Ma passion : tout sur les mines de charbon et les mineurs (1ère partie)

honore jm a écrit:Bonsoir
Si j ai bien compris Berry n étais pas performant ou n avait pas la technologie pour les motrices électriques?
Pierre sais tu combien de machine sont sorti des ateliers?

Faut pas traduire comme ça, JM... Cet engin à batteries a été imposé par le client et c'était le tout premier auquel s'attaquait BERRY qui avait pour cela embauché un jeune ingénieur en vue de développer la construction de matériel électrique. Les accus étaient imposants, peut-être pas tout à fait au point, et il fallait donc avoir la machine "sous la main" pour que l'ingénieur et le bureau d'études puissent suivre l'évolution du montage et intervenir très rapidement. C'est pourquoi cet engin a été produit aux ateliers de Lille et je l'ai encore dans ma tête car je le voyais souvent. Mais comme tout ce qui est à batterie est sujet à problèmes (j'ai vendu des tondeuses à batterie et peu de gens savaient les entretenir), c'est pourquoi je suppose qu'il en fut de même pour cette machine.

Mais BERRY a construit d'autres locos à batteries plus sophistiqués, et si je ne les ai pas connus, j'ai quand même ci-dessous les traces de leur existence.  

En construction autour de l'année 1975 et devant le bureau que j'avais quitté cinq années plus tôt.


Sorti à la même époque et prêt à être livré, locotracteur que je n'ai jamais pu identifier malgré ma documentation.

Pour moi, la plus belle réalisation BERRY en matière de locotracteur électrique fut le tandem NC 104/2 TR livré aux Houillères de Lorraine à La Houve et dont il est longuement question en page 29 de ce fil. C'est d'ailleurs le même chef monteur que l'on retrouve sur la première des deux photos ci-dessus, et c'est lui qui allait remettre en route ce matériel français qu'il disait systématiquement "saboté" parce qu'il avait été imposé à la place de matériel allemand...   Eh ouais !

Ce fut aussi la dernière machine de traction fabriquée par BERRY mais je n'ai pas pu relever son numéro de série tant la plaque était recouverte de peinture.
J'ai donc fait plusieurs calculs qui donnent autour de 1.050 mais ne doivent pas dépasser 1100.

à +
PO

jean-jacques rouleau a écrit:Bonsoir,
A propos de masses: sont-elles choisies en fonction du poids à tirer?
JJR24

C'est la puissance qui doit correspondre à la masse à tracter, mais il faut aussi de l'adhérence pour ne pas patiner et donc du lestage en conséquence.
Ne m'en demande pas plus, je ne suis pas technicien, sauf que je sais que l'usage d'un convertisseur est plus souple que celui d'une boîte de vitesses.

pierre1942 a écrit:Effectivement, ce n'était pas le bon lien et je m'en suis rendu compte... trop tard !
Le rédacteur attend l'autorisation du conférencier (droits d'auteur et à l'image) pour créer le lien adéquat.
Merci pour ton intérêt.
PO

Chose promise, chose due. Voilà qui est fait car le top m'a été donné il y a quelques instants.  

https://drive.google.com/file/d/1AbPVhdwUzHIRg9VlAklo7ctSE609FOBy/view

Et vu que ça mérite d'être lu jusqu'au bout, bonne lecture.
PO

pierre1942 a écrit:Je crois bien qu'il n'y a pas eu que La Ricamarie pour agir ainsi car tout le Bassin de la Loire est bien pauvre en souvenirs. Et si le Musée de Firminy détient un locotracteur qui émane bien de ce secteur, celui qui est au Puits Couriot provient des HBNPC. A ma connaissance il n'y en a plus d'autres, et même si on m'a laissé entendre qu'il y en aurait de "préservés", je n'ai pas pu avoir la moindre information là-dessus.

Les administrateurs du Chateaux des bruneaux ont été très actifs à la fin des années 80. C'est à cette période qu'ils ont réalisé le bout de galerie avec tout le matériel visible.
A cette date, le musée Couriot était lui aussi en gestation et les 2 musées se tiraient un peut la bourre.

