machine à vapeur HENRICH LANZ 1907 Restauration

ça c'est une bonne idée !!!
d'ailleurs, je ne vois pas comment ils testaient l'épaisseur à l'époque.
(bon , il faut dire qu'à l'époque c'était encore en bon état)

Est-ce que tu est sûr que cet appareil est fait pour mesurer de telles épaisseurs ?

Oui,
de 1.2mm à 225.0mm

Excellente idée, c'est le seul moyen de t'assurer qu'en tout point, les tôles de la chaudière et des viroles ont une épaisseur correcte.

Bonjour,

Le bilan de la journée de dimanche:

fin du remontage du piston et confection d'une nouvelle clavette conique. J'avais un peu peur que les segments ressoudés serrent dans leur gorge, en fait ça va: c'est pas aussi libre qu'habituellement mais les deux segments fonctionnent. La clavette a été refaite avec de l'ancien fer à béton  (du temps où il était lisse).



Ensuite j'attaque le nettoyage du cylindre, et pour un travail correct au papier de verre je me rends vite compte qu'il faut démonter la glissière. Les écrous viennent sans problème avec une rallonge de 1m sur la clef.



Puis j’essaie de faire levier avec un pied de biche sur le bout de la glissière dans l'espoir de la décoler du moteur, rien n'y fait... Je décide de chasser cette lourde pièce par l'intérieur du cylindre: deux bouts de bois (un pour frapper au point bas et l'autre pour frapper au point haut) + une masse

10 minutes pour la décoller (j'ai pris mon temps car j'ai toujours peur de casser la fonte), je tape modérément et j'arrose de dégrippant dès qu'un petit peu de jour arrive, je mets le portique en place et je sangle la chose par sécurité.





elle n'avait probablement jamais été démonté. Le joint presque intacte va resservir pour les tests.

Je décide de la laisser en hauteur, la pièce est lourde, la descendre doit se faire en deux fois avec un palan car le portique n'est pas assez haut, et mon objectif c'est juste de nettoyer le cylindre et les plans de joints moteur.

état initial nettoyé du cylindre.


puis une fois poncé (j'ai fait trois passes : en 60 puis 250 puis 600)


et ce que je n'arriverai pas à ravoir sans réalésage:

les différents plans de joints, les gougeons et les écrous sont brossés à la brosse métallique sur perceuse. A propos des plans de joints: une fois propre les marques d'usinage apparaissent et je peux vous dire que la fraise à surfacer qui a servi à réaliser les plans était d'une taille pas commune...






détail du support de la glissière: deux cales vissées pour l'alignement de celle-ci apparaissent une fois le cambouis enlevé.

J'en profite pour nettoyer les conduites de purge de vapeur. (qui se terminent par deux robinets bronze commandés par une tringlerie unique.)
Pour ça il faut enlever les deux corps de robinets. Je les prends bien à plat avec la clef à molette après avoir desserré leur contre écrou. Celui de gauche vient bien, mais pour celui de droite il me faut utiliser une rallonge de plus d'un mètre... (je vous avouerai que j'ai eu un peu peur qu'il casse...)

Remontage de la glissière (je suis bien content de l'avoir laissée en haut: je n'ai eu qu'à pousser un peu le portique et la pièce est rentrée presque toute seule dans son logement).
Et pour finir la journée je gratte et nettoie cette glissière en vu du remontage du piston et du curseur (je crois qu'on appel ça un coulisseau ?)



Demain on va pouvoir passer aux choses sérieuses: la course du piston !  

bonsoir
Merci pour les suites toujours passionnantes !

Bonjour ,on suit !!!(suivre !!!) ça n'est pas chemisé ???

Bonjour
Non j'ai pas vu de chemise... je vais revérifier mais je pense que c'est juste usiné dans la fonte.

Bonjour,

Dommage ces rayures dans le cylindre!!!
Pas moyen de rattraper la plus grosse rayure en soudant d'abord, puis meuler et finir par un honage?
JJR24

Bonjour,
oui c'est bien dommage
après tout est toujours possible mais plusieurs personnes m'ont dit que la machine fonctionnera quelque soit l'état du cylindre: aussi pour le moment je laisse en l'état.

Donc honage il y aura si les conditions complexes ou onéreuses ci dessous sont remplies:
- que la chaudière soit sauvable (je vais le voir avec ma jauge d'épaisseur)
- que la fabrication du vilebrequin et excentrique soit un succès (donc que le moteur fonctionne à nouveau)
- que le cylindre puisse subir une rectification avec au moins un jeu de segment neuf. (je n'ai pas le matériel pour rectifier un truc pareil, donc ça devra se faire à l'extérieur avec le cout que ça implique)

yanouch29 a écrit:

j'en profite pour vous montrer ma dernière acquisition qui vient d'arriver:  une jauge à ultrason chinoise à 60€, on va pouvoir contrôler les tôles de la chaudière avant un test de pression.

Bonjour,

Avec ce matériel, attention à bien calibrer.
Si la vitesse d'onde n'est pas correcte, les mesures sont fausses.
Donc calibrer sur la matière d'époque, comme par ex une des plaques verticales supportant les paliers du vilebrequin.

Plus la tôle est propre et lisse, plus la mesure est précise.

Sur la chaudière cylindrique, positionner la sonde de manière bien orthogonale.

