NOSTALGIE - MOISSON

Bonjour
Bien d'accord avec toi !
J'ai lié des gerbes à la main derrière la faucheuse tirée par l'Energic paternel et je me souviens combien ces gerbes piquaient les genoux tant elles étaient farcies de chardons... puis sont arrivées les petites moissonneuses-batteuses MF et BRAUD... puis on a arrêté de faire du blé quand les petites machines ont été mises à la retraite.

Bonjour Bonjour Kristian :Terribles , les remontées de caves de ton coin , après dégustation de Cartagène !!!!
gg 4369

Non, la Carthagène ne se faisait pas encore, du moins dans mon coin... C'était le rouge, souvent de cépage Baco qui était interdit depuis longtemps parce qu'il rendait fou...

Le matin, c'était le rosé, mais aussi la gnôle faite sur place avec tout ce qui pouvait se distiller ! Et là, ça pardonnait pas ! Y avait encore quelques vieux qui la buvaient à jeun en se levant pour "se clarifier la gorge"... Selon que l'on gardait plus ou moins de liquide distillé, elle pouvait titrer 50 à 70° (au début elle coulait à 80 et quelques pour finir à 20 et quelques).

On voyait les têtes rougir à mesure que la journée se passait... Le soleil surement !!!

kristian a écrit:Non, la Carthagène ne se faisait pas encore, du moins dans mon coin... C'était le rouge, souvent de cépage Baco qui était interdit depuis longtemps parce qu'il rendait fou...

Bonjour à toutes et à tous !

Je ne pense pas que le Baco soit interdit, en revanche, le Noa est prohibé. Chez moi, en Corrèze, on ne le dirait pas mais les pentes tournées au Sud étaient couvertes de vigne. Le sol de schiste était recouvert d'une mince couche de terre arable. Mais il emmagasinait la chaleur et la vigne se plaisait bien.

C'était un travail de bagnard parce qu'il fallait tout faire à la force des bras dans ces pentes ou même un âne refusait d'avancer. J'ai vu le panier en osier que mon grand-père callait sur son dos pour monter le fumier ou remonter la terre en haut des parcelles chaque automne. Il doit être en poussière dans un coin au dessus de la cave.

Et le phylloxéra a tout détruit. Il n'y avait que des greffes faites sur des plans américain qui résistait. Trop cher pour les petits producteurs qui se sont rabattus sur des plans, je pense, venus de Nouvelle Calédonie, mais pas sûr.

Le Noa était un raisin blanc, enfin dit blanc parce que vert jusqu'à sa maturité très rapide. Elle se traduisait par une chute des grains incontrôlable. Il contenait un gros noyau de pulpe compacte et pas très sucrée. Il avait le défaut de produire trop d'alcool éthylique (c'est ce que l'on m'a expliqué) et c'est ce qui attaquait le cerveau à trop en consommer. Il y a une tribu en Nouvelle Calédonie qui continue de produire du vin blanc à partir de ce raisin et les reportages qui les présentait était assez éloquent sur les séquelles. Le gouvernement essaie de limiter mais c'est compliqué.

On a pas le droit d'en planter mais on peu continuer de cultiver l'existant. J'ai eu l'occasion d'en boire (un peu !) il y a quelques temps. Même si c'est interdit, le goût est inimitable et garde un parfum d'autrefois.

Le Baco produisait des grappes à petits grains. Il a disparu surtout à cause de sa petite productivité.

Je vous rassure, ils sont nombreux ceux qui en on bu à l'occasion des moissons ou autres battages et il sont devenus vieux et sages ...

Il y a plus à s'inquiéter de notre malbouffe et de ce qu'elle provoque dans nos cerveaux que du Noa.

A bientôt !

Jean-Noël

Baco , Noa... on avait ça aussi dans nos pentes ardéchoises.
Je ne connaissais pas ce souci avec le Noa ! M'en fous ! je ne bois que de l'eau !

Le Baco ne résistait pas au phylloxéra ; on en gardait quelques plants qui y avaient échappé. C'était de loin le plus bon à grappiller pour nous les gamins, il était très sucré ! Contrairement aux autres plants d'origine américaine, les "70061" et autre numéros...
Eux avaient du rendement, mais ils étaient infects à manger, même mûrs (peau épaisse, gros pépins, goût âpre...) Et le vin produit avec était pareil, on disait qu'il fallait trois personnes pour le faire boire : Une qui tenait le verre devant la bouche de celui qui allait le boire, et un autre qui tenait le buveur pour l'empêcher de partir...

Sans commentaire !!!

Le développement de la vigne un peu partout dans la région a eu des conséquences pas toujours favorables : On planté des ceps partout, y compris dans les champs facile à travailler et qui étaient traditionnellement réservés au blé... Donc on a vite manqué de farine, il a fallu l'acheter ! Bon, la vente du vin comblait le trou, les gens se sont mis à faire les linteaux de maison en pierres de Volvic, pour montrer leur rang... Contrairement aux pauvres qui les faisaient en chêne...

Le vin à foison a eu aussi des conséquences sur la santé, évidemment on en boit plus quand on en a des pleines barriques (ou plutôt des tonneaux) ! Y avait des bagarres terribles entre villages une fois les jeunes saouls, avec des morts...

Et y a eu le phylloxéra, dans un coup toute l'économie basée sur un seul produit a basculé... Se reconvertir a pris des années, au début on tentait tout pour "soigner la vigne" (à noter le mot "soin", comme pour un être humain)... Et la pauvreté est tombée sur ces viticulteurs d'un coup, il a fallu arracher les ceps pour revenir au blé !