Les plus rapides ont été ceux du château des Bruneaux, car étant une association, ils pouvaient se permettre de donner de leur temps et argent pour récupérer du matos et plans.
Mais il ne faut pas se leurrer, ce matériel était bien le dernier, resté sur le carreau (bonne expression), récupéré avant que les installations ne disparaissent.
Tout vient du puits Pigeot (dernier puits d’extraction) avant qu'il ne soit complétement rasé.
D'ailleurs le Berry visible aux Bruneaux est très certainement le dernier ayant roulé pour évacuer le matos à remonter lors du démantèlement du fond.

Dis voir Pierre, peux-tu me dire d’où vient le plan de 1951 relatif à la visite et visite de qui?
https://apphim.fr/articles.php?lng=fr&pg=577&prt=1

Bravo Arno,

Avec toi, on a au moins quelqu'un du coin qui sait de quoi il est question et c'est rassurant !
Ce qui "masque" le Musée de la Mine du Château des Bruneaux à Firminy, c'est l'immeuble  Le Corbusier (certains disent l'oeuvre) qui est mis en sublimation alors qu'il défigure ce lieu. Et quand on pense qu'il devait y en avoir deux autres pour loger la future population ouvrière tandis que le destin de la Mine était déjà scellé, on est en droit de se demander si certains capitaines de communes ne naviguaient pas dans le brouillard...
Mais cet édifice a aussi d'autres centres d'intérêts et chacun/chacune peut y trouver grand plaisir à le visiter.

Quant au plan de 1951, mis à part qu'il ait pu être relevé dans les archives des CdeF, je ne vois pas d'où il provient. L'Apphim avait pris l'habitude de mettre son timbre sur tout ce qui lui tombait sous la main, mais le terme "visite" ne la concerne absolument pas. Saurais-tu déchiffrer le graffiti qui est tout en bas à droite ? Je n'y suis pas parvenu. Désolé.

Amitiés,
Pierre

De quoi souffler un peu et à propos du dernier puits de la Loire :

Pourquoi Pigeot ?

Parce que Rinault c'est rosse !

Bonjour
A puit Pigeot il aurait pu utiliser des moteurs Peugeot
Amicalement

En parlant de Peugeot

une vidéo de mines...même pas à charbon...même pas anciennes...
Et le locotracteur même pas un BERRY puisque c'est un SMN
Il faut le fer...

Oh ça va, capitaine de VSA ! On le sait que tu es passionné tous azimuts.
Le voici ton pauvre locotracteur qui n'a pas eu la chance d'être un Berry !


Il se trouve au Musée du Carreau de la Mine du Livet dont celui de la Mine de Soumont était le pendant.



Quand tu auras identifié celui en jaune, tu auras droit à une sucette marquée... Berry.

à +
PO

Une autre ancienne mine de fer de l'ouest qui a échappé à JP (il ne peut pas être partout)

https://www.bretagneportedeloire.fr/mines-de-la-brutz/

S'y trouve à l'entrée :
Loco électrique S.W. E53A de 1949 en voie métrique (provenance Ardoisières de Trélazé)


Y circule avec le train de la Mine :
Loco diesel Gmeinder de 50 ch de 1942 en voie de 600 numéroté 61 (provenance Ardoisières de Trélazé)

Ce site en possède aussi deux autres similaires de 1940 numérotés 57 et 62 (même provenance) - photo du site

Y circulait auparavant :
Loco diesel Decauville TMB 15 en voie de 600 (provenance Ardoisières de Trélazé)


Y est en restauration :
Loco Berry CL 3758 T4 en voie de 600 (provenance Houillères du Bassin du N/PdC)

Si tout va bien, je passerai fin octobre leur déposer un démarreur pour ce loco. Je sais qui en a mais personne
ne semble comprendre que d'autres partagent la même passion et qu'un article en doublon peut leur être utile.

