Ma passion : tout sur les mines de charbon et les mineurs (1ère partie)

Bonjour Jean-Pierre,

Oui, du puits Bayard (Brassac-les-Mines) où ce loco circulait sur voie de 530. Il l'a récupéré à un particulier qui le détenait depuis longtemps. Les mêmes machines que l'on peut voir aux musées Bayard, Noyant-d'Allier et Messeix proviennent toutes de Messeix où elles étaient sur voie de 580.
Cette affaire m'a rappelé qu'un petit train touristique en Yonne - l'ATPVM de Massangis - disposait d'un engin portant le n° 55502. Or, c'était aussi le numéro d'un Deutz MAH 914G livré à Messeix qui en a possédé jusqu'à 7. J'ai ainsi découvert que c'était le même locotracteur, mais largement modifié au point de vue carrosserie et mis à l'écartement de 600 mm. Ainsi, 4 locos sur 7 existent toujours, et je ne désespère pas d'en dénicher encore un ou deux autres. Voici la machine en question.
A +
PO

bonsoir
Voies de 530...de 600....il n'y avait pas de normes!

merci pour la suite !
a+
JP

Ben non et les raisons sont multiples, à commencer par les premiers utilisateurs de berlines (poussées par l'homme ou un animal) qui ne voulaient pas se les faire piquer par l'exploitant voisin et utilisaient donc un écartement de rails différent du sien. Ce n'était pas marrant quand une mine était rachetée et parfois raccordée, mais le problème s'amplifia lors de la nationalisation de 1946. Par exemple, rien qu'en Auvergne, on trouvait 530, 580 et 600. mais en Lorraine il y avait 500, 570, 670, 684, 800, 900 et 1000.
Lors du regroupement des bassins de la Loire, d'Auvergne, des Cévennes, du Dauphiné et de Provence, beaucoup de machines furent cédées aux sièges en évolution ou encore en exploitation, mais elles eurent à subir une mise à l'écartement du nouvel utilisateur. Elles étaient d'ailleurs conçues pour cela, sachant qu'il était plus facile d'intervenir là-dessus que de remplacer la voie ferrée, sans compter qu'un écartement plus large imposait un plus grand rayon de courbe et parfois un élargissement des galeries. Et alors là, bon courage !

Pour Florian, je vais voir avec quelques contacts si quelqu'un a un tuyau pour trouver des pièces.

A +
PO

Ah oui.....quelle galère ces largeurs différentes !

Florian cherche quoi comme pièces...?
Peut-être que notre ami allemand (Peter , que l'on n'arrête pas de mettre à contribution !) aurait une solution...
a+
JP

Commande (externe) et fourchettes de vitesses (dans la boîte). Effectivement, des engins comme le sien, il y en a beaucoup en Allemagne et ce serait peut-être plus facile d'y trouver des pièces neuves ou sur un loco en épave. Il doit d'abord se mettre en rapport avec l'un des sites que je lui ai indiqués pour identifier les pièces, et soit il prend les cotes pour les faire lui-même, soit il nous fournit les éléments pour chercher un éventuel moyen de les lui trouver.
Pour ton ami allemand, c'est certainement un gars bien puisqu'il s'appelle... Peter.
A +
Peter

Salut les hommes,

Ce fil ayant été ouvert pour parler de mines et non de minettes et encore moins de minous, il est naturel d'y faire figurer des engins issus de l'extraction du charbon, de la potasse, de la bauxite et des autres minerais. Disant sur la page précédente que le locotracteur Deutz de Florian était encore présent en France, je le démontre ici.

- Le principal usager de ce modèle était la Mine de Messeix (63) qui en détenait 7 sur voie de 580 : 4 alignés sur la première photo ci-dessous, 2 sur la suivante, le dernier (paraît-il ?) resté sous un éboulement.


Toutes les machines ci-dessus ont été retirées du service au début des années 70.
2 ont été identifiées en divers lieux, dont sur cette page celle modifiée qui circule à l'ATPVM de Massangis (89).

