Bécassine, ma nouvelle PEUGEOT 201 de 1932

Bonsoir !
Aujourd'hui Yanouch était en formation !
C'est entre le fromage et le dessert d'un repas de famille qui n'en finissait pas que je suis aller tenter l'étamage de mon aile.

J'avais prévu la chose dès le matin puisqu'après les vaches j'avais sablé l'affaire.



Après une légère chauffe au propane pour m'assurer que la tôle soit bien sèche. Je tartine la zone copieusement au pinceau de pate à étamer.

Je chauffe la pate et j'essuie avec un chiffon humide.
bien brillant du coté acier nu le résultat est conforme aux vidéos youtube, par contre de l'autre coté sur les réparations galva ça reste noir et ça devient poisseux (et à ce moment là précisément je sens bien que ça va devenir marrant quand je vais étaler l'étain... )
Je commence à étaler l'étain qui se dépose pas trop mal...



après avoir fondu deux ou trois baguettes d'étain, je prépare une spatule de bois de hêtre que je suiffe généreusement.

puis avec la spatule je commence à étaler l'étain pour le répartir, et tout se passe bien, faut faire attention de ne pas trop chauffer et flairer les zones de forte épaisseurs qui ont tendance à fondre moins vite que celle qui sont plus fine. En tout cas quand on est à la bonne température ça s'étale comme de la crème !


j'ai fini le dessus et je passe au côté ou le sablage à découvert des nouveaux trous

Heureux comme tout, ayant fini de spatuler mon aile je passe au limage. Ce sont des limes spéciales faites pour ça que je découvre dans la réserve d'outils paternels. C'est la première fois que je les utilise puisque c'est la première fois que je travaille l'étain en carrosserie.

Avant de me lancer je vérifies l'accroche de l'étain... Et si c'est parfaitement bien accroché sur la tole nue, sur le galva par contre c'est juste la misère: tout se décolle comme une peau d'orange... C'est la tuile !!!
Je prends pas de photo car la famille étant à ma recherche pour le dessert, faut réagir vite !
Je choppe le Z flux (décapant pour le zinc en soudure étain) et j'arrose la zone qui s'est décollée.
Puis je chauffe quand ma soeur finie par me débusquer une part de gâteau à la main !
ça se met à buller sous l'étain et ça tombe bien car voilà Madame Yanouch qui débarque aussi avec une coupe de Mont Louis...  
J'attaque la mixture obtenue avec la spatule et j'ai juste le temps de passer un ou deux coups de limes avant que tout le monde m'attrape et me fasse lâcher les clous !  
Ce coup ci ça à l'air d'avoir accroché...  Moralité: la pate à étamer ne fonctionne pas sur du galva ?!  





Il y a deux ou trois trucs que j'ai découverts et qui contredisent un peu les vidéos.
il y a plein de façons de déposer son étain une fois la tôle passé à la pate à étamer et les reprises sont possibles:
- on peut lâcher une goute d'étain de la baguette, on vise et elle vient d'écraser sur la tôle en se soudant instantanément à celle ci,  ça permet de déposer de l'étain très vite mais on ne peut pas le spatuler sans une réchauffe.
- on peut aussi chauffer la baguette et une fois que l'étain est mou le déposer en continuant de chauffer, ça permet de faire des reprises après surfaçage car dans ce cas la zone est très peu chauffée et la goute d'étain se spatule aisément. La contrepartie c'est que le travail avance lentement.
- on peut chauffer avec toute sorte d'outils: décapeur thermique, propane et oxydrique. L'oxydrique est très précis mais trop puissant à mon gout. Le propane fonctionne très bien même si la zone de chauffe est un peu large avec une torche classique. Quand au décapeur c'est encore pire et à réserver à mon sens pour les grandes zones de dépose.

demain on lime et on ponce !
bonne soirée !

bonsoir ,  yanouch29 , et pourquoi tu essayerais pas le support de soudure à l'étain que l'on utilise pour la feuille de plomb sur toiture ,
tu fond ta baguette d'étain avec ton chalumeau ou fer à souder et après tu le façonnes avec ce support ! je l'ai utilisé plusieurs non seulement en toiture pour le plomb  mais aussi en soudure étain , sur l'embouchure du réservoir du Latil ( à l'étain d'origine ) et sur le bac supérieur d'un radiateur   çà irait super bien pour planifier sur ta tôle plate ou galbée ( çà se trouve dans toutes les quincailles,support kit de soudure au plomb étain )

