Ma passion : tout sur les mines de charbon et les mineurs (3ème partie)

En passant par la Haute-Loire - 43 :

Puits du Parc à Frugères-les-Mines (HB Auvergne - groupe de Brassac-les-Mines)

Stèle qui n'a pas besoin de sous-titrage car elle parle d'elle-même.

Loco Deutz MAH 914G n° 55.920 à moteur monocylindre de 9 ch - en voie de 530 (1)

Noix en bout de vilebrequin (dent de loup) pour lancement par manivelle

Commutateur électrique antidéflagrant à vis à tête triangulaire nécessitant une clé spéciale

Eclairage antidéflagrant - même principe de protection

Système d'aspiration antidéflagrant breveté

Dispositif d'échappement antidéflagrant masquant l'empilage parefeu.

Chariot de transport de bois de soutènement - en voied de 530

Benne de 500 litres provenant de la Mine de Messeix (63) car en voie de 580.

(1) Livrée en 1954 à la Mine de Messeix en voie de 580. Elle fut ensuite ramenée à 530 pour servir à Brassac.

à + / PO

En passant par le Puy-de-Dôme - 63 :

Voilà plus d'un an et même presque deux que j'attendais ce moment : revoir les locotracteurs Berry 4538 R3 n° 880 et 884 construits au milieu des années 60, livrés au C.E.A. de Haute-Vienne (87) - devenu COGEMA - puis cédés en fin d'exploitation à l'APEMVE près du Mans (72) et finalement récupérés par un collectionneur près d'Issoire, lequel, nonobstant la pandémie et ses contraintes, me relançait régulièrement pour venir les voir.
Ce passionné avait été signalé par Florian VERNEDE qui, après avoir signalé le loco Deutz de Frugères-les-Mines (voir article précédent), avait montré les photos de 3 locos Decauville, lesquels, à moins de 15 km de Frugères, attendaient de connaître des jours meilleurs. Or ces machines aussi provenaient de la mine d'uranium de l'ancien C.E.A. près de Limoges.
Il faut croire que j'ai bien fait de patienter puisque ce ne sont plus 5 locotracteurs que j'ai eu l'occasion d'y trouver mais 9 dont 1 autre Decauville, 1 Plymouth, 1 (Deutz ?) modifié façon FarWest et 1 de construction artisanale ramené de Suisse.!

Mais d'abord les 2 Berry 4538 R3 :

n° 884 détenu par l'Apemve avant son transfert - idem pour le n° 880
Ces machines avaient été conçues pour être télécommandées en milieu potentiellement dangereux (uranium)

Tableau de bord du n° 880

n° 880 à l'abri sans son habillage

Châssis du n° 884 en attente de passer au sablage

Moteur Alsthom type Dieselair 72 de 37 ch à 2300 tr/mn et convertisseur Rivoire de 11 pouces équipé de RAG 1

Plaque du convertisseur

Plaque de pompe d'injection Sigma

Le 884 sera le premier a être restauré pour le compte d'une tierce personne qui réside en région parisienne.

à + / PO

9 locotracteurs chez un collectionneur !! c'est énorme !!!  
il doit vivre caché parce que vu la hausse du prix de la ferraille, il risque d'être visité !!!!
et même menacé par les ferrailleurs .
Collectionneur de bazars qui font 5 tonnes de bonne ferraille ça peut attirer les convoitises de gens peu scrupuleux !

Son but est de pouvoir en faire rouler le maximum mais c'est un travail de longue haleine. Il s'est adjoint un excellent mécano et au moins 3 machines sont roulantes, une 4ème attendant que son démarreur soit réparé.
S'il a des rails en pagaille, il est à la recherche d'aiguillages en voie de 600 et surtout de qualité car on ne fait pas circuler un loco de 6 tonnes sur des piquets de jardin. Et vu qu'il aimerait en dénicher un à cabine centrale qui ferait dans les 8 t, il aurait intérêt à penser à cela et à prévoir des courbures plus grandes car ça ne serait plus du tout le même gabarit.
Sûr que je ne vais pas attendre 2022 pour retourner le voir.

Au sujet des 2 Berry 4538 R3 ci-dessus, et s'ils ont été construits pour les mines d'uranium du C.E.A., ce n'est pas certain qu'ils proviennent de celle de Hte-Vienne. En effet, sur les 6 machines de ce type livrées en 2 cadences, 2 sont bien allées en Hte-Vienne, mais 2 en Vendée et 2 en Loire. Et vu qu'à chaque fin d'exploitation le matériel est regroupé pour servir ailleurs ou être revendu (si pas ferraillé... ), il n'est pas toujours facile de retracer son parcours, mais tous les 6 ont été retrouvés !

Autre précision importante, le loco de mon avatar est un C 3635 K2 construit en 12 exemplaires livrés au même C.E.A., dont 4 en Hte-Vienne, 4 en Vendée et 4 en Loire. 9 d'entre eux ont été retrouvés.

Alors, comme disait Michelin, n'en demandez pas trop, on fait ce qu'on pneu !        

à + / PO

Encore en Puy-de-Dôme - 63 :

3 locos Decauville TMB 15 - issus du C.E.A. Hte-Vienne


1er TMB 15 sans plaque mais roulant vu de son côté droit

Le même vu de son côté gauche

Encore lui vu de l'avant coté calandre

Toujours lui vu de l'arrière côté cabine

2ème TMB 15 sans plaque et sans cabine vu du côté droit

Le même vu du côté gauche

3ème TMB 15 portant le numéro 385 vu de son côté gauche - vérification faite, c'est le 0385 du milieu des années 50

Le même vu de son côté droit - sans cabine ni moteuR

Encore le même vu de son avant

Toujours le même vu de son arrière

Moteur Baudouin DB1 de 15 ch remis en état pour le Decauville TMB 15 n° 0385

Plaque apposée sur le tableau de bord de cette même machine. C'est pareil qu'à la SNCF, paraît-il... :

à + / PO

Bonjour
Tu ne t'es pas déplacé pour rien !
merci pour le partage de ta moisson de photos !

a+
JP

Bonjour,

Impressionné je suis! Et satisfait de voir ces détails techniques!
JJR24

Mais je n'en suis qu'à la moitié ? Et toutes photos de mézigue, comme il se doit !  

A propos de détails techniques, et concernant les moteurs Alsthom des Berry 4538 R3, j'ai eu l'occasion de remarquer que :
- les plaques de construction étaient différentes, le n° 880 ayant la plaque rouge du type 72 de Joué-les-Tours (voir plus plus haut), alors que le 884 avait une plaque de 7 x 11 de couleur alu et absolument illisible et impossible à photographier
- la pompe à injection du 880 était démunie de son clapet Guyot tandis que celle du 884 disposait toujours du sien.

Pompe à injection Sigma du Berry 4538 R3 n° 880

Pompe à injection Sigma du Berry 4538 R3 n° 884

J'y ai aussi vu un antique Baudouin DA2 - l'ancêtre du DB2 - de 18 ch à 1000 tr/mn datant de 1930.
Ce fut le premier moteur diesel construit par Baudouin à La Timone (Marseille) et j'ai oublié de le photographier !

On m'a aussi présenté un Baudouin inconnu que j'ai aussitôt identifié comme DK2 de 30 ch, à coup sûr le moteur qui manque sur le Berry C 3635 K2 n° 818 du Musée de Noyant d'Allier (provenant aussi du C.E.A.).



3 locos Berry C 3635 K2 dont le n° 818 760 sans moteur à droite - au parc du Musée de Noyant d'Allier (03)

Il s'agit bien du 760 à droite, le 818 étant celui du milieu.

P'tain, si on m'enterre pas au Panthéon, je me suicide !

La suite est pour bientôt.

PO

Bonsoir,

Le problème est que si le Panthéon a la place pour Pierre, il n'a pas la place pour un Berry!

Couleurs différentes des moteurs ALSTHOM =cylindrées différentes (je n'ai pas retenu les correspondances!);
Curieux ce rivetage de plaque moteur spécifique? Moteur reconditionné? Montage d'éléments très particuliers?
JJR24

Il suffit pourtant de dégager ceux qui n'y ont pas leur place et le tour est joué (comme les moteurs Alsthom de Joué-les-Tours).  

