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SEVITA : un importateur / distributeur de matériel agricole
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GORDINI 07
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Re: SEVITA : un importateur / distributeur de matériel agricole
Bonsoir et merci !
J'ai bientôt fini !!!
a+
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GORDINI 07- Modérateur
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Re: SEVITA : un importateur / distributeur de matériel agricole
pour celui la , t'as pas tout scanné le carton encore lol
ALAIN/als- Grand fan du forum
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Re: SEVITA : un importateur / distributeur de matériel agricole
Bonjour Gordini07.Merci pour ces photos.Es-ce que tu aurais un reportage à nous faire sur l'usine Soméca à Bouyrbon Lancy.Merci à toi.A+
flipper24- Résident permanent
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Re: SEVITA : un importateur / distributeur de matériel agricole
Bonjour
@ Alain : non...je suis loin d'avoir tout scanné !
il veut ma mort celui-là !!!
@Flipper
Malheureusement, je ne suis pas LE spécialiste SOMECA !
par contre j'ai trouvé un peu de lecture ici :
http://bourbon.lancy.free.fr/histoire/histoire.htm
DE LA FORGE D'ÉMILE PUZENAT À L'USINE PILOTE DU GROUPE IVECO
Émile Puzenat, forgeron comme son père, parcourait le canton, réparant dans chaque ferme tandis que son épouse, Augustine, tenait un magasin de petit outillage (faux, faucilles, chaînes d'attelage...) et qu'un ouvrier travaillait à la forge, située en haut de l'avenue de la République.
Le Charolais était en mutation, réduisant les cultures pour convertir les terres en pâtures où engraissaient les bœufs pour la boucherie. La main-d'œuvre agricole devint ouvrière de l'artisanat rural : fours à chaux, à plâtre, moulins à blé, tanneries....
Aux grandes fêtes qu'étaient les comices agricoles, cohabitaient les expositions de bovins et de matériel agricole. Celui de Bourbon-Lancy fut créé en 1865, le 8 septembre. Fruits du sens pratique et de l'ingéniosité d'Émile, ses machines recueillaient bien des suffrages et connurent leur première consécration en 1874, au concours de Mâcon avec la «herse en Z» et le premier prix en 1878 à l'Exposition Universelle. L'atelier familial devint petite entreprise, le magasin, lui aussi, élargit la gamme des produits proposés. En 1882, le premier râteau tracté par cheval, baptisé «Lion» fut présenté et comme toutes les créations Puzenat, il était évolutif, pouvant être équipé différemment selon le type de semailles à effectuer, celui du sol à travailler... ; perfectionné, il deviendra «Lion Supérieur» et au début du XXème siècle, sa production représentera 70% de la production totale Puzenat. Le 15 août 1893, Ferdinand Sarrien, alors ministre de la Justice (voir § : "Ferdinand Sarrien [1840-1915]:de maire à ministre"), décore Émile Puzenat de la Légion d'Honneur pour sa contribution au rayonnement de la ville. Michel Sarrien, neveu de Ferdinand, maire de la commune, dans le discours d'ouverture de la fête, célèbre la «victoire commerciale et industrielle» de l'entreprise. Neuf brevets furent déposés cette année-là puis d'autres, concernant l'amélioration de l'efficacité et du confort de travail des herses, houes, charrues, rouleaux, brise-mottes... ; un nouveau nom était attribué à chaque nouveau modèle pour le différencier de l'outil initial, «Lion» devenant «Tigre», «Colonial»..., un semoir «Germinal»... [hommage fut rendu à ces outils et à leurs inventeurs par l'attribution de leur nom à des rues de Bourbon-Lancy : rues "Floréal", "Prairial", "avenue Claude & Émile Puzenat"].
Une "réclame" de l'époque vantait le succès des productions des «Constructeurs Émile Puzenat et Fils, Ingénieur des Arts et Manufactures à Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire)». Cette réussite rendit indispensable l'expansion, donc la délocalisation de l'atelier. Aux Forges, quartier proche de St-Denis, fut bâti l'atelier "numéro 1". en 1910, un local séparé pour la peinture et l'atelier "numéro 2" étaient fonctionnels ainsi qu'une écurie pour les chevaux -qui conduisaient les machines à la gare du Fourneau- et un réfectoire pour le personnel. L'usine Puzenat employait alors 250 personnes de la région, ses cadres étaient issus des formations et promotions internes, ses productions et organisations étaient vantées dans diverses publications. Pendant la guerre de 14-18, des mobilisés furent « rappelés et détachés comme ouvriers à l'usine Puzenat » qui usina des obus de 75 en sus de ses productions habituelles. Émile Puzenat mourut en juin 1919. Peu avant, il avait accepté le projet de Claudien de faire édifier à 15 km de Bourbon-Lancy, à Sept-Fons, une fonderie qui fournirait à l'usine la "matière première" indispensable.
Claudien devint seul patron de l'usine et choisit judicieusement des collaborateurs issus de l'entreprise : Henri Turlier, entré adolescent, en 1893, devint "directeur général" vers 1920 ; M. Grouillet, lui, devint "directeur technique" ; conformément à "l'esprit-maison", c'est parmi des gens de la région qu'ils choisirent des auxiliaires compétents. Dans le cadre de la relance économique de l'après-guerre, qui générait un accroissement de la demande en matériel agricole, l'établissement prospéra. Il eut besoin d'embaucher des ouvriers, d'acheter des machines, d'agrandir les ateliers et de trouver de la fonte en grande quantité. Le nombre d'ouvriers ne cessait de s'accroître : 314 en 1912, 650 puis 780 entre 1920 et 1923. La main-d'œuvre manquait localement, c'est ainsi qu'on fit appel à 300 Polonais ; ils arrivaient à la gare du Fourneau, munis de contrats d'un an, renouvelables ; ils étaient logés dans des constructions sans confort réalisées par l'entreprise Puzenat, aux Forges. La manufacture bourbonienne était mondialement connue, avait obtenu les Grands Prix des Expositions Internationales de Rio de Janeiro, Madrid, Turin et Barcelone entre 1922 et 1929 [les récompenses obtenues par l'entreprise Puzenat sont détaillées et un tableau réunissant les nombreuses médailles a été réalisé ; ils sont visibles à Bourbon-Expo, rue Gabriel Pain, ainsi qu'une rétrospective des machines agricoles Puzenat depuis 1874, leur première consécration]. Elle n'avait pas assez de logements pour tous ses ouvriers et en fit construire plus de 400 ; ainsi naquirent les «cités», entre 1923 et 1927 [dont les maisons furent améliorées , aménagées par leurs occupants puis vendues à leurs locataires au cours des années 80 ; elles sont situées entre la rue Bon-Vent et Chanteau, Saint-Denis, les rues du Colombier et Merlette, aux Forges aussi]. Une boucherie, une garderie et un jardin d'enfants furent ouverts. Les ateliers furent encore agrandis, d'autres créés, les lignes de chemin de fer locales assurèrent le transport de tonnages de matériel jamais atteints (18.000 tonnes transitèrent par la gare du Fourneau en 1924).
