Ma passion : tout sur les mines de charbon et les mineurs (2ème partie)

Explication : en exposition au musée de la Mine à Rochebelle (Gard), l'ancien 4741 de 6 t (40 ch équipé antigrisou) à châssis extérieur pour voie de 490.
Construit au milieu du siècle, il a été modifié en 1958 (moteur Piquand PT4 de 50 ch - châssis renforcé le passant de 6 à 8 t), le transformant ansi en 4755.

(photo Patrick Etiévant)

Sauf un changement dans la dénomination du matériel à cette même époque, les locos 3641 (non antigrisouteux*) de Decazeville auraient dû être des 4641.

* utilisés en surface et non au fond.

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Le retour d'Herlock Sholmes...  

Non non ! Ni covidé, ni en vacances, mais seulement au turbin pendant que mes muscles fonctionnent encore et que mon cerveau peut toujours les commander. C'est que je m'étais engagé (because mes responsabilités) dans des travaux qui ont été menés à bien mais que, dorénavant et quand ce sera nécessaire, je laisserai à d'autres le soin de refaire car j'ai définitivement posé mes outils !

Mais je ne veux pas noyer le poisson, alors je reviens à mes mous thons. 

Plus haut sur ce fil, et probablement très très haut, ont été évoquées les Mines de La Machine (58), ancienne propriété de la famille Schneider avant d'être reprise par les Houillères du Bassin de Blanzy (71).
Fin 2016, ayant visité leur musée ainsi que le carreau du puits des Glénons (seul survivant de cette épopée), je n'ai trouvé aucune trace des 5 locotracteurs Berry 4735 de 30 ch qui y ont été livrés pour voie de 500 mm. Il subsistait bien quelques reliques appropriées, mais que rien ne rattachait à ce matériel à moteur diesel.

Et voilà que sort le superbe n° 81 de la revue Rail & Industrie de septembre dernier et que tout s'éclaircit. Il faut dire qu'il décrit l'histoire des Mines de La Machine de 1595 à 1974 de façon magistrale et avec des détails dans lesquels apparaît une double présence de cette voie de 500 mm qui m'intéressait tant :
- en surface : qui reliait le puits d'extraction Marguerite à celui des Zagots en passant par ceux de la Haute-Meule et des Coupes, et sur laquelle circulaient des bennes en bois de 500 litres tractées par des équidés ou trainées par des câbles aux changements de niveau, pour aller déverser la houille dans des wagons en bois de 2500 litres eux-mêmes sur la voie de 1100 mm qui menait jusqu'au port sur la Loire.
- au fond : dans les galeries où les berlines de 500 litres étaient tirées par d'autres équidés, dont des chevaux que ces locos Berry remplacèrent dès 1948 sur les roulages principaux, alors que d'autres chevaux et ânes y étaient encore en 1953, le dernier âne n'étant remonté au jour que le 5 septembre 1957.

Si les voies de 500 et 1100 en surface disparurent en août 1955 pour laisser la place à des camions Berliet GBR, celle de 500 au fond résistera avec les Berry jusqu'en août 1968 pour finalement être remplacée par un convoyeur à bande transporteuse. Mais le gisement finira par s'épuiser en volume et en qualité...
C'est en été 1974 que le puits des Minimes (ex-puits Schneider) cessera l'extraction du charbon, marquant ainsi l'arrêt définitif des Houillères de La Machine après 4 siècles d'exploitation. 

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Etant donné qu'à ma connaissance il n'existe aucune photo se rapportant à l'un ou l'autre des 5 locotracteurs Berry 4735 en voie de 500 en question ci-dessus, et pour ne pas les confondre avec les 2 Berry 3735 en vie de 800 qui trônent sur ce site depuis qu'il a été rendu accessible au public, voici ces deux modèles dont le premier doit être très approchant de ce qu'il était réellement à La Machine, les différences devant essentiellement porter sur les tampons et peut-être la cabine.

4735 à moteur diesel Piquand de 30 ch en voie de 525 au Musée de La Barque (13)- Provient des Houillères de Provence-Gardanne (13)  

3735 à moteur diesel Piquand de 30 ch en voie de 800 au Puits des Glénons - Provient des Houillères de Blanzy (71) qui en détenait 8,
tous retrouvés dans ce même écartement en 4 endroits différents. A noter les roues extérieures au châssis et les élargisseurs latéraux.
  
