Ma passion : tout sur les mines de charbon et les mineurs (4ème partie)

Bonjour Pierre

Merci pour ton amicale message
Je suis me suis pas du genre à entretenir une polémique ! Désolé j’ai eu une réaction épidermique
J'en profite Pierre pour te remercier pour ton considérable travail qui rend ton post aussi passionnant
A+

Re-Claude,

Si j'ai parlé de dérive, c'est que je ne souhaitais pas que d'autres y voient l'occasion de pouvoir s'épancher sur des sujets sans limite. Donc ne te sens pas visé ou alors je l'étais moi aussi.

C'est vrai qu'ici on passe parfois du matériel minier au matériel style SNCF, mais le second n'aurait pas pu rouler si le premier n'avait pas existé, de même que ce dernier n'aurait pas évolué si l'autre n'avait pas transporté son charbon jusqu'aux lieux de consommation les plus éloignés.

à + / Pierre

re

La chaine de production est infinie et complexe :La mine et le transport mais aussi la métallurgie etc donc tout le transport de minerais ou de marchandise par rail forme un tout
Parfois on peut l'oublier Donc continue Pierre à nous régaler

Et tu as franchement raison : sans charbon il n'y aurait pas eu de forge, d'aciérie et de sidérurgie, ni de chaudière et de centrale thermique.

On aurait fait comment si les écolos étaient nés à cette époque ?

J'm'en fous, j'suis écolo !

Enfin l'espoir de réussir à dénouer l'énigme concernant les autorails de transport de personnel Berry construits au début des années 70 pour les mines de fer d'Angevillers et de Rochonvillers en Moselle.

"Comment ces machines, livrées en motorisation diesel avec convertisseur, avaient-elles pu se retrouver sur photos avec une motorisation électrique alimentée par pantographe ?"

Un de mes contacts luxenbourgeois a non seulement fait un super travail de recherches, mais en plus il a fait appel à un ex-mineur très fiable (sic) qui enquêtera très prochainement auprès d'autres anciens mineurs qui auraient pu connaître ce matériel et le renseigner.

Photo d'environ 1975 de l'APB 28 déjà modifié en version électrique sur le carreau de la mine d'Angevillers


Photo de 1998 de l'APB 28 transformé et rétabli en thermique dans la mine d'Angevillers exploitée par Arbed France.
J'ose espérer que cette "mince" affaire (doux euphémisme) pourra se clore avant la fin de cette année, ce qui me permettra de passer un Joyeux Noël.

à + / PO

Je crois avoir trouvé une solution mais elle reste à prouver :

Le pignon de droite, solidaire de son essieu, est entraîné par la chaîne reliée au pignon double au bout de l'ensemble moteur-convertisseur.

Version motorisation thermique d'origine : une seconde chaîne reliait le pignon solidaire de l'autre essieu au même pignon double.

En version motorisation électrique ultérieure : un moteur de 500 V était adapté avec pignon en bout relié par chaîne au pignon du 2me essieu.

Bien entendu, ces deux systèmes ne pouvaient fonctionner en même temps et étaient indépendants par le débrayage automatique de l'autre.

La photo ci-dessous montre que la draisine avait été fortement "bidouillée", peut-être l'emplacement de l'appareillage électrique qui a fini par être supprimé du fait que cette machine n'était plus employée que dans des galeries d'exhaure où l'eau qui montait était un danger.


Elle montre aussi que cet ex-autorail, devenu draisine, pouvait rouler avec un seul essieu moteur et qu'il avait peut-être été conçu chez Berry pour être transformé par la suite, tout comme les 8 autorails diesel livrés à une autre mine voisine.

Mais supposition n'est pas preuve et c'est à espérer qu'un ancien mineur soit présent le jour de la Ste-Barbe pour témoigner auprès du contact censé rapporter ce qu'il en était exactement.

à +/ PO

Sur la dernière photo ci-dessus, on aperçoit le convertisseur de cette machine.

Contrairement à ce que j'ai pu écrire auparavant, il ne s'agit pas d'un Clark de 9 pouces mais d'un Rivoire de 11 pouces, et plus précisément du modèle RAG 1.11005 E13/5 n° 191.