De tous temps, la fonte arrivait des Ardennes ; délais et coûts sen trouvaient allongés. Sur les 10 ha acquis à Sept-Fons, près de l'abbaye et du canal latéral à la Loire, les travaux de construction envisagés par Claudien et Émile Puzenat débutèrent en 1919 sous l'égide de l'ingénieur des Arts et Métiers Cailley, conseillé par des ardennais. La fonderie démarra en 1921, fut agrandie en 1926 et au fur et à mesure des nécessités de l'entreprise de Bourbon-Lancy, passa aux fontes aciérée (en 1932) puis malléable (en 1945).
en 1926, Bourbon-Lancy, 4 483 habitants, est "capitale industrielle" grâce à sa «Manufacture Centrale de Machines Agricoles C. Puzenat». Émile Puzenat, 21 ans, fils de Claudien pense lui succéder un jour. Le Docteur Pain est alors maire de la ville, Henri Turlier -directeur général de l'usine Puzenat- est un de ses adjoints. Le paternalisme est, à l'époque, commun chez les patrons d'entreprises ; ainsi, les fins d'années, celui de l'usine a coutume de recevoir, devant son château, les pères de familles nombreuses et de leur remettre quelqu'argent pour étrennes ; le 17 novembre 1930, il invite tout le personnel de l'usine pour le mariage de sa fille, mobilisant toutes les salles de Bourbon-Lancy, dont celle de l'ancien Casino St-Léger.
Une brigade de gendarmerie à cheval assure l'ordre dans l'agglomération, alimentée par une usine à gaz et dont l'assainissement par construction d'égouts est en projet. Les liaisons entre Bourbon-Lancy et "partout ailleurs" sont assurées par le chemin de fer et l'autocar.
La première fabrique de machines agricoles françaises ne put éviter de licencier parmi ses 1.000 ouvriers lorsque les effets de la crise économique mondiale de 1929 se firent sentir. En 1932, la moitié de l'effectif du personnel de l'usine fut licenciée et les horaires de travail qui étaient, en 1930, de 60 heures/semaine en 6 jours, passèrent à 30 heures/semaine. La relance vint de l'innovation ; un ouvrier passionné, M. Veillerot, soutenu et assisté par diverses équipes techniques, fut à l'origine de nouveaux matériels : faucheuse, lieuse, extirpateur, dont les commandes firent réembaucher dans l'entreprise.
Décembre 1935 marqua le début d'une ère nouvelle pour la manufacture Puzenat. Henri Turlier quitta son poste de directeur général pour se consacrer à ses mandats d'élu : maire, conseiller général et sénateur (Messieurs Pain et Chopin étaient décédés peu auparavant).
A 30 ans, Émile Puzenat dut donc prendre la direction générale de l'entreprise fondée par son grand-père et ce, juste avant les élections de 1936. Ces législatives de 36 furent un bouleversement ; elles présidèrent à l'élection du socialiste S.F.I.O. Jean Laville, de Gueugnon et à la victoire du Front Populaire avec la mise en place du gouvernement dirigé par Léon Blum. Conséquence des puissants mouvements de grève qui s'étaient étendus à la France entière, les "accords de Matignon", signés le 7 juin 1936, concédèrent d'importants avantages aux ouvriers : deux semaines de congés pour tous, 40 heures de travail /semaine, des lois sur les conventions collectives et les délégués du personnel, la réduction des abattements d'âge pour jeunes travailleurs. Émile Puzenat décida d'appliquer sans attendre les 40 heures de travail hebdomadaire et les congés payés à ses 1 200 cadres et ouvriers. A cette époque le catalogue Puzenat proposait plus de 35 articles, des herses aux râteaux en passant par les moissonneuses...
Le syndicalisme avait été actif dans l'usine dès 1918 puis s'était éteint au fil des nominations des différents responsables à des postes de chefs d'ateliers... en mars 1937, il redevint plus organisé, des délégués du personnel furent élus, des manifestations organisées, en relation avec les conditions de travail, les licenciements ; lorsque la situation de l'entreprise se dégrada et qu'elle dut déposer son bilan et massivement licencier, les responsables syndicaux ayant incité à la grève furent congédiés en priorité.
Les problèmes de trésorerie s'aggravèrent néanmoins et le renflouement par la banque Worms s'accompagna du placement d'un de ses hommes, M. Verdier, à la direction, tandis que la S.A.R.L. Puzenat devenait Société Anonyme, le 23 septembre 1940, avec Claudien Puzenat pour P.D.G.
La guerre fut cause de l'organisation, dès décembre 1939, par M. Berthelon, d'un atelier à forger les obus, puis des corps de bombes pour avions qui, tous, furent récupérés par les occupants. Après l'armistice de juin 40, la production de machines agricoles reprit au ralenti, celle de grenades, obus, fourgons aussi, pour les Allemands. En juin 1941, un quai et une voie ferrée furent construits dans l'usine-même, améliorant le transport jusqu'alors assuré par navettes hippomobiles entre usine et gare du Fourneau ou port de Garnat.
