machine à vapeur HENRICH LANZ 1907 Restauration

Bonjour,

Christian Colette a écrit:J'aime les fous; mais là je reste sur le cul...
A côté de toi, je n'ose plus me nommer bricoleur...
Avoue; tu as quoi comme métier-formation et autres ?
Bonne continuation

yanouch29 l a dû être nourri, ou né dans la 'ferraille"!
Bien vu l'idée des têtes de rivets soudés intérieur! Rivets posés à chaud je présume?
JJR24

merci de vos compliments,
On est jamais tout seul à faire les choses, c'est pour ça aussi que je posts sur le forum... Et si vous ne participez pas directement à souder ou découper, vos encouragements sont importants car ils me motive.
Maintenant c'est clair que je passe beaucoup beaucoup de temps seul à sauvegarder toutes ces vieilleries...

J'ai un CAP-BEP métallerie des compagnons du devoir du tour de France (promo 1996), mais je n'ai jamais exploité professionnellement cette formation sauf depuis 3 ans maintenant; depuis que j'ai lancé cette aventure de musée vivant.

et zou j'y retourne, le pourtour de la boite à fumée avance bien... et dans 15 jours on attaque le chantier du rapatriement de l'éolienne de trancault, bref ! Y'a du Taf...

JJR24 a écrit:

yanouch29 l a dû être nourri, ou né dans la 'ferraille"!
Bien vu l'idée des têtes de rivets soudés intérieur! Rivets posés à chaud je présume?
JJR24

à l'origine: rivets posé à chaud, bien entendu, mais j'ai pas le temps de jouer de la bouterole sur une boite à fumée quand même très usée (par endroit la tole de 5 mm ne fait plus que 1.5 ou 2 mm, le pied de cheminée n'est plus qu'un mille feuille de rouille, ça tient encore et ça ne se voit pas car la cheminée en fonte cache le tout mais ça mériterait à être changé),... donc on va les souder pour le coup et dans quelques années quand je devrais refaire une boite à fumée toute neuve, là je rivèterais la chose.

Bonsoir,

Encore une bonne astuce!
JJR24

bonsoir,

la tôle de la chaudière a été attaqué par les suies acides de la boite à fumée. Un peu effrayé à l'idée que la chaudière puisse fuir à cet endroit j'ai découpé la rouille et nettoyé le métal pour vérifier. Ouf, la partie abimée ne concerne que le dépassement de métal, la rouille s'arrête donc avant le cerclage de renfort et bien avant les rivets de chaudière.



Un bon nettoyage pour préparer la soudure d'un insert:



et le pointage de l'insert en question (un nouveau bout du plat qui m'a servi pour l'extincteur de cheminée)

Une fois cet insert soudé d'une première passe à la baguette 3.2mm rutile (à ce diamètre correspond une forte intensité de courant, du coup la soudabilité des vieilles férailles s'améliore !) je prépare deux bout de tôle de 4mm et les pointes en place. Deux bouts parceque je n'avais pas plus grand et c'était aussi plus facile à cintrer (j'ai pas de rouleuse...)



une fois les tôles soudées on va pouvoir préparer le pourtour qui rigidifiera la boite à fumée et soutiendra la porte. Pour ça je prends la circonférence avec une ficelle pour préparer mon débit.



voila le donneur: un ancien couvercle en 4 mm d'un mécanisme à racler le lisier. Je vais me servir de l'épaulement du couvercle pour recréer celui sur la Lanz, le rayon est un peu plus serré que l'original mais c'est minime et je n'ai de toute façon pas les moyens techniques de reproduire exactement cette courbure... donc on va s'en contenter.

le donneur n'est pas assez long, c'est pas grave on rallonge avec l'autre coté du couvercle, le chien est d'accord !



maintenant c'est l'heure du cintrage... et cintrer une cornière de 60 x 40 mm en 4 mm d'épais sur sa face de 60 c'est juste un peu trop difficile à la main sans chauffer. Et comme chauffer coute cher (surtout sur 2.50m de longueur) et que mon musée n'est pas subventionné et ben on va ruser:

je tranche à la disqueuse tous les 60mm (cette dimension est un bon compromis entre vitesse d’exécution et courbe de cintrage assez douce...)



puis je relève l'angle de pliage en simulant la cornière avec du papier directement sur la lanz

le papier remis à plat me permet de mesurer l'angle:



que je reporte sur la cornière:



puis que je découpe en faisant attention à ne pas aller trop loin (pour garder le rayon du pli)

après cintrer ça est un jeu d'enfant, faut juste faire attention à rester dans le plan.
premier cintrage vite fait pour préparer sa mise en place:



puis préparation de la place dans la boite à fumée.



et enfin mise en place de la cornière en forme de pourtour !

voila, après avoir pris le soin de brider et pointer l'ensemble, quelques photos de la chose en fin de journée.





demain on soude tout ça et on met la porte en place. Et c'est déja presque la fin de la chaudronnerie sur cette machine, il restera encore les tôles du capitonnage à revoir.
Le prochain chantier c'est la réfection du support moteur, les copains allemands m'ont envoyé le plan du vilebrequin et celui du volant, ça va être grandiose !!!