Ces deux locos ayant été construits en même temps, les moteurs devraient avoir les même plaques, d'où mon étonnement pour celle illisible.
J'ai retrouvé mes photos et notes prises il ya 6 ou 7 ans à l'Apemve qui détenait 4 locos de ce type Berry. Cela donnait type 100 (plaque noire) pour le moteur du 884, et type 72 (plaque rouge) pour celui du 880. Déjà à l'époque je trouvais bizarre cette différence que j'avais aussi relevée sur le type 100 du loco 882 toujours conservé à l'Apevme et le type 72 sur le 943 construit plus tard et qui est parti dans le Sud-Ouest.
Pour terminer cette série des 6 locos 3548 R3, il y a aussi le 883 du Musée de Noyant d'Alllier qui est lui aussi à moteur type 72 à plaque rouge.

Ainsi, le moteur à plaque de 7 x 11 illisible sur le 884 serait un Dieselair 100 de la première génération et donc resté d'origine.
Le type 100 est à alésage 100 tandis que le type 72 est passé à 103 d'alésage, tout comme le type 316 qui sortira plus tard.
Il se peut qu'il y ait eu des remplacements de moteur car ce matériel était très sollicité et l'entretien pas toujours respecté.
Quant à la pompe d'injection rouge, c'est tout bonnement qu'elle a été peinte en même temps que le moteur suite à une réfection, ce qui est absurde !    

Enfin, en ce qui concerne toutes les plaques, qu'elles soit de chassis, de moteur ou de pompe d'injection, elles étaient presque toujours rivetées sur le matériel Berry.

à + / PO

Decauville n° 691 en restauration au Luxembourg - voir page 11.

La date de livraison du 6.11.1933 semble être la bonne, non seulement en raison de ce qu'il en a été dit mais aussi par ce que le 690 de ce constructeur est sorti d'usine à quelques jours près le même mois.
Ce qui changerait aussi c'est le premier utilisateur qui ne serait pas la Mine de Vins-sur-Caramy (83) mais Electro Chimie d'Ugine, car la  Mine de Vins n'a été opérationnelle qu'après la 2ème GM (JO du19.11.1945).  Toutefois, rien ne contredit que cette machine ait pu y être affectée par la suite...
Cela n'apportera pas les plans nécessaires à sa remise en état, mais évitera au moins d'être dans l'erreur à propos de son parcours.

à + / PO

une question aux spécialistes de la mine et de son environnement.

je ne connais ni la raison ni le commanditaire de cet engin LABOURIER ! :12: un chariot élévateur à 9 ou 10 places assises !
Notre ami DJO45 évoque la possibilité d'un engin de mine...

Ok pour transporter du personnel mais difficile de l'imaginer manoeuvrant des palettes dans une mine où les engins sont surbaissés.
De même qu'il ne semble pas être muni d'un équipement anti-poussières, alors je dirais plutôt un engin de surface à double fonction.

ok ! merci Pierre

Passons aux choses sérieuses !

En page 12, il est question du très ancien Decauville n° 691 en restauration chez son dernier acquéreur.
En fait, le châssis est tordu, probablement au cours d'un déraillement plutôt costaud, et la boîte de vitesses n'est pas garnie d'huile mais de mayonnaise.
Aussi, ce qui était plus ou moins constatable au départ a laissé pantois lors du démontage plus poussé. Bref, si le châssis a pu être redressé, les roulements sont à remplacer et la pignonnerie a besoin d'un super dégrippage...


Redressage du châssis par un tôlier-serrurier qui sait manier le chalumeau.



Toutefois, pour la vraie mécanique, il va falloir faire usage de technique, de patience et pas mal de monnaie.

Mais c'est quand on voit la suite que l'on comprend qu'il en faut bien plus pour faire renoncer ce collectionneur !