C'est d'ailleurs le même que ceux montés sur les 6 locotracteurs 4548 R3 construits pour les mines d'uranium de l'ouest de CEA-Cogema, lesquels ont tous été retrouvés et sont détenus aujourd'hui par 6 propriétaires différents.

Ci-dessous le convertisseur et la plaque du 4548 R3 n° 880 en restauration chez un collectionneur près d'Issoire.



à + / PO

Bravo ! encore une énigme élucidée !!!

Pas encore, même si ça commence à mieux se présenter, mais je préfère attendre la suite qui ne devrait pas manquer d'arriver en 2002.

En attendant, je remue toujours l'Est mais pour retrouver les locos Berry qui ont été livrés autour de 1939 pour la Ligne Maginot et ses entrepôts, et là aussi ça piétine car non seulement les archives sont rares mais en plus les occupants ont récupéré tout les matériels qu'ils pouvaient faire fondre pour construire le Mur de l'Atlantique et leur propre armement lourd.
C'est ainsi qu'il n'y a aucune trace des 14 Berry 3728 - je dirais plutôt plutôt 3627 - qui figurent pourtant dans la liste de livraison Berry.

En trouvaille, ces 3 locotracteurs Campagne de la première G.M., mais cette guerre était plus statique et les machines roulantes pouvaient se balader en toute quiétude, d'où l'expression "Voyager en Campagne à la campagne pendant la campagne"..

Campagne voie 600 photo 1915

Campagne voie 600 photo 1916

Campagne voie 600 photo 1917

Le même avec plan.


Difficile d'imaginer que son toit pouvait protéger des bombes...  

Dans cette version, il a été équipé de moteurs 12 et 18 ch mais sans précision du carburant, mais aussi du Cérès 15 ch essence en exemple ci-dessous :

Campagne de 1910 - moteur Cérès 2 cyl. 15 ch - sur voie de 600 à l'ATPVM en Yonne

Un autre qui a bourlingué entre Ugine à Annecy, le Parc Risle Vallée, la Carrière de Nemours et le CFC Chanteraines :

Campagne de 1952 - moteur Deutz F3L 912 de 42 ch -sur voie de 600 au CFC.

Et même en Guadeloupe mais sans autre précision


à + / PO

Et puisqu'on est en période de guerre, voici 2 prototype hors normes qui ne seront pas retenus mais auront bien coûté de l'argent...

Crochat de 240 ch en tandem de près de 14 m de long pour 32 t sur voie de 600 - 2 moteurs essence Panhard et transmission de mouvement électrique.
Construit en 1934 aux usines de Tarbes par SGCEM / Alsthom

Redressement de l'un de deux éléments après déraillement et versement sur le réseau de Toul en1939.


Constructeur inconnu, de même puissance et mêmes moteurs Panhard - 7 m 40 de long pour 24 t sur voie de 600.- à transmission de mouvement mécanique



Source Voie Etroite n°100 de 1987

à + /PO

Bonjour à tous
Pierre peut être que tu en as déjà parlé et je l'ai loupé alors excuses moi mais je vois que tu parles d'un loco fabriqué à Tarbes par Alsthom, alors ma question c'est est ce qu'Alsthom est arrivé bien plus tard que Berry sur le marché des locos? Comme la plus part du temps les engins qui étaient dans les mines ne sont que des Berrys.
Alain

Bonjour Alain.

Tu n'as pas à t'excuser., mais c'est non sur les deux points que tu évoques.

Pour BERRY, l'essentiel est résumé ci-dessous


Cette entreprise avait une filiale à Dieppe (Ateliers et Chantiers de la Manche), et deux ateliers d'entretien-réparation à Bitche et Creutzwald (Moselle).
Enfin, Berry n'a jamais eu le monopole des locotracteurs pour les houillères (nationalisées ou non), mais son matériel était réputé pour son endurance et sa faible consommation.

Pour ALSTHOM, c'est une bien longue histoire commencée plus tôt, avec un parcours fortement diversifié qui perdure.
Voici un condensé particulièrement explicite et nettement moins endormant que le même sujet traité sur Wikipédia.

https://www.fo-vpf.fr/qui-sommes-nous/histoire-alstom/

Petit rappel :
1982 - Nationalisation par l'Etat et à prix fort (au titre du programme commun).
1987 - Retour à la privatisation (au franc symbolique ?).

