Ma passion : tout sur les mines de charbon et les mineurs (1ère partie)

10 centimes pour ce bel engin ? C'est vraiment pour rien !
Le même au travail de fond (celui du bas, bien entendu).

Tu peux applaudir, JP, car je viens de retrouver également celui qui est au-dessus. Il existe encore et se trouve tout simplement au Musée du Puits Couriot à St-Etienne. Je l'avais vu dans la pénombre et n'avait pas réussi à l'identifier. C'est maintenant chose faite et le présente ici même.

C'est un ALSTHOM MF 70 à perche en voie de 600 mm, et j'imagine qu'il a été construit pour la Ligne Maginot mais n'y a jamais été livré compte-tenu de la tournure des événements.

A +
PO

bonjour
Merci Pierre !
je suis content de constater que quelques-uns ont été conservés plutôt que ferraillés !
tant mieux pour les générations futures !
a+
JP

un lien intéressant :
http://www.logcabin.se/index.php?sida=loco_works&sprak=en&meny=loco_works&langtext=ja&del=om_forebilderna

Bonsoir JP,

Dès le début on y cite 2 ou 3 grandes marques qui ont imprimé leur passage, mais quand j'ai lu tube de colle j'ai compris que le reste concernait des modèles réduits. Et comme j'ai passé l'âge de jouer au petit train... Quoique...

   

PO

Appel à l'aide !

En page 2 de ce fil, il est question d'un locotracteur BERRY près de la gare de Bosmoreau (Creuse).
Je sais qu'il provient des Houillères du Nord-PDC, mais je n'ai obtenu que deux numéros sur trois de sa plaque de série qui est rivetée dans la cabine près du siège conducteur.
Si quelqu'un passe par-là un jour ou l'autre, qu'il n'oublie pas son apn pour me procurer une photo plus lisible. C'est très important pour moi et il aura une sucette au parfum de son choix. Voici la plaque en question où l'on distingue en son milieu, juste en-dessous de BERRY, un 6 ou un 0 et un 4, mais pas le 3ème chiffre qui devrait être devant ou derrière...



Merci d'avance si ça peut se faire, mais il n'y a pas le feu au lac.

PO

Bonjour,
Pour ceux qui ne sont pas loin  c'est près de Bourganeuf.
google le trouve ici :     https://www.google.fr/maps/@45.9998179,1.7544989,3a,81.4y,236.37h,100.12t/data=!3m6!1e1!3m4!1sgWoymDKP-SmWwDaP_QIRqg!2e0!7i13312!8i6656

Merci Benhurburg,

J'aurais bien précisé que c'est au fin fond de la Creuse mais j'ai eu peur de décourager les plus téméraires. Et si mon passage prévu l'année dernière a été évincé pour des raisons familiales, je crains de ne pouvoir le faire cette année car le temps s'écoule vite et il faut faire des choix.

Comme on peut le voir, le bonheur c'est comme au Loto, il ne tient parfois qu'à un seul numéro !  

Merci encore.

PO

Pour moi le 2eme est un zéro si l'on compare au 9 de 1952   , en général le 6 à la même courbure que le 9 ( jambe en travers) et le premier serait un 1.

D'accord pour le 0, mais il ne peut être précédé d'un 1 car le locotracteur n° 104 datait d'avant la seconde guerre mondiale et était loin de l'allure de celui-ci. Or, cette plaque n'est pas d'origine et provient des HBNPC qui en fabriquaient parfois en remplacement de celles disparues ou abîmées, ce qui pouvait amener des erreurs et même de la confusion vu que deux machines que j'ai retrouvées à 500 km de distance portent le même n°. Dé même que la date d'agrément me semble erronée et ne comporte pas de numéro officiel.
Le numéro 604 pourrait tout à fait convenir, mais si c'est 104 qui est relevé, je ne vois pas d'où il pourrait provenir, sauf si celui qui l'a frappé a repris celui de la caisse de lavage des gaz. Or, la caisse n° 104 existe toujours mais sur un locotracteur qui est au musée de Oignies (62), et comme chaque caisse possède son propre n° spécifique d'agrément antidéflagrant, cette possibilité me paraît exclue.
Bref, à moins de poser ses yeux en face ou mettre son apn sous le bon angle... et ce n'est même pas sûr.  

