Belle charrette

Belle charrette qui est en monument près d'un restaurant d'altitude et ne m'a pas laissé indifférent.


Je suppose qu'elle servait au transport du foin une fois séché pour le ramener jusqu'à la grange.
La seule à laquelle j'ai participé, ce fut en août 1961 et à une quinzaine de km de ce restaurant.

PO

Bonjour,

Beau char à foin ! en fait toutes les dénominations sont bonnes , char , charrette , chariot...
Il manque juste la flèche pour l'attelage
C'est dommage de le laisser dehors par tous les temps , j'espère qu'il sera rentré avant les mauvais jours
Mon paternel a commencé avec ce même genre de chariot attelé au tracteur , la modification était simple

sofravi a écrit:Bonjour,

Beau char à foin ! en fait toutes les dénominations sont bonnes , char , charrette , chariot...
Il manque juste la flèche pour l'attelage
C'est dommage de le laisser dehors par tous les temps , j'espère qu'il sera rentré avant les mauvais jours
Mon paternel a commencé avec ce même genre de chariot attelé au tracteur , la modification était simple

Bonjour,

avec Sofravi, char construit spécifiquement pour la montagne; souvent il y a une plaque du constructeur ou bien le nom du fabricant des moyeux?
JJR24

Ce char a été modifié (à mon avis) pour transporter des petites bottes de foin : Les deux planches rajoutées sur les côtés plus épaisses élargissaient le plateau (et inclinaient légèrement les bottes à l'intérieur, ça évitait qu'elles glissent et stabilisait un peu le chargement) : D'origine, ce type de plateau était plus étroit, et comportait des côtés en biais pour tenir le foin en vrac :



A l'avant et à l'arrière, les ridelles étaient aussi plus étroites, avec une "aiguille" selon le terme de l'époque pour mettre la "latte" ; des encoches dans celle d'avant et on la baissait à l'arrière vers le bas avec un treuil pour tasser et tenir le foin. Sur la photo, il y a aussi des encoches dans l'aiguille de l'arrière, je n'ai jamais vu cela sur les chars de mon village. Sur la photo de pierre1942, le treuil est à l'avant

Quand les tracteurs sont arrivés, on a utilisé un temps ces chars derrière ; mais les roues en bois cerclées de fer ne tenaient pas longtemps ! On les remplaçait par des trains de camion avec roues à pneu. Puis on est passé aux "plates-forme", plus basses et plus larges.

En patois local de mon village, on le nommait "doublo", pour double train de roue ; contrairement au "barrot" qui n'avait que deux roues, utilisé plutôt en montagne du fait de son moindre encombrement (celui-ci est à vendre 200 roros sur le coin-coin) :

Bonjour
Par chez moi on appelait aussi ce genre de charrette un "doubleau "
La photo de Kristian en représente un d'origine normalement il y a la plaque constructeur
Je n'en ai jamais vu comme celui représenté par Berry
En général la caisse à foin/paille avec échelettes plus ou moins longue selon la matière transportée , pouvait ètre échangée par une caisse à fumier , il y avait un "tourné" genre de treuil , à l'avant ou à l'arrière de la caisse pour biller le foin . On pouvait enlever la caisse et mettre des ranchers pour aller au bois , on faisait coulisser l'arrière train sur la poutre entre l'avant et l'arrière pour régler la longueur .Ils étaient freinés , par des patins sur les roues en fer , soit à l'arrière , soit à l'avant , soit des 4 roues, peut ètre suivant les régions ?Dans mon coin à l'époque des poteaux EDF ils désacouplaient l'avant et s'en servaient comme d'un dolly A l'arrivée des tracteurs les brancards ou timon long ont été remplacé par un timon court et l'outil à servi encore longtemps derrière les Pony et autres anciens tracteurs !!!Cet outil était très polyvalent , un voisin voulait en vendre un sur LBC , qui n'a jamais trouvé preneur
Je connait bien aussi le "bardot " Il doit bien en trainer quelqu'un dans quelques cour ou grange ? Ce sont des outils à sauver

gg4369

RE,

Bien d'accord, des outils à sauver!
Bien vu pour l'origine de ce char!
Bien vu aussi pour la "latte", qui me rappelle l'avoir utilisé quelques fois!
JJR24

Toujours dans le domaine des chars, le vocabulaire particulier en "patois francisé" qu'on parlait en étant gamin (les parents ne voulaient pas qu'on parle patois, vu comment ils en avaient bavé, eux, à l'école) :

Le système de freinage dont parlait gg4369 s'appelait chez nous un"embarradou", vu que pour freiner on "embarrait" le char ; perso, je n'ai vu que des chars avec le système sur les roues arrières : On tournait une manivelle qui approchait des patins en bois garnis de fer frottant sur les bandages des roues. L'ensemble manivelle/tige filetée appelait la "mécanique".