Au titre du S.T.O., des ouvriers furent envoyés travailler en Allemagne, en 1942 et jusqu'en janvier 43 ; les diffusions par hauts-parleurs dans la cour de l'usine des messages du gouvernement de Vichy enjoignant aux ouvriers de se soumettre aux réquisitions de travail obligatoire pour l'Allemagne n'aboutirent ensuite qu'à inciter les gens à se cacher. La Résistance locale placardait nuitamment dans l'usine des affiches et des tracts ; l'usine évoluait vers la résistance à l'envahisseur.
La pénurie de personnel masculin fit embaucher des femmes et des jeunes ; pour qualifier la nouvelle main-d'œuvre, l'école d'apprentissage fut créée, en 1940. Bourbon-Lancy fut libéré le 7 septembre 1944 ; la liesse populaire dura plusieurs jours, un drapeau tricolore fut hissé au sommet de la cheminée de l'usine Puzenat. Les productions de remorques et cuisines roulantes reprirent, à nouveau destinées à l'Armée française.
En février 1945, une loi institua les comités d'entreprise, d'importantes structures sociales furent alors mises en place, une caisse de solidarité créée, une retraite complémentaire pour les anciens ouvriers, les colonies de vacances, les Noëls des enfants et Anciens, une cantine et une «coopérative» -magasin de vente d'alimentation et divers produits courants- furent créés. De nouvelles machines (semoir, tombereau, déchaumeuse, moissonneuse...) sortirent et Sept-Fons se tourna résolument vers la production de fonte malléable.
L'année 1952 fut catastrophique, en novembre il y eut 180 licenciements et le mois suivant, 400 employés furent contraints au chômage technique pour une durée indéterminée ; une manifestation syndicale virulente s'ensuivit avec rassemblement devant l'usine, défilé dans les rues, affichage partout alentour, réunions d'information ; les leaders de la contestation payèrent de leur place leur engagement et l'usine reprit le travail avec un effectif quasiment réduit des deux tiers. En avril 1954, une nouvelle grève générale à l'initiative de la C.G.T. paralysa l'entreprise ; M. Verdier, directeur, décida d'aller soumettre à la direction parisienne les difficultés de l'usine, jadis florissante. En 1955, M. Maslard, venant d'une fonderie de l'ouest, prit la direction de celle de Sept-Fons tandis que l'usine de Bourbon-Lancy s'engageait avec la «Société Industrielle de Mécanique et Carrosserie», S.I.M.C.A., pour faire des chaînes de rénovation de moteurs d'Aronde tout en poursuivant la production de machines agricoles. Claudien Puzenat mourut le 4 juin 1956.
Deux ans plus tard, l'usine portait le nom de S.O.M.E.C.A. ; M. Verdier partait, remplacé par M. Raith. Aux chaînes on fabriquait des tracteurs de divers types, des moteurs ; on produisait encore d'autres matériels mais l'évolution se fit vers le montage et la commercialisation de tracteurs de puissance croissante sur des chaînes de plus en plus mécanisées. Au Salon de 1961, des tracteurs très modernes mais aussi une presse et une récolteuse recueillirent tous les suffrages des visiteurs, satisfaisant pleinement la direction parisienne qui donna son feu vert aux transferts de la pignonnerie et du traitement thermique de la région parisienne à l'usine de Bourbon-Lancy. Celle-ci prouva sa capacité à manier la haute technicité, comme l'avait affirmé M. Henri Berthier, chef de fabrication, lorsqu'il avait œuvré pour obtenir ces transferts.
Les innovations en matière de chaînes de montages étaient incessantes ; tandis que la production du tracteur «Som 20» était transférée à Fiat,en Italie, des gammes très étendues de tracteurs et machines agricoles destinées à la culture, la moisson en passant par la fenaison et les battages étaient produites ; elles l'étaient sous le nom de «Simca Industries», dont M. Thoby était directeur général. En 1964, le tracteur Someca, de 65 chevaux, le «612», est présenté au 35ème Salon de la Machine Agricole, à Paris ; les tracteurs Someca représentent alors presque 13 % de la production française. En 1965, Messieurs Raith et Aumaillet sont codirecteurs ; 750 logements sont loués aux employés par l'usine et dix cars assurent les transports de 500 ouvriers chaque jour ; une centaine de candidats postulent chaque année à l'entrée à l'École Technique. Les désordres de mai 68 stoppant les approvisionnements de l'usine, son activité fut très réduite pendant trois semaines puis reprit sur la lancée de sa production croissante.
Devenue «F.F.S.A. SOMECA» peu auparavant, l'entreprise inaugure, en novembre 1969, sa «Succursale», "vitrine" de ses productions locales, affirmation de la vocation de Bourbon-Lancy à produire du matériel agricole. «[Lorsque l'usine va, la ville va bien]», dit le maire-adjoint dans son discours. Le bon fonctionnement de l'entreprise contribua très largement à l'accroissement de la population locale. Mais au changement de décennie vont correspondre des modifications d'importance ; les immatriculations de tracteurs Someca diminueront d'un tiers par rapport à 1969. Fin 1970, se faisant l'écho de la décision de la direction générale, M. Verdillon, directeur, annonce le projet de reconversion de l'usine de Bourbon-Lancy, qui se concentrerait désormais sur la production de tracteurs alors que celle de machines agricoles serait transférée à Fourchambault (Nièvre).
en 1972, dix ans exactement après les accords entre Fiat et Someca, l'usine de Bourbon-Lancy est intégrée à la division Unic-Fiat ; elle se consacrera à l'avenir à la construction de gros moteurs de camions. M. Berthier devient directeur de l'usine et va réaliser, en deux ans, le transfert des constructions de machines agricoles à Fourchambault, celui des tracteurs en Italie ; puis le montage des chaînes des futures fabrications et la formation du personnel à ces nouvelles productions. Le premier moteur, le «X2000» (ou 8220) sort en mars 1975. Cette année-là naît le sigle I.V.E.C.O., groupe qui réunit technologies, capacités de production, vente et après-vente des Italiens (Fiat/Officina Mécanica/Lancia), Français (Unic-Fiat) et Allemand (Magirus-Deutz) avec vocation à produire des véhicules industriels. Entre 75 et 78, l'usine de Bourbon-Lancy produisit des chariots élévateurs,des engrenages et des moteurs ; à partir de 76, les commandes de moteurs décrurent ; fin 78, M. Berthier quitta la direction de l'usine et M. René Lecerf, chef du personnel, prit sa retraite.
