Les tracteurs de mon père

Bonsoir à tous, merci de me lire,
Ce matin, j'ai recherché, comme je vous l'avais promis, quelques vieilles photos de tracteurs avec lesquels mon père a travaillé dans le passé
J'en ai trouvé quelques unes, j'en découvrirai sans doute d'autres, je les posterai.
Mon père, au volant d'un FIAT 25 C, en 1985 :

Mon père et son meilleur copain, sur un Bernard à chenilles (je ne l'ai jamais vu fonctionner, je ne sais pas ce qu'il est devenu, je pense qu'il ne convenait pas...) en 1981

Mon père sur son FIAT 25 C à chenilles, en 1985 :

Une autre : mon père, ma grand-mère (à l'arrière-plan), ENERGIC 409. Marmande en 1977

Merci, bonne soirée !
Jean-Pierre

Bonsoir, pour le fiat tu est sur de l'année ? , car j'ai un doute, le miens est bien plus vieux bon c'est pas un 25 C, mais il semble de la même génération,  plutôt année 60 voir 70

en tout cas chouettes photos

Bonsoir à tous,

Très jolies photos. Merci d'ouvrir pour nous ton album familial.

Pour Stéphane je pense qu'il s'agit de l'année de la photo et non celle de sortie du tracteur.

A plus.

Bonsoir
Merci pour ces magnifiques photos !
je regrette souvent que chez nous, on ne prenait pas de photos.....

Bonsoir 

Oui avant on ne prenait pas de photos, aujourd'hui on en a plein les disques durs et les clés usb et on ne les regarde jamais 

Cdlt Gaby

Bonjour à tous,
Merci pour vos messages et vos retours, toujours sympathiques.
Oui, l'année que j'ai indiquée, c'est celle où j'ai pris les photos. Je l'ai rectifiée sur celles du FIAT, car les dates du développement étaient inscrites au dos des épreuves papier !
J'ai ajouté celle de mon père avec l'ENERGIC 409.
Effectivement, je confirme, Jean-Pierre : je suis le premier de la famille à avoir pris des photos. Eux (parents, grands-parents...) n'en prenaient pas.
C'était compliqué, coûteux (car ils faisaient attention à tout) et surtout inutile !
On prenait des photos lors de moments consacrés à des fêtes, à des évènements familiaux exceptionnels (baptême, première communion, mariage..). Elles étaient souvent réalisées en studio par des professionnels.
On ne faisait pas de photos des activités journalières ou banales, comme labourer le jardin, par exemple.
Je me souviens (j'avais 16 ans quand j'ai commencé) d'avoir eu conscience, en prenant ces photos, que je captais des évènements qui appartenaient déjà au passé. Et que leur monde ne serait plus le mien.
J'étais convaincu que jamais je ne travaillerai la terre, jamais je ne vivrai à Marmande, jamais je ne ferai comme eux (apiculture, confitures...)
Résultat des courses : à bientôt 63 ans, il m'arrive de travailler la terre, je suis revenu vivre dans la maison où je suis né, j'élève des abeilles, et je fais des confitures
La boucle est bouclée !
Bon week-end !
Jean-Pierre

bonjour
Ah le 409 au labour , le top !
plus fait pour les grandes parcelles que les petites...et pas trop grandes quand même, parce qu'il fallait marcher !
toi comme moi, sommes la 1ère génération à avoir quitté le métier qui s'exerçait de père en fils. Déjà mon Papa aurait voulu faire autre chose mais la guerre et ses parents en ont décidé autrement.
Je ne suis pas retourné vivre à la campagne parce que mon épouse ne s'y sent vraiment pas bien.
Mais c'est pourtant là où je me sens le mieux!
bon week-end

