machine à vapeur HENRICH LANZ 1907 Restauration

Christian Colette a écrit:Pour ton presse-étoupe, trouves de la "tresse suiffée", celle que l'on utilise pour les presse-étoupe des arbres d'hélices des bateaux...
Si non au pire de la tresse pour les portes de fourneaux ou de poêle...

merci du tuyau,
je vais aller en acheter dès potron minet !

C'est du presse étoupe graphité qu'il te faut , j'en ai trouvé chez mon marchand de pièces de machines agricoles , il en existe de plusieurs épaisseurs .

Merci Ferdi... avant le shiplander je passerai par la coop du coup.... j'achète le moins cher des deux !
Sur un arbre de bateau ça tourne.... sur la LANZ ça pompe,

J'ai l'impression que le graphite ça tient plus longtemps que le suif... (y'en a plein sur la Lanz et je suis sur qu'il est centenaire)

mais alors pourquoi on utilise du suif au lieu du graphite dans les bateaux... ça tient mieux la pression ? non c'est étanche à l'eau... oui mais sur la lanz c'est aussi de l'eau...

Alors suif ? Ou graphite ?

Pourquoi changer un produit qui fonctionne ?
Sur les paquebots; tanker, cargo et autre ce sont des presse-étoupe à huile qui crachent de l'huile constamment.

Sur les bateau plus petit on mettait donc une tresse (cordage tressé assez serré) et on y rajouté du suif (gras de bœuf) qui faisait le job et ne coûtait pas cher...

Après un arbre de bateau tourne à des vitesses assez faible (moins de 200tr/mn) sur ce genre de bateau pour entrainer une belle hélice...)

Je ne connais pas les caractéristique des tresses graphité. Par contre le graphite ne sera-t-il pas abrasif sur ton vieil acier qui na certainement pas la dureté des aciers actuels ?

Tres juste... il y a du graphite partout sur la Lanz mais que sur des joints d'étanchéité de pièces fixes ( flasques, autoclaves....), j'en ai pas vu sur ce qui tourne ou ce qui pompe. Peut être bien que le graphite use le métal
Je vais ausculter les vieux joints demain avant de courir faire des emplettes, mais il me semble de souvenir qu'il n'y a pas de graphite  dessus.

Non, le graphite n'est pas abrasif, c'est un lubrifiant!
Pour moi, je prendrai une tresse coton que je plongerai dans une bonne graisse rendue liquide en la chauffant.
Un presse-étoupe doit toujours fuir un peu pour maintenir la tresse humide.

Effectivement, un presse-étoupe se règle "à la goutte" mais sur la machine vapeur je ne sais pas s'il y a beaucoup d'eau...
Pour ce genre de machine, n'y avait-il pas un "graisseur", c'est à dire un type qui passait sa journée à surveiller et à mettre quelques gouttes d'huile ou de graisse là où il fallait ?

Christian Colette a écrit:Effectivement, un presse-étoupe se règle "à la goutte" mais sur la machine vapeur je ne sais pas s'il y a beaucoup d'eau...
Pour ce genre de machine, n'y avait-il pas un "graisseur", c'est à dire un type qui passait sa journée à surveiller et à mettre quelques gouttes d'huile ou de graisse là  où il fallait ?

Si, dès que la vapeur "sort" de la machine vers l'atmosphère, elle se condense.
Généralement, tous les mouvements ((rotation, glissement) sont équipés d'un graisseur qu'on remplit avant mise en marche. Suivant l'endroit, on les remplit avec divers types de lubrifiants.
D'autres machines ont un appareil de graissage, c'est un boitier qu'on remplit d'huile, qui comporte des pistons dont on peu faire varier le débit, et qui envoie l'huile, au moyen de tubes en cuivre, vers les différents éléments à lubrifier. Un système à excentrique l'actionne pendant le fonctionnement de la machine et une manivelle permet, avant le démarrage d'envoyer l'huile aux différents point lubrifiés.