M. Guy Petit, qui reprit le poste de directeur, réorienta les stratégies et buts de l'entreprise : «restructuration et polyvalence» et «se mettre à l'heure de l'Europe». Des périodes successives de chômage dit "technique" alternèrent avec des semaines à temps de travail accru et le bilan de 79 fut positif. A l'automne 80, des grèves en Italie coupèrent les approvisionnements en pièces de l'usine de Bourbon-Lancy qui fut contrainte à douze jours de chômage. La rentabilisation d'Iveco passait inévitablement par une restructuration au niveau européen ; la production de chariots élévateurs fut transférée en Italie, celle de Bourbon-Lancy étant constituée de 65% de moteurs et le reste en engrenages. Il y eut bien des fluctuations dans l'activité de l'entreprise de Bourbon-Lancy, entre 81 et 84, la conjoncture internationale conditionnant les commandes de moteurs, qui devenaient l'activité principale du site. Il y eut encore des jours de chômage technique et des départs en préretraites : il y avait 1572 employés en 1980 et 1163 en 1985. Le passage aux 39 heures hebdomadaires et le droit à la cinquième semaine de congés payés intervinrent en 1982 ; en mars, couronnement des efforts de prévention et d'information auprès du personnel par le chef de la sécurité, M. François Guyet, l'usine reçut la "coupe de la sécurité".
La situation financière préoccupante d'Unic S.A., dès 83, amena son principal actionnaire, Iveco, à déclarer, début 84, par la voix de M. François Marc, P.D.G. d'Iveco France, qu'il fallait «alléger les structures».
Bourbon-Lancy dut son salut aux options prises par messieurs Marc et Petit, toutes tendant vers une modernisation tant de l'outil que de la technique de travail [et c'est toujours selon les techniques, alors innovantes, mises en place à ce moment-là qu'on y travaille aujourd'hui] :
• La salle d'essais : sa réalisation débuta en 1975, elle ne fonctionna que 10 ans après ; elle vise à la perfection du produit fini ; ses bancs d'essais organisent les épreuves de vérification des paramètres et performances, l'ordinateur indique les éventuelles modifications nécessaires; un certificat récapitulatif de ses "caractéristiques et prestations" est ensuite réalisé, mémorisé et remis à l'acheteur.
• Une nouvelle forme d'automatisation : elle permet de réaliser plusieurs centaines de
modèles différents grâce à un groupe de machines-outils informatisées, usinant des pièces diverses, choisissant l'outil adapté, le remplaçant quand nécessaire, "appelant" les pièces utiles stockées , alors acheminées automatiquement sur la machine disponible... ces ensembles organisés constituant des "îlots flexibles". • Une nouvelle organisation du travail : les opérateurs suivent le moteur, progressant avec lui du début à la fin de son montage, alimentés en pièces au fur et à mesure des besoins, à partir des "îlots" ; c'est la "chaîne haute qualité", d'où naît le moteur fini qui sera ensuite adressé aux bancs d'essais.
En décembre 1986, une journée "Portes Ouvertes" attira plus de 5 000 visiteurs à l'usine métamorphosée, reconvertie à grand frais mais avec succès dans les technologies de pointe. On prévoyait que Bourbon-Lancy motoriserait 80 % des camions de plus de 17 tonnes du groupe.
Le 4 juillet 1987 eut lieu l'inauguration, en présence de 300 invités. Parmi eux : Cesare Romitti, président d'Iveco, administrateur de Fiat, et d'autres responsables italiens ; M. François Marc, P.D.G. d'Iveco France, et d'autres dirigeants du groupe, dont M. Guy Petit, artisan de la réorientation de l'entreprise ; il y avait aussi le préfet, le président du Conseil Régional, des Sénateurs, des Députés, le Maire de Bourbon-Lancy : M. Roger Luquet. C'était le début d'une ère nouvelle, la reconversion avait été totale et le but avoué en était de «gagner le combat des années 2000» ; 15 000 moteurs avaient été produits en 1986, 32 400 le furent en 1989.
En novembre 1989, M. Claude Chauveau prit la direction de l'usine. M. Petit devint administrateur et participa au développement industriel des années suivantes. Des incertitudes existèrent sur le lieu de ce développement : Bourbon-Lancy ? Angleterre ? Sicile ?
Bourbon-Lancy fut choisi et son usine est aujourd'hui un établissement pilote du groupe Iveco, une des plus modernes usines d'Europe.
La production des modèles de moteurs haut de gamme se fait dans une entreprise propre, qui respecte l'environnement par le traitement des rejets d'huiles, émulsions et eaux usées.
@ Alain : non...je suis loin d'avoir tout scanné !
il veut ma mort celui-là !!!
@Flipper
Malheureusement, je ne suis pas LE spécialiste SOMECA !
par contre j'ai trouvé un peu de lecture ici :
http://bourbon.lancy.free.fr/histoire/histoire.htm
DE LA FORGE D'ÉMILE PUZENAT À L'USINE PILOTE DU GROUPE IVECO
Émile Puzenat, forgeron comme son père, parcourait le canton, réparant dans chaque ferme tandis que son épouse, Augustine, tenait un magasin de petit outillage (faux, faucilles, chaînes d'attelage...) et qu'un ouvrier travaillait à la forge, située en haut de l'avenue de la République.
Le Charolais était en mutation, réduisant les cultures pour convertir les terres en pâtures où engraissaient les bœufs pour la boucherie. La main-d'œuvre agricole devint ouvrière de l'artisanat rural : fours à chaux, à plâtre, moulins à blé, tanneries....