Et ne pas oublier l'agent couplant (comme pour Madame pour l'échographie), en général de la glycérine.

Cdlt

Bonsoir @ Plo53
Merci pour le mode à utiliser pour çette appareil que je ne connaissais pas
@ yanouch
Tu n as pas peur que si une casse des segments ressouder arrivé tu aurait des rayures Importante à ton cylindre
Pour ton vilebrequin en mécano soude avec de bon acier puis le faire rectifié serait la solution la moins onéreuse
Bonne continuation

Bonjour,

Si bien sur, j'ai peur de tout ce qui peut arriver sur cette machine,

mais je suis raisonnable en ce sens que si un segment casse il y a de très forte chance pour que ça se traduise que par une perte de puissance (j'ai roulé un an avec des segments cassés sur une moto et il ne s'est rien passé d'autre qu'une consommation excessive d'huile et une perte de puissance). Après une rayure ou deux supplémentaires c'est pas la catastrophe car ce cylindre n'attend plus qu'un réalésage; la corrosion y a déjà fait des ravages...

Pour le vilebrequin c'est effectivement vers une solution mécano-soudée que je m'oriente.

Bonjour,

Merci Plo53 pour ces précisions d'utilisations, je ne connais pas cet appareil à mesurer les épaisseurs!
JJR24

Bonjour,

Résumé de cet après midi de travail sur la LANZ

Après la glissière, c'est au tour du piston et de sa tige de réintégrer le moteur. Il rentre facilement car les ingénieurs de l'époque on bien pensés la chose (j'avais prévu de bricoler une sangle en guise de pince pour serrer les segments au cas où mais rien n'a été nécessaire: juste quelques coups avec un maillet caoutchouc et zou tout est parti dedans ! )



Vient le tour de la plaque fermant  le cylindre. J'ai eut beaucoup de mal à enlever la graisse mise par l'ancien propriétaire.
Pour moi, l'ingénieur qui a conçu cette plaque faisait des canons auparavant... Elle ressemble quand même beaucoup à une culasse de canon ?!



Et pour finir: le flasque du presse étoupe avec le presse étoupe et sa visserie. D'ailleurs je me demande bien ce que je vais pouvoir mettre comme étoupe pour étanchéifier tout ça: j'ai gardé les joints d'époque qui m'ont été vendu avec la machine, et s'ils partent en morceaux on voit encore qu'ils sont confectionnés avec de la ficelle !

Avant de remettre la plaque culasse, je réalise un joint provisoire en carton gris huilé. J'ai fini sur un autre projet ma feuille de joint et faute de mieux c'est prévu juste pour réaliser les tests de fonctionnement à 1 ou 2 bars de pression le temps de réaliser le vilebrequin et l’excentrique et de vérifier que tout fonctionne.



Puis la mise en place de la plaque, ce qui fini le chantier piston/cylindre (un des écrous n'est pas d'origine, mais il fonctionne)

on passe au coulisseau maintenant et on commence par un bon nettoyage, la couleur verte d'origine refait surface ici encore. Puis c'est l'arrosage de dégrippant en prévision du démontage difficile qui se prépare:



comme je veux nettoyer à fond cette pièce je décide de démonter les deux ailes de la bête et les deux vis tête plate qui les tiennent sur le corps du coulisseau sont bel et bien bloquées. Au final faut chauffer et créer un tournevis plat pas banal (voila 20 ans que je me traine cette clef et elle ne m'a jamais servie... notez que le lui ai pris qu'un centimètre de matière, elle pourra après ça retourner au fond de la caisse pour les 20 prochaines années )



Après 5 min de lutte au maillet caoutchouc, les ailes viennent avec une partie de leurs pions de centrage (qui eux ne viennent pas du tout)... Du coup je n'ai même pas besoin de prévoir un repérage.   reste plus qu'à tout nettoyer, graisseur cuivre y compris.

Pour ton presse-étoupe, trouves de la "tresse suiffée", celle que l'on utilise pour les presse-étoupe des arbres d'hélices des bateaux...
Si non au pire de la tresse pour les portes de fourneaux ou de poêle...

Le remontage est commencé au maillet, puis fini à la presse à piston (elle ressert déjà... et je me demande comment j'ai pu passer presque 30 ans de bricolage mécanique sans presse hydraulique)



voila, reste plus qu'à contrôler que tout est a sa place, en admettant que ça y était avant démontage (j'ai pas contrôlé les cotes...). J'attrape mon pied à coulisse et je contrôle le parallélisme et l'usure (que je mesure en diagonale). Le parallélisme est nickel, pour l'usure y'a 0.14 mm d'un coté... Je pense pas que sur ce type de machine tournant à 250 tr/min environ ce soit dramatique.



et pour finir l'axe de bielle. L'ancien proprio avait refait cet axe en ébauche (la partie conique n'est pas terminé ni la portée finale de l'autre coté).

je suis plutôt pour réutiliser l'axe d'origine. Déjà parce que c'est une pièce d'origine (avec ses marquages de 1907), après iL est piqué c'est vrai mais une fois nettoyé il s'ajuste encore parfaitement dans son trou, pas un poil de jeu... J'espère que ce serra pareil sur la bielle.



nettoyage du gougeons de l'écrou bloqueur (et de son trou de goupille à la chasse 2.2mm)



et remontage final de toutes les pièces: