Ma passion : tout sur les mines de charbon et les mineurs (5ème partie)

:
Mais c'est Noël avant l'heure avec toi ! Cependant le cadeau est incomplet vu qu'il manque pas mal d'infos.

Jamais entendu parler de Berry 3714 mais de 3712, 3715, 3717, et encore moins des mines d'Entrevernes.
Le hic c'est que pour mon livre j'ai déjà bouclé cette période antérieure à la nationalisation des concessions
charbonnières, car là il s'agit bien de charbon puisque le loco Berry en cause a bien un 7 en 2ème numéro.

Je vais contacter les archives de Hte-Savoie, mais je suis sceptique quant aux chances d'obtenir qq chose.

Merci quand même car j'adore les surprises de ce genre, tant pis si elles chamboulent tout mon programme.

à + / PO

Ensemble minier dit de la mine d'Entrevernes

En 1794, un éboulement met à découvert une imposante masse de lignite presque aussitôt exploitée pour alimenter les manufactures d’Annecy, dont la manufacture d’armes installée dans l’ancienne abbaye de Bonlieu.

Cette nouvelle mine, décrite l’année suivante par Déodat de Dolomieu comme "l’une des plus heureusement située en Europe", devient au cours du XIXe siècle la plus importante de la région et l’on retrouve des traces d’exploitation sur près de 12 km.

L’exploitation, au départ empirique, suit les « filons » qui affleurent au niveau du ruisseau. Le lignite est initialement descendu au port de Lathuile à dos de mulets. Les frères Collomb, concessionnaires de la mine, font construire entre 1795 et 1806 une route empierrée de 5 km permettant de faire circuler des voitures tirées par un cheval contenant plus d’une tonne de charbon et freinées par un traîneau lui-même chargé de 280 kg de lignite (les traces laissées dans les pierres sont toujours visibles le long du chemin de la mine). Le lignite était ensuite chargé sur de larges barques à voile, qui croisent à partir de 1839 le « Chérubin », un bateau à vapeur fonctionnant grâce au charbon d’Entrevernes.

En 1860, la mine bat son plein ; les 78 ouvriers qui travaillent 11 heures pour 3 francs par jour (soit le prix de 1,5 kg de beurre) extraient 6 729 tonnes de lignite. Un puits de 55 m permet alors d’exploiter les couches en profondeur. Soumise à rude épreuve par la crise de 1872 et concurrencée par la houille venue de Saint-Etienne par le train, la mine d’Entrevernes ferme en 1880.

L’exploitation reprend entre 1917 et 1920 puis entre 1927 et 1930 grâce aux aciéries d’Ugine. Une galerie de 358 m de long, appelée travers-banc et permettant de joindre le bas du filon (118 m sous la surface), est alors percée et un téléphérique installé entre le village de Saury et les installations minières, facilitant le transport des hommes, des équipements et du minerai.

En 1940, après d’importants travaux de remise en état, la mine est à nouveau exploitée pour chauffer les habitations et alimenter les usines à gaz de la région. Les 40 ouvriers extraient alors près de 40 tonnes par jour, soit 15 121 tonnes en 1943. Les conditions de travail restent dangereuses et en octobre 1940 un ouvrier est grièvement blessé par une explosion de grisou. Peu rentable, la mine est définitivement fermée en 1948.

https://patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/dossier/IA74002152
en bas de cette page , aucune des photos (actuelles) ne laissent penser qu'il y a eu une voie étroite !
bizarre !
a+
JP

Bonjour,

Ben dit donc!   L'élève qui fait faire une relecture du livre du Maître!?
JJR24

Moi j'en ai trouvé une de voie étroite sur une photo juste à la fin de cet article :
https://carmen.application.developpement-durable.gouv.fr/IHM/metadata/RHA/Publication/GEOLOGIE/RHA-74611.pdf

L'ayant agrandie, elle existait bien tout en ne permettant pas d'identifier sa largeur exacte.


Et j'ai aussi déniché celle-là :


Mais ce n'est pas parce qu'il y a eu des berlines qu'il y a forcément eu un loco, sauf que la main-d'oeuvre
manquait, que le besoin d'énergie était de plus en plus fort, que la production avait atteint 40 tonnes/jour,
et qu'à la main il aurait fallu pousser 80 bennes de 500 kg sur 358 m. L'emploi d'un loco se justifiait donc,
et comme la voie existait déjà de bien avant la seconde guerre, une machine de 2 à 3 t pouvait convenir.

Voilà qui peut étayer l'emploi d'un Berry 3714 dont la puissance était dans une fourchette de 10 à 19 ch,
et je pencherais pour le moteur CLM 602 de 15 ch pour lequel Berry avait reçu l'agrément antidéflagrant..

Une idée de ce que pouvait être ce loco, mais peut-être avec le toit de cabine rabaissé de quelques cm.


Si quelqu'un le retrouve, surtout qu'il ne le ferraille pas et qu'il prévienne JP ou PO pour la récompense.

à + / PO

merci Pierre pour tes recherches bien plus approfondies que les miennes !

et à Lucéram....il y avait une voie étroite...mais certainement pas de loco !




Saviez-vous que Lucéram dans l'arrière-pays niçois était autrefois connu pour ses mines d’arsenic?
En 1859, alors que le Comté de Nice n’était pas encore français, des chercheurs découvrent un filon considérable de sulfure arsenical, communément nommé arsenic, dans l’arrière-pays niçois.

https://www.farwest.it/?p=363

Toujours sur la mine de lignite d'Entrevernes :



Le train de berlines pleines quittait le front de taille et parcourait le travers-banc jusqu'au carreau sur le flanc de la montagne.

On aperçoit nettement l'empreinte laissée par la voie après démontage

Et du carreau, la lignite était transportée par câble (chemin de fer aérien) jusqu'au Lac d'Annecy où il était chargé sur bateau.

Câble et mécanisme n'ont pas dû échapper aux traditionnels ferrailleurs

à + / PO

Bonjour
Très belle vidéo !
MERCI Pierre !

Il n'y a pas de quoi, JP, et si tu peux en trouver d'autres, n'hésite pas, mais n'oublie pas de temps en temps d'aller dormir.  

Ah oui, une remarque à propos du travers-banc. A l'époque, pas de tunnelier ni d'air comprimé, mais le tunnel a été créé
avec bras, pioches et barres à mine, et surtout beaucoup de sueur. Mais combien de silicosés y ont perdu les poumons ?

à + / PO

Poursuite de visite au Musée de La Barque-Fuveau (13).

- Matériel type SNCF voie normale -

Grue de levage dont les caractéristiques sont présentées ci-dessous. Il s'agit presque d'une pièce unique en son genre.
En arrière plan, l'ancienne gare où l'associationavait son siège et dont le site a dû être libéré à la suite d'un contentieux.



Utilisée sur le réseau PLM "Paris-Lyon-Marseille", elle a des boites d'essieux qui sont encore plus anciennes.

Grue de levage fixe type D 31 d'une capacité de 6 t.

Toujours fabriquée dans l'Est mais au début du siècle suivant.

Wagon-plat avec élévateur pour pose et maintenance de lignes électriques.

Locotracteur Berliet YBE 14039 de 1928 à moteur Berliet 100 ch licence Ricardo - 17 t - Provenant du CdF à Arles.

Locomotive à vapeur Henschel n° 10677 de 1911 - 400 ch - 21 t - Provenant de la Sté Hydraulique à Bar-le-Duc.


Duo de wagons de transport de passagers traditionnellement tagués, dont l'un a été particulièrement détérioré.


Duo de locotracteurs hors du site (abandonnés ?) sur lesquels certains se défoulent depuis que le musée est
clôturé pour empêcher son accès aux visiteurs indésirables et surtout aux ramasseurs de métaux non ferreux.

à suivre / PO

Bonsoir,

Je suis impressionné par cette quantité de matériels, plus ou moins abandonné!
Mais que faire!?
JJR24

Bonsoir JJ (l'Amoroso ?),

Au départ, ce musée était dédié au souvenir du matériel minier roulant (locotracteurs) et des véhicules de transport (autobus).
La fermeture des mines environnantes ayant permis la récupération de roulants et de voies, ce fut relativement facile de créer.
De plus, certains bénévoles ayant travaillé dans les transports en commun, le sauvetage de bus en fin de vie se fit sans heurts.

Sur ce site passait une voie normale qui appartenait à la mine et qui permettait la récupération du charbon des puits allant de
Valbonne jusqu'à la centrale thermique de Gardanne. Sa dépose laissa la place à une voie de 600 d'environ 1 km sur laquelle
un Berry tire régulièrement des berlines chargées de voyageurs en visite audit musée. C'est le petit train de Sainte-Victoire !


De plus, d'autres circuits permettent à des trains miniatures de circuler et cela en ajoute aux manifestations qui s'y produisent.

L'acquisition de machines en voie normale a rendu les choses plus compliquées. Trop imposantes, elles ne pouvaient pas être
mises à couvert. Alors, n'étant pas dans les compétences techniques des bénévoles, elles se sont dégradées au fil du temps.

Mais les deux derniers locos SNCF cités ci-dessus sont bien étrangers au matériel de ce musée dont je suis membre adhérent.
Ce sont sûrement eux qui attirent d'abord les malfrats qui finissent par être tentés de franchir la clôture pour aller voir plus loin.

Enfin, le nerf de la guerre étant l'argent, et Fuveau étant proche de Marseille et donc au pays des promesses...Tu as compris !

à + / PO

Bonjour,

D'accord, explications claires!
JJR24

Bonjour
A Leemspoor (Pays Bas)





Un BBA - Wismut B660.
Construit par BBA pour la société minière de SDAG Wismut. en voie de 600

https://smalspoor.nl/materieel.php

Bonjour JP,

Sur ton loco BBA B-660 FE minier à deux batteries, en voici un en exposition dans un autre musée

Et celui de mon ami luxembourgeois Marcel (ingénieur à la retraite devenu collectionneur-réparateur


Il s'agit d'un modèle que Berry a "imité" pour produire son AC 30/2B, dont 2 livrés aux HB Lorraine à Pte-Rosselle,
et dont le principe de construction est celui ci-dessous tout en ayant ses caractéristiques techniques plus élevées.

Nota : Le relevage d'un essieu intérieur par porte-batterie facilite le passage de tout l'ensemble dans les courbes.

à + / PO

Sur le loco Berry 3714 de la mine d'Entrevernes déniché par JP, il ne s'agit pas d'un moteur Piquand PT1 de 15 ch
mais d'un CLM CR1 (et non CQ1 comme noté aux Archives de Hte-Savoie) antidéflagrant faisant 10 à 12 ch maxi.


Mais ça ne change rien au fait que les listes de production Berry ne le citent pas vu que c'était le pic de la 2e G.M.
Quant à son poids, je le situerais à 2 t 6, comme pour la vingtaine livrée à cette époque aux autres mines du pays,
mais dont une bonne partie n'apparaît pas non plus dans ces listes et n'a été trouvée que par vraiment pur hasard.

à + / PO

Musée de La Barque-Fuveau :

- Matériel minier d'origine Berry -

4735 T2 moteur Piquand PT2 de 30 ch - 6 tonnes - sur voie de 525, en provenance des Mines de Gardanne (13)
Assurément un ex-3728 à moteur CLM CR2 (ancien châssis) remotorisé pour accompagner les 4755 T4 de 50 ch.
En monument face à ce panneau à l'entrée du musée, c'est le matériel le plus photographié par tous les visiteurs.



3535 T2 n° 835 à Piquand PT2 de 30 ch - 5 tonnes, sur voie de 600, provenant des Bauxites de France Brignoles.
Contrairement au précédent, et comme le suivant, il circulait en surface et n'avait pas d'éqipement antidéflagrant.
Il est le plus employé pour tracter le Petit Train de Sainte-Victoire qui promène les visiteurs de jeudi et dimanche.


3635 T2 n° 836 à Piquand PT2 de 30 ch - mêmes caractéristiques et même provenance que le n° 835 précédent.
Cabine non d'origine mais moteur tout récemment refait (nouvelles chemises), il peut remplacer son jumeau vert.