Aux grandes fêtes qu'étaient les comices agricoles, cohabitaient les expositions de bovins et de matériel agricole. Celui de Bourbon-Lancy fut créé en 1865, le 8 septembre. Fruits du sens pratique et de l'ingéniosité d'Émile, ses machines recueillaient bien des suffrages et connurent leur première consécration en 1874, au concours de Mâcon avec la «herse en Z» et le premier prix en 1878 à l'Exposition Universelle. L'atelier familial devint petite entreprise, le magasin, lui aussi, élargit la gamme des produits proposés. En 1882, le premier râteau tracté par cheval, baptisé «Lion» fut présenté et comme toutes les créations Puzenat, il était évolutif, pouvant être équipé différemment selon le type de semailles à effectuer, celui du sol à travailler... ; perfectionné, il deviendra «Lion Supérieur» et au début du XXème siècle, sa production représentera 70% de la production totale Puzenat. Le 15 août 1893, Ferdinand Sarrien, alors ministre de la Justice (voir § : "Ferdinand Sarrien [1840-1915]:de maire à ministre"), décore Émile Puzenat de la Légion d'Honneur pour sa contribution au rayonnement de la ville. Michel Sarrien, neveu de Ferdinand, maire de la commune, dans le discours d'ouverture de la fête, célèbre la «victoire commerciale et industrielle» de l'entreprise. Neuf brevets furent déposés cette année-là puis d'autres, concernant l'amélioration de l'efficacité et du confort de travail des herses, houes, charrues, rouleaux, brise-mottes... ; un nouveau nom était attribué à chaque nouveau modèle pour le différencier de l'outil initial, «Lion» devenant «Tigre», «Colonial»..., un semoir «Germinal»... [hommage fut rendu à ces outils et à leurs inventeurs par l'attribution de leur nom à des rues de Bourbon-Lancy : rues "Floréal", "Prairial", "avenue Claude & Émile Puzenat"].
Une "réclame" de l'époque vantait le succès des productions des «Constructeurs Émile Puzenat et Fils, Ingénieur des Arts et Manufactures à Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire)». Cette réussite rendit indispensable l'expansion, donc la délocalisation de l'atelier. Aux Forges, quartier proche de St-Denis, fut bâti l'atelier "numéro 1". en 1910, un local séparé pour la peinture et l'atelier "numéro 2" étaient fonctionnels ainsi qu'une écurie pour les chevaux -qui conduisaient les machines à la gare du Fourneau- et un réfectoire pour le personnel. L'usine Puzenat employait alors 250 personnes de la région, ses cadres étaient issus des formations et promotions internes, ses productions et organisations étaient vantées dans diverses publications. Pendant la guerre de 14-18, des mobilisés furent « rappelés et détachés comme ouvriers à l'usine Puzenat » qui usina des obus de 75 en sus de ses productions habituelles. Émile Puzenat mourut en juin 1919. Peu avant, il avait accepté le projet de Claudien de faire édifier à 15 km de Bourbon-Lancy, à Sept-Fons, une fonderie qui fournirait à l'usine la "matière première" indispensable.
Claudien devint seul patron de l'usine et choisit judicieusement des collaborateurs issus de l'entreprise : Henri Turlier, entré adolescent, en 1893, devint "directeur général" vers 1920 ; M. Grouillet, lui, devint "directeur technique" ; conformément à "l'esprit-maison", c'est parmi des gens de la région qu'ils choisirent des auxiliaires compétents. Dans le cadre de la relance économique de l'après-guerre, qui générait un accroissement de la demande en matériel agricole, l'établissement prospéra. Il eut besoin d'embaucher des ouvriers, d'acheter des machines, d'agrandir les ateliers et de trouver de la fonte en grande quantité. Le nombre d'ouvriers ne cessait de s'accroître : 314 en 1912, 650 puis 780 entre 1920 et 1923. La main-d'œuvre manquait localement, c'est ainsi qu'on fit appel à 300 Polonais ; ils arrivaient à la gare du Fourneau, munis de contrats d'un an, renouvelables ; ils étaient logés dans des constructions sans confort réalisées par l'entreprise Puzenat, aux Forges. La manufacture bourbonienne était mondialement connue, avait obtenu les Grands Prix des Expositions Internationales de Rio de Janeiro, Madrid, Turin et Barcelone entre 1922 et 1929 [les récompenses obtenues par l'entreprise Puzenat sont détaillées et un tableau réunissant les nombreuses médailles a été réalisé ; ils sont visibles à Bourbon-Expo, rue Gabriel Pain, ainsi qu'une rétrospective des machines agricoles Puzenat depuis 1874, leur première consécration]. Elle n'avait pas assez de logements pour tous ses ouvriers et en fit construire plus de 400 ; ainsi naquirent les «cités», entre 1923 et 1927 [dont les maisons furent améliorées , aménagées par leurs occupants puis vendues à leurs locataires au cours des années 80 ; elles sont situées entre la rue Bon-Vent et Chanteau, Saint-Denis, les rues du Colombier et Merlette, aux Forges aussi]. Une boucherie, une garderie et un jardin d'enfants furent ouverts. Les ateliers furent encore agrandis, d'autres créés, les lignes de chemin de fer locales assurèrent le transport de tonnages de matériel jamais atteints (18.000 tonnes transitèrent par la gare du Fourneau en 1924).
De tous temps, la fonte arrivait des Ardennes ; délais et coûts sen trouvaient allongés. Sur les 10 ha acquis à Sept-Fons, près de l'abbaye et du canal latéral à la Loire, les travaux de construction envisagés par Claudien et Émile Puzenat débutèrent en 1919 sous l'égide de l'ingénieur des Arts et Métiers Cailley, conseillé par des ardennais. La fonderie démarra en 1921, fut agrandie en 1926 et au fur et à mesure des nécessités de l'entreprise de Bourbon-Lancy, passa aux fontes aciérée (en 1932) puis malléable (en 1945).
en 1926, Bourbon-Lancy, 4 483 habitants, est "capitale industrielle" grâce à sa «Manufacture Centrale de Machines Agricoles C. Puzenat». Émile Puzenat, 21 ans, fils de Claudien pense lui succéder un jour. Le Docteur Pain est alors maire de la ville, Henri Turlier -directeur général de l'usine Puzenat- est un de ses adjoints. Le paternalisme est, à l'époque, commun chez les patrons d'entreprises ; ainsi, les fins d'années, celui de l'usine a coutume de recevoir, devant son château, les pères de familles nombreuses et de leur remettre quelqu'argent pour étrennes ; le 17 novembre 1930, il invite tout le personnel de l'usine pour le mariage de sa fille, mobilisant toutes les salles de Bourbon-Lancy, dont celle de l'ancien Casino St-Léger.