Enfin, les Mines de La Machine n'étaient pas classées parmi les grisouteuses, mais un dispositif antidéflagrant équipait quand même ses 5 machines.

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Entre hier, et même avant-hier, et aujourd'hui, voilà ce qui explique en partie la recherche de rentabilité et donc le chômage qui en a résulté !

Atelier de triage du charbon en provenance des Mines de La Machine (58) : outre que les berlines tractées par des chevaux sur 3 écartements *, on aperçoit aussi beaucoup de main d'oeuvre. 
(Photo du Musée de la Mine de la Machine - extraite du R&I n° 81)
* 500 et 1100 mais aussi 800 que j'ai omis de citer plus haut et qui n'a jamais connu les locotracteurs Berry exposés au puits des Glénons. 

Transport de granulats en provenance d'une carrière de l'Aube (10) : rame manoeuvrée par une locomotive électrique dont on aperçoit le câble d'alimentation le long de la rame.
(Photo de Patrick Etiévant extraite du R&I n° 81).

Un proverbe dit "Autres temps, autres moeurs", mais on pourrait y ajouter "autres intérêts".

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Hé oui, on a supprimer tous les travaux peu ou moyennement technique, donc on a virer plein d'ouvriers manuels et on en a fait des chômeurs ou des assistés....
Je ne dis pas de creuser des trous pour avoir le plaisir de les reboucher, mais il y avait du travail et des gens satisfaits et fiers de ce qu'ils avaient réaliser...
On m'a transmis le film d'une machine qui dresse de l'enduit sur des murs en agglos; c'est bien mais lorsque j'étais maçon, j'avais la satisfaction de mon travail réalisé...

Salut Christian,

Mon père aussi était maçon et s'il n'en a pas tiré une fierté, ça lui a au moins permis de récupérer auprès de la Mairie de Lille, dans un quartier voué à la destruction, une maison qu'il a retapée sans avoir à payer de loyer puisqu'elle était restée "en sursis". C'était fin 1938, juste avant la guerre, et ma famille y a habité 20 ans avant qu'elle ne finisse pas disparaître pour raisons de modernisme de la commune. 
Or, 62 ans plus tard, l'emplacement est toujours en l'état car, le terrain appartenant à l'Armée et le site étant plus ou moins classé Patrimoine National, rien n'y a été construit et c'est la même chose pour là où habitaient nos voisins.
Bref, vitesse et précipitation ont parfois des conséquences qu'il serait bon d'évaluer avant de prendre des décisions à l'emporte-pièce...

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Bonjour
Merci Pierre pour les suites !
content de te revoir parmi nous. Par contre notre ami Jean-Marie Honoré n'est pas revenu depuis Juillet...il y a de quoi être inquiet, surtoutr que sa santé n'était pas au meilleur niveau....

Bonjour,

Merci Pierre!

Maréchaux-ferrants, selliers, meneurs, foins, l'eau et autres aliments pour les chevaux, et ceux que j’oublie
Ça en fait du monde au chômage!!!
"...berlines tractées par des chevaux sur 3 écartements... "
Pas simple l'organisation, non?
JJR24

Salut JP et JJ,

Toujours assidus et à l'affût, ça fait réellement plaisir...  

- à JP : espérons que JM s'en sorte au mieux et revienne bientôt sur VSA.

- à JJ : oui, même si la voie de 800 a été la première à disparaître, sauf quelques vestiges qui ne servaient plus depuis des décennies et m'ont perturbé en recherchant les locotracteurs qui auraient bien pu rouler dessus, avant d'arriver à la conclusion que ces rails-là n'en avaient jamais vu circuler un seul. 
On peut donc penser que les rares coupons de 800 qui sont sous les 2 locos Berry en voie de 800 présents sur le carreau du puits des Glénons en sont les reliques, tandis que les engins sont issus des Mines de Blanzy auxquelles celles de La Machine furent rattachées à partir de la nationalisation de 1946.

Mais où et quel serait notre plaisir si tout était facile ?   

