Ma passion : tout sur les mines de charbon et les mineurs (1ère partie)

jean-jacques rouleau a écrit:Bonjour,
  Je n'ai pas connu l’ammoniaque dans cette utilisation! Heureusement pour moi!...
Tu n'as pas de photos de l’entraînement par chaîne? Montage spécifique je suppose?
JJR24

Je me demande si l'ammoniaque n'était pas pour faire des ozalids car le tireur n'aimait pas quand je lui amenais un plan pour en reproduire un.
Si tu parles de l'entraînement par chaînes du locotracteur modifié, non seulement la photo a été prise de la rue car le site était encore fermé, mais aussi l'habillage latéral aurait empêché de voir pignons et chaînes. Si cette machine a reçu un nouveau moteur, je suppose qu'elle a aussi reçu un autre convertisseur, plus un réducteur-inverseur avec sortie par pignon de chaîne pour remplacer celui équipé du faux-essieu qui entraînait les bielles d'accouplement. Si c'est bien le cas, ça n'a pas dû être qu'une petite sinécure et je comprends pourquoi le nom du "transformateur" a été mis en évidence à l'avant du capot : ATM (Ateliers Techniques de la Moselle ?).
Si tu parles d'entraînement par chaînes en général, voici le principe dans tout ce qu'il y a de plus classique :

Capblanc a écrit:Bonjour,
Peut-être cette vidéo-ci, Pierre ?
Bernard.

Salut Bernard,
Bingo ! T'as mis dans le mille ! Tu en as compté combien de survivants humains dans cette vidéo ?
James Fenimore COOPER a écrit "Le dernier des Mohicans". Quel constructeur produira "Le dernier des Mécanos" ?

à +
Pierre

Alors, Pierre, je pense que tu trouveras cela avec cette vidéo :



Ils ont eu le culot, pour faire passer la pilule, de montrer des humains en bout de chaîne, mais que font-ils vraiment ? vraiment pas grand-chose...
Tant qu'il ne sera pas imposé au capital d'inclure une large part sociale dans son fonctionnement, le progrès n'en sera jamais vraiment un..enfin, c'est ce que je pense. ( sans vouloir créer de polémique...)

A+,

Bernard.

C'est d'autant plus édifiant que c'est plein d'inepties ! Et en plus du "plus de mécanos", elle termine par "plus besoin de points de vente ni de concessionnaires, l'acheteur ira chercher son véhicule directement à l'usine". On fera comment si on veut une Honda ?
Attention, Mesdames ! Bientôt il faudra l'adresse du laboratoire pour commander votre rouge à lèvres, et le nom du chalutier et son port pour acheter le poisson du vendredi.
Sans vouloir Paul et Mickey, je ne sais pas qui tient la barre, mais on est mal barré !

Mais c'est pas tout ça, y a encore du grain à moudre et je dois retourner au moulin afin de poursuivre la partie des machines se rapportant à la sidérurgie.

À commencer par les 4 locos 2587 K4 de 90 ch et voie métrique, livrés à Lorraine-Escaut Thionville. À moteur Baudouin DK4 et faisant 14 tonnes, ils étaient très semblables aux 3789 K4 et F4 des Mines de Lorraine ou de Sarre de la page précédente, les différences portant surtout sur le système de tampons-attelage et l'équipement antidéflagrant. J'en parle déjà page 29 car ce sera le dernier client que je visiterai pour lui proposer une solution de réparation urgente alors que le lendemain je n'allais plus faire partie de Berry que je quittais pour entrer chez Norauto qui ne disposait encore d'aucun magasin.

Toujours pour Lorraine-Escaut mais Longwy, il y eut 2 locos C 2598 F6 de 150 ch et voie métrique, faisant 18 tonnes et à moteur F6M. Le C signifiant "cabine centrale", je crois me souvenir que l'ingénieur les désignait sous "2 C", prétextant qu'ils avaient 2 cabines, auquel cas la classification Berry aurait dû les dénommer D 2598 F6. Bref, va pour C comme l'indique la liste de production, mais je reste ancré dans mon scepticisme, surtout que le secrétariat technique était aussi technique que moi je suis devenu académicien...
Hélas, pas de photo pour ce modèle, ni même pouvoir montrer de quoi il aurait eu l'air !

