Les tracteurs de mon père

Bonjour

Merci Jean-pierre pour ton histoire sa fait remonter de supers souvenirs .
Je rencontre des jeunes avec qui je travaille qui ont l'age de mon fils la trentaine et qui tombent les billes quand je leur raconte ce que je faisais a leur age .
Mon fils fait un retour a la terre si on peut dire (actuellement fromager dans un élevage de chèvres et a partir de février il va dans une petite ferme productrice de légumes ou les abonnés vont cueillir eux-mêmes les légumes ) après deux générations de prolos . Mon pere est devenu métallo car il ne voulait pas reprendre la ferme pour cause de de mésentente avec son père sur les orientations de la production .
A bientot

Bonjour à tous,
Magnifique sujet que tu as ouvert Jean Pierre!!! Tu as de la chance d'avoir des photos aussi belles.
En lisant et relisant toutes les interventions j'ai l'impression qu'elles racontent mon histoire!
Malheureusement, il ne me reste aucune photo de cette époque.
Mon père, comme les vôtres,  était promis à une belle carrière à la SNCF (le P.O.à l'époque) mais ,sous l'influence  de ses parents, il est resté à la ferme.
La famille a- t-elle plus mal vécu? je ne pense pas... Il n'y avait pas de télé, juste un gros poste de radio recouvert d'une housse pour ne pas l’abîmer!
et encore moins de téléphone, d'internet et tout ce qui aujourd'hui nous avilit.
En revanche il y avait beaucoup de monde à la maison,  à midi c'était le facteur bien sûr, le soir il y avait toujours quelqu'un qui arrivait et qui restait pour le repas.
En fin c'était notre vie et je pourrais en écrire des pages.
Il n'y avait pas cette méfiance qui règne de nos jours entre les individus.
Pour l’anecdote: Mon père voulait acquérir des parcelles de terres mais n'avait pas assez d'argent. Un marchand de draps, serviettes etc.....de la communauté gitane qui passait 3 ou 4 fois par an se trouve à passer et dit à mon pére: "Si vous attendez d'avoir l'argent, les terres seront vendues, achetez les, je vous préte la somme nécessaire et vous me rembourserez quand vous pourrez" La méme chose serait elle possible aujourd'hui???
Mon père a toujours été opposé à ce que je reste à la ferme et a voulu que je poursuive mes études et je crois que cela a été sa grande satisfaction.
Maintenant c'est mon petit fils qui très souvent me pose des questions sur cette période et veut savoir comment était la vie à ce moment là.
J’arrête là car je sens la nostalgie qui me gagne en pensant à tous ces "m'as tu vus" qui flambent à crédit en oubliant d’où il sortent.......
Bonne journée à tous
A.G.

Merci Billman pour ton témoignage. Ma belle-fille a l'intention d'élever des chèvres en Béarn où mon fils vient d'être nommé.
Je connais près d'ici, un jeune couple de parisiens, revenus à la terre alors qu'ils avaient une "belle situation". Ils élèvent des vaches, des moutons et quelques chèvres en pleine campagne. Ils vivent de peu, et sont heureux.
Je sais que beaucoup de jeunes ont soif d'authenticité et de simplicité. J'avoue que cela me rassure un peu sur notre avenir !
J'aurais, moi aussi, pu reprendre l'affaire familiale, mais je n'en voulais pas : d'abord à cause de mon père, qui "avait toujours raison" et qui n'entendait pas que l'on pouvait penser et agir différemment.
Ensuite, parce que j'avais envie de promotion, de reconnaissance sociale et, il faut le dire aussi, d'enrichissement, autant culturel que matériel.. Je ne regrette rien, même si je n'ai pas toujours réussi dans ce que j'ai entrepris, surtout dans le domaine sentimental...
Je sais que j'ai déçu mon père (ma mère m'a toujours soutenu), qui m'avait toujours considéré comme un prolongement de lui-même. J'ai maintenant le sentiment de m'être affranchi, et c'est déjà pas si mal...
J'ai eu un métier passionnant, j'ai rencontré plein des gens intéressants, j'ai (un peu) voyagé, j'ai gardé des amitiés anciennes et réelles, je suis resté en bonne santé..
Enfin, je pense que je vis mieux que vivaient mes parents. Je n'en suis pas si sûr pour l'avenir de mon fils, hélas !
Bon dimanche à tous, à bientôt pour d'autres photos..
Merci pour vos retours, toujours enrichissants !
Jean-Pierre