Salut Kooki,

je cherche à acheter cet appareil de graissage car il manque sur ma machine. Martin me dit qu'il y a deux systèmes: celui que tu décrit et qui est automatique avec excentrique couplé sur le vilebrequin, et l'autre qui je pense est une pompe manuelle avec réservoir. Crois-tu que je puisse adapter une pompe à fut d'huile rotative pour ce job (j'en ai vu sur le bon coin pour 50-100 €) ?, plus généralement: si quelqu'un à une vieille pompe à huile en bronze ou fonte je suis preneur.

Bonjour à tous,

La chantier avance, bilan de quelques heures passées en fin de journée sur la LANZ

je remets en place le coulisseau, il rentre assez facilement dans la coulisse. Puis dans la tige de piston. Ensuite je remonte les dernières pièces et tout est prêt mécaniquement de ce coté-ci pour obtenir la course du piston et son PMH.




Il restera ce trou... Je ne sais pas à quoi il sert pour le moment (l'axe est bloqué de l'autre coté par sa conicité et par une butée, donc cet alésage doit servir à autre chose)

maintenant que la partie piston cylindre est prête je répare le tirant cassé (il y a deux tirants sur cette machine qui rigidifient le support de vilebrequin au moteur):

la pièce dans son état initial avec son filetage à ressouder qui est encore accroché à son sauveteur en fer à béton.



Nettoyage au disque à lamelle, puis pointage en deux points à 180°



Puis deux bons chanfreins précèdent un rechargement à la baguette rutile 3.2 mm. Je fini par un redressage au chalumeau et maillet (du coté soudure pour corriger le retreint et de l'autre coté parce que c'était tordu...). Ensuite ebarbage des soudures puis ponçage et reprise à la lime du dernier filet.
J'avais pensé à souder la pièce en place sur la machine, mais compte tenu de la position de la soudure ce n'était pas possible. Il va donc falloir demain retirer le lourd support de vilebrequin pour lui visser ce tirant et réengager le tout dans le logement prévu sur le moteur: "Quand on a pas de tête... On a des jambes..." me disait mon père.
L'autre tirant ne posera pas ce problème car il s'engage dans une pièce elle même visée au moteur.

yanouch29 a écrit:Bonjour à tous,



Il restera ce trou... Je ne sais pas à quoi il sert pour le moment (l'axe est bloqué de l'autre coté par sa conicité et par une butée, donc cet alésage doit servir à autre chose)

Bonsoir,

Je pense que ce trou est dans l'axe du goujon de fixation de la butée de l'axe.

La seule explication que j'imagine est la possibilité d'avoir une fixation de l'axe de l'autre coté (pour un autre type de machine où cette pièce serait commune?)

Cdlt

bonsoir,

le bilan des deux derniers jours de travail:

remontage du tirant coté piston. Cette pièce à la particularité d'être visée du coté vilebrequin et d'être boulonnée coté moteur. De mon point de vue Il faut donc d'abord la viser dans le support de vilebrequin puis reculer l'ensemble pour ensuite la boulonner dans le moteur. Le problème c'est que le support de vilebrequin est fixé par des gougeons et un bloqueur central. Le bloqueur ne peut pas être démonté mais comme il n'est pas trop haut le support peut passer au dessus, par contre les gougeons doivent être démontés car leur hauteur gêne.

c'est avec cette problématique que je me lance.

Démontage des gougeons: certains des 2 écrous du dessous qui n'ont jamais été démontés sont venus tous seuls, d'autres au contraire ont été très difficile à extraire. Par chance j'ai une grosses douille qui a suppléée efficacement ma clef à molette. Le gougeons est également vissé dans les tôles rivetés à la chaudière.

le dernier gougeons du support de vilebrequin.




la douille de fabrication américaine au bout d'une rallonge facom qui m'a permis de faire ce "sport":

une fois ça de fait, je me fais aider et on visse le tirant, premier échec la réparation que j'ai faite gène et on n'arrive pas à visser le dernier filet du filetage. Comme il faut que ce tirant soit vissé à fond dans le support de vilebrequin, on démonte et je retravaille à la lime ce dernier filet. On recommence la mise en place et le vissage puis une fois au fond du trou on sangle le lourd support au palan.




la pièce et le tirant décolle facilement et recule, on engage l'autre bout dans le logement du moteur. ça coince tout de suite car l'angle est trop important, le support étant trop levé.