N° 55502 de 1953 à l'ATPVM de Massangis (89) - en rappel de plus haut

N° 55965 de 1956 au Musée de Noyant d'Allier (03)
Les 5 qui n'ont pas été retrouvées à ce jour portent les numéros : 55413 de 1953 - 55919 et 55920 de 1954 - 55966 et 55967 de 1956. (1)

- Il reste une énigme au sujet de 2 autres machines en voie de 580, et donc attribuables à la Mine de Messeix, mais qui ne figurent pas dans la liste du matériel officiellement acquis par ce siège. Proviennent-elles d'une autre unité que cette exploitation, elle aussi en voie de 580 ? ex. Bert ou Montcombroux (03) ? (2)

N° 47057 de 1951 au Musée de Brassac-les-Mines (63)

N° 55145 de 1953 au Musée de Messeix (63)

- Il existe au moins 5 autres locos de ce type qui n'ont pas circulé en Auvergne mais en Provence et sur voie de 600. Certains ont eu un parcours chaotique, l'un d'eux a même quitté la Provence pour aller bosser en Occitanie.

N° 56609 de 1958 au Musée de La Barque (13
A d'abord servi à la Mine de La Gaude (04) puis à celle de Garrot (83)

N° 56652 de 1959 au Musée de La Barque (13)
A d'abord servi à la Mine de La Gaude (04) puis à celle de Bauxite du Var (83)

N° 56610 de 1958 au CFT du Tarn (81) - immobilisée
A d'abord servi à la Mine de La Gaude (04) puis à celle de Burg à Albi (81)

N° absent au Musée de Tourves (83)
Don de la Sté Pico, mais certainement affilié à ceux ci-dessus

N° absent chez un particulier (13) - l'avait-il eu en restauration ?

(1) Une sucette au beurre à celui qui en dénichera une
(2) Même récompense mais frais d'envoi à sa charge

Bonne chance pour ce grand jeu concours et à plus.
PO

OUPS.....! voilà un jeu-concours très intéressant !
mais j'imagine que tu as épluché toutes les sources d'information avant nous !
(ton message bien complet en témoigne !!!)
alors...sauf si l'un d'entre nous en a un dans son jardin....cas peu probable !
mais après tout, tu as raison ! mine de rien, il faut exploiter tous les filons....!

a+
JP

Salut JP,

Non seulement j'ai tout épluché mais j'ai aussi réalisé qu'il y avait un méli-mélo dans les documents que j'ai glanés et mis dans mes archives. Je peux donc avouer que la demande de Florian m'a obligé à y mettre de l'ordre, m'évitant ainsi de venir écrire n'importe quoi sur VSA. C'est que je tiens à conserver bonne mine !

A noter que Florian a en restauration un Ruston (1) et qu'il s'occupera de son Deutz MAH 914 quand il aura terminé celui-là.
Mais il ne s'est pas arrêté là car il m'a dégoté trois autres locotracteurs Decauville TMB 15 provenant des mines d'uranium de la Crouzille (ex-Cogema Limoges). Voici les engins appartenant à un particulier qui espère en retaper au moins un et le faire tourner sur un circuit qu'il a en projet autour de sa propriété. Comme par hasard, ces machines semblent avoir eu la visite d'un ferrailleur peu scrupuleux. Si c'est le cas, j'espère qu'il a été irradié et qu'il se souviendra, ce cochon, qu'il ne faut jamais faire du mal aux truies !




(1) Très robuste, à ne pas confondre avec Rouston dont les roues pètent.

A +
PO

Ces DECAUVILLE étaient-ils tous équipés de moteurs BAUDOUIN...?

Oui, DB1 de 15 ch (origine marine).

Contre toute apparence et malgré la présence de 2 volants, il n'y avait qu'un seul conducteur.

Merci Pierre

Puisqu'il est question d'empilage, voici celui de la plupart des locotracteurs BERRY à protection antidéflagrante.



Le loco 2794 F6 des MDPA (150 ch de 22 tonnes) possédait 3 empilages.à l'admission et 3 à l'échappement.

Pour changer un peu de Constructeur, une publicité BERRY

Ci-dessus un C 3755 T4 pour HBNPC des Mines de Béthune.
Ci-dessous son cousin des Mines de Bruay-en-Artois (capot davantage biseauté du côté droit pour plus de visibilité).