à +
PO

MERCI Pirre !

pour gagner la glace, faudrait que je cherche ! et là , je suis un peu las !

sinon, je suppose que tu lis ce genre de revue !
(peut-être même y participes tu?)
http://www.railetindustrie.com/page2008.html

Bien sûr, on s'échange des infos, c'est même le rédacteur qui m'a refilé la liste de production Berry (je n'ai rien emporté quand j'ai quitté la boîte), ainsi que des plans. Il a un ordinateur à la place du cerveau et son équipe comprend quelques musclés du rail. Je pensais pouvoir le rencontrer à nouveau fin juin mais ça va être juste. Et comme il m'a demandé un travail sur Berry, je vais essayer de le faire pour le lui remettre en septembre.
J'avais fait abonner l'Apphim à cette revue, mais je ne pense pas que ce soit renouvelé depuis que j'ai quitté l'asso il y aura bientôt un an parce que, pour moi, des mines et des mineurs il y en avait eu presque partout en France et pas que seulement dans le Pas-de-Calais et dans le charbon. De plus, je n'ai jamais ciré les pompes à quiconque, même pas avec une arrière-pensée. C'est aussi ce que pensait l'auteur du long article transmis quelques posts plus haut, c'est pourquoi il m'avait devancé de quelques semaines. Il est de ceux qui nous enrichissent quand on a la chance de faire partie de leurs relations, et c'est dans ce même état d'esprit que je t'ai rejoint à VSA.

Amitiés
Pierre

Baisse tes pouces, il y a encore une petite mine de fer qui était à Ferrière-la-Grande (Nord). D'ailleurs, toutes les communes qui ont Ferrière dans leur nom avaient eu une mine de fer.
Celle-là devait la particularité d'être relativement dangereuse puisque le locotracteur Berry qui y fut livré avait reçu un équipement antidéflagrant qui m'a longtemps laissé penser qu'il s'agissait d'une mine de charbon, mais quelques recherches m'en ont dissuadé.
Il s'agissait d'un 3717 sur voie de 485, d'une masse de 3 tonnes et équipé d'un diesel de 15 ch, soit  CLM 602, soit Piquand PT1.
Photo approximative ci-dessous :

Bonjour pierre1942.Je ne la connais pas et vais la chercher dès que je peux.A+

pierre1942 a écrit:De quoi souffler un peu et à propos du dernier puits de la Loire :
Pourquoi Pigeot ?

Pourquoi il s'appelle Pigeot, ou pourquoi Pigeot était le dernier puits d'extraction?

1- Il s'appelle Pigeot : http://noms.rues.st.etienne.free.fr/rues/pigeot-puits.html
2- Il était mieux situé que le puits Charles:
- directement raccordé au réseau SNCF
- disposant du transporteur aérien pour la jonction avec la centrale du Bec et la cokerie de la Silardière
- plus près du charbon à extraire, bien que la dernière tonne remontée provient de la concession 62 de la Cie RMF
- plus profond que le puits Charles en raison de la meilleure tenu des terrains à la cote -320 (+/-1000m sous terre au droit du point culminant)

Il a été modernisé en 1968 pour accepter des bennes de 3000 litres, passer en voie de 600, changement de machine et cages (2 étages de deux bennes de 3000litres / 4 par cordée)....personnellement je trouve que Pigeot est une installation très moche.
Pigeot tel que je l'ai connu et visité (une grosse trouille dans le transporteur qui traverse le platre)

pierre1942 a écrit:Quant au plan de 1951, mis à part qu'il ait pu être relevé dans les archives des CdeF, je ne vois pas d'où il provient. L'Apphim avait pris l'habitude de mettre son timbre sur tout ce qui lui tombait sous la main, mais le terme "visite" ne la concerne absolument pas. Saurais-tu déchiffrer le graffiti qui est tout en bas à droite ? Je n'y suis pas parvenu. Désolé.

Quand tu parles des archives CdF c'est à dire que vous disposez d'un fonds?

Il y a eu une séquence tournée aux abords du puits Charles....une sorte d’interview du directeur de l'époque ou d'un ingénieur.
Je me demande si ce n'est pas un plan à destination du garde pour qu'il accompagne ces messieurs (le visiteur et l'équipe technique).
La fameuse séquence est tournée devant la lampisterie avec en fond le pied de la tour.
En bas à droite je lis: Firminy, le 21.............