Avec le refus des vieux qui n'avaient connu que ça... Et qui eux-mêmes ou leur parents devaient avoir connu la même chose pour passer du grain à la vigne...

Rajouter à ça la guerre de 14, tous les jeunes qui ne sont pas revenus : les vieux ont vécu tant bien que mal jusqu'à leur mort... Certains survivants avaient aussi voyagé avec les combats, ils avaient connu des ouvriers, des artisans...
Et ils ont refusé de reprendre cette terre qui ne rapportait plus d'argent, mais seulement de quoi manger... Ce qui était accepté des siècles plus tôt ne l'était plus...

Mes arrières grands-parents étaient partis à Paris un peu avant la guerre ; lui ouvrier en usine, elle concierge. Mais ils sont revenus avec les privations en 1916, les bombardements de Zeppelin... Et ils sont restés ici parce que leurs parents étaient vieux et ils ne pouvaient plus faire le travail de la ferme...

Puis ensuite ma grand-mère a repris la ferme, mon père ensuite... Ils nous ont toujours dit de ne pas rester là, que ces petites exploitations ne pouvaient plus nourrir son homme ! Et mon frère est devenu instituteur, ma sœur secrétaire de mairie et moi en usine (entre autres...)

J'ai gardé les bâtiments, transformé les hangars et granges en garage et atelier... Je trouve qu'on a eu une bien plus belle vie que nos ancêtres, cassés par le labeur, jamais soignés, jamais le petit quelque chose de plus pour se faire plaisir...

C'est pour ça que je ne crois pas au bon vieux temps ! Je m'estime bien plus heureux que ceux qui sont passés avant moi !

C'était la leçon de philosophie du 4 avril, révisez bien ce soir, demain interro !

Bonsoir,

Ah! la vigne! Grande histoire!
Le noah est autorisé pour sa consommation perso, (autorisation  Européenne), excellent pour faire le pinot chez moi!  Le Baco (du nom de l'instit français en ...), était un cépage autorisé; avec le noah (qui a survécu en terrain sablonneux), ils résistent bien au phylloxéra chez moi;
Il y a encore des  plants autour de moi, ça donnait un vin pas fort, genre "piquette" qui ne se conservait pas bien, mais pas grave! Il était bu bien avant de tourner vinaigre (excellent d'ailleurs!)!
En réalité, l'abus de vins, quelque soit le cépage ne fait pas bon ménage avec entre autre le cerveau!...
La Dordogne avait beaucoup de vignes vers 1900! Quand le phylo est arrivé, ça a provoque des drames chez les vignerons et aussi les producteurs de cépages! faillites et même suicides!
Les politiques s'en sont mêlés: interdiction des cépages Américains;
Heureusement, la truffe, "cantonnée"  aux bordures a pris la place de la vigne, la production a "explosée"!!!...

(J'ai diné ce soir avec un agréable vin du voisin, dont les cépages ont le no 30000 à 50000, il ne sais plus! )

La surface cultivée en blés à augmenter par la suite!
JJR24

Bonjour Super leçon d'histoire locale Bravo aux auteurs
gg 4369

Bonjour
Vous avez raison ! il faudrait ne pas oublier la vie de nos aïeux.
Mais malheureusement, je suis le dernier à m'intéresser à ça !
mes enfants n'en ont aucune envie. Ils essaient plutôt de faire une fuite en avant.
Et pourtant c'est en sachant d'où on vient que l'on sait où on va.
Bref ! MERCI pour ces rappels du temps vécu par nos grands-parents!
100 ans c'est vite passé ! mais que de changements dans ce laps de temps !

"Pour savoir où tu vas, regarde d'où tu viens"...
Ce n'est pas de moi ;o))

Bonjour à tous
Merci pour cette portion de nostalgie
Quand à moi, à la fin du confinement qui m'a permit de rechercher mes anciens, j'ai offert un fichier à tous mes jeunes en leur disant:
Si vous ne savez pas ou vous allez, vous saurez d'où vous venez.

Ca n'a pas vraiment eu l'air de les intéresser.
Christian

Bonjour

Ca les interessera un jour ...peut-être quand ils auront notre age ...l'essentiel est d'avoir "semé la graine "

Cdlt Gaby

fcd 38 a écrit:Bonjour

Ca les interessera un jour ...peut-être quand ils auront notre age ...l'essentiel est d'avoir "semé la graine "

Cdlt Gaby

T'as raison ! Quand ma grand-mère parlait des temps anciens et que j'avais 20 ans... Ça me passait au-dessus de la tête ! Ce n'est que bien plus tard que je me suis intéressé à tout cela...

Le problème maintenant, c'est que les générations vivent séparées ; donc personne pour raconter aux petits-enfants les choses d'autrefois...

Bonjour
Quand nous étions jeunes, le contact avec les anciens était permanent et nous n'avions pas d'autre choix que de les écouter.
Il n'y avait pas de télé ni autre (il n'y en a toujours pas chez ma Maman) alors qu'aujourd'hui, on se voit beaucoup moins
et quand on se voit, il y a un tel fossé entre nous qu'il est difficile de trouver un sujet qui puisse les passionner ou nous rassembler !.
Si je parle du passé, ils vont avoir le sentiment que , ça y est : Papy radote !
si je parle d'aujourd'hui, ou de l'avenir, je n'ai pas le même décodeur qu'eux !