Pour Nord-Lorraine à Uckange, ce fut le 3698 F6 de 150 ch et voie de 660. À moteur Deutz F6M (vous l'auriez deviné) et faisant 16 tonnes, il n'y eut que le seul exemplaire ci-dessous


Et enfin, Sidélor à Homécourt et ses 4 locos 2686 F6 en voie métrique, dont :
- 3 de 190 ch et 14 tonnes n°718 à 720 de 1957 (numérotés 2-3-4 sur photo dessous)
- 1 de 120 ch et 15 tonnes n° 944 de 1969 (numéroté 5 sur cette même photo).

Comme des dizaines d'autres, ces machines furent exposées à Rombas, en attente d'un repreneur... ou d'un ferrailleur !

Pour terminer, si Berry a construit ces engins qui furent soumis à d'énormes contraintes et dans des conditions atmosphériques souvent rudes, c'est parce qu'il était devenu le spécialiste du matériel de petite série tout en étant d'une solidité reconnue.

à +
PO

Superbes suites !!!!

a+
JP

Hein, t'as vu ça, JP ? C'est-y pas malheureux d'abandonner ce savoir faire d'autrefois alors qu'aujourd'hui on veut tout faire sans savoir ?

J'ai même la preuve que le premier sans numéro devant portait bien le numéro 3 :


A mon second voyage dans l'Est fin avril 2014, j'ai fouillé le secteur mais n'ai rien trouvé qui pouvait rappeler leur existence ni même celle du centre sidérurgique. Alors, et à la plus grande joie de bobonne, je me suis rabattu sur le zoo d'Amnéville dont je me demande s'il n'a pas été construit sur l'emplacement que je recherchais... Un vrai régal ce zoo dont on est sorti juste à temps pour échapper à l'orage le plus musclé que j'aie jamais connu.

à +
PO

Bonjour
Souvent, il est fait table rase du passé industriel ou même agricole  circulez ! rien à voir
C est malheureux
Amicalement

pierre1942 a écrit:Je ne sais pas où il est allé dénicher cela et ne lui pose même pas la question, mais je suppute qu'il dispose de pas mal d'autres petits trésors alors que le temps lui manque pour les exploiter.

Tu l'a dit bouffi!
Je ne suis pas un gros collectionneur....j'ai juste récupéré les archives techniques (plans) de la SSCM sur la période 1900-1955, avec un coeur 1939-1945 ainsi que quelques copies de plan des HBLoire / compagnie RMF.

Au sujet du grube St Barbara à bexbach, c'est ici:
https://www.google.com/maps/place/49%C2%B021'52.5%22N+7%C2%B014'11.1%22E/@49.3645833,7.2353212,343m/data=!3m2!1e3!4b1!4m14!1m7!3m6!1s0x4795c45591a9a951:0xa4fbf5965c8a2775!2s66450+Bexbach,+Allemagne!3b1!8m2!3d49.3560225!4d7.2553745!3m5!1s0x0:0x0!7e2!8m2!3d49.3645835!4d7.2364289

Des entreprises française ont construit ce congloméra puits/centrale thermique, dont la SSCM pour la partie mécanique et charpente des recettes jour et fond.


Le puits avait des berlines de 10 Klitres sur 2 lorries 4 roues.

Salut Arno,

À part de rituels outils à main et des photos plus ou moins dupliquées et déjà vues, sais-tu si le Musée de la Mine à La Ricamarie offre un intérêt particulier ? Fin août 2015, j'ai préféré privilégier ceux de Couriot et Firminy (un vrai régal de souvenirs et de découvertes) car on ne m'a pas convaincu de l'importance qu'il y avait à le visiter lui aussi.

Merci pour ces éléments sur la Saarbergwerke Aktiengesellschaft dont le nom complet me faisait tousser chaque fois que je devais le frapper quand j'étais dactylo, car personne ne m'avait dit qu'il suffisait d'écrire en raccourci... Saarbergwerke AG.    

Pierre

L'événement le plus marquant pour moi fut la catastrophe de Luisenthal du 7 février 1962 où périrent 299 mineurs. La Sarre n'était plus française depuis quelques années, et 3 semaines plus tard j'allais être appelé sous ses drapeaux pour 27 longs mois finalement ramenés à 18, mais la solidarité du monde de la Mine a joué et je me souviens très bien que Berry a envoyé de toute urgence des techniciens et du matériel (notamment pour l'aérage auxiliaire) afin d'apporter un rapide soutien à ce client et à ses malheureux compagnons.

pierre1942 a écrit:sais-tu si le Musée de la Mine à La Ricamarie offre un intérêt particulier ?

Bonne question, je ne savais même pas qu'il y avait un musée à la ric'.
Le musée de Villars offre de nombreux clichés pas tous publiés.

