faucheuse pour pony massey fergusson 820

Les faucheuses à doigts sont d'excellentes machines demandant peu d’énergie mais nécessitant une bon état d'entretien et ayant une faible tolérance à l'usure de la coupe.
Le principe de coupe est exactement le même que celui des ciseaux de couturière. Il faut donc que la partie coupante soit bien affûtée (la lame) et que le serrage des sections sur la contre-lame (le doigt) soit optimum. Si tu as déjà essayé de couper avec des ciseaux desserrés, tu comprends de quoi je veux parler. Pour le serrage de lame, on parle de pince-lame.

Les doigts ont un rôle de contre-lame dans leur partie basse. Leur pointe sert de guide pour amener le fourrage vers l'une ou l'autre section.
L'inconvénient de ce système est le faible espace entre les doigts dans lequel la terre des taupinières se coince parfois et empêche la coupe.
Les faucheuses à double-lames n'ont pas de doigt et sont donc plus tolérantes aux taupinières mais l'absence de guide couche partiellement le fourrage avant de le couper. La fauche est moins nette qu'avec une barre à doigts.

Avec une faucheuse à doigts, il est quasi impératif de faucher avec la rosée du matin qui joue un rôle de lubrifiant et "d'anti-colle", plus ou moins efficace.
Si tu pars tôt le matin avec une machine en état et que ça ne veut pas faucher correctement, rentre immédiatement chez toi. Ça veut dire qu'il n'y a pas assez de rosée et qu'il va pleuvoir avant que le foin ne soit sec ! Ces machines sont aussi de très bons baromètres.

Les réglages
La lame doit être affutée régulièrement. On utilisait généralement une meule à eau, difficile à trouver aujourd'hui. Le but est d'éviter l'échauffement de la section pour ne pas détremper l'acier. L'angle d'affûtage d'origine doit être respecté. L'affûtage est donc un élément déterminent et assez délicat à réaliser. Notre génération et les plus jeunes ne sont plus formées à cet art ! En revanche, les tourneurs-fraiseurs savent affûter donc si tu en connais un...

Dans l'URL donnée plus haut, tu devrais trouver le jeu à donner entre la lame et les pinces-doigts. Sur les vieilles faucheuses, il faut démonter les pinces-doigts et ôter des cales de réglage jusqu'à obtenir le jeu prescrit.
Si tu ne mets pas assez de jeu, l’échauffement normal de la lame pendant le travail provoque une dilatation et un serrage excessif ce qui entraine la casse de la bielle ou de la lame.
Si tu ne mets trop de jeu, la machine ne coupe pas, comme avec des ciseaux desserrés.
On obtient la situation optimale avec des sections et des contre-lames faucillées  (crantées) qui empêchent le brin de glisser lors du contact avec la partie coupante.
A l'inverse, des contres-lames usés donnent un mauvais résultat.
Si le fourrage est couchée, on peut être amené à faucher à sens unique, dans le sens inverse du vent qui a couché la récolte.

Toutes les faucheuses sont équipées d'un dispositif de sécurité au cas ou la barre rencontrerait un obstacle (borne,souche Etc). C'est une glissière qui est réglée pour décrocher et escamoter partiellement la machine dès que l'effort devient supérieur à la tolérance normale.
Quand on remet en route une vieille machine, il vaut mieux démonter ce dispositif, le lubrifier et le resserrer progressivement jusqu'à ce qu'il ne se décroche plus pour un oui ou pour un non. Si tu ne prends pas cette précaution, ta machine risque gros ! La doc te donnera peut-être une valeur de réglage ?

Au travail, tu seras amené à régler le "pointage" de la barre de coupe. Cela consiste à pointer plus ou moins l'extrémité des doigts vers le sol.
Plus ils pointent, plus la coupe et nette et raz mais tu as aussi beaucoup plus de risques de ramasser de la terre ou des cailloux qui vont nuire au rendement de la machine.  

La vitesse de travail dépend directement de la densité de tiges au m². Avec des tiges peu serrées comme la luzerne ou le trèfle, tu peux avancer jusqu'à 12 km/h. En prairie naturelle, le nombre de tiges est beaucoup plus élevé et on peut être obligé de réduire la vitesse jusqu'à 4 km/h, voire moins si c'est très dense.