SLM...un tracteur SUISSE construit par une usine de locomotives !

Bonjour
A partir de 1932, l'usine suisse de locomotives de Winterthur reprend la production des tracteurs MAFAG

https://vieilles-soupapes.1fr1.net/t51830-mafag-un-tracteur-suisse-sorti-a-40-unites


ils ont été construits avec succès en tant que tracteur SLM ou Loki en nombre décent sous l'adaptation constante aux besoins actuels jusqu'en 1955,
et aujourd'hui encore, beaucoup d'entre eux sont en état de marche sur les routes et dans les champs.


Voici un tracteur LOKI - SLM, construit en 1947 par l'usine suisse de locomotives et de machines de Winterthur (SLM) avec un moteur trois cylindres diesel Oerlikon-Villinger et une puissance de 40 ch.

Tous les cheminots connaissent l’ancienne Fabrique suisse de locomotives et de machines.
En effet, entre 1873 et 1997, pas moins de 5700 locomotives ont été produites sur le site de la SLM à Winterthur, dont des modèles légendaires tels que la Ce 6/8 III «Crocodile» ou encore la C 5/6 «Éléphant».
La production de 454 tracteurs entre 1933 et 1953 est cependant bien moins connue.
Pourtant, la production de tracteurs de la SLM révèle une histoire captivante qui est l’objet de ce sujet et qui relègue les locomotives au second plan.
Expansion en temps de crise
L’intégration des tracteurs dans la palette de production de la SLM n’était autre qu’une réaction à la crise économique mondiale qui sévissait pendant les années trente.
La SLM traversait également une période difficile car à l’époque, comme aujourd’hui d’ailleurs, le franc suisse était particulièrement fort par rapport aux autres devises.
Les commandes en provenance de l’étranger et de Suisse se faisaient rares.
Les CFF, à l’époque le principal client de la SLM, sont en partie responsables de cette situation difficile: en raison d'une baisse du trafic due à la crise, ils renoncèrent en effet à l’élargissement de leur parc de véhicules.
Les commandes faisant défaut, il n’y avait plus de travail: entre 1930 et 1934, l’effectif de personnel a été réduit de plus de la moitié (le nombre de collaborateurs est passé de 2930 à seulement 1280).

En l'absence d’exportations rentables et avec la baisse du pouvoir d’achat en Suisse, la direction de la SLM devait faire preuve de créativité pour assurer la survie de la fabrique.
Pourquoi ne pas tenter une nouveauté, en intégrant, par exemple, des tracteurs agricoles à la palette de production?
Le fait que la fabrique de tracteurs Mafag était en liquidation en 1933, peut alors être considéré comme un signe du destin, ou comme un simple fruit du hasard.
Toujours est-il que la SLM a décelé un potentiel non négligeable dans la reprise de la production de tracteurs – et ce à juste titre!

Évidemment, la production de tracteurs ne résoudrait pas les problèmes liés à la crise économique, mais la SLM avait découvert un marché qui permettrait de maintenir à un niveau relativement stable le chiffre d’affaires du secteur de la construction générale de machines pendant la deuxième guerre mondiale.

Léger et maniable: le tracteur à trois roues




Mais où la SLM trouverait-elle des acheteurs pour ses tracteurs?
En effet, la Mafag n’avait pas dû interrompre sa production sans raison. Il est vrai que la dévaluation du franc suisse ratifiée par le Conseil fédéral le 29 septembre 1936 a quelque peu détendu la situation économique en Suisse.
Mais ce revirement de situation a davantage joué en faveur des fabricants bien établis tels que Meili ou Hürlimann.
La SLM devait d’abord se faire un nom sur le marché des tracteurs.
C’est la raison pour laquelle elle a investi deux ans dans le développement des tracteurs Mafag.
Le résultat de cet important travail est le célèbre tracteur à trois roues.
Grâce à leur petite taille et leur concept de commande novateur (la commande différentielle des roues motrices arrière était indépendante de la commande de la roue avant), les tracteurs de la SLM étaient bien plus maniables et plus faciles à manœuvrer que les machines volumineuses et lourdes de la concurrence.

Les tracteurs légers de la SLM étaient une aubaine pour les petits paysans et les industriels car les manœuvres prenaient désormais moins de place.

Pour ce qui est des travaux agricoles classiques, le poids des tracteurs à trois roues était un net avantage car il exerçait une pression bien plus faible sur le sol.



Un poids suffisant reposait cependant sur les roues motrices pour assurer une bonne adhérence et suffisamment de force de traction.
Les tracteurs de la SLM permettaient de faucher, labourer, semer, herser et d'effectuer bien d’autres travaux de manière nettement plus rapide et efficace.
Cette évolution fait n’est cependant pas passé inaperçue auprès de la concurrence, qui s’est dès lors aussi mise au travail.
Était-ce cette pression accrue de la part de la concurrence qui a poussé la SLM à mettre un terme à la production de tracteurs agricoles en 1953?

Les archives de la SLM ne livrent hélas pas de réponse définitive quant à cette question.
On y trouve en revanche presque tous les plans de construction des tracteurs de la SLM, ainsi que des rapports de performances techniques, des brochures publicitaires et des prescriptions d’utilisation.
Une visite des archives de la SLM intéressera aussi bien les passionnés de véhicules sur rail historiques que les amateurs de tracteurs de collection non moins historiques.

Auteur: Michel Schmidhalter, collaborateur Archives historiques auprès de CFF Historic

La SLM fabriquait aussi des tracteurs à quatre roues.
En voici un qui fonctionnait au gaz de bois en train de labourer.

Tout le monde met la main à la pâte dans le bâtiment de la fabrique à Winterthur.

Pour assurer une meilleure maniabilité, la roue avant de la série de tracteurs de 1935 pouvait être démontée.
Cette fonction était cependant réservée aux tracteurs de 1935 pour permettre la commande indépendante entre la roue avant et les roues motrices.

Les tracteurs de la SLM étaient petits et maniables.
Et pourtant, la force de traction restait considérable.

Charger le foin était une tâche éprouvante.
Conduire un tracteur semblait en revanche plus agréable!



travail d'équipe!

Les tracteurs de la SLM convenaient aussi pour le transport du bétail.

De nombreux tracteurs de la SLM se distinguent par leur longévité.
Parfaitement entretenus, certains d’entre eux resplendissent aujourd’hui encore dans leur couleur d’origine. (Photo: Früh, 1991)
SLM - Loki, - 1938


son frère...



Un autre exemplaire parfaitement entretenu ,avec un moteur à pétrole. (Photo: Früh, 1991)



Un autre

Un SLM WINTERTHUR équipé d'un gazogène