Une brigade de gendarmerie à cheval assure l'ordre dans l'agglomération, alimentée par une usine à gaz et dont l'assainissement par construction d'égouts est en projet. Les liaisons entre Bourbon-Lancy et "partout ailleurs" sont assurées par le chemin de fer et l'autocar.
La première fabrique de machines agricoles françaises ne put éviter de licencier parmi ses 1.000 ouvriers lorsque les effets de la crise économique mondiale de 1929 se firent sentir. En 1932, la moitié de l'effectif du personnel de l'usine fut licenciée et les horaires de travail qui étaient, en 1930, de 60 heures/semaine en 6 jours, passèrent à 30 heures/semaine. La relance vint de l'innovation ; un ouvrier passionné, M. Veillerot, soutenu et assisté par diverses équipes techniques, fut à l'origine de nouveaux matériels : faucheuse, lieuse, extirpateur, dont les commandes firent réembaucher dans l'entreprise.
Décembre 1935 marqua le début d'une ère nouvelle pour la manufacture Puzenat. Henri Turlier quitta son poste de directeur général pour se consacrer à ses mandats d'élu : maire, conseiller général et sénateur (Messieurs Pain et Chopin étaient décédés peu auparavant).
A 30 ans, Émile Puzenat dut donc prendre la direction générale de l'entreprise fondée par son grand-père et ce, juste avant les élections de 1936. Ces législatives de 36 furent un bouleversement ; elles présidèrent à l'élection du socialiste S.F.I.O. Jean Laville, de Gueugnon et à la victoire du Front Populaire avec la mise en place du gouvernement dirigé par Léon Blum. Conséquence des puissants mouvements de grève qui s'étaient étendus à la France entière, les "accords de Matignon", signés le 7 juin 1936, concédèrent d'importants avantages aux ouvriers : deux semaines de congés pour tous, 40 heures de travail /semaine, des lois sur les conventions collectives et les délégués du personnel, la réduction des abattements d'âge pour jeunes travailleurs. Émile Puzenat décida d'appliquer sans attendre les 40 heures de travail hebdomadaire et les congés payés à ses 1 200 cadres et ouvriers. A cette époque le catalogue Puzenat proposait plus de 35 articles, des herses aux râteaux en passant par les moissonneuses...
Le syndicalisme avait été actif dans l'usine dès 1918 puis s'était éteint au fil des nominations des différents responsables à des postes de chefs d'ateliers... en mars 1937, il redevint plus organisé, des délégués du personnel furent élus, des manifestations organisées, en relation avec les conditions de travail, les licenciements ; lorsque la situation de l'entreprise se dégrada et qu'elle dut déposer son bilan et massivement licencier, les responsables syndicaux ayant incité à la grève furent congédiés en priorité.
Les problèmes de trésorerie s'aggravèrent néanmoins et le renflouement par la banque Worms s'accompagna du placement d'un de ses hommes, M. Verdier, à la direction, tandis que la S.A.R.L. Puzenat devenait Société Anonyme, le 23 septembre 1940, avec Claudien Puzenat pour P.D.G.
La guerre fut cause de l'organisation, dès décembre 1939, par M. Berthelon, d'un atelier à forger les obus, puis des corps de bombes pour avions qui, tous, furent récupérés par les occupants. Après l'armistice de juin 40, la production de machines agricoles reprit au ralenti, celle de grenades, obus, fourgons aussi, pour les Allemands. En juin 1941, un quai et une voie ferrée furent construits dans l'usine-même, améliorant le transport jusqu'alors assuré par navettes hippomobiles entre usine et gare du Fourneau ou port de Garnat.
Au titre du S.T.O., des ouvriers furent envoyés travailler en Allemagne, en 1942 et jusqu'en janvier 43 ; les diffusions par hauts-parleurs dans la cour de l'usine des messages du gouvernement de Vichy enjoignant aux ouvriers de se soumettre aux réquisitions de travail obligatoire pour l'Allemagne n'aboutirent ensuite qu'à inciter les gens à se cacher. La Résistance locale placardait nuitamment dans l'usine des affiches et des tracts ; l'usine évoluait vers la résistance à l'envahisseur.
La pénurie de personnel masculin fit embaucher des femmes et des jeunes ; pour qualifier la nouvelle main-d'œuvre, l'école d'apprentissage fut créée, en 1940. Bourbon-Lancy fut libéré le 7 septembre 1944 ; la liesse populaire dura plusieurs jours, un drapeau tricolore fut hissé au sommet de la cheminée de l'usine Puzenat. Les productions de remorques et cuisines roulantes reprirent, à nouveau destinées à l'Armée française.
En février 1945, une loi institua les comités d'entreprise, d'importantes structures sociales furent alors mises en place, une caisse de solidarité créée, une retraite complémentaire pour les anciens ouvriers, les colonies de vacances, les Noëls des enfants et Anciens, une cantine et une «coopérative» -magasin de vente d'alimentation et divers produits courants- furent créés. De nouvelles machines (semoir, tombereau, déchaumeuse, moissonneuse...) sortirent et Sept-Fons se tourna résolument vers la production de fonte malléable.
L'année 1952 fut catastrophique, en novembre il y eut 180 licenciements et le mois suivant, 400 employés furent contraints au chômage technique pour une durée indéterminée ; une manifestation syndicale virulente s'ensuivit avec rassemblement devant l'usine, défilé dans les rues, affichage partout alentour, réunions d'information ; les leaders de la contestation payèrent de leur place leur engagement et l'usine reprit le travail avec un effectif quasiment réduit des deux tiers. En avril 1954, une nouvelle grève générale à l'initiative de la C.G.T. paralysa l'entreprise ; M. Verdier, directeur, décida d'aller soumettre à la direction parisienne les difficultés de l'usine, jadis florissante. En 1955, M. Maslard, venant d'une fonderie de l'ouest, prit la direction de celle de Sept-Fons tandis que l'usine de Bourbon-Lancy s'engageait avec la «Société Industrielle de Mécanique et Carrosserie», S.I.M.C.A., pour faire des chaînes de rénovation de moteurs d'Aronde tout en poursuivant la production de machines agricoles. Claudien Puzenat mourut le 4 juin 1956.