Bonsoir !
Ben... juste parceque je savais pas que ça existait... je m'en vais en acheter un dès que possible
merci du tuyau !

re quand j'ai vu ton travail çà m'a fait tilte c'est un bout de chiffon un peu épais imbibé de je ne sais pas quoi dessus et tu te brules pas en façonnant la soudure , tu l'étales à la demande !

ok, ben alors je vais d'abord essayer avec une bonne épaisseur de feutre et du suif... ça devrait fonctionner.
Si ça foire j'irai acheter le bidule... Le challenge c'est d'arriver à tout chauffer uniformément ou au moins la zone la plus large possible, et pas trop chaud, avant que de passer le lisseur pour pas que l'étain se fasse la malle...

bonjour , encore moi , oui un bout de tissu plié épais et tu as raison c'est peut ètre du suif !!!! l'avantage c'est que tu peux étendre et lissé en trouvant le juste milieu pour l'étain à l'état liquide et qui passe à l'état pâteux ( plus facile à étendre , il coule plus

Nettoyer la tôle zingué à l'acide sulfurique avant de passer la pâte à étamer pour enlever le zinc...

Bonsoir !
J'ai fini mes ailes!

la galère a été de bien nettoyer tout les petits creux provoqués par la rouille. En fait, l'étamage est assez facile si le métal est à nu et donc parfaitement décapé.
La moindre merdouille dans un trou et la pâte à étamer n'est plus efficace. Et dans mon cas le plus dur a été de savoir où s’arrêter, car des creux il y en a sur toute la surface de l'aile tellement le métal est abimé et j'aurai pu y déposer tout mon stock d'étain. Donc j'ai fait juste les plus gros et la zone de soudure, pour le reste je compte sur l’apprêt et la peinture !
Idem pour le galva: ça s'est fini au Z flux après un décapage préliminaire du zinc à la ponceuse

finitions de l'étamage à la ponceuse à bande et à l'orbitale.
Puis au papier de verre grain 60 (j'ai pas voulu faire trop fin pour que la peinture s'accroche bien):


Dernière ligne droite ! je décape puis je tartine d'étain l'autre coté de l'aile.
Et rebelote : ponçage !


reste plus que le débosselage du devant de l'aile;
je m'installe avec maillet, plane et tas et c'est parti !: avec le maillet je ressorts les creux par l’intérieur. Et avec la plane par l'extérieur et tas à l'intérieur je nivelle la tôle.



Le principe est simple et je le rappel pour ceux qui voudraient se lancer en tôlerie:

-planer détend la tôle donc il faut planer juste ce qu'il faut.
-taper doucement mais longtemps. Si ça sonne mat c'est que le tas ne porte pas encore sur la tôle (on déforme mais on ne détend pas). Si ça sonne clair c'est que le tas est en contact et on commence à détendre la tôle. Il faut donc détendre juste là où c'est tendu ce qui signifie: que pour les formes convexes c'est des creux aux alentours, et pour les formes concaves ce sont des bosses aux alentours. On tape par cercles concentriques de moins en moins au fur et à mesure qu'on s'éloigne du centre.
-si on est allé trop loin dans la détente (on se retrouve avec un creux là où c'était tendu auparavant) soit on refait tout le processus dans la zone autour du défaut, soit on fait une chaude de retrait à l'endroit du défaut.
-la chaude de retrait peut être accompagnée d'un martelage pour retreindre le métal vers le centre, dans ce cas on ne refroidit pas brutalement la chaude et ça fait un retreint sur une plus grande superficie.
-Une fois la chaude réalisée, si on s'est foiré et qu'elle n'a pas fonctionné parce qu’on a soit pas assez chauffé soit pas refroidi assez vite ou martelé assez vite, il est inutile de refaire une chaude au même endroit çà ne fonctionne pas ou presque.

ensuite pour en finir je refaits un faux-rivetage pour le support de l'aile. Comme je n'ai pas de rivet je suis parti de vis tête fraisée de 4mm dont j'ai rebouché l'empreinte au poste à l'arc (j'ai essayé au MIG maintenant que j'ai du gaz mais j'ai rien fait de bien...   ). Puis je les ai boulonné et j'ai tout fondu à la baguette rutile pour l'éternité.   De l'autre coté: un petit surfaçage jusqu'à affleurer la tôle et c'est nickel

On fini par deux couches d'acide tannique ... et demain on passe à la peinture d’apprêt  !