Le problème c'est qu'on ne peut pas descendre davantage... Même le bloqueur passé, il y a aussi ces deux écrous d'une grosse prise à vapeur dont je ne connais pas encore la fonction. Inutile d'essayer de les démonter, ils sont plus que grippés.



Je pense un temps à les couper, puis je réalise que je peux m'en sortir en inclinant l'ensemble dans l'autre plan. Ça devient un peu acrobatique mais au final le tirant fini par rentrer dans le moteur.



Satisfait de l'opération j'attrape écrou et rondelle joyeusement quand je me rend compte que ça va pas aller, l'écrou ne peut pas passer et à ce moment précis je vous j'avoue maudire l'ingénieur qui a conçu le système.

Au final ça s'arrange vite, on remonte un peu le support et en poussant l'ensemble recule suffisamment pour engager l'écrou et sa rondelle. En voila un de fait.



A l'autre maintenant.




Celui là n'est pas cassé mais il est tordu du coté moteur. Je commence par le décaper



puis j'attrape mon chalumeau... super ! : y'a déjà plus d'oxygène...

En attendant une recharge de gaz, je nettoie la patte de fixation du tirant au moteur.
Et en grattant qu'est ce que je découvre ?

des trous oblongs... avec un résidu de filetage. Est ce une modification ancienne suite à un problème sur l'alignement moteur ? Est ce d'origine ? Les ouvriers en Allemagne ont ils fait une boulette ? Au dos de la pièce, la planéité à été réalisée avec un bédane. Je pense que ces pièces "secondaires" mécaniquement parlant ont été ajustés à la main en fin de ligne de production.




Et une super fissure en prime...

Et zou: on ouvre la fissure généreusement à la disqueuse et on recharge à la baguette fonte 2.5mm.



puis un bon meulage et on oublie déjà qu'il y a eut un jour une fissure.

ensuite au retour du repas de midi je décide de m'offrir un peu de détente: En attendant le gaz j'attrape le marche pied dans l'idée de le remonter, c'est simple et c'est pas lourd...



nettoyage du marche pied et de son emplacement sur la machine

il manque une rondelle, j'en ai pas en stock, je m'en vais en bricoler une avec un bout de tôle. Le reste: c'est disqueuse et lime ronde.

la pièce est en place, et ça a quand même de la gueule !




Comme le gaz n'arrive toujours pas pour détordre le dernier tirant moteur... J'attaque les pièces cassées du régulateur à boule.
La principale c'est son axe qui a été coupé par l'ancien proprio, en plus d'avoir été tordu. Plus l'inévitable pas de vis fracassé... mais ça c'est un détail ! Comme pour l'axe de bielle il a fait une ébauche pour le refaire à neuf. J'essaie le pignon conique sur sa pièce et malheureusement y'a du jeux... de toute façon je préfère toujours sauver les pièces d'origine.

donc c'est parti pour un sauvetage d'axe:
je note l'endroit raccord entre les deux bouts en m'aidant des traits de coupe que la scie à métaux a laissé. et je rajoute 1 mm d'écart pour compenser la perte de matière.




puis je fais un pointage généreux à la baguette rutile 3.2mm

je retourne la pièce et j'ouvre à la disqueuse.



puis une bonne soudure, puis re retournement, re meulage et je soude autant que nécessaire en tournant.



enfin ponçage, 60, 120, 250

et comme j'attends toujours le gaz, je continu à réparer ce qui est cassé sur le regulateur:

c'est au tour de cette petite bague de butée. cassée en deux en plus d'avoir été martelé, je ne sais pas si j'arriverais à sauver le filetage (de toute façon je n'ai pas la vis...)



bref: je nettoie les portées, j’installe la pièce à sa place sur l'axe pour servir de gabarit, et je pointe en deux petits points à la baguette fonte de chaque coté du filetage.



et rebelote: je retourne la pièce, je pointe pour pas que ça bouge, j'ouvre et je soude en prenant soins à bien serrer les morceaux sur l'axe. On se croirait un peu sur une table d'opération...

soudure et finitions de la butée + essai sur son axe. Il ne restera plus à faire qu'un taraudage et installer une vis.