plutôt au Puits des Rioux où il y a eu 8 morts le 16 janvier 1946 ?
(à la fin de sa construction qui a duré de 1942 à 1946)

Sortie de la galerie de la Baume près du Drac, après obturation et installation des éléments de sécurité pour l'évacuation de gaz et d'eau.

GORDINI 07 a écrit:
c'était pas plutôt au Puits des Rioux où il y a eu 8 morts le 16 janvier 1946 ?
(à la fin de sa construction qui a duré de 1942 à 1946)

Et 8 autres le 4 mai 1971 entre les Puits de Rioux et du Villaret.
Une explosion suivie de la chute de centaines de tonnes d'anthracite et la suite devint imparable.

Photo de 1992 du Musée de la Mine de Noyant-d'Allier après récupération de 3 locotracteurs miniers des HBNPC et 1 de surface émanant du Mur de l'Atlantique avant d'aller dans une exploitation de kaolin.


Photo de même année et de même source montrant diverses berlines provenant des Mines de la Mure qui avait elles-mêmes raclé les surplus d'autres Mines qui avaient déjà fermé.


Bien entendu, tout ce matériel était en voie de 600 pour servir aux Puits des Rioux et du Villaret.

bonjour
MERCI Pierre.
J'aime beaucoup ces photos d'époque !

Salut JP,

Tous ces engins étaient fraîchement sortis de leurs lieux de travail. On sent même leur fatigue, sans pour autant pressentir s'ils allaient survivre ou tout simplement être ferraillés...
Pas mal de charriots et berlines ont été nettoyés et repeints avant d'être exposés, quelques berlines servent même à transporter les visiteurs sur la voie de 600 autour du carreau de cette ancienne mine de charbon dont l'activité a cessé vers la fin de la guerre 39-45.
Quant aux locotracteurs et de gauche à droite, le premier Berry* et le Jung ont été restaurés pour exposition sur ce même carreau. Le second Berry est parti au carreau du Puits St-Joseph des Mines de St-Eloy (63) en échange du mineur continu exposé à Noyant d'Allier. Enfin le Decauville était toujours en l'état lors de mon dernier passage en juillet 2016.

Mon souci est que 2 locos Berry de 60 ch à cabine centrale auraient été cédés à un site breton des Côtes d'Armor, mais que personne n'a été foutu de me dire lesquels ! Aussi j'espère que cette crise finira à temps pour que je puise y faire encore un passage cette année.

* Ce premier Berry, qui porte le numéro de parc HBNPC 5507, est celui dont j'ai retrouvé une photo alors qu'il était à la fosse 9 de Oignies... par 800 m de fond !

Voici celui qui n'est pas l'Adam des locotracteurs Deutz mais qui n'en est pas très loin.

Deutz type CI Gr à moteur au benzol de la fin du 19e siècle.

Exemplaire n° 10 de 1899 sur voie de 700 de la Mine de Fer Langenberg à Volmerange (57)

Photos Rail Lu (c'est marqué dessus... comme pour le Port-Salut) .

à + / PO

AH oui ! pas jeune du tout !!!

Non, pas jeune, et pourtant son allure générale tiendra encore une trentaine d'années, tandis que d'autres "plus modernes" auront été ou seront créées à la même époque, dont celle de l'inoubliable PME 117 F n° 8932 des Grandes Gueules ferraillé en 1978.


Récemment, des mordus de la voie étroite ont rénové son cousin dans l'idée de perdurer la mémoire de l'irremplaçable.ci-dessus.

Deutz PME 117 F n° 10.284 de 1931 restauré par l'APEMVE

PO

Bonsoir,

Bien souvent le matériel utilisé pour le cinéma prend de la valeur! Sauf le loco de ce film!?
JJR24

Après la sortie du film en salle, il aurait certainement eu une sacrée plus-value sur ce qu'il a rapporté au prix de la ferraille.  

Alors que les derniers chevaux remontés de la mine n'ont pas fini à l'abattoir mais dans une belle prairie, on comprend que des passionnés auraient bien aimé pouvoir bichonner ce locotracteur que la télé nous montre encore tous les 4 ou 5 ans.

Et quand on voit comment l'Espagne et l'Angleterre attachent de l'importance au matériel qui a fait partie de leur passé, on peut penser que la France va finir par mourir de cette fuite en avant qui ne préoccupe que les intéressés mais désole tous les autres.

PO.

Parmi les dangers de la mine, surtout avant sa modernisation et sa normalisation liées à sa nationalisation de 1946 :


La chute


L'écrasement


L'asphyxie

un livre qui peut être intéressant...

https://editions-fournel.fr/produit/les-paysans-mineurs-du-brianconnais/




Le Briançonnais a connu pendant plus d’un siècle une activité minière importante dont il reste peu de traces aujourd’hui.
L’hiver venu, les paysans de cette région allaient extraire du charbon dans des conditions que l’homme du XXIe siècle a du mal à imaginer.

L’auteur, né au Freyssinet, hameau de la commune du Monêtier Les Bains est fils d’un de ces paysans-mineurs.
Il vous invite à metrre vos pas dans ceux de ses ancêtres et à découvrir la dure
vie de labeur des hommes et des femmes de ce pays.