Merci "Pony" (dommage, je n'ai pas trouvé ton prénom..) pour ton témoignage d'une période que nous avons connue, les uns et les autres, ici...
Je ne pense pas, malgré une frustration certaine, que nos parents aient été plus malheureux que nous parce qu'ils n'avaient pas fait d'études, n'avaient pas Internet ni la TV...
Je pense que mon père était fier que j'ai été à l'université, même s'il ne me l'a jamais dit. C'était un être indépendant, assez fier, qui ne voulait rien devoir à personne, tout en étant généreux..
Je l'ai senti assez déprimé, même avant la fin de sa vie. Quand il a été à la retraite, en 1992, il s'est senti inutile, car plus reconnu. Avant, il avait été un peu au centre de la ville, en raison de ses interventions sur les accidents de la route ou les véhicules en panne. Après, il s'est senti oublié, délaissé, peut-être renié...
En fait, aujourd'hui, c'est le divertissement qui règne en maître, où les "m'as-tu-vu" dont tu parles, sont apparemment, les rois. Non, nos parents n'étaient pas méfiants, la porte n'était jamais fermée, nous recevions simplement, sans chichis... Et surtout, sans vouloir passer pour plus riche que ses voisins.
Bon dimanche à tous !
Jean-Pierre

Je pense qu'il y a eu un trou entre nous et les quarantenaires...
Lorsque je fais des animations en public sur le moyen âge je suis parfois surpris par les question de ces quarantenaires qui me voient façonner un bout de bois avec des outils simples ou Colette faire des bougies "au trempé" avec de la "vrai" cire d'abeille... Et c'est pareil pour tous les métiers que nous évoquons...
Il y a eu une cassure dans les années 80....
Les pères de 40 ans sont parfois plus incrédules que leurs fils de 10ans....

Alors évoquer à ces personnes (dont beaucoup vivent en agglomération) qu'il y a 60 ans tout les agriculteurs n'avaient pas de tracteurs...
J'ai déjà eu des réflexions lorsque je dit qu'enfant j'ai vu travailler avec les vaches et ces réflexions venaient des personnes de mon âge issues de département agricole...

D'autres photos de tracteurs stockés et/ou utilisés par mon père :
Allis Chalmers :

Avto :

Labourier :

Pony avec épareuse fabrication "maison"

Pony avec fraise, fabrication "maison" :

Hanomag R24 :

Bon, c'est tout pour aujourd'hui !
Bon dimanche
Jean-Pierre

Christian, bonjour,
Je suis d'accord avec toi, je date la cassure de la fin des années 80, peut-être à un moment de grands bouleversements socio-politiques : fin de l'URSS, début de la prise de conscience de l'irréversibilité des changements climatiques, sentiment que le gaspillage des ressources était en train de se terminer, chômage de masse, mondialisation...
Que sais-je encore ?

Bonjour a tous

nos enfants devraient lire ces commentaires , cela leur montreraient ,que la vie n'a pas été toujours facile , mais on ne regrette pas ,ces valeurs acquises auprès de nos Parents ,grand Parents

en vous lisant, je revois ma vie d'enfants

merci pour ce partage

Merci à toi, Castor, pour ton témoignage. J'avoue que je ne pensais pas que "les tracteurs de mon père" allaient engendrer autant de réactions... J'espère que MM. les administrateurs ne m'en voudront pas trop.. J'ai quand même ajouté quelques photos
Bon dimanche !
Jean-Pierre

Jean Pierre,

Excuse moi, mon prénom c'est : Alain. La vieille habitude des initiales!!!

Quand je lis ton intervention j'ai l'impression que tu es mon frère et que tu parles de mon père...!! Il a eu exactement la même attitude que le tien tant vis à vis de moi que dans sa retraite et la fin de sa vie.
Je ne regrette rien même s'il y a en moi une part de nostalgie d'une époque où, gamins ou ado, nous étions heureux chez nous. Enfin si quand même je regrette de ne pas avoir pris plus de temps pour parler avec mon père.

Christian, tu as parfaitement raison. Cette fracture avec les quarantenaires (et plus) d'aujourd'hui est due à ces années 80 qui ont vu la société se transformer en reniant et refusant ce qui se passait avant. Il fallait tout rejeter en bloc mais ce qu'ils n'ont pas compris c'est que l'on n'efface pas l'histoire, on peut l'occulter mais pas l'effacer.
Je pense que cette fracture a été surtout matérielle. Elle est encore entretenue par ce que j'ai appelé les "m'as tu vus" qui, cachés derrière leur petit boulot peinard tentent de faire oublier leur condition d'avant.
Toutefois on se rend bien compte que les jeunes d'aujourd'hui, nos petits enfants sont beaucoup plus sensibles à cette période et à la façon de vivre de nos parents, dans cette campagne qu'ils voient d'un oeil différent que leurs parents.
Bon dimanche à tous.
Alain

Merci Alain, je crois que je viens de découvrir de nombreux "frères", et c'est un grand plaisir pour moi d'échanger avec vous !
Moi aussi, je regrette de ne pas avoir passé plus de temps à parler avec mon père et surtout avec mon grand-père, l'Ardéchois. Nous étions souvent en désaccord, avec papa, surtout sur les opinions politiques ou autres...
Ah, l'enthousiasme de la jeunesse !
Comme disait ma grand-mère, "si jeunesse savait, si vieillesse pouvait !"
Bon dimanche !
Jean-Pierre

Je fais partie de cette tranche de quarantenaires, né dans  la seconde moitié  des annees70(77)comme vous le soulignez à plusieurs... effectivement les années 80 auront été un tournant, mais je pense qu en ville il y avait déjà une vie qui creusait l écart avec les petits villages de campagne.
Gamin je devais encore accompagner mon père ouvrier agricole pour nourrir les vaches, les poules le cochon etc.. le week end a la ferme voisine,
mais a vitesse grand V , même les fermes ont évolué.  
Les animaux pour nourrir local ont disparu, le pot de lait disponible le matin sur l étagère à l entrée de la  ferme pour les derniers villageois à ne pas aller en magasin aussi.
Les oeufs, les lapins ont suivi la même marche, et nous n étions plus tant que ça a faire du bois pour se chauffer, a utiliser le vélo,  une carriole, et paraissions presque arriérés aux yeux de certains de mes camarades et de leurs parents installés plus confortablement.
La campagne se transformait sous mes yeux. Au début des années 80, pour faire les betteraves, nous passions l effeuilleuse,l arracheuse, et  endaineuse ramasseuse , ceci s arrêta au profit des premières automotrices,
l été le temps de moisson se réduisit d année en année pour finir divisé par 2 ou 3,
et surtout le pulvérisateur devint omniprésent dans la gestion des cultures,
 il resta 2 ouvriers à la ferme en 1981 qui en comptait une quarantaine dans les années 60 puis rapidement 1 seul mon père vers 1983 pour 195 ha cultivable hors pâturage..
  Le salaire faisait fuir aussi et surtout le matériel devenu différent.
À l école, l époque des belles chaussures de marque et fringues commença et ceux qui n en avaient pas en souffrait comme moi.
 Mon père n a pas voulu que je suive cette voie paysanne qui me plaisait comme nombre d entre vous.
Il m a inscrit dans un métier qui ne m a jamais plu et que je n ai pas fait...

Merci Dave pour ton témoignage. J'espère que tu exerces un métier qui te plaît, je trouve ça essentiel pour l'équilibre de soi...
Bon dimanche !
Jean-Pierre

JP, maintenant que j'adhère à l'Amicale Labourier, je veux bien ton PL35 !!!!

Hélas Jean-Pierre, tout ce matériel est parti aux enchères en 2009 !
D'ailleurs, si un de ces engins a survécu quelque part, je serais heureux de le savoir !
Bon dimanche à tous !
Jean-Pierre

Bonsoir à tous, bonsoir Jean-Pierre,

Super sujet, merci à toi.

Maintenant je comprends mieux l'atelier aperçu en arrière plan dans ton sujet sur la motofaucheuse. J’adore ce genre d'atelier qui me fait penser à celui de mon grand oncle qui était forgeron dans le village où j'habite depuis une trentaine d'années dans la petite ferme de ma grand mère maternelle. Je n'ai jamais connu cette ferme en activité, le frère de ma grand mère l'ayant laissée à l'abandon dans le milieu des années 1960. Trop petit pour m'en souvenir et nous y allions rarement à cette époque.

Par contre la forge tournait encore dans mes jeunes années et nous y passions souvent pendant les vacances. Il y avait toujours de vieux véhicules dans la cour; il y a eu une Dauphinoise Renault qui qui m'a tapé dans l’œil et elle a fini dans ma grange.

Mon père est issu d'une famille de paysans, sur huit enfants deux ne sont pas restés dans l'agriculture dont mon père. J'ai passé pas mal de vacances à la ferme familiale ce qui a éveillé mon intérêt pour ce monde.

A plus.

Bonsoir à tous,
Moi aussi je me reconnais dans ces histoires d'un monde qui ne reviendra pas car il a subi trop de transformations irréversibles sur tous les plans!
Et merci pour ces photos et témoignages d'époque...
Oui à l'époque la parole avait une valeur, aujourd'hui elle ne vaut plus rien, il suffit de voir les "je vous rappellerai" que l'on peut toujours attendre!
Les affaires se concluaient en tapant dans la main, et pas pour des petites sommes, et l'argent était apporté après à la date convenue , sans pb.
Le tournant a bien eu lieu dans les années 80 comme déja dit.
C'est à cette époque que j'ai vu les dernières récoltes de blé en gerbes ....et les dernières petites parcelles.
J'ai beaucoup d'estime pour les jeunes qui retournent à la campagne reprendre des activités qui avaient disparu, comme on en voit dans "Des racines et des Ailes" parfois.
Ils ont choisi de vivre et non de consommer, seulement les aides sont pour les autres:fermes dites des 1000 veaux de par chez moi!
Allez ces souvenirs d'anciens combattants vont nous aider à passer les jours confinés...
Bonne soirée
JR87

Bonjour à tous,
Je suis d'accord avec toi, JR, nous ne pourrons revenir en arrière, trop de choses ont changé en quarante ans !
En mieux, en moins bien, ça dépend de tant de paramètres.
L'informatique a créé une révolution dans tous les domaines, tout s'est subitement accéléré, avec les suppressions de postes à la clé.
Je pense que ce phénomène a engendré des modifications des comportements, et parfois une certaine déresponsabilisation.
Combien de fois avons-nous entendu cette phrase : "c'est la faute de l'ordinateur !" Alors que le problème se situe souvent entre l'écran et la chaise...
Bonne journée à tous !
Jean-Pierre

JP A a écrit:D'autres photos de tracteurs stockés et/ou utilisés par mon père :

Pony avec épareuse fabrication "maison"


Bon, c'est tout pour aujourd'hui !
Bon dimanche
Jean-Pierre

bonjour
j'aime bien ton pony avec ta tondeuse
mais comment est faite la transmission ???

A+ GL

Bonjour GL !
Ce n'est pas moi qui l'ai construit, mais mon père et il n'est plus là...
Je pense que la transmission est hydraulique, on distingue la pompe et un conjoncteur origine CITROEN avec un accumulateur LHM.
Le moteur hydraulique doit être dans l'axe de l'épareuse, à la gauche du tracteur, de l'autre côté de la photo ?? On aperçoit un flexible...
Bonne journée
Jean-Pierre

Bonjour à tous,

Je ne vais pas en remettre une couche, je suis tout à fait en phase avec le sujet et l'avis général.
Par contre, aucun agriculteur dans la famille, j'aurais été le premier si ...........  On ne réécrit pas l'histoire.
Je me rattrape à la retraite avec l'achat de différents tracteurs et matériels.

J'en vient à la phrase de JP qui est pleine de vérité et qui m'a décidé à intervenir dans le sujet:

"c'est la faute de l'ordinateur !" Alors que le problème se situe souvent entre l'écran et la chaise......
Bonne journée à tous !
Jean-Pierre"

Mais, là, maintenant, nous y sommes tous, entre la chaise et l'écran ...........  

Bonne journée à tous

Alain

Merci Alain pour ta remarque.
Je suis convaincu que l'arrivée massive de l'informatique et des NTIC comme on disait à l'époque (Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication pour les moins de vingt ans ;-)) a remplacé non seulement nos machines à écrire, à calculer, nos téléphones fixes, nos TV, appareils de cinéma et photo analogiques, etc... mais a profondément et définitivement (?) modifié nos comportements et nos modes de vie.
Qui se souvient, par exemple, du temps où l'on allait porter nos chèques pour payer nos impôts avant le 15 de tel mois dans les Recettes des Finances (;-)), remplir des demandes de cartes-grises en mairie ou déposer des rouleaux de films chez le photographe pour les faire développer ???
J'ai même demandé (et obtenu sans problème !) ma retraite en ligne, sans jamais me déplacer ni même envoyer un document par la poste !!!
Inimaginables avant les années 90, de tels changements ont fatalement eu des répercussions sur l'ensemble de la société.
Pour le mieux ou le pire ? Telle est la question, à laquelle je crois qu'il n'y a pas de réponse univoque.
Tout dépend du contexte, comme souvent. Simplification, rapidité, économies sont évidentes. Suppressions d'emplois, dématérialisation des contacts, "inhumanité" des rapports avec les machines aussi...
Autant je suis fan de ces technologies dont j'avais fait mon métier, autant je suis ravi (et fier, je dois l'avouer !) de sortir mon antique LEICA III f, héritage paternel, ma 15-SIX antédiluvienne, ma Singer 15-88 hors d'âge !
Avec lesquelles je fais des photos pas trop pourries (incroyable, non ?), je fais l'aller-retour vers la Région Parisienne pour le Centenaire de la marque en 2019 sans être tombé en panne, je couds des masques anti-Covid sans faire de bouloches, etc... Avec grand plaisir !
Et en prime, je laboure mon jardin avec mon ENERGIC 409, sous le regard ébahi des voisins qui se demandent d'où vient ce "poum-poum" étrange ?
Voilà, je vous laisse, car je vais lancer une lessive avec ma MIELE W429 de 1968 !!
Jean-Pierre

bonjour ,
bien belle photos ,et beau souvenir pour ce qui les postes ,

Merci Serge !

Bonjour à tous
Une tranche de vie.
Je viens de lire l'ensemble et je pense fort que nous sommes tous à nous ressembler même s'il y a forcément des différences. Je suis né en 52 de parents qu'i n'avaient RIEN.
Une mère à qui les parents ont demandés de partir à 16 ans car elle avait eu la polio à 12 et donc ne pouvait pas travailler puisqu'elle vivait chez son frère de 20 ans son ainé. Mariée à 17 ans avec un gars de presque 10 ans de plus, en 43 elle accouche seule d'un fils, mais 3 jours après elle est emmenée avec son gamin dans les bras pour être fusillée, car son mari ayant pris le maquis avait été dénoncé.
Elle survivra car le maire du village est intervenu auprès du commandant verts de gris pour lui demander de prendre sa place.
En 46 le mari vendra la maison et jettera femme et enfant à la rue, il avait refait sa vie dans les bois.
Puis en 49 elle se remariera avec mon père qui était plus jeune, mais lui n'a jamais connu sa mère qui est dcd à sa naissance elle avait 23 ans. Il n'est pratiquement jamais allé à l'école car le principal était de manger, son père étant mécanicien de vélos. Puis la guerre ayant pris toute leur jeunesse ils se sont reconstruis tant bien que mal.
Je suis né dans un loyer de 2 pièces, sans eau, sans électricité, sans chauffage, en bordure de la N113 ou nous vivions à 6,  de l'âge ou j'ai réussi à marcher jusqu'à 4 ans je suis resté attaché au pied de la table avec un harnais et une laisse de chien pour ne pas finir comme une carpette sur la route, car les parents travaillant c'était mon arrière grand mère aveugle qui me gardait.

Je ne m'éterniserais pas plus mais avec ce genre de début de vie, il est facile d'imaginer la différence avec un de vous qui dit que ses parent travaillaient 190 Ha. Moi ma mère a réussi à acheter 2 vaches et 1 Ha de terre en 1958. Mais je partage parfaitement vos sentiments sur ce que nous sommes devenus et avec la fracture des années 70-80 ou un très grand bond à été fait, dommage pour moi que mes études se soient arrêtés à 13 an et demi et que j'ai voulu éviter en 1974 la vente aux enchères de ce que les parents avaient achetés à crédit car à l'époque il y avait du travail et je pouvais faire n'importe quoi en ayant ma petite vie tranquille.
Je ne le regrette pas, mais je n'ai connu que travail et fin de mois difficiles avec personnes mal intentionnées   qui frappe à la porte. Depuis environ 25 ans nous ne voyons que sorties, cinéma, vacances, alors que perso je n'ai pris que 5 jours de vacances depuis que je suis né.
La génération qui a maintenant 40 ans à tout de même bien profité de notre travail ainsi que des retraites de nos parents (pour ceux qui en avaient, pas mon cas) car ces derniers y on eu droit et cette manne profitait aux jeunes qui pouvaient se payer ce que nous ne pouvions leur offrir.

Ce doit être l'âge mais je trouve que l'on ressasse.
Ayant eu un déclic avec un autre post j'ai profité de ce confinement pour faire des recherches sur mes origines (surement aussi l'âge), j'ai retrouvé des ancêtres jusqu'en 1750 et même trouvé une grand tante puisque c'était une sœur plus âgée de ma grand mère dcd à 23 ans, j'aurais pu la connaitre car elle est dcd en 1986 mais je ne connaissait même pas son existence.
Dommage c'est trop tard.... encore une occasion ratée.
Cordialement