Le système pour tenir le foin sur les chemins (pas forcement très carrossables) était composé d'une tige de bois avec des fentes à l'avant ; je ne me rappelle plus de son nom. Une fois le foin chargé, celui qui était dessus (on disait qu'il "faisait le char" levait l'arrière de la "latte" pour engager la pointe avant dans la fente la plus basse possible ; ensuite, il abaissait l'arrière contre l"aiguille", faite comme celle de devant mais plus mince et sans fente. On balançait une corde par-dessus, et on tournait un treuil nommé "billadou" parce qu'on "billait" le foin ; cela écrasait le chargement. Il n'était pas rare qu'on doivent le refaire si on allait loin, le foin se tassant au fur et à mesure des cahots !

"Faire le char" : Cela consistait à ranger les fourchées de foin : Pas évident, surtout si on chargeait directement à partir de foin en "rolles", rangées comme quand plus tard on le bottelait. Parfois, on le mettait d’abord en "quichon", ou "quichou", tas faits avec soin qui pouvaient éviter au foin de se mouiller s'il faisait une petite pluie. Du coup, les fourchées étaient déjà faites et le chargement se faisait mieux : On commençait par remplir le "creux" du char, soit la partie entre les ridelles (qui avaient un nom patois que je ne me rappelle plus ?) Puis on faisait les "coins", c'est à dire qu'on mettait une fourchée aux quatre coins, en débordant un peu vers l'extérieur pour élargir le chargement (mais pas trop, sinon ça glissait par terre !!!) Ensuite, on mettait trois ou quatre fourchées (selon la longueur du char) entre les coins sur les côtés. Et on finissait la couche par d'autres fourchées au milieu, en débordant sur les autres fourchées, de façon à ce que tout se tiennent. Et on recommençait !

C'était tout un art de faire le "char" : Il fallait monter droit, sinon ça se mettait vite à pencher d'un côté... Et du foin en vrac avait tôt fait de glisser ! Celui qui chargeait mettait à peu près les fourchées en place, et celui dessus finissait de les arranger ; quand le chargement était trop haut, lui devait tout disposer comme il faut !
On disait que celui qui "faisait le char" devait le défaire ; parce qu'il savait comment il avait chargé !

Quand les botteleuses sont arrivés (chez nous les "Garnier"), ça a été une révolution : Ranger des bottes sur une remorque était bien plus simple, et la décharger aussi ! De même que les empiler dans la grange...

Bonjour,

kristian! sympa ce vécu écrit!
JJR24

Bonjour , j'ai bien aimé le sujet ! hé oui ces charrettes ont servi longtemps après les bœufs avec les petits tracteurs !!! on coupait le timon ,on faisait une sorte de col de cygne pour que la charrette soit horizontale (sinon elle piquait du nez !) mais comme ça roulait beaucoup plus vite que les bœufs elle était souvent les quatre fers en l'air avec le chargement !!! on a vite supprimé l'essieu et monté un essieu avant de vieille voiture en soudant les pivots ! charrette beaucoup plus basse sans col de cygne ,chargement plus facile plus important sans risque de verser !!! pour les tours à biller (il y en avait un à l'avant et un à l'arrière en bois )ils n'avaient pas de cliquet ,on se servait de deux tavelles ,et à la fin du serrage on laissait une tavelle bloquer le tour !!!

RE,

Encore une découverte!    
TAVELLE:
"...TECHNOL. Levier servant à manœuvrer le tour ou le treuil d'une charrette. (Ds Guérin 1892 et dict. xxes..."
Heu! comment ça marche?
JJR24

Dans une ferme à côté de chez moi, i y avait une partie du toit de la grange surélevé, un peu comme un séchoir à tabac. Lorsque le propriétaire a refait faire la toiture il a supprimé cette rehausse centrale. En discutant je lui ai parlé de se "séchoir à tabac".
Il a rigolé et m'a montré une espèce d'énorme pince et m'en a expliqué le fonctionnement :
Cette "pince" servait à décharger les remorques de foin en vrac en permettant en quelques rotations de monter au grenier le chargement d'un char de foin en vrac. Lorsque est venu le temps de botteleuse elle permettait en une seule prise de monter huit botte d'un seul coup.
Je n'ai malheureusement pas de photo de la toiture ni du mécanisme..