Sinon le plus intéressant au musée du château des bruneaux se trouve au premier étage et occupe une demie aile à lui tout seul.

Celui de la Ric est place des écoles du centre, ce qui voudrait dire en centre-ville et donc dans un local plutôt restreint. Donc, je laisse tomber.

Celui de Villars a été rénové en 2017 mais ne présente pas d'éléments techniques comme ceux que j'affectionne. Néanmoins, voilà deux ans que j'imagine aller le voir en passant. Et puis, la catastrophe de La Chana du 21.01.1942 ne peut laisser indifférent, d'autant que c'est elle qui est à l'origine de la création de ce Musée par une victime qui y a survécu. Elle avait tout de même tué pas loin de 70 mineurs de 6 nationalités différentes.

La cinquantaine de morts européens. D'origine nord-africaine, les autres ont été ensevelis rapidement selon leur rite.
https://www.forez-info.com/encyclopedie/memoire-et-patrimoine/93-la-catastrophe-de-la-chana.html

Celui qui est au château des Bruneaux à Firminy est extraordinaire ! Presque méconnu, il est un concentré de ce qu'était le Bassin de la Loire, et le guide que j'y ai rencontré fin août 2015 était très passionné et vraiment pro malgré son jeune âge. Cette visite est relatée en seconde partie du document ci-dessous.
https://apphim.fr/articles.php?lng=fr&pg=1841&mnuid=1137&tconfig=0

Bonne lecture à tous.
PO

Bonsoir
Merci pour tous c est liens et ces découvertes
Pour ce qui est de la Ricamarie il semblerai que la commune est fais table rase sur son passé et que le musée tenue par des anciens mineurs sont relèvent soit en perte de vitesse
Dommage
Amicalement

Je crois bien qu'il n'y a pas eu que La Ricamarie pour agir ainsi car tout le Bassin de la Loire est bien pauvre en souvenirs. Et si le Musée de Firminy détient un locotracteur qui émane bien de ce secteur, celui qui est au Puits Couriot provient des HBNPC. A ma connaissance il n'y en a plus d'autres, et même si on m'a laissé entendre qu'il y en aurait de "préservés", je n'ai pas pu avoir la moindre information là-dessus.
Et puisque tu parles de table rase, c'est exactement ce qu'a fait la commune de Lens (PdeC), qui était pourtant la capitale de l'extraction du charbon en France. Heureusement qu'il n'en a pas été de même pour les communes des environs, sinon les Mineurs chtimis seraient oubliés depuis très longtemps.
à +
PO

Bonjour pierre1942.Il n'y a pas qu'à Lens qu'il y a eu table rase,dans nombre de puits près de chez moi le matériel est resté au fond même du matériel neuf emballé.A+

Bonjour Denis,
Table rase vise ici les installations de surface, dont les chevalements et autres éléments les plus significatifs de l'existence de l'ancien monde de la Mine.
Quant à ce qui est resté au fond, nul doute que si dans certains secteurs on se mettait à chercher du pétrole, on y laisserait parfois quelques trépans tombés par hasard sur autre chose que du minéral...
Nota : J'espère que tu vas bien. Pour ma part, et même si mon oreille n'a pas encore entièrement récupéré, ma hanche n'est presque plus qu'un oubli.
à +
Pierre

Mais BERRY n'a pas livré à la sidérurgie française que des locotracteurs pour tirer les convois d'acier et fonte en fusion, car il lui a aussi construit des machines roulantes pour d'autres besoins, et notamment utilisées dans les mines de fer pour la plupart dans l'Est de la France. Voici sa production jusqu'à mon départ en 1970 :

APB 28 - 1 machine à Lorraine-Escaut à Angevillers (devenu Usinor) - 3 tonnes en voie de 700
Maintenant au Musée MBD Fond-de-Gras (Luxembourg)
Sorti vers 1966 sous de série 889, son moteur diesel semble être un Indénor de 27 ch
APB signifiant Autorail de Personnel (Berry), ce serait plutôt une draisine dont la base me parait issue du matériel APB 38 qui suit.



APB 38 - 8 machines à la Mine de Rochonvillers - 3,5 tonnes en voie de 700
Autorail de 15 places à moteur diesel MWM D 302/2 de 30 ch, sorti vers 1966



APB 810 - Sortis après 1970 en au moins deux séries - 3,5 tonnes en voie de 700
Autorail de 15 places à moteur électrique de 23,5 ch sous 500 V par pantographe


Dans ce même domaine ont été livrés des engins conçus pour des besoins spécifiques, mais il n'existe aucune info les concernant.