Voici deux autres plaques faites par les HBNPC. Leur conception est conforme à celles d'origine, sauf que les numéros de série font doublons.

Lewarde (59)

Noyant-de-Allier (03)

Bonjour
Merci Pierre !
tes explications nous font comprendre que tout n'est pas simple !!!
et seul un spécialiste comme toi peut avancer dans cet imbroglio !
en espérant que l'un d'entre nous ait la motivation de se déplacer.
A+
JP

Bonjour,

Le seul trésor à trouver est un numéro qui pourrait me permettre de classer cette machine parmi le millier que BERRY a construit, et ça s'arrêterait là. Mais à l'impossible nul n'est tenu, et si en plus la plaque est fausse...
Merci pour la participation de VSA.

PO

TRISTE ANNIVERSAIRE

Le 10 mars 1906, il y a donc 112 ans aujourd'hui, dans les galeries de trois fosses (puits) de la Compagnie des Mines de Courrières (PdeC), en quelques secondes périrent 1 099 mineurs, victimes d'un coup de poussier qui parcourut les galeries à la vitesse d'un lance-flammes.
Présente à sa commémoration, mon association APPHIM déposa une gerbe au pied de la stèle érigée en mémoire de cette catastrophe, la plus meurtrière après celle de Benxi en Chine en 1942.

PO

Bonsoir,
Comment ai-je pu passer devant ce sujet sans y laisser un petit message ? Pas de locomotive BERRY pour ma part, mais je fais actuellement des études dans la ville de CARMAUX, avec dans ses alentours un fort passé charbonnier. Je ne me suis jamais renseigné sur les mines souterraines, mais il reste dans ce coin des vestiges de la mine à ciel ouvert appelée la découverte de Sainte Marie. L'exploitation du charbon a commencée en 1985 pour finir en 1997. Le site a été reconverti en base de loisirs, apparemment en engendrant des coûts énormes par rapport à ce que cela devait rapporter.

Il reste pour témoigner quelques engins vraiment impressionnants, avec les collègues de classe on va les voir quand on a le temps. Une pelle butte est d'ailleurs fortement endommagée, le bras est quasiment cassé en deux et les vérins pliés (qui font quand même plus de 15 cm de diamètre !!). On pensait à un sabotage dû à la fin de l'exploitation. C'est vraiment dommage de les voir finir leur vie ici :



Ma préférée, une Liebherr 991 : Deux moteurs six cylindres Cummins, 684 chevaux, 160 tonnes... et c'est la plus petite des pelles restantes sur le site ! il y à eu à l'époque des Poclain 1000 d'ailleurs...

Il reste un autre vestige très impressionnant de l'industrie minière, il s'agit d'un lavoir à charbon :



Impossible d'en savoir plus à son propos, il a été fermé également en 1997 et est construit depuis 1934, donc bien avant la carrière. J'aimerai beaucoup connaître l'histoire de cet endroit qui est très intrigant pour ma part !
Bonne soirée.

Bonjour MF 690 T,

A propos de cette découverte, elle a été visitée en août 2016 par le Secrétaire Général de l'association dont je suis le Trésorier, et voici son article fort bien agrémenté de photos que les tiennes complètent parfaitement.

http://apphim.fr/articles.php?lng=fr&pg=2585&mnuid=1136&tconfig=0

Mais sur le lavoir qui a été démantelé au début du 21ème siècle, je n'ai rien trouvé qui en parle vraiment.

À +
PO

une mine d'or d'information et de découverte sur ce sujet et du vécu des gens de la mine ,
terrible ,et passionnant a la foi.

serge 74 a écrit:une mine d'or d'information et de découverte sur ce sujet et du vécu  des gens de la mine ,
terrible ,et passionnant a la foi.

Eh oui, Serge ! Vendredi dernier j'étais avec des anciens de la Mine (mineurs, chefs-porions, ingénieurs), ainsi que des historiens, des veuves et des enfants de mineurs, et tous ont la même passion : maintenir la mémoire de ceux qui ont souffert (certains souffrent encore) et même parfois laissé leur vie dans les galeries à plusieurs centaines de mètres sous terre. Un membre de l'association m'a confié que son plus mauvais souvenir a été de voir son ami décapité avant d'être réduit en bouillie par un rabot de fond. Une seconde d'inattention et il a été emporté vers la mort la plus atroce qui soit !