Et je fini mon fond de pot sur sa copine...


Bonne soirée !

Bravo Yanouch !
Quelle persévérance...Voilà Miss Bécassine qui commence à se rhabiller et se revêtir de ses plus beaux atouts....
reste plus que son "maquillage" - peinture, pour faire la coquette !

bonjour
Je suis scotché !!!
la carrosserie étant un domaine si étranger pour moi, je n'arrive pas à croire que tu y arrives comme si c'était facile !
en résumé, quoi que tu fasse, tu as le savoir-faire qui va bien !!!

Bonsoir,

Je suis d'accord avec Vous JP et Olivier!
Pas évident de garder la tôle tendue!!!
JJR24

Merci,

C'est pas encore du travail de pro pour l'étamage et puis j'y ai passé beaucoup de temps... Mais je suis content du résultat

Pour la tôlerie c'est mon père qui m'avait appris quelques trucs (lui il en connaissait vraiment un rayon), moi j'en ai jamais fait beaucoup de tôlerie (juste la cabine d'un SG2 et puis un peu de médiéval il y a moulte: Heaume, gantelet que j'ai jamais fini d'ailleurs...) mais une fois qu'on a compris comment ça fonctionne c'est toujours pareil !
Par contre je suis très content d'avoir appris à étamer... J'avais fait un peu de gouttière comme tout le monde sans vraiment savoir souder l'étain et ça m'énervait (par exemple j'ai pas réussi à faire à l'étain la goulotte de mon trieur Marot, je m'en suis sorti mais au brox). Maintenant ça y est, je commence à maitriser et bientôt ça va être les doigts dans l'nez ! J'ai plein de vieux trucs à réparer qui sont soudé à l'étain...

Bonsoir,
Voilà l'avancée du travail sur Becassine.

Peinture des ailes avec une première couche d’apprêt glycero noir anti-rouille.
J'ai barbouiller ça à la brosse en chargeant un maximum. L'idée étant de remplir les creux de corrosion.
La prochaine étape c'est de poncer et d'en remettre une couche, puis rebelote jusqu'à ce que ce soit lisse comme une "pô d'fesse" !  
J'sais pas si c'est plus économique qu'un vrai masticage + appret... tout ce que je sais c'est que c'est "anti-rouille renforcée" cette peinture et que j'en ai 5l... Qu'elle fait une peau à la surface du pot en trois jours et qu'il est temps de l'utiliser !




Puis j'attaque la colonne de direction: le boitier est bien étanche et les arbres n'ont pas de jeux, je laisse comme ça et je démonte le minimum pour nettoyer correctement les pièces.

quelques photos de repérage:

Nettoyage des pièces où l'on en profite pour compléter ce qui manque: ici c'est une goupille fendu, là une rondelle frein.



D’abord au fioul pour ramollir la vieille graisse sableuse.
Puis dans un bain de soude avec une brosse à dents, y'a pas meilleur dégraissant !
Puis au karcher pour rincer et décoller ce qui reste
Puis à la brosse métallique pour parfaire
Puis au couteau pour les petits recoins...
Et on fini par un coup de withe spirit avant peinture

Mais ça en vaut bien la peine pour mettre en valeur ces beaux graisseurs !

Et peinture, après avoir protégé tout ce jaune !


On passe à une nouvelle séance de démontage.
Où je me fais une aile arrière et un marche pied.

Démontage difficile de la nombreuse visserie hétéroclite pour cette aile





La journée se termine,
à bientôt pour de nouvelles photos

Bonne soirée !

Comm' d'hab'...

Merci Olivier !

OB44 a écrit:Comm' d'hab'...

Mais ou s'arrêtera-il ?

Pantois j'en suis ....pantois j'en reste!

Bonsoir,

Où l'on fini les ailes.

La première étant presque terminé,



Il me reste à réparer le bord et c'est l'occasion de prendre en main mon MIG avec Gaz.



J'ai oublié de prendre la photo mais une fois ça de fait je lui passe une première couche d'acide tannique et je m'en vais démonter la deuxième.