CAB 48 - 1 machine à Usinor Sedan - 45 ch en voie de 1410
CAB 38 - 1 machine à Marichal Kétin à Berlaimont (devenu Usinor) - 38 ch en voie normale SNCF
CAB voulant dire Chariot Automoteur (Berry), on peut imaginer leur forme du genre "plateau sur roues".

PAB 24 - 1 machine à Bouillon Nantes - 30 ch en voie normale SNCF
Peut-être la Plateforme Automotrice d"allure APB à propulsion électrique dont les batteries étaient sous le plancher.
Construite au milieu des années 60, il me semble qu'elle a causé pas mal des problèmes et qu'elle restera la seule.

à +
PO

Je n'avais jamais autant vu de locotracteurs de ma vie! !!

merci Pierre

Bonsoir pierre1942.

Merci pour toutes connaissances.

Bonne santé et à bientôt.
A+

GORDINI 07 a écrit:Je n'avais jamais autant vu de locotracteurs de ma vie! !!
merci Pierre

T'es content, JP ? Attends au moins que j'aie fini la rubrique se rapportant aux locos des mines de fer car j'ai des fonds de tiroir à montrer.

Mine d'Escaro-Nord (Pyrénées Orientales) : en voie de 600
- 2 locos 3628 de 5 tonnes - à moteur CLM CR2 de 24 ch (première livraison)
- 4 locos 3635 de 6 tonnes - à moteur Piquand PT2 de 30 ch (seconde livraison)
Peu de différences d'aspect, à part les moteurs et les masses respectives.
Il reste celui ci-dessous en exposition mais dont le moteur a été remplacé.
Un second moins bien conservé mais d'origine est garé dans un bâtiment.


Mine de Djebel-Djerissa (Tunisie): en voie de 600
- 4 locos 3635 de 6 tonnes de mêmes caractéristiques que celui ci-dessus.

à +
PO

Bonsoir
Si j ai bien compris Berry n étais pas performant ou n avait pas la technologie pour les motrices électriques?
Pierre sais tu combien de machine sont sorti des ateliers?
Merci pour ce partage et je doit te l avouer pour le plaisir et l envie de decouvrir plus ces étonnante machine
Amicalement

Bonsoir,

A propos de masses: sont-elles choisies en fonction du poids à tirer?
JJR24

honore jm a écrit:Bonsoir
Si j ai bien compris Berry n étais pas performant ou n avait pas la technologie pour les motrices électriques?
Pierre sais tu combien de machine sont sorti des ateliers?

Faut pas traduire comme ça, JM... Cet engin à batteries a été imposé par le client et c'était le tout premier auquel s'attaquait BERRY qui avait pour cela embauché un jeune ingénieur en vue de développer la construction de matériel électrique. Les accus étaient imposants, peut-être pas tout à fait au point, et il fallait donc avoir la machine "sous la main" pour que l'ingénieur et le bureau d'études puissent suivre l'évolution du montage et intervenir très rapidement. C'est pourquoi cet engin a été produit aux ateliers de Lille et je l'ai encore dans ma tête car je le voyais souvent. Mais comme tout ce qui est à batterie est sujet à problèmes (j'ai vendu des tondeuses à batterie et peu de gens savaient les entretenir), c'est pourquoi je suppose qu'il en fut de même pour cette machine.

Mais BERRY a construit d'autres locos à batteries plus sophistiqués, et si je ne les ai pas connus, j'ai quand même ci-dessous les traces de leur existence.  

En construction autour de l'année 1975 et devant le bureau que j'avais quitté cinq années plus tôt.


Sorti à la même époque et prêt à être livré, locotracteur que je n'ai jamais pu identifier malgré ma documentation.

Pour moi, la plus belle réalisation BERRY en matière de locotracteur électrique fut le tandem NC 104/2 TR livré aux Houillères de Lorraine à La Houve et dont il est longuement question en page 29 de ce fil. C'est d'ailleurs le même chef monteur que l'on retrouve sur la première des deux photos ci-dessus, et c'est lui qui allait remettre en route ce matériel français qu'il disait systématiquement "saboté" parce qu'il avait été imposé à la place de matériel allemand...   Eh ouais !

Ce fut aussi la dernière machine de traction fabriquée par BERRY mais je n'ai pas pu relever son numéro de série tant la plaque était recouverte de peinture.
J'ai donc fait plusieurs calculs qui donnent autour de 1.050 mais ne doivent pas dépasser 1100.

à +
PO