Bonjour
En tout cas avec plus de 10 000 vues ce sujet a toute sa place sur ce forum !

a+
JP

Bonjour JP et amis,

Merci pour cet encouragement que je m'efforcerai de mériter en poursuivant ce fil qui a encore tant de choses à faire découvrir à ceux qui s'y plaisent. Cependant, si les anciens combattants de la mine sont de moins en moins nombreux, les élus et politiciens s'en désintéressent de plus en plus, et c'est pourquoi l'APPHIM oeuvre maintenant en partenariat avec des historiens et des universitaires pour que les jeunes générations sachent que l'industrie ne s'est pas créée par enchantement et que le charbon, sa première source d'énergie, ne se ramassait pas au sol comme de simples légumes...

J'en profite pour faire mon mea culpa à MF 690 T car j'étais encore sur la découverte de Decazeville quand il a parlé de celle de Carmaux... et j'ai mélangé les deux !!! Ma seule excuse est que je ne connais pas Carmaux que j'avais à mon programme l'année dernière mais que j'ai dû abandonner pour des raisons d'ordre familial, et je crains que 2018 n'en soit que la répétition... Qui donc ne vieillit pas ?
Quoi qu'il en soit, j'espère que MF 690 T prendra de belles photos et nous en fera profiter.

A +
PO

Pendant que c'est chaud, je signale qu'il y a eu les bassins majeurs qui, pour la plupart, ont été nationalisés  en 1946, mais beaucoup de concessions privées avaient été exploitées avant, de même que d'autres individuelles ont continué de produire jusqu'à fermeture soit par épuisement, soit par manque de résultats.
C'est ainsi que des "surprises" surgissent toujours ça et là, la plus récente pour moi étant la présence de charbon au nord de Nice !
Voici le résultat de ma petite enquête qui m'a permis de rédiger un article pour nos lecteurs, et qui montre à quel point courage et abnégation étaient nécessaires pour que des familles puissent vivre ou survivre.

http://apphim.fr/articles.php?lng=fr&pg=6085&mnuid=1136&tconfig=0

A +
PO

Toujours très intéressant à lire !!!

a+
JP

Bonjour JP et merci pour le compliment, (mais il faudra me le dire quand je deviendrai ch...).

En attendant, tu avais émis l'idée de pouvoir comparer les Cévennes et le Nord-PdC. Voici donc les chiffres :

Il s'agit de pics de production et de main d'oeuvre à des moments majeurs :

France en 1959 : 59 millions de tonnes - 360.000 mineurs

Cévennes en 1958 : 3,3 millions de tonnes (5,6 % de la production nationale) - 20.000 mineurs

Nord-PdC : 1913 = 2/3 de toute la production nationale
                   1930 = 35 millions de tonnes (non encore mécanisé)
                   1947 = 220.000 mineurs
                   1952 = 30 millions de tonnes (mécanisé)

Ces chiffres démontrent au moins deux choses :
- le Nord-PdC représentait à lui seul au moins la moitié de la production nationale de charbon, ce qui est vérifiable aussi bien par les tonnages que par l'importance du personnel
- en dépit de la mécanisation, la production stagnait, voire diminuait, preuve de l'épuisement des veines facilement exploitables et rentables* (hauteur, pente, qualité, profondeur...), d'où l'arrivée de charbon d'autres pays, moins riche mais suffisant pour les besoins et surtout nettement moins cher que le nôtre qui aurait nécessité des moyens énormes pour le concurrencer au détriment de l'emploi et des conditions sociales du moment et à venir.
* Dans les dernières années, le charbon était vendu au tiers de son prix "normal", la différence étant compensée par des subventions puisées dans le budget de l'Etat, lui-même alimenté par les contribuables !

On peut considérer que le sous-sol français renferme encore au moins autant de charbon que tout ce qui en a été extrait durant plus de deux siècles. Voilà qui peut faire rêver les nostalgiques, mais à moins d'imaginer notre pays truffé de découvertes (mines à ciel ouvert de plus de 1500 m de profondeur) le faisant plus ressembler à un morceau d'emmental qu'à une partie de l'Europe, il y restera pour toujours.
Néanmoins, ce fut une très belle aventure, peut-être pour ceux qui ont survécu au travail de la mine, mais surtout pour ceux qui ont pu et savent toujours apprécier le courage de tous ceux qui ont osé y descendre.




PO