Deux ans plus tard, l'usine portait le nom de S.O.M.E.C.A. ; M. Verdier partait, remplacé par M. Raith. Aux chaînes on fabriquait des tracteurs de divers types, des moteurs ; on produisait encore d'autres matériels mais l'évolution se fit vers le montage et la commercialisation de tracteurs de puissance croissante sur des chaînes de plus en plus mécanisées. Au Salon de 1961, des tracteurs très modernes mais aussi une presse et une récolteuse recueillirent tous les suffrages des visiteurs, satisfaisant pleinement la direction parisienne qui donna son feu vert aux transferts de la pignonnerie et du traitement thermique de la région parisienne à l'usine de Bourbon-Lancy. Celle-ci prouva sa capacité à manier la haute technicité, comme l'avait affirmé M. Henri Berthier, chef de fabrication, lorsqu'il avait œuvré pour obtenir ces transferts.
Les innovations en matière de chaînes de montages étaient incessantes ; tandis que la production du tracteur «Som 20» était transférée à Fiat,en Italie, des gammes très étendues de tracteurs et machines agricoles destinées à la culture, la moisson en passant par la fenaison et les battages étaient produites ; elles l'étaient sous le nom de «Simca Industries», dont M. Thoby était directeur général. En 1964, le tracteur Someca, de 65 chevaux, le «612», est présenté au 35ème Salon de la Machine Agricole, à Paris ; les tracteurs Someca représentent alors presque 13 % de la production française. En 1965, Messieurs Raith et Aumaillet sont codirecteurs ; 750 logements sont loués aux employés par l'usine et dix cars assurent les transports de 500 ouvriers chaque jour ; une centaine de candidats postulent chaque année à l'entrée à l'École Technique. Les désordres de mai 68 stoppant les approvisionnements de l'usine, son activité fut très réduite pendant trois semaines puis reprit sur la lancée de sa production croissante.
Devenue «F.F.S.A. SOMECA» peu auparavant, l'entreprise inaugure, en novembre 1969, sa «Succursale», "vitrine" de ses productions locales, affirmation de la vocation de Bourbon-Lancy à produire du matériel agricole. «[Lorsque l'usine va, la ville va bien]», dit le maire-adjoint dans son discours. Le bon fonctionnement de l'entreprise contribua très largement à l'accroissement de la population locale. Mais au changement de décennie vont correspondre des modifications d'importance ; les immatriculations de tracteurs Someca diminueront d'un tiers par rapport à 1969. Fin 1970, se faisant l'écho de la décision de la direction générale, M. Verdillon, directeur, annonce le projet de reconversion de l'usine de Bourbon-Lancy, qui se concentrerait désormais sur la production de tracteurs alors que celle de machines agricoles serait transférée à Fourchambault (Nièvre).
en 1972, dix ans exactement après les accords entre Fiat et Someca, l'usine de Bourbon-Lancy est intégrée à la division Unic-Fiat ; elle se consacrera à l'avenir à la construction de gros moteurs de camions. M. Berthier devient directeur de l'usine et va réaliser, en deux ans, le transfert des constructions de machines agricoles à Fourchambault, celui des tracteurs en Italie ; puis le montage des chaînes des futures fabrications et la formation du personnel à ces nouvelles productions. Le premier moteur, le «X2000» (ou 8220) sort en mars 1975. Cette année-là naît le sigle I.V.E.C.O., groupe qui réunit technologies, capacités de production, vente et après-vente des Italiens (Fiat/Officina Mécanica/Lancia), Français (Unic-Fiat) et Allemand (Magirus-Deutz) avec vocation à produire des véhicules industriels. Entre 75 et 78, l'usine de Bourbon-Lancy produisit des chariots élévateurs,des engrenages et des moteurs ; à partir de 76, les commandes de moteurs décrurent ; fin 78, M. Berthier quitta la direction de l'usine et M. René Lecerf, chef du personnel, prit sa retraite.
M. Guy Petit, qui reprit le poste de directeur, réorienta les stratégies et buts de l'entreprise : «restructuration et polyvalence» et «se mettre à l'heure de l'Europe». Des périodes successives de chômage dit "technique" alternèrent avec des semaines à temps de travail accru et le bilan de 79 fut positif. A l'automne 80, des grèves en Italie coupèrent les approvisionnements en pièces de l'usine de Bourbon-Lancy qui fut contrainte à douze jours de chômage. La rentabilisation d'Iveco passait inévitablement par une restructuration au niveau européen ; la production de chariots élévateurs fut transférée en Italie, celle de Bourbon-Lancy étant constituée de 65% de moteurs et le reste en engrenages. Il y eut bien des fluctuations dans l'activité de l'entreprise de Bourbon-Lancy, entre 81 et 84, la conjoncture internationale conditionnant les commandes de moteurs, qui devenaient l'activité principale du site. Il y eut encore des jours de chômage technique et des départs en préretraites : il y avait 1572 employés en 1980 et 1163 en 1985. Le passage aux 39 heures hebdomadaires et le droit à la cinquième semaine de congés payés intervinrent en 1982 ; en mars, couronnement des efforts de prévention et d'information auprès du personnel par le chef de la sécurité, M. François Guyet, l'usine reçut la "coupe de la sécurité".
La situation financière préoccupante d'Unic S.A., dès 83, amena son principal actionnaire, Iveco, à déclarer, début 84, par la voix de M. François Marc, P.D.G. d'Iveco France, qu'il fallait «alléger les structures».
Bourbon-Lancy dut son salut aux options prises par messieurs Marc et Petit, toutes tendant vers une modernisation tant de l'outil que de la technique de travail [et c'est toujours selon les techniques, alors innovantes, mises en place à ce moment-là qu'on y travaille aujourd'hui] :
• La salle d'essais : sa réalisation débuta en 1975, elle ne fonctionna que 10 ans après ; elle vise à la perfection du produit fini ; ses bancs d'essais organisent les épreuves de vérification des paramètres et performances, l'ordinateur indique les éventuelles modifications nécessaires; un certificat récapitulatif de ses "caractéristiques et prestations" est ensuite réalisé, mémorisé et remis à l'acheteur.