Chapeau ! ! ! ;o))

Bonsoir,

Christian Colette a écrit:Chapeau ! ! ! ;o))

Je suis d'accord avec toi Christian Colette! J'aurais été découragé!...
JJR24

Christian Colette a écrit:Chapeau ! ! ! ;o))

Bonsoir à tous...

Je suis époustouflé en lisant ce post, en découvrant cette restauration extraordinaire. C'est même mieux,que çà encore, c'est du Grand Art...!

Mes respects...Bravo !!

Bonjour
Fais quand même attention à ne pas mettre le feu avec la meuleuse vu l'environnement avec beaucoup de déchets de bois !

bon courage pour la suite !

a+
JP

Bonsoir,

Non j'ai juste cramé mon teeshirt.... à par ça rien d'autre n'a brulé.

Pourtant le compagnon il y a longtemps me disait: met ton tablier bougre de nouille... faut croire que je n'ai pas beaucoup progressé.

J'ai pas avancé beaucoup aujourd'hui, mais j'ai eu le temps de nettoyer les gonds de la porte. De belle pièces de fonderie d'autrefois.

Une pincée de chalumeau, un soupçon de pince bloc et voila la chose + son écrou:



Je vais réutiliser les écrous, ils sont usés mais tout à fait fonctionnels (en les serrant à la pince bloc ) , Ils n'ont que la porte à tenir autant dire qu'ils ne sont pas très sollicité... en plus le pas du filetage ces pièces est ancien et je vais galérer à retrouver ou refaire ces écrous. Bref un jeu de rondelle de récup, un peu de graisse et voila  ! pret au remontage après 60 ans soudés par la rouille.

Bonsoir
BRAVO! ça avance toujours !

et enfin la tant attendue mise en place de la porte. L'effet est immédiat: la Lanz n'est plus une épave.



ça n'a pas été facile du tout de mettre en place cette porte::
je me suis servi d'un niveau via l'aplomb des charnières pour retrouver sa position, sauf que la machine n'était pas de niveau elle... donc j'ai du commencer par caler la Lanz de 4.5 tonnes
puis comme personne n'était dispo pour me tenir la porte j'ai du m'y reprendre à trois fois malgré les repères tracés au préalable.
Après je l'ai pointé sur tout le pourtour, mais comme la planéité restait à finir il a fallu user de sangle, de jambe de force... Des points ont lachés, j'ai du les refaire.

Un fois tenue par les points de soudure j'ai pu corrigé au marteau et chalumeau son défaut de planéité (enfin j'espère car on verra bien demain en dépointant).



Finalement la voila en place, il me reste à faire les deux trous et restaurer la gâche de la poignée.

Et bien....tu as encore dû galérer....car c'est pas léger à tenir pour ajuster, bravo !

Bonjour,

Je suis d'accord avec Vous! Et bel aspect!
JJR24

Bonsoir,

je ne sais pas comment vous êtes quand vous finissez une étape dans la restauration de votre matériel, sans doute comme moi, le genre enthousiaste ? Donc aujourd'hui pas grand chose de fait sur la lanz mais beaucoup de photos et un sentiment de victoire: Le musée à fait reculer la rouille et l'oubli.   !!! Et on boit une bière au souvenir de M. Henrich Lanz inventeur et industriel allemand, dont la firme fut en son temps la plus grande industrie de machinisme agricole au monde.

La preuve en photo:

voila l'ensemble des pièces réparées et remontées à leur place depuis le début de ce chantier.

Et je me suis offert une petite récréation en prime; Le remontage de la porte de foyer avec la restauration de la poignée et du papillon de tirage

état initial:



la porte maintenant remontée, mais elle ne ferme pas car la poignée est tordue



je chauffe au chalumeau pour détordre cette poignée provisoirement car je ne connais pas sa forme exact et on en profite pour débloquer aussi le papillon de serrage du système de tirage

Les oreilles du papillon étaient fissurées, l'ancien propriétaire a du essayer de le débloquer à froid, à moins que ce soit plus ancien... Pour ce genre de blocage par la rouille il n'y a généralement pas d'autre solution que d'utiliser un chalumeau pour ne rien abimer.

Je ressoude les oreilles à la baguette fonte après avoir ouvert les fissures au disque à tronçonner.



Puis je remonte tout ça avec un bon nettoyage et un léger graissage de l'ensemble.

et puis une petite dernière: j'ai sorti la paille de fer et l'huile de coude.  







Allez ! Quelques jours à faire autre chose, et la semaine prochaine on attaque le support de vilebrequin.
Bonne année à vous !