Bonjour Jean-Pierre,
Tu es ardéchois, en plus, comme mon grand-père (et les générations précédentes).
Mon papa aurait voulu faire autre chose, car il n'aimait plus trop le travail de la terre, et surtout l'élevage.
Comme pour le tien, la guerre de 1939 (il avait alors 16 ans) a décidé pour lui. Son père (âgé de 44 ans !) ayant été mobilisé comme infirmier, (l’État-major ayant décidé que les cultivateurs âgés seraient infirmiers !!), il a quitté l'école (où il excellait, j'ai encore ses bulletins de notes, dont la moyenne frisait 10/10 !), et a repris l'exploitation.
En juin 1940, après la signature de l'armistice, si mon grand-père revint à Marmande, mon père ne revint plus à l'école, hélas !
C'est la raison pour laquelle depuis mon plus jeune âge, j'avais décidé de faire des études, longues, pour me sortir de ce milieu. Milieu dans lequel je me replonge avec délices maintenant ! Et aussi pour essayer de faire mieux que mon père.
Ils décidèrent alors de remplacer la vieille jument (née en Ardèche et rapatriée à Marmande, par un train entier, en 1919) par un ENERGIC, un D9, vendu par l'agent de Bordeaux, M. GUERPILLON (de mémoire)
Mon père a ensuite commencé sa carrière de mécanicien en 1960, considérant (à juste titre) que le domaine familial était trop petit pour faire vivre une famille (3 ha). Il a surtout réparé des tracteurs (plus simples) et des vélos.
Puis des camions et il surtout fait des dépannages, jusqu'à sa retraite en 1992. Il n'aimait pas trop la mécanique auto, qu'il trouvait complexe et délicate. En fait, il était surtout un inventeur, un créateur.
Par exemple, en copiant des pulvérisateurs d'un constructeur local bien connu, il avait créé le sien, sur la base d'un réacteur d'avion de récupération bien sûr !!!
J'arrête, car je pourrais parler de mon père durant des pages entières, tellement il était un personnage fascinant (mais pas facile !). Fils unique, comme lui, il était à mes yeux, indépassable.
J'ai vécu en ville (Toulouse et ailleurs) durant 35 ans, mais je préfère aussi la campagne. Ici; c'est un compromis : entre les deux (et de plus en plus "ville" d'ailleurs !).
Et j'aime beaucoup revenir en Ardèche, pratiquement tous ans  
Merci de me lire, bonne journée !
Jean-Pierre

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... vivre à la campagne ...
Mais c'est pourtant là où je me sens le mieux!
bon week-end[/quote]

OOOOOOOOOOOOOOHHHHHHHHHHHHHHHHHH QUE OUI!!!!!

Bonjour Vivre à la campagne : c'est là que je me sens le mieux aussi , mais il y a pleins de mais qui font que ce n'est pas possible actuellement mais j'ai la chance d'y passer quand mème pas mal de temps
gg 4369

Bonjour J.P.A :plus un ,fils de paysan sans terre (à lui ) mon père était un bricoleur ,mais n'avait pas d'outillage hormis les tenailles ,le fil de fer ,la clef à molette ,mais je l'admirait quand il réparait ses courroies pour la batteuse ou les lattes du crible !!!

Merci Bricoulou 07 (tiens, encore un Ardéchois !) !
Mon père, par contre, tenait à acheter (c'est d'ailleurs là que passait tout son argent !) les outils nécessaires.
C'est pourquoi j'ai la chance de me retrouver avec une panoplie d'outils surtout FACOM et GEDORE, certes ancienne, mais pléthorique.

Bonne journée !
Jean-Pierre

Nos Papas étaient fait du même métal !
les fermes dans notre coin d'Ardèche étaient minuscules !
en complément de la sienne, mon grand-père faisait des râteaux et des manches de faux pour les voisins mais sa réputaion avait largement dépassé les limites de la commune.
Quant à mon Papa, il a beaucoup travaillé pour les autres : il a "installé la lumière" dans de nombreuses fermes du canton (je me souviens qu'à 12 ou 13 ans, j'allais avec lui le Jeudi pour "tirer les fils". Il faut dire qu'à l'époque (dans les années 60) il y avait l'électricité dans toutes les maisons mais bien souvent pas dans toutes les pièces ! et en plus rien n'était prévu pour l'arrivée des machines à laver par exemple!
par ailleurs, il avait créé beaucoup de remorques (en bois) sur des ponts de camionnettes.
Il faut dire qu'une ferme de 5 vaches maxi (ne riez pas !) de 10 chèvres (maxi) et de 20 moutons (maxi) ne faisait déjà plus vivre son monde ! D'un autre côté, il n'a jamais fait de crédit (sauf pour l'achat de la ferme) et a toujours utilisé du matériel d'occasion.
Question équipement, il a aussi toujours investi dans du matériel : il s'est formé tout seul à la soudure comme à d'autres spécialités qui lui ont permis de modifier, transformer et réparer....sans jamais aller chez le mécano !