3528 R2 à Alsthom 316 de 28 ch - 4 tonnes, en voie de 600, issu des mines des Mines de l'Esterel aux Adrets et
parmi un groupe de 4 qui ont nécessité beaucoup de recherches et n'ont été localisés que par photos aériennes,
alors que les documents Berry n'en signalent que 3, laissant penser que le 4me a été construit à part des autres.
Resté 10 ans à l'arrêt, son moteur type 72 a été changé par un 316 pris sur un groupe alternateur presque neuf.
Avec sa cabine rehaussée, il participe aussi à balader les visiteurs, mais sans heurts grâce à son convertisseur.

à + / PO

MERCI pour cette visite d'un lieu pas si éloigné de chez moi.
Je suis allé à Fuveau mais pas dans ce Musée... Voir les reportages :https://vieilles-soupapes.1fr1.net/search?search_keywords=fuveau
et là je prends un coup de vieux...déjà plus de 10 ans....

Je visitais ce musée depuis plus longtemps mais le quittais toujours avec un réel malaise car ça se voyait parmi l'équipage
qu'il n'y avait pas de capitaine à bord, et puis un jour la relève a été prise et c'est quand j'ai pu apprécier les changements
que j'ai décidé d'en devenir membre et aussi de faire un don quand j'ai su qu'un mauvais procès allait lui coûter bien cher.

En fin de compte, je n'ai rien perdu au change puisque depuis 3 Berry roulent à nouveau (le 4ème ne sera plus en mesure).
Bientôt d'autres machines viendront les imiter car leurs moteurs sont entre les mains de Louis, le formidable mécanicien qui
a redonné du courage à l'équipe, mais cela fera l'objet d'une prochaine suite pour que le lecteur ne se mélange pas les rails.

à + / PO

En intermède, très beau reportage sur les mines d'ardoises en Grande-Bretagne, dont l'extraction paraît à première vue très
différente de celle de nos ardoisières d'Anjou, mais qui montrent tout autant leurs techniques d'exploitation et de rendement.

https://www.vapeuretmodelesavapeur.com/loco/slate-quarry-de-winton.pdf

à + / PO

Je suis heureux de constater que dans ce domaine aussi, il y a des gens qui ont réussi à conserver du matériel d'époque !

Bonsoir,

Enrichissante et complète cette doc sur les ardoisières du pays de Galle!
JJR24

Bonne nouvelle pour le Deutz MAH 914G n° 55145 du Musée de la Mine de Messeix (63) que j'avais vu en 6/2016 :


Voilà qu'il a été remis en service et qu'on le balade parfois sur la voie de 580 du site dénommé Minérail à Messeix.


Triste nouvelle pour la draisine Billard qui avait reçu le moteur Deutz F4M 517P du Berry 2698 F4 n°784 qui, après
avoir bourlingué en Aveyron, dans les BdR, le Var, les Alpes de Hte-Provence, la Corse et enfin les Alpes-Maritime,
avait gagné l'Itallie pour y être restauré avant don fait au Musée de la Mine de Coniolo où il est devenu monument.

Cette draisine, que je croyais être du type DU 50 et que j'avais vue le 27/11/2016, est (ou plutôt était) la DU 49 qui
a été incendiée par accident lors de travaux faits sur la voie alors qu'elle était garée en gare de Boucieu-le-Roi (07).
J'avais eu connaissance du problème qui en avait désolé plus d'un, mais j'ignorais qu'il s'agissait bien de celle-là !



   / PO

Je vous parle souvent de Oignies et il y a peut-être, sinon sûrement, de quoi se demander "pourquoi ?".

Eh bien, la raison est tout simplement justifiée par ce super reportage fait au printemps de cette année.

C'est à 15 km de là où je vivais et il a fallu que je m'éloigne de plus de 800 km pour que je le découvre.

https://www.escapades-en-hautsdefrance.com/centre-de-la-mine-et-du-chemin-de-fer-de-oignies/

Un conseil : allez jusqu'au bout, et vous verrez qu'ils s'intéressent aux matériels sur rails de A jusqu'à Z.

à + / PO