Chez le même éditeur :

https://editions-fournel.fr/produit/les-anciennes-mines-du-brianconnais/






Les conditions d’exploitation des ressources minières du Briançonnais sont singulières pour des raisons qui tiennent à la géographie des lieux (altitudes élevées, pentes abruptes, conditions météorologiques…) et à l’Histoire. En effet, les difficultés d’exploitation ont empêché la nationalisation du bassin houiller. De ce fait, les techniques d’exploitation y sont restées « archaïques », faisant d’elles de véritables « fossiles techniques ».

La Société Géologique et Minière du Briançonnais, association sans but lucratif animée par des bénévoles, a exhumé ce patrimoine dans les années 1990. Depuis elle n’a cessé d’accumuler :
- des documents ou des notes émanant des Archives départementales des Hautes Alpes, des archives de l’ex-DRIRE, des Archives nationales, voire d’archives familiales.
- des témoignages faisant l’objet d’une prise de notes, ou enregistrés dans des cassettes audio ou vidéo.
- des observations de terrain faisant l’objet de photographies.

Un certain nombre de ces éléments ont été intégrés dans des documents de synthèses sous forme de publications en quadrichromie (par exemple sur la mine de graphite du col du Chardonnet ou les mines paysannes du Briançonnais) ; d’autres ont été diffusés sous forme de photocopies en noir et blanc. De leur côté, les universitaires ont publié de volumineuses synthèses (thèses, mémoires de maîtrise…). D’autres publications ont également vu le jour sur les paysans-mineurs ou sur la mine de galène argentifère du Fournel de l’Argentière-la-Bessée.

Mais, à ce jour, il n’existait aucune publication destinée au grand public et portant sur l’ensemble des anciennes mines du Briançonnais.

Cette publication ne se veut pas exhaustive et ne reprend pas, dans le détail, le contenu des ouvrages déjà publiés. En s’appuyant sur 240 documents iconographiques, elle se propose de présenter l’ensemble des mines du Briançonnais :
- les mines de charbon paysannes ou « industrielles »,
- l’étonnante mine de graphite du col du Chardonnet,
- les mines « métalliques », notamment un aperçu sur la mine de galène argentifère du Fournel
- …

S’y ajoutent des chapitres « transversaux » sur des thèmes tels que les sociétés minières, les usines à boulets, les accidents et maladies, la mise en valeur des anciennes mines, la géologie et les mines, sans oublier l’historique de ce travail qui se poursuit depuis plus de vingt ans.

et un 3ème

https://editions-fournel.fr/produit/les-mines-paysannes-du-brianconnais/




Les mines paysannes sont omniprésentes en Briançonnais où l’on compte plusieurs centaines de galeries d’exploitation. Elles sont repérables par les petits terrils qu’elles ont laissés aux entrées ou par les effondrements qui ont suivi leur abandon. Leur présence en aussi grand nombre fait l’identité du Briançonnais mieux que d’autres objets du Patrimoine.

Ces exploitations se sont multipliées à partir du début du XIXe siècle jusqu’aux années 1950, mais les techniques d’exploitation mises en œuvre sont restées celles des siècles précédents, qu’il s’agisse de l’outillage ou de la stratégie d’extraction. Ces particularités font des mines paysannes du Briançonnais de véritables « fossiles techniques ».

Leur gestion est tout aussi étonnante. Elles étaient exploitées en hiver par des équipes de quelques paysans-mineurs qui trouvaient là un complément de revenu à leurs activités agricoles. Que dire aussi de la résistance que les paysans-mineurs ont opposée aux sociétés minières qui tentaient de s’approprier le sous sol ?

La Société Géologique et Minière du Briançonnais, association sans but lucratif, s’intéresse à ces mines depuis 1989. Depuis, elle n’a cessé d’interroger et de filmer les anciens mineurs, de repérer les galeries sur le terrain et de rechercher documents d’archives et publications les concernant.

Cet ouvrage qui prend aussi en compte les travaux des universitaires, fait le point sur ce savoir. Les mines paysannes sont présentées dans leur contexte géographique et historique. Leurs techniques originales d’exploitation sont décrites pour aborder finalement les aspects socio-économiques.

bonjour. PIERRE. &. J.P.

belles photos et documentations sur une région que je connais tres bien ...

on pourrait citer les différentes carrières. et ardoisières en altitude au bout d'un chemin de mulet a 2 heures de marche
du petit pays qui a cette époque était compose de petites familles d'éleveurs vivant sur leur isolement ..
aller a la ville c'était l'expédition d'une journée. ( ou. plus ) comme dans toutes les campagnes aussi. ...

pour cette région des alpes c'est tres étendu avec différents gisements ..

comme cite au dessus il faut sortir les nombreux ouvrages pour s'en rendre compte. ...

tout en faisant court je citerais la min de cuivre de st VERAN (je passais devant lors de rando )

en fait il n'y a rien a voir et dangereux .. et le cote' exploitation tout est dévasté' suite a une explosion d'armes planquee

cette mine a 2400 m ne tournait que 6/7 mois de l'année a cause du climat de haute montagne

2 photos. parmis de nombreuses d'internet


.





bonne journée. !!!!