(je me souviens qu'à 12 ou 13 ans, j'allais avec lui le Jeudi pour "tirer les fils".

Âme en métal blanc, sous couche en papier métallisé (parfois "goudronné) et gaine coton? Toute une époque... mais ils n'auraient jamais supporté l'ampérage nécessaire à une machine à laver, par exemple, si?

Bonsoir à tous et à Jean Pierre.
Le trajet de ton Père ressemble beaucoup à celui de mon Père.
On ne roulait pas sur l'or mais on était heureux parce que la situation s'améliorait tout doucement en trouvant des solutions nouvelles.
Mon Père et mon Grand Père avaient électrifié l'Eglise et la salle des Fêtes de la commune, bénévolement bien sur!
Tous deux étaient autodidactes: mécanique, électricité, soudure, etc., ils s'étaient formés ensemble et... j'en ai bénéficié.
Que de bons souvenirs!

Oui, Jean-Pierre, nos pères (et leurs prédécesseurs !) étaient des "pâtres émancipés", comme l'on chante dans "La Cévenole".
Sans oublier nos mères et grand-mères, tout aussi méritantes !
Mon père, l'hiver, installait aussi des pompes chez les paysans alentours et il avait appris à souder sur les tuyaux métalliques qui servaient de liens entre les arroseurs, les tourniquets et autres systèmes d'adduction d'eau...
Sans jamais aller chez un mécanicien, ni un électricien !
Il ne savait pas se faire payer pour ce qu'il faisait.
Les plus généreux lu donnaient des pommes ou des patates (celles qu'ils n'avaient pas pu vendre au marché !). Ne riez pas, c'était encore comme ça quand j'étais enfant !! Et ce n'était pas sous Jeanne d'Arc !
J'ai aussi appris de lui beaucoup de ce que je sais et qui me permet de me débrouiller un peu dans tous les domaines "simples" (mécanique, électricité, ajustage, etc...) sans (encore) passer par un professionnel..
Mes grands-parents avaient 10 vaches (maximum !), mais à Marmande, ni chèvre ni brebis. Par contre, en Ardèche, ils produisaient un peu de vin, et avaient un ou deux troupeaux de chèvres.
Ils vivaient chichement, mais sans se prendre la tête (il me semble..), sans crédits, ni LLD ni abonnements au câble ou à Internet...
Vivaient-ils moins bien que nous ?
Je pense que les temps sont si différents que l'on ne peut comparer. En tout cas, je ne m'y risque pas !
On peut continuer en MP si tu veux, je ne veux pas donner l'air d'écrire un roman familial, ça risque d'en fatiguer certains, ce que je comprends bien volontiers !
En tout cas, merci à tous de partager ces histoires, ces morceaux de vie, cette culture qui a fait de chacun de nous ce que nous sommes (encore plus que la génétique !)
Jean-Pierre

petrus.axel a écrit:(je me souviens qu'à 12 ou 13 ans, j'allais avec lui le Jeudi pour "tirer les fils".

Âme en métal blanc, sous couche en papier métallisé (parfois "goudronné) et gaine coton? Toute une époque... mais ils n'auraient jamais supporté l'ampérage nécessaire à une machine à laver, par exemple, si?

Je n'ai plus de souvenirs précis de la qualité des fils....
Dans la ferme familiale, nous avons toujours l’équipement à l'ancienne avec les fils à gaine coton et les fusibles tabatières

Oui, Michel, je crois que nous avons beaucoup bénéficié de cette culture ancestrale, comme je le disais dans mon dernier post.
Dans mon cas, je n'ai pas su (ou pas voulu ?) la transmettre à mon fils.
C'est sans doute dommage, mais je ne suis pas sûr que cela aurait pu lui servir à se dépanner avec sa Mégane DCI en rade en ce moment ;-)
Beaucoup de souvenirs émouvants reviennent, j'en suis même retourné en vous parlant, car autour de moi, tout le monde s'en moque un peu de ces histoires.
J'en parle rarement car je sens que cela ennuie les uns ou les autres, qui m'écoutent parfois (tout juste) poliment...
Tant pis, ainsi va la vie !
Bien à vous tous, merci !
Jean-Pierre