RE,

? ?
Un monte charge?
JJR24

Bonjour
Pas facile d'engranger le foin à la fourche, à cette période (petites portes , montées de grange , poussière ...) , aussi sont apparues les griffes à foin : un treuil , un cable , une griffe suspendue au toit ,( solide si possible !!!) ça marchait pas mal ,Lors de l'apparition des botteleuses certains ont transformé les treuils de ces engrangeurs en treuils forestiers (pas terrible )
A la mème époque sont apparus les aéroengrangeurs ou souffleurs à foin , appelés "boufaires " chez nous , ça s'entendait de loin , pas d'installation dans la grange

GG4369

gg4369 a écrit: Bonjour
.... aussi sont  apparues les griffes à foin : un treuil , un cable , une griffe suspendue au toit ,( solide  si possible !!!)  ça marchait pas mal  ,
GG4369

oui c'est ça, une griffe et sans doute un treuil à l'origine, mais c'est difficile d'expliquer sans photos un système que l'on n'a jamais vu fonctionner

Bonjour , le fonctionnement des tavelles était tout simple ,le tour avait deux perçages de chaque coté du crochet ou on fixait la corde; ces perçages avaient un diamètre d'au moins 25 à 30 mm à 90 ° ,donc on changeait de trou tous les quart de tour ! ces tavelles faisaient 60 à 80 cm de long ,et en dernier on la laissait dans son logement elle servait de cliquet !!!

comme dit plus haut , l'aéroengrangeur nous a évité bien des peines ; par contre au départ nous avions seulement le Farmall super cub , il n'arrivait pas à prendre suffisamment des tours ,et si nous jetions une fourchée un peu grosse dans la goulotte il s'agenouillait et le foin n'arrivait pas dans le grenier !!! nous avons solutionné le problème en achetant un Bernard B2 qui avait fait carrière dans un ensemble de battage ( le moteur est badgé RABATET ,la batteuse et son monte-paille aussi ,construits à Saint Rambert d'Albon dans la Drôme) c'était le paradis!!! on pouvait balancer du foin à deux dans la trémie !!! jamais de bourrage ,si le foin était pas très sec ,dans le grenier (la fénière ) nous semions du gros sel sur les couches de foin !
jamais de foin moisi ! c'est ce moteur que j'ai récupéré chez un gars à qui mon père l'avait donné pour scier du bois ,et qui le destinait à la ferraille !!!

Bonjour , le fonctionnement des tavelles était tout simple ,le tour avait deux perçages de chaque coté du crochet ou on fixait la corde; ces perçages avaient un diamètre d'au moins 25 à 30 mm à 90 ° ,donc on changeait de trou tous les quart de tour ! ces tavelles faisaient 60 à 80 cm de long ,et en dernier on la laissait dans son logement elle servait de cliquet !!!

bricoulou 07 a écrit:Bonjour , le fonctionnement des tavelles était tout simple ,le tour avait deux perçages de chaque coté du crochet ou on fixait la corde; ces perçages avaient un diamètre d'au moins 25 à 30 mm à 90 ° ,donc on changeait de trou tous les quart de tour ! ces tavelles faisaient 60 à 80 cm de long ,et en dernier on la laissait dans son logement elle servait de cliquet !!!

Bonsoir,

Simple évidence effectivement!
JJR24

Sur notre char "doublo", le "billadou avait un cliquet pour blocage, et une grosse tige de fer comme levier qui coulissait dans un trou pour tendre demi-tour par demi-tour ; c'était placé à l'arrière.

Je me souviens de l'"embarradou" comme freinage, si le char était bien chargé ça allait encore, mais à vide ou a demi-plein, en grosse descente, les bandages de roues en fer traînaient sur le goudron comme sur de la glace !

A la moisson d'août 61 près de Lans-en-Vercors, je ne me souviens plus du système de freinage  mais je me rappelle que la pente
qui menait des champs au hameau de l'Olette faisait peiner les pauvres vaches qui tiraient la charrette que l'on évitait de précéder.

N'étant pas moi-même d'une famille aisée, bien au contraire, et en vacances chez mon frère aîné, je venais de découvrir des gens
encore plus démunis (le séjour + les chambres + l'étable), ravis que je vienne les aider et partageant le peu qu'il y avait à manger.

Aujourd'hui, à chaque passage devant cette ancienne fermette, je ne manque jamais d'avoir le souvenir de l'époque très rustique
où seul la travail permettait de tenir jusqu'au lendemain et où le repas n'était très souvent que du pain trempé dans du lait chaud.

PO