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Dans le déroulement du présent sujet, a été mis en évidence le constructeur Jules WEITZ, notamment pour un engin sur rails qu'il appelait moto-chantiers et qui tenait à la fois du mini-locotracteur, de la draisine et de la caisse à outils ferroviaire.

Pour rafraîchir les mémoires, voici la machine en question, tout juste terminée de restauration, adaptée à la voie de 500 et équipée d'un moteur Bernard.


Et voici la même machine, sur le même lieu, mais avant sa remise en état qui a demandé pas mal de temps à son propriétaire, lequel aurait pu dire (et je crois bien le connaître) "Mais je n'ai pas que ça à faire !"

(Extrait d'une photo de R&I n° 34)

ainsi que la publicité J.WEITZ qui paraît avoir été calquée sur la vue ci-dessus tellement les angles de visée sont semblables.

(tiré de la même revue)

Heureusement qu'il y a encore des férus de mécanique, sinon que resterait-il pour satisfaire la passion des uns ou la curiosité des autres ?

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Bonsoir
J'ai l'impression que seule la photo couleur comporte un moteur Bernard....
Mais je ne saurais dire la Marque des autres moteurs !

a+
JP

Bien vu, l'ancien moteur était kaput sinon l'ancien proprio aurait conservé l'engin.

Les photos en noir et blanc ont le même moteur mais je n'ai pas retenu la marque.

pierre1942 a écrit:
Heureusement qu'il y a encore des férus de mécanique, sinon que resterait-il pour satisfaire la passion des uns ou la curiosité des autres ?

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Je ne croyais pas si bien dire !!!

1° Le Musée de la Mine de La Brutz (35) est à la recherche d'un moteur Piquand PT4 ou d'un réparateur qualifié pour remplacer ou remettre en état celui de son locotracteur Berry C 3758 T4 de 60 ch - issu des HBNPC Oignies et récupéré à Noyant-d'Allier. 
Ci-dessous la machine à son arrivée sur le carreau de l'ancienne Mine de fer de La Brutz-Teillay :


2° Le Musée de la Mine de Noyant-d'Allier (03) rétrocède "pour pièces" ? au Chemin de Fer de Bon Repos (22) ses 2 Berry C 3758 T4 de 60 ch - provenant des HBNPC dont Oignies pour l'un et Auchel-Bruay pour l'autre.
Ci-dessous ces machines dans l'ordre indiqué, encore sur le carreau de l'ancienne Mine de charbon de Noyant :


Ces 2 machines seraient destinées à remettre en état le Berry C 3655 T4 ci-dessous, acquis par le C.F. de Bon Repos - issu de la Mine de Bauxite Péchiney d'Engardin (83) et longtemps conservé au Musée de La Barque-Fuveau (13).

Il est prévu de passer ce dernier de la voie de 800 à la voie métrique ("C'est étudié pour" que disait Fernand Raynaud ), mais il est à boite de vitesses tandis que les autres - en voie de 600 - sont à convertisseur hydraulique et n'ont pas grand chose de semblable...  
 
3° Un autre site, où circulent des locos sauvés de la ferraille, est à la recherche d'au moins un aiguillage en voie de 600 pour remplacer un qui cause des soucis et n'est pas réparable. Si quelqu'un a une solution, qu'il se manifeste ici-même, il en sera d'autant plus remercié que c'est pour une très bonne cause.

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Bonjour,

Curiosité technique: Les convertisseurs étaient fabriqués par Berry?  
JJR24

Non, bien sûr. Ils venaient de chez Twin-Disc mais aussi de Guinard, et par la suite Rivoire, Clark...

JJR : Ton message est arrivé alors que j'étais en discussion téléphonique avec Jacques BERRY, qui est entré dans la société de son père quelques mois après mon départ. 
Comme lui-même est passionné de locotracteurs, je sens que je vais pouvoir combler des oublis et surtout des manques. 

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bonjour
Une bonne nouvelle qu'un descendant s'intéresse à ce matériel !
il a peut-être sauvegardé des archives...?

A+
JP

C'était plus qu'un descendant puisqu'il a dirigé l'entreprise au décès de son père (nous avons le même âge, nés en pleine guerre et prêts pour la suivante....  ).