Bonne lecture.

à+ / PO

Salut Pierre
Je viens de découvrir qu’apparemment tu étais née en 1942 ? ?
Excuse-moi si j’ai fait une gaffe !
Moi je suis née en 1944
J’ai l’impression que nous ne sommes pas beaucoup de cet âge « canonique » enfin perso je ne me sens pas vieux mais il faut dire que je n’y pense jamais
J’aime beaucoup ton post loco militaire Crochat de 240 ch C’est fou le pognon que les militaires foutent en l’air ex en 39 les postes radio qui non seulement n’étaient pas assez puisant mais émettaient une onde parasite qui permettait aux allemands de localiser les PC
Voilà Pierre je te souhaite une bonne soirée
Amicalement
Claude

Bonjour à tous
Merci Pierre, quand je te lis, "Berry réputé pour son endurance et sa faible consommation" je me dis que les ingénieurs de la famille Berry savaient faire déjà, alors que depuis pas mal d'années on n'a l'air d'avoir perdu ce savoir, mais peut être que je n'y vois pas bien.
Claude ne regardes pas la carte d'identitée, ce n'est que de l'administratif c'est l'apparence qui compte non?
Alain

Claude :: Oui, je suis du 11/07/1942 et tu peux vérifier auprès de mon jumeau qui ne me contredira pas, même s'il est né après moi, que ça continue de le perturber et qu'il n'arrête pas de dire qu'il est arrivé second et moi avant-dernier ! En réponse, je lui balance qu'il n'était que le placenta mais qu'on l'a conservé vu qu'il était encore chaud et qu'il remuait. Quant au cordon qu'il avait autour du cou, je me gargarise à lui dire que c'était moi qui le lui avait passé pour freiner sa sortie...
Sinon, moi non plus je ne me sens pas vieux, quoique depuis un an j'ai pris un sérieux coup de semonce avec 3 chutes qui m'ont cassé et recassé la même côte, mais aussi avec les multiples examens, rayons et traitements que je ne compte même plus.
Néanmoins, je pense avoir conservé toute ma tête, mon allant et mon humour, et c'est déjà l'essentiel pour garder le contact avec la famille, les voisins et les autres, dont les amis de VSA et d'ailleurs.

Pour les conneries financières d'avant 39/45, je me demande si (déjà à cette époque) ce n'étaientt pas les politiques qui savaient tout et prenaient les décisions à l'emporte pièce...Heureusement que l'ennemi m'a vu grandir, ce qui l'a fait rentrer chez lui.

Alain :  Oui, beaucoup de capitaines d'industrie français de l'époque avaient une formation et des diplômes de haut nouveau, et s'étaient aussi entourés d'ingénieurs qui ne courraient pas après la gloire et le fric mais cherchaient la réussite. Chez Berry, ils prenaient soin de former le nouveau personnel, allant jusqu'à toujours répondre aux curieux dont j'étais alors que je n'avais aucune formation technique mais que je m'intéressais à tout ce qui était produit (et surtout aux locotracteurs ).
Aujourd'hui, à part espérer devenir footballeur, chanteur ou influenceur, c'est à se demander ce que la dernière génération a dans la tête et si elle saura supporter les restrictions qui s'annoncent alors que nous les vieux (comme ils disent) avons déjà connu ça pendant et après la guerre dont il est justement question ci-dessus.

Bon, j'arrête de nous faire mal, d'autres sauront bientôt s'en charger.  

à + / PO

Bonjour
Merci pour ton eclairage
Oui d autres seront s en charger
@micalement

Bonjour, merci pour ce post très documenté !!! pour ce qui est du futur plutôt sombre ; en 1939-1940 il y avait eu la même collecte des armes chez les particuliers (aujourd'hui c'est sous le prétexte des risques d'accident !!!) vous pensez bien que ceux qui possèdent des fusils automatiques vont allés sagement les rapporter en préfecture !!! ça sent la peur de la rébellion civile tout simplement !!!! une anecdote ,mon père en 1940 avait planqué son fusil de chasse enterré dans le sol du hangar !!! la guerre terminée il est allé pour le récupérer (le métayer qui l'avait remplacé à la ferme était un ami )ils ont bien retrouvé le fusil mais plus un seul morceau du bois de la crosse!!! comme il n'était pas chasseur il l'a laissé à son ami !!!!

Après tout, on désarme bien la Police et l'Armée, alors pourquoi pas les civils ?

Donne ton arme ! Attends, je vérifie si ça marche encore.

Bientôt on ne chantera plus "Aux armes, citoyens" mais "Aux larmes, citoyens".

à + / PO.

A parler d'armes, on va parler de guerre et de la Ligne Maginot sur laquelle je me balade depuis pas mal d'années.

Voilà 7 ans que j'ai reçu cette photo du dépôt de St-Hubert en Moselle qui contenait une bonne trentaine de locotracteurs usage militaire et que les soldats Français ont saboté devant l'arrivée des troupes allemandes. En voici la composition de l'époque soit la mi-juin 1940 :
- 11 Péchot à vapeur
- 21 Crochat pétroléo-électriques
- 2 Schneider essence
- 1 draisine (prototype)
Tout ce matériel était en voie de 600 mm.

Derrière les nouveaux occupants, 3 Crochat de 14 t fortement secoués et 1 loco sans moteur qui les laisse dubitatifs.

Dubitatif, je l'ai été aussi, de même que tous ceux qui s'intéressaient à la Ligne Maginot et à ses moyens de liaison.
Berry or not Berry ? Beaucoup m'en ont dissuadé. D'où serait-il venu celui-là dont aucun document n'a jamais parlé ?
Mais ce n'est pas parce que l'on ne sait rien sur quelque chose que ce quelque chose n'existe pas ou n'existe plus !!!

Et puis il y avait ces 14 Berry de 24 ch signalés construits pour cette ligne de défense et qui m'ont toujours turlupiné.
Si ça faisait longtemps que j'y pensais, je n'ai jamais osé prétendre que celui-là en faisait partie car il fallait le prouver.
Et puis l'étincelle est venue et quand j'ai annoncé Berry, j'ai été approuvé par le grand spécialiste de la Ligne Maginot..

C'était un 3627 (et non 3728) spécialement produit pour l'armée :fenêtre blindée, attelage automatique Willison, etc...
Le voici en agrandissement où l'on constate l'arbre d'entrée de la bdv et les ombres formées par les ouÏes de la jupe.


Voilà ce qui va me permettre de terminer l'article que j'ai commencé il y a déjà longtemps et qui finira avec ce loco.

à + / PO









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Bonjour,

Je me demandais où la photo a été prise (enfin c'est à combien de la ligne Maginot ?).
Ils ont aussi saboté les bâtiments ou ça a été bombardé ?
Toutes les toitures sont soufflées et il y a quelques fermes métalliques complètement tordues...

respect pour ce gros travail d'archive...
Je m'essaie à retrouver une firme parisienne des années 30... mais à coté de ton boulot de recherche je me sens un peu gauche !

Pas de bombardement mais plutôt un dynamitage musclé du dépôt de machines roulantes pour qu'elles ne tombent pas entre les mains des Allemands qui avaient déjà envahi le Nord et s'approchaient de Paris. D'ailleurs, la capitulation (dénommée Armistice) a suivi de huit jours.

A voir le loco de gauche, je suppose que c'est l'explosion qui a soulevé le Crochat de 12 t de droite, qui lui a arraché le moteur et le capot. Mais les dégâts ne s'arrêtèrent pas qu'à ceux de cette photo car beaucoup de locotracteurs furent bons pour la ferraille. Les autres serviront à l'Organisation Todt ou partiront en Allemagne.

Le dépôt St-Hubert (en bas à droite) alimentait les ouvrages de la Ligne Maginot qui défendaient la ville de Thionville. En voici quelques-uns d'entre eux qui sont repérables aux carrés noirs.



ps : Tu cherches quoi comme entreprise sur Paris ? Si je peux t'aider... (on ne sait jamais).

PO

Bonjour,

Déjà vu ce mot TODT, sans en connaitre le sens!
https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwjv5Nyj3-H7AhW3aqQEHTOoAuIQFnoECCwQAQ&url=https%3A%2F%2Fwww.persee.fr%2Fdoc%2Fhes_0752-5702_1992_num_11_3_1649&usg=AOvVaw3iyd-AuMZSY7BdFid854EE
JJR24

MERCI JJR pour le lien, très instructif !