PO

Bonjour
Toujours aussi chouette tes reportage Pierre
Merci

Bonjour,

Très chouette!
Quelle ténacité, sans parler des compétences, qu'il faut avoir pour remettre en état ce matériel!!!
JJR24

Ancien Ingénieur des Mines ainsi qu'aux Chemins de Fer Luxembourgeois, donc pas trop de mérite, mais de la passion à l'extrême !
Quel bonheur de tomber sur ce genre de personne qui partage à la fois son savoir et ses archives (infos, docs, photos, contacts...) tout en restant ébahi de découvrir ce que d'autres savent et communiquent aussi.
D'accord, pas mal d'éléments sont en allemand (je rappelle qu'il est au Luxembourg), mais il n'y a plus de frontière que je sache.
Il s'était adressé à plusieurs endroits pour en savoir plus à propos de son Decauville n° 691 (dont il m'a dit que la photo remontait à 2003), et c'est le Musée de Noyant d'Allier qui m'a transmis sa demande. Je ne sais pas si avec moi il a trouvé la bonne adresse mais je sais que j'ai bien fait de lui ouvrir ma porte.

Son loco a été identifié du type 3 t pour mines mais à moteur CLM 2PJ 65 de 20 ch au lieu du Baudouin DA2 de même puissance.


La plaque de construction a même été retrouvée chez un ancien mineur qui l'aurait récupérée chez le ferrailleur dépositaire.de l'engin. Souvenir... souvenir... ?

à suivre. PO

Encore un qui ne s'arrête jamais ! Voilà qu'il a dégoté un loco diesel Orenstein & Koppel et qu'il parle aussi de le retaper !!!

En voie de 600 et avec son numéro de série pas très lisible, pendant que de con côté il cherchait à le découvrir, je suis tombé par hasard (je l'avoue) sur un site allemand mentionnant la grande majorité des locos à voie étroite construits dans ce pays et conservés çà et là. Bingo ! Le sien figurait dans une des 3 usines de ce constructeur, avec son type, l'année de sortie et les propriétaires successifs de cette machine.

Il y a une heure, il m'a donné le n° 7526, ce que je lui ai confirmé, mais avec en plus RL1C de 1937 ainsi que son parcours de part et d'autre du Rhin.


Pas de doute, son dernier chiffre est bien un 6.

C'est même un réputé Montana diesel de 10 ch à 1100 tr/mn.

Moteur monocylindre de 140 x 170 dont la culasse se serait envolée...

Y a plus qu'à attendre ce qu'il va pouvoir en faire, mais d'ici-là j'aurai eu le temps de montrer ce qu'il a fait avec les locos à accus qu'il a retapés plus beaux que des neufs.

à + / PO

PS : Il va falloir patienter car je monte 8 jours dans le Nord en espérant pouvoir accéder aux archives BERRY qui y ont été déposées en juillet 2015.

Erreur : A partir de 1936, ce LR.1c (sa véritable appellation) a été équipé d'un moteur monocylindre de 14 ch et d'une boîte à 3 vitesses au lieu de 2.

Quant au coffre près du conducteur, il contenait du sable pour faire contrepoids au moteur placé à l'autre bout du châssis.

Bonjour,

L'effet locos est contagieux, pour notre grand plaisir!  

Ce siège "en travers", je ne m'y ferais jamais! Sauf si j'avais l'occasion de conduire!
JJR24

Il est plus que temps que je prenne des vacances... !

Je me suis planté car les 2 dernières photos étant noyées (allez savoir pourquoi !) parmi beaucoup d'autres de locos à batterie, j'ai cru que cet O & K diesel lui appartenait et qu'il allait le retaper comme les électriques.
Ben non ! Le point commun était le ferrailleur * chez qui tout ce matériel avait été récupéré, tandis que ce diesel a bien été retapé en France mais par un autre qui l'a revendu à un particulier allemand.
* le même que celui qui est à l'origine de la disparition du loco des Grandes Gueules dont on a déjà tant parlé...  

Absent pour une dizaine de jours, j'espère revenir l'esprit moins embué.  

à + / PO

Bonjour,

Bon repos!   Normal! Le nombre de locos recensé  doit être conséquent!?
JJR24