• Une nouvelle forme d'automatisation : elle permet de réaliser plusieurs centaines de
modèles différents grâce à un groupe de machines-outils informatisées, usinant des pièces diverses, choisissant l'outil adapté, le remplaçant quand nécessaire, "appelant" les pièces utiles stockées , alors acheminées automatiquement sur la machine disponible... ces ensembles organisés constituant des "îlots flexibles". • Une nouvelle organisation du travail : les opérateurs suivent le moteur, progressant avec lui du début à la fin de son montage, alimentés en pièces au fur et à mesure des besoins, à partir des "îlots" ; c'est la "chaîne haute qualité", d'où naît le moteur fini qui sera ensuite adressé aux bancs d'essais.
En décembre 1986, une journée "Portes Ouvertes" attira plus de 5 000 visiteurs à l'usine métamorphosée, reconvertie à grand frais mais avec succès dans les technologies de pointe. On prévoyait que Bourbon-Lancy motoriserait 80 % des camions de plus de 17 tonnes du groupe.
Le 4 juillet 1987 eut lieu l'inauguration, en présence de 300 invités. Parmi eux : Cesare Romitti, président d'Iveco, administrateur de Fiat, et d'autres responsables italiens ; M. François Marc, P.D.G. d'Iveco France, et d'autres dirigeants du groupe, dont M. Guy Petit, artisan de la réorientation de l'entreprise ; il y avait aussi le préfet, le président du Conseil Régional, des Sénateurs, des Députés, le Maire de Bourbon-Lancy : M. Roger Luquet. C'était le début d'une ère nouvelle, la reconversion avait été totale et le but avoué en était de «gagner le combat des années 2000» ; 15 000 moteurs avaient été produits en 1986, 32 400 le furent en 1989.
En novembre 1989, M. Claude Chauveau prit la direction de l'usine. M. Petit devint administrateur et participa au développement industriel des années suivantes. Des incertitudes existèrent sur le lieu de ce développement : Bourbon-Lancy ? Angleterre ? Sicile ?
Bourbon-Lancy fut choisi et son usine est aujourd'hui un établissement pilote du groupe Iveco, une des plus modernes usines d'Europe.
La production des modèles de moteurs haut de gamme se fait dans une entreprise propre, qui respecte l'environnement par le traitement des rejets d'huiles, émulsions et eaux usées.
Dernière édition par GORDINI07 le 27/10/2015, 13:31, édité 1 fois
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Re: SEVITA : un importateur / distributeur de matériel agricole
GORDINI07 a écrit:
par contre j'ai trouvé un peu de lecture ici :
http://bourbon.lancy.free.fr/histoire/histoire.htm
DE LA FORGE D'ÉMILE PUZENAT À L'USINE PILOTE DU GROUPE IVECO ...
remarquable travail que ce post mais attention : tu devrais être plus explicite quant à l'origine du texte sinon, tu risques de mettre le responsable juridique des VSA en position délicate vis à vis du copyright.
Il va de soi que cette remarque est purement amicale !
cherbe- Grand fan du forum
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Re: SEVITA : un importateur / distributeur de matériel agricole
Bonjour.Merci à toi Gordini07.Moi qui ait connu l'usine,ça m'avait fait drôle de ne plus rien retrouver quand j'y suis passé.A+
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Re: SEVITA : un importateur / distributeur de matériel agricole
cherbe a écrit:GORDINI07 a écrit:
par contre j'ai trouvé un peu de lecture ici :
http://bourbon.lancy.free.fr/histoire/histoire.htm
DE LA FORGE D'ÉMILE PUZENAT À L'USINE PILOTE DU GROUPE IVECO ...
remarquable travail que ce post mais attention : tu devrais être plus explicite quant à l'origine du texte sinon, tu risques de mettre le responsable juridique des VSA en position délicate vis à vis du copyright.
Il va de soi que cette remarque est purement amicale !
Bonjour
Tu as raison ! j'ai grossi le texte pour que l'on voit bien le lien !
mon but n'étant pas de faire du plagiat mais de mettre en avant la partie qui nous concerne
(ce qui n'empêche personne d'aller lire toute la page de Bourbon-Lancy)
flipper24 a écrit:Bonjour.Merci à toi Gordini07.Moi qui ait connu l'usine,ça m'avait fait drôle de ne plus rien retrouver quand j'y suis passé.A+
je comprends mieux ta question !!!
a+
JP
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Re: SEVITA : un importateur / distributeur de matériel agricole
GORDINI07 a écrit:
(ce qui n'empêche personne d'aller lire toute la page de Bourbon-Lancy)
Ce que j'ai fait après avoir lu ton post, ce qui prouve que ta démarche est efficace mais je maintiens que c'est insuffisant d'un point de vue juridique et aussi par égard vis à vis du site originel.
Maintenant, la suite ne me regarde pas donc, fin de la discussion en ce qui me concerne.
Bien cordialement.
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SEVITA
Bonsoir,
Magnifique reportage sur SEVITA , moi qui suit un passionné de FIAT SOMECA et MAP ca fait plaisir de lire ce document.
Bravo.
Cordialement.
JPS 62
Magnifique reportage sur SEVITA , moi qui suit un passionné de FIAT SOMECA et MAP ca fait plaisir de lire ce document.
Bravo.
Cordialement.
JPS 62
jps 62- Pilote
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Re: SEVITA : un importateur / distributeur de matériel agricole
Bonjour
suite !
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Re: SEVITA : un importateur / distributeur de matériel agricole
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Re: SEVITA : un importateur / distributeur de matériel agricole
JP, si t'as envie de faire du scanner, je possède 689 documentations différentes en Someca, sans parler du reste !!!
Re: SEVITA : un importateur / distributeur de matériel agricole
en attendant, la suite de ce catalogue !
a+
JP
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Re: SEVITA : un importateur / distributeur de matériel agricole
Le dernier chapitre (je n'ai pas scanné celui des machines à traire et autres moulins...)
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GORDINI 07- Modérateur
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Re: SEVITA : un importateur / distributeur de matériel agricole
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Re: SEVITA : un importateur / distributeur de matériel agricole
Ohhh un petit 25 r....
Gillouz- Résident permanent
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