Bonsoir,


Je lis: "...solution de soude..." Refroidissement des gaz échappement? Moins de nocivités?
(pot catalytique avant l'heure )
JJR24

Salut JJ,
Je ne connais pas la technique Decauville, mais Berry utilisait une caisse de lavage des gaz en fonte dont l'intérieur était garni d'un revêtement "musclé" (peinture spéciale ou araldite) et qui servait à la fois pour la protection et pour le lestage. Par la suite, certaines caisses de lavage furent construites en inox.
PO

En page 3 de ce fil, j'avais montré le locotracteur BERRY 4528 R2 du Musée des Transports de La Barque (13) et dit que son histoire était trop longue pour en parler sur le moment. En fait, j'attendais surtout la preuve de ce ce que j'avais appris à son sujet et c'est maintenant chose faite.
Il s'agit d'un engin diesel construit au début des années 70 et donc après mon départ de chez ce constructeur. J'avais ouï dire qu'il provenait d'une mine de fluorine du Var, sauf que là il n'y avait que l'embarras du choix...
Finalement, entre celle de Maurevieille (près de Mandelieu) et celle de Fontsante (près des Adrets de l'Esterel), j'ai ensuite compris que la première n'avait jamais eu de locotracteur, tandis que la seconde en avait détenu 4 de 22 et 30 ch. Je me suis donc intéressé davantage à cette dernière, sans pour autant trouver des vestiges car tout a été rasé et plus ou moins (moins que plus) sécurisé contre les incursions. Puis j'ai eu la chance d'apprendre qui avait été son dernier détenteur avant son arrivée à La Barque et l'ai contacté au nord de Cannes. C'est ainsi que j'ai su qu'il était issu d'un d'un lot de... 4 machines de 2 types différents qui étaient dans une carrière de sable de la région et qui avaient été rachetées à... Fontsante lors de sa fermeture. La boucle était presque bouclée mais à ces agréables paroles il me manquait la preuve tangible.
Parler faisant répondre, je suis enfin tombé sur un passionné de l'extrême qui possédait la photo des 4 locotracteurs alignés et me l'a envoyée. A réception, il ne me restait plus qu'à les comparer à celle que j'avais récupérée des années plus tôt et sur laquelle il y a celui de La Barque dans son état d'origine* à sa descente du camion de livraison. Cette fois, la boucle était réellement bouclée !
C'était bien 4 BERRY, 2 correspondant au 4528 R2 en page 3 de cet article et 2 un peu plus petits. Je ne sais pas ce que les 3 autres sont devenus, mais maintenant je connais l'histoire de celui de La Barque.
*Sa modification a été faite plus tard dans l'idée de lui faire tracter les mini-wagons de voyageurs, mais il semble qu'on n'ait jamais réussi à le remettre en route.

bonjour
Bravo Mr l'Enquêteur Berry !
j'aime bien tes enquêtes et autres recherches !
MERCI de les partager ici !
a+
JP

Bonjour à tous.
Rien à voir sans doute avec les mines mais cette loco, un peu semblable, restaurée, servait à tracter les V1 de l'armée Allemande sur un site près de chez nous.



Cordialement.

toujours un vrai plaisir a te lire .

Merci les gars, ça fait plaisir de constater que l'on n'écrit pas dans le vide et que certains savent apprécier.
Merci aussi Le Cauchois de présenter ici un Jung ZL 114 de 22/24 ch construit pour la seconde guerre mondiale. A ce propos, peux-tu préciser où il se trouve ?
Sans aller jusqu'à exhiber les photos que j'ai sur 6 locotracteurs de ce modèle, voici le plan de cette machine ainsi que la photo de l'une de celles qui ont servi à la construction du mur de l'Atlantique avant d'aller rouler dans une carrière de kaolin de l'Allier. Elle est maintenant au Musée de Noyant d'Allier qui l'a restaurée.


A +
PO

pierre1942 a écrit:Merci les gars, ça fait plaisir de constater que l'on n'écrit pas dans le vide et que certains savent apprécier.

Quand on constate à quel point tu es passionné et combien tu as envie de partager , on consulte régulièrement ton sujet , il y a toujours une histoire à suivre.
Des fois ça parle aussi de région que l'on connait , où des gens de la famille ont travaillé puis ont subit les ravages de la silicose , les souvenirs reviennent à la surface.
Merci.

pierre1942 a écrit:Merci les gars, ......
Sans aller jusqu'à exhiber les photos que j'ai sur 6 locotracteurs de ce modèle.....
A +
PO

Bonsoir
Pierre, tu as le droit d'exhiber toutes les photos que tu souhaites !
c'est TON sujet ! et nous ne sommes que des spectateurs attentifs et curieux !
n'hésites pas !

a+
JP

Bonsoir,

pierre1942 a écrit:Merci les gars, ça fait plaisir de constater que l'on n'écrit pas dans le vide et que certains savent apprécier.
PO

Je pense qu'on est aussi pas mal à suivre le sujet plus en retrait, car complètement profane en la matière, on ne sait quoi écrire, si ce n'est MERCI pour ce sujet très instructif