Le hic, c'est qu'il a dû y avoir eu du grabuge car il m'a dit que pas mal de documents avaient été détruits entre mon départ et sa venue. Je me souviens bien que l'ambiance n'y était plus, que mon directeur commercial m'avait dit que c'était cuit et que j'avais tout intérêt à partir (d'où mon arrivée chez Norauto qui était en période de création et dont je fus le tout premier embauché).
.
Ce qui m'intéresse le plus, c'est la liste de fabrication car elle me permettrait de mieux identifier les locos, mais je ne me fais pas d'illusion. Il y a quelques années, j'ai retrouvé un gars qui, 35 ans plus tard, était toujours remonté contre Berry, et je pense qu'il n'est pas resté les bras ballants si un coup de force a eu lieu car les syndiqués de la métallurgie n'étaient pas des tendres.

Mais c'est déjà un grand pas pour moi et surtout une affaire à suivre.

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En attendant la suite (dont le retrait du covid que les Chinois ne veulent pas nous reprendre), voici le Deutz OMZ 122 F en voie de 600 qui,  probablement construit à l'occasion de la seconde guerre mondiale pour utilisation par l'occupant, s'est ensuite retrouvé aux Sablières de Roberval (60) de la Société Saint-Gobain qui l'a finalement cédé au Parc Jean Richard à Ermenonville (60).

Le voici dans ses trois étapes de présentation :

Etat d'origine : 10-12 t - moteur 2 cyl. 36-40 ch (doc.Deutz)

1ère transformation pour le Parc d'Ermenonville (pris sur le Web)

2ème transformation pour ce Parc (R&I n° 35)

Dans la 3° version, il est mimi tout plein.... J'ai un ami qui monte un village western, ill lui manque le train ;o))

bonsoir a TOUSSSSSS et pierre
voila un ancêtre fameux et meme si ce n'est qu'un dessin l'idée est LA ..
( il est possible que la machine soit présente avant l'appareil photo d'ailleurs )
et il me semble qu'il y a comme un entrainement DENTE' ...

bref .. voila l'engin ...





bonne soirée. !!!

Salut Bernard,

Sur la même montagne Rigi (Suisse), une des 2 voies à crémaillère gérées par une société privée qui possède également un téléphérique.


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Pour revenir à la mine, même de potasse plutôt que de charbon et plus proche de la Suisse que les nombreuses houillères de notre pays, ici un locotracteur BERRY 2797 R6 remonté d'un puits des MDPA près de Mulhouse, et peut-être de Marie-Louise à Staffelfelden.


Le voilà auparavant en service au grand roulage de 1 m 12 d'écartement.

(ces deux photos sur LR Presse)

Alors que j'ai toujours pensé que seul le 3787 à moteur Renault 4 cyl. de 75 ch sur voie de 600 avait été remonté
(il a même été superbement restauré depuis et circule au Musée du Carreau Théodore où il est exposé au public),
voilà que surgit l'un des 6 locos à moteur Renault 6i-140 de 125 ch qui roulaient aux puits Marie-Louise et Amélie.

L'ennui, c'est qu'on ne saurait pas ce qu'il serait advenu de cette machine bien particulière et d'une masse de 24 t.
Si quelqu'un en sait plus ou croit le reconnaître, qu'il n'hésite pas à le dire ici car j'avais un faible pour ce matériel.
Revoici le 2797 R6 toujours au fond mais d'une façon plus rapprochée pour une éventuelle meilleure identification.


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Bonjour
Deux belles photos!
je croise les doigts pour que tu le retrouves !

Et je l'espère aussi car ce loco a été le précurseur des 16 locos 2794 F6 de 175 ch et 23 tonnes, ainsi que des 3 locos D 2794 F6 à deux cabines de même puissance et 26 tonnes, ces derniers ayant été construits en 1963 sous le n° fabrication 7313 et pour lesquels j'ai eu de très nombreuses fois à traiter des commandes de pièces de rechange.

Il m'est difficile d'imaginer qu'aucune de ces 25 machines, représentant toutes confondues une masse globale de plus de 600 tonnes, n'ait été conservée. Ont-elles rejoint le cimetière des SACM de 200 ch dont une a été remontée pour exposition au carreau du Musée Rodolphe ?


(photos sur LR Presse)

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