Non, pas de fonds des CdF, je pense plutôt que c'est tiré de ce qui a été trouvé sur le net.
Le fonds que possède l'Apphim provient essentiellement, pour la partie N-PDC, de ce qui a été récupéré (d'une façon ou d'une autre) dans les sites lors de leur fermeture et après.
Merci pour l'année 1968 qui doit être la date de modification des locotracteurs Berry 4735 qui ont été alourdis par l'ajout de tôles latérales destinées à créer une meilleure adhérence pour la traction de berlines de 3.000 litres après passage de l'écartement de 500 à celui de 600. Voilà enfin la réponse à l'une de mes anciennes questions.

à +
PO

Bonsoir
J ai eu l occasion malheuresement d assister au dynamitage de Pigeot du moins ce qui en restais car comme une découverte avait été créer à côté tous est tombé dans le trou. Un de mes oncles chef mineur avait fais une formation sécurité la bas et avec les boules c était créé des amis là-bas et lorsque tout a été rasé il m avait demandé de l emmener ne possédant pas le permis de conduire
Triste moment ...
Amicalement

En avançant sur le sujet Berry quand une machine ou une serie de machine était commandé une étude spécial était lancé en fonction des conditions d exploitations?
Amicalement

Pour mettre les choses dans l'ordre, le client futur ou potentiel faisait état de ses besoins et parfois de ses souhaits (lesquels n'étaient pas forcément compatibles) et recevait en réponse une ou des demandes de précisions complémentaires (particularités et variantes) afin de pouvoir établir un projet et une proposition au plus près de ce qui devait lui convenir.
L'offre comprenait le détail de la fourniture, les caractéristiques, le prix et le délai, mais aussi une date limite pour la passation de la commande ferme. Si ce délai était dépassé ou si une modification était demandée, cela révisait le prix et aussi le délai de livraison.
Sauf pour de nouveaux modèles ou en cas d'options spéciales, les devis pouvaient être établis rapidement car Berry avait constitué des standards de construction (surtout pour le matériel minier et celui de travaux publics) pour lesquels le bureau d'études n'était pas ou peu consulté.
Le nouveau matériel ou la commande spéciale nécessitait de s'assurer de la faisabilité du projet ainsi que de son coût, et de pouvoir présenter au demandeur un dossier montrant qu'il ne s'agissait pas d'une proposition fantaisiste mais qu'il y avait une preuve à l'appui. Au moins un plan explicite et coté ainsi qu'une note de calculs complétaient donc le devis et ses modalités.
Il est certain que, l'expérience venant, certaines fabrications ont servi de référence pour celles ultérieures.
à +
PO

Bonsoir
Merci

Je crois que c'est J.J. qui a douté de la date de construction du locotracteur Berry 3787 R4 remis en état au Musée Rodolphe des ex-MDPA, alors que je l'avais située autour de 1939.
Voici un intitulé saisi sur le net qui confirme bien cette époque.

Bulletin du Groupe Rodolphe 2012 - Calaméo
https://www.calameo.com/books/00038835805e85bbd980d
Révision du moteur 10 cylindres de la loco SACM (grand roulage). .... Juste avant la guerre, une première locomotive diesel Berry de 60 cv avec moteur Renault ...

Je n'ai pas  cherché à la télécharger mais pour moi l'essentiel y est bien présent et clair.

Désolé, J.J., mais je ne peux pas perdre à tous les coups.

Et toujours sur les mines de charbon du N/PdC mais aussi sur leur matériel, le compte-rendu d'une conférence qui eut lieu le 17 mars 2016 à la fosse 9/9 bis d'Oignies (PdeC).
L'intervenant est Jean-Marie MINOT (une autre de mes relations les plus éminentes) qui est à l'origine de la remise en route des molettes de cette fosse (ou puits) dont il a été question dans le présent sujet. Il est aussi auteur de plusieurs livres qui sont reconnus comme étant autant de références.

https://mineurdefond.fr/articles.php?lng=fr&pg=909&mnuid=441&tconfig=0

Bonne lecture.
PO