Ici, tu n'ennuieras personne avec ton Histoire familiale parce que nous sommes plusieurs à avoir eu des histoires quasi identiques.
Et à nos âges, ça fait du bien de se souvenir que si nous sommes là, c'est grâce à nos parents et à leurs valeurs.
Comme toi, je n'ai pas su transmettre à mes 3 fils mais il faut dire que leur monde est au moins autant différent du notre que le notre l'est déjà de celui de nos parents. Peut-être qu'avec l'âge, ils auront envie de connaître mais je n'y crois pas. A plus de 40 ans, ils n'ont pas encore eu l'étincelle....!
et puis, à l'époque, on avait le temps d'écouter les conseils parentaux : on n'avait ni télé ni radio ni autre divertissement donc tout le temps d'apprendre de nos parents.

Mon Papa ...avec son motoculteur, un ENERGIC 409

Ayant eu des soucis avec la magnéto, et convaincu qu'il n'en trouverait pas une de remplacement (internet n'existait pas à l'époque) il a monté un allumeur, une bobine, le tout alimenté par une batterie !

Je pense, Jean-Pierre, que le temps a davantage changé entre nos enfants et nous qu'entre nous et nos parents !
L'ENERGIC de ton papa était beau ! J'ai moi aussi eu un problème de magnéto et je l'ai remplacée par un allumeur et j'ai ajouté une dynastart.. Bon, rien de très propre et encore moins "d'origine", mais ça fonctionne !
Tiens, pour finir en beauté, une autre photo avec ma mère au premier plan, mon père au guidon du 409 et ma grand-mère en arrière-plan.
Printemps 1981

Bonne soirée et merci à tous !
Jean-Pierre

GORDINI 07 a écrit:
Je n'ai plus de souvenirs précis de la qualité des fils....
Dans la ferme familiale, nous avons toujours l’équipement à l'ancienne avec les fils à gaine coton et les  fusibles tabatières

Tiens, pour rire, une anecdote récente.
J'ai fait poser sur le toit de la remise (que l'on voit en arrière-plan sur la photo du 409 avec mes parents, plus bas) 40 panneaux photovoltaïques par une entreprise spécialisée "en revente totale".
Ils sont venus voir, fait leur devis, regardé un peu l'intérieur de la maison, puis, après avoir reçu mon accord, ont posé les panneaux et pour le branchement, ils m'ont demandé où étaient "le tableau" et la prise de terre !!
Bien évidemment, l'installation intérieure de la maison datant de la fin des années 20, il n'y a même pas de fusibles !!
Un peu étonnés, ils ont quand même posé leur tableau, leur onduleur, et le CONSUEL a validé le tout !
Je vous rassure tout de suite : ils ont posé une prise de terre !!
Bonne soirée à tous
Jean-Pierre

car autour de moi, tout le monde s'en moque un peu de ces histoires.
J'en parle rarement car je sens que cela ennuie les uns ou les autres, qui m'écoutent parfois (tout juste) poliment...

Je suis navré mais je m'inscris en faux! Ou alors vous n'êtes pas entouré des bons interlocuteurs (sans offense) car j'ai connu une foule de gens, très souvent fort jeunes-adolescents et/ou jeunes adultes que ce genre de souvenirs épataient. Simplement ils sont assez discrets dans leurs intérêts, mesurés dans leurs actes et discrets dans leurs engouements. Ce sont rarement ceux que l'on voit sur les "étranges lucarnes" mais j'en ai croisé quelques milliers. Bien à vous

Bonjour à tous,
Sans doute Petrus, je ne suis pas entouré par les bonnes personnes ou/et je raconte certainement mal ces histoires.
J'y mets sans doute trop de passion et/ou de nostalgie...
Je partage avec vous votre remarque que je trouve bien exprimée : "ils sont assez discrets dans leurs intérêts, mesurés dans leurs actes et discrets dans leurs engouements."
Je connais plusieurs jeunes dans ce cas, (dont mon fils et ma belle-fille), et je pense que les temps que traversent les "milléniums" (générations X et Z, nées pendant les années 80 et 90) sont plus difficiles que l'époque de nos vingt ans, plus insouciant...
Je ne suis pas aigri, ni envieux !
Bon dimanche à tous, je vous remercie de vos remarques, toujours intéressantes